La revue de presse électronique du SHCD sur le bâtiment durable - mois août 2020
 

L’édito

Ce nouveau numéro est largement consacré …

  • au retrait / gonflement des terres argileuses (évolution réglementaire très importante)
  • à la conjoncture économique du BTP
  • à la publication des textes réglementaires

Il aborde aussi la qualité de l’air intérieur ainsi que le rafraîchissement urbain.

Bonne lecture

Actualités

Retrait / Gonflement Argile

Zones de retrait-gonflement des argiles : un arrêté fixe les techniques de construction à respecter
(Sophie d’Auzon, le Moniteur)


Pour les projets de construction de maisons ayant fait l’objet d’un contrat conclu depuis le 1er janvier dernier, un ensemble de règles techniques à suivre afin d’éviter les risques de fissurations, déformations et autres affaissements propres aux terrains argileux vient d’être adopté par un arrêté paru le 16 août.


A chaque semaine, son arrêté au « JO » concernant l’édification de maisons individuelles et la réalisation d’études de sol en zones exposées au risque de retrait-gonflement des argiles : le gouvernement a distillé au compte-gouttes les derniers textes attendus pour fixer les détails du dispositif créé par la loi Elan et censé s’appliquer… depuis le 1er janvier dernier.


Ainsi, un premier arrêté du 22 juillet 2020 paru le 6 août est venu détailler le contenu des études de sol qui doivent, en vertu de l’article 68 de la loi Elan, précéder la vente d’un terrain constructible ou la construction d’une habitation, afin de réduire la sinistralité liée au retrait-gonflement des argiles.


Un deuxième arrêté, du 22 juillet lui aussi et publié le 9 août, détermine les zones géographiques concernées, à l’aide d’une carte en annexe (rectificatif au « JO » du 15 août). Il énonce que seules les zones dont l’exposition au phénomène de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols argileux est identifiée comme moyenne ou forte sont concernées.


Et enfin, au « JO » du 16 août, figure un troisième arrêté du 22 juillet 2020, relatif aux techniques particulières de construction dans les zones exposées au phénomène précité, prévues par les articles R. 112-10 et L. 112-23 du Code de la construction et de l’habitation.


Ces articles disposent en effet, comme énoncé plus haut, que des études de sol doivent être réalisées, dans les zones susvisées, avant la conclusion d’un contrat ayant pour objet des travaux de construction ou la maîtrise d’œuvre d’un ou de plusieurs immeubles à usage d’habitation ou à usage mixte ne comportant pas plus de deux logements. Et que le constructeur devra par la suite, soit suivre les recommandations de l’étude géotechnique, soit « respecter des techniques particulières de construction » – que le présent arrêté vient donc définir. Il comprend trois grandes séries de règles.


Structure et fondations


Tout d’abord, les bâtiments en maçonnerie ou en béton « sont construits avec une structure rigide », impliquant « la mise en œuvre de chaînages horizontaux et verticaux, ainsi que la pose de linteaux au-dessus des ouvertures ».


Ensuite, tous les bâtiments doivent être dotés de fondations renforcées, afin de limiter les déformations des ouvrages. Ces fondations seront réalisées en béton armé, coulées en continu, et en respectant notamment des profondeurs minimales fixées par l’arrêté (en principe, 1,20 m en zone d’exposition forte, ou 0,80 m en zone d’exposition moyenne). Elles devront être « ancrées de manière homogène, sans dissymétrie sur le pourtour du bâtiment », et « désolidarisées des fondations d’une construction mitoyenne ». Une construction sur vide sanitaire ou avec sous-sol est prescrite.


Limitation des apports en eau du terrain


Une autre série de règles vise à limiter les variations de teneur en eau du terrain à proximité du bâtiment, propices au retrait-gonflement des argiles.


L’arrêté impose par exemple que « les eaux de gouttières [soient] éloignées des pieds de façade, avec un exutoire en aval de la construction » ; que « les eaux de ruissellement superficielles ou souterraines [soient] détournées à distance de l’habitation en mettant en œuvre un réseau de drainage »… Ou encore, que « la surface du sol aux abords de la construction [soit] imperméabilisée ». Cela pourrait prendre la forme d’un trottoir périphérique ou d’une géomembrane enterrée, lit-on sur le site Géorisques édité par le BRGM. Sans imposer un matériau en particulier, l’arrêté oblige aussi à réduire le risque de rupture des canalisations enterrées « par l’utilisation de matériaux flexibles avec joints adaptés ».


