N°3 Mai 2017
 

Édito

Avec les beaux jours, l’attention portée par les médias sur les conditions de logement des ménages a tendance à s’estomper. Pourtant, pour l’État, c’est un travail de tous les instants et ses services y mettent beaucoup d’énergie. La DREAL d’une part, vient de publier un atlas de l’habitat indigne mettant en exergue les territoires où il faut particulièrement porter notre attention. La DDCS du Calvados d’autre part, a récemment présenté conjointement avec le Conseil départemental, son plan départemental d’action pour le logement et l’hébergement des personnes défavorisées (PDALHPD).

De l’énergie, la Normandie n’en manque pas non plus. La place de la filière énergie dans l’emploi industriel est la plus importante de toutes les régions françaises comme vient de le montrer une étude réalisée conjointement par la DREAL, la DIRECCTE et l’INSEE. Certes les énergies renouvelables emploient encore peu de monde, mais les porteurs de projets éoliens s’emploient, quant à eux, beaucoup à leur développement. Pour les y aider, la DREAL leur proposera bientôt un guide de bonnes pratiques afin que leurs projets aboutissent plus facilement.

Enfin, la Normandie est une région qui bouge et, avec elle, ses habitants. Voiture, vélo, transports en commun, leurs modes de déplacement pour aller travailler évoluent progressivement et jouent un rôle important sur l’empreinte écologique. Bien mesurer cette pression environnementale est l’objectif central de l’Observatoire Normand des Déplacements (ONDE) piloté par la DREAL, dont le bilan annuel est paru récemment.

Comme vous le voyez, le sommaire de ce troisième numéro est encore riche. Il illustre la variété des études menées par nos services.

Bonne lecture

Le Directeur Régional de l’Environnement
de l’Aménagement et du Logement
de Normandie
Édito de Patrick BERG

Habitat indigne : mieux cerner pour mieux lutter

Bien souvent le regard se porte sur les sans-abris, car leurs habitations de fortune sont visibles aux yeux de tous, disséminées sur les trottoirs des agglomérations. Mais d’autres hommes et femmes en détresse sociale sont plus difficiles à repérer. Certes ils ont un toit, mais les conditions dans lesquelles ils vivent sont presque aussi indignes que celles des sans-abris. Elles exposent leurs occupants à des risques accrus de dégradations sanitaire et sécuritaire.

Page de garde - Atlas de l'habitat privé potentiellement indigneEn 2013, on estime qu’en Normandie, près de 60 000 logements du parc privé abritent des familles vivant dans de telles conditions. Ils représentent près de 14 % du parc privé potentiellement indigne national, une proportion bien plus importante que le poids de la Normandie dans la population française (5 %). Cette présence importante est à relier à la faiblesse des revenus dans la région ainsi qu’à une forte proportion de population âgée et rurale. D’ailleurs, si ces familles sont plus nombreuses dans les grandes agglomérations