Il y a dix ans, la France votait une loi centrale pour la prise en compte des personnes handicapées dans la société française. Il y a dix ans, le législateur insistait sur la notion d’accessibilité et affirmait la responsabilité de l’environnement et de l’ensemble de la société française dans la lutte contre les discriminations à l’encontre des personnes en situation de handicap. L’objectif était ambitieux, mais néanmoins nécessaire : mettre en place un modèle inclusif plus respectueux, plus juste, plus égalitaire. Il ne s’agissait plus aux personnes handicapées de s’adapter autant que possible à l’environnement dans lequel elles étaient obligées d’évoluer, mais bien à cet environnement, à la collectivité de tendre enfin une main afin de permettre à tous ses citoyens de vivre et de se déplacer dignement. La loi donnait dix ans à la société pour se rendre accessible. C’est le temps qu’il lui a fallu pour changer sa mentalité et intégrer l’idée d’accessibilité et de responsabilité environnementale. Ainsi, en dix ans, le paysage s’est sensiblement modifié et partout l’on constate, au détour d’un trottoir, d’un carrefour, d’une porte d’entrée ou encore d’une caisse de paiement, des changements, des améliorations. Cependant, le chantier est encore loin d’être achevé, et nous n’avons d’autre choix que d’aller au bout de ce projet sociétal d’envergure. C’est dans ce but que les Agendas d’Accessibilité Programmée ont été créés : pour poursuivre le travail engagé et accompagner notamment les gestionnaires et les responsables d’ERP, qui ont un rôle central dans cette mutation. Et c’est pour toutes ces raisons que la DMA vous propose un journal de l’Ad’AP pour partager ensemble les avancées que ce nouvel outil va permettre de réaliser.
Marie Prost-Coletta.