Les variations de teneur en eau dues à la végétation sont également envisagées, et doivent être prévenues par diverses mesures, telles que le respect d’une « zone d’influence » entre le bâti et la végétation (une fois la hauteur de l’arbre à l’âge adulte), ou à défaut la mise en place d’un écran anti-racines. En cas de difficultés techniques causées par le fait que l’ouvrage est construit sur un terrain réduit ou en limite de propriété par exemple, la profondeur des fondations doit être augmentée.


Limitation des échanges thermiques entre l’ouvrage et le terrain


Enfin, l’arrêté prévoit qu’en « présence d’une source de chaleur importante dans le sous-sol d’une construction [chaudière par exemple, NDLR], les échanges thermiques entre le terrain et le sous-sol sont limités. Pour cela, les parois enterrées de la construction sont isolées afin d’éviter d’aggraver la dessiccation du terrain situé dans sa périphérie ».


Peu de surprises pour les professionnels à la lecture de ces règles constructives, semblables à celles déjà diffusées par le ministère de l’Ecologie pour prévenir les désordres dans l’habitat individuel. A noter cependant que l’arrêté a été finalement allégé par rapport à sa version soumise à consultation publique en avril 2019, qui contenait davantage de prescriptions, concernant par exemple les caractéristiques techniques du béton armé à utiliser.


Le texte s’applique aux contrats de travaux de construction ou de maîtrise d’œuvre conclus depuis le 1er janvier 2020.


Arrêté (NOR : LOGL2021179A) du 22 juillet 2020 relatif aux techniques particulières de construction dans les zones exposées au phénomène de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols

Suivi des déchets de terrassement

Un projet de décret actuellement soumis à la consultation du public prévoit de renforcer les conditions de traçabilité des terres excavées avec l’obligation faite aux producteurs de tenir un registre chronologique de leurs déchets et de les déclarer dans un nouveau registre national électronique centralisé.

Dégradation de voirie

Les maîtres d’ouvrage et constructeurs sont tenus de contribuer à la réfection.

Lorsque les travaux de construction d’une maison ont détérioré les trottoirs la longeant, l’entreprise de bâtiment, mais aussi le propriétaire de l’édifice, peuvent être appelés à participer aux frais de réfection. C’est ce que rappelle une récente réponse ministérielle … …

Suivi régional de la relance de l’économie de la filière Construction

Depuis le début de la crise sanitaire et économique, la Cellule Economique Régionale de la Construction (CERC) Grand Est est mobilisée pour produire aux acteurs locaux un ensemble d’outils d’aide à la décision dédié à la gestion de la crise pour la filière Construction. Le Gouvernement a souhaité la mise en place d’un suivi contradictoire de la reprise d’activité du Bâtiment et des Travaux Publics se traduisant par un tableau de bord régional hebdomadaire.


Le pourcentage des chantiers ouverts reste inchangé depuis début juin dans le Bâtiment à 96%. La part des chantiers restant à l’arrêt dans la Région doit son explication à certains freins qui perdurent notamment sur la mise en place des mesures sanitaires, la mise au point des conditions de redémarrage des chantiers par la maitrise d’ouvrage ou maitrise d’œuvre, les fournitures pour le matériel venant de l’étranger ou l’indisponibilité de certains personnels.


Les principaux points du suivi au 15 juillet sont :
  • Quelques points de blocages qui perdurent
  • -45,5% de logements commencés (mars à mai 2020 vs mars à mai 2019)
  • Les entreprises recouvrent peu à peu une activité normale
  • Maintien de l’emploi salarié avec de grandes incertitudes sur l’intérim et l’apprentissage
  • Situation quasi normale pour la production de matériaux
  • Les autorisations de logements neufs en forte baisse
  • La commande publique : sujet crucial pour l’activité à court terme
  • Situation qui reste dégradée pour la promotion immobilière

L’enquête complète du CERC Grand Est est consultable ici

Un plan de pour le ciment

Avant l’aluminium et l’acier, le secteur du ciment est le premier à faire l’objet d’un plan de transition sectoriel destiné à analyser finement les options technologiques et économiques pour se décarboner.

Dossiers

Rafraîchissement urbain

Dans le contexte de l’accord international sur le climat de 2015, l’articulation entre politiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique et politiques territoriales et urbaines aux différentes échelles est cruciale. L’ADEME présente le résultat de ses études sur le rafraîchissement urbain.


