Qu’appelle-t-on comportement hygrothermique?
Le comportement hygrothermique d’un matériau représente le comportement d’un matériau au sein d’un environnement dans lequel la température et le taux d’humidité relative varient.
Comportement hygrothermique et caractéristiques thermiques
Le fonctionnement hygrothermique des isolants biosourcés est particulier et implique l’amélioration des performances thermiques des parois contenant ce type d’isolants. C’est en tout cas le retour de terrain que font les particuliers ayant eu recours aux matériaux biosourcés dans leur projet : ces derniers évoquent régulièrement l’amélioration significative du confort intérieur ressenti au sein de leur habitation suite à des travaux d’isolation avec des biosourcés.
Pour expliquer ces phénomènes, différentes études mettent en évidence la présence d’échanges hygrothermiques au sein d’une paroi intégrant des matériaux biosourcés : se produisent notamment des phénomènes de transferts de vapeur et de changement de phase de l’eau au sein de la paroi.
Ces phénomènes jouent un rôle important dans la performance thermique de la paroi, puisque l’absorption ou le dégagement d’énergie dans le matériau, qui se produisent lors du changement de phase, dégagent ou absorbent une quantité d’énergie non négligeable qui permettent d’amortir les variations de température.
Les études disponibles soulignent que ces phénomènes sont mis en évidence lors de la comparaison entre résistance théorique calculée et résistance effective mesurée in situ : les phénomènes décrits ci-dessous ne sont pas encore pris en compte dans les méthodes de calcul actuelles.
Résistance à la diffusion de vapeur d’eau et hygroscopicité des matériaux d’isolation. Source : S. Courgey, 2015
En matière de résistance effective mesurée, les résistances thermiques des parois intégrant des matériaux biosourcés pourraient être améliorées de près de 50% par rapport aux matériaux d’isolation classique, en fonction notamment de la résistance à la diffusion de vapeur d’eau du matériau d’isolation et de son caractère hygroscopique.
Pour aller plus loin
D’après l’Association des Syndicats de l’Isolation Végétale (ASIV), ces caractéristiques peuvent encore être optimisées. C’est pourquoi l’association s’est récemment engagée dans un programme de recherche sur cette thématique, avec le soutien du CSTB.
La DREAL Franche-Comté s’est aussi attaché à l’étude du comportement des matériaux biosourcés dans une paroi. Un mois de stage a en effet été consacré à cette thématique. Les résultats montrent que les matériaux biosourcés, s’ils sont bien mis en oeuvre, ne dégradent pas la performance thermique des parois par rapport à d’autres matériaux classiques. En fonction de la configuration du mur (mise en place d’un frein-vapeur…), il est également possible d’éviter la condensation au sein de la paroi et ainsi d’améliorer la durabilité du mur.
Ces différentes études montrent donc que les matériaux biosourcés peuvent être utilisés dans la construction, au même titre que d’autres matériaux d’isolation classiques, mais avec les caractéristiques environnementales qu’on leur connaît désormais…