RAFRAÎCHISSEMENT URBAIN : UNE DÉCENNIE DE RECHERCHE INTERDISCIPLINAIRE

Depuis près d’une décennie, l’ADEME soutient les avancées scientifiques sur les dispositifs permettant de rafraîchir les villes, par le financement d’états de l’art, de programmes de recherche et de thèses de doctorat dédiées au sujet.


LES SOLUTIONS LES PLUS ADAPTÉES AU RAFRAÎCHISSEMENT URBAIN

Le rafraîchissement urbain et le confort thermique d’été sont des questions primordiales au niveau de la conception des villes, des bâtiments, de la rénovation. Suite à l’état de l’art réalisé en 2017 présenté en page 2, des pistes de recherche ont été identifiées1 et l’appel à projets de recherche MODEVAL-URBA 2019 a retenu 7 projets permettant d’aller plus loin dans la conception de solutions tout en tenant compte de certains cobénéfices.


LA RECHERCHE AIDE LES COLLECTIVITÉS À RAFRAÎCHIR NOS VILLES

Les températures dans les villes sont en augmentation constante. Aujourd’hui, la recherche est à pied d’œuvre pour mieux comprendre les « îlots de chaleur urbains », mais aussi développer des outils qui aident les aménageurs à travailler pour des villes adaptées aux changements climatiques présents et à venir.

Qualité de l’air intérieur

Un vent nouveau souffle sur la ventilation

Afin de relever les défis sanitaires et d’économiser l’énergie, les systèmes de renouvellement d’air préparent leur mue. Filtration renforcée et modélisation des flux constituent les principales pistes d’amélioration.

Presse locale

Économie

Le chanvre voit plus grand à Saint-Lyé

La chanvrière de l’Aube déménage peu à peu de Bar sur Aube à Saint Lyé pour gagner en espace. Dans les vastes hangars, la plante devient matériau pour textile, papier, isolant …

Relance du BTP

Inquiétude dans le secteur du bâtiment.

Bâtiment et gouvernement vont-ils se réconcilier ? Le secteur reste méfiant quant au plan de relance annoncé.

Réglementation

Accès à légifrance en cliquant ici !

Retrouver la veille réglementaire "Bâtiment durable" sous X :\autres_entites\commun_ddt\revue_de_presse_SHCD\articles_revue_presse.ods (Ce n’est pas un lien).

Arrêté du 24 juillet 2020 modifiant l’arrêté du 22 décembre 2014 définissant les opérations standardisées d’économies d’énergie
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Arrêté du 22 juillet 2020 définissant le contenu des études géotechniques à réaliser dans les zones exposées au phénomène de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols
L’arrêté précise le contenu des études géotechniques mentionnées aux articles R. 112-6 et R. 112-7 du code de la construction et de l’habitation. Il précise aussi que l’étude géotechnique de conception peut être réutilisée par le maître d’ouvrage dans la limite des éléments correspondant au projet d’une extension de son habitation existante.
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Arrêté du 27 juillet 2020 portant modification de programme dans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergie
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Arrêté du 22 juillet 2020 relatif aux techniques particulières de construction dans les zones exposées au phénomène de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols.
L’arrêté précise les dispositions prévues par l’article R. 112-10 du code de la construction et de l’habitation.
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Retrait / gonflement

Le contenu des études de sol obligatoires est désormais détaillé (arrêté du 22/07/2020).


Un arrêté vient préciser le contenu des études géotechniques à réaliser impérativement avant la vente d’un terrain constructible ou la construction d’une habitation, dans les zones exposées au phénomène de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols.


2020 08 14 argile (format pdf - 45.3 ko - 14/08/2020)

Caractéristiques techniques


Un second arrêté publié le 15 août 2020 précise les caractéristiques techniques à respecter pour la construction d’un bâtiment en l’absence d’une étude géotechnique adaptée au projet.

Obligation de fibrage des lotissements neufs

L’article 118 de la loi "Macron" du 06/08/15 a inséré dans le code de la construction et de l’habitation les articles L. 111-5-1-1 et L. 111-5-1-2, qui étendent l’obligation d’équipement en fibre optique des bâtiments neufs …

Urbanisme

La régularisation des constructions illégales a la cote.

Depuis plusieurs années, les outils juridiques permettant de faire primer la mise en conformité sur la démolition de sont étoffés. Le juge apporte également sa pierre à l’édifice.

En bref

Conjoncture

Argiles

Déchets BTP

Contact

 

Rédaction :
DDT / SHCD / BCBD

Contact DDT :
Direction Départementale des Territoires – Service Habitat et Construction Durable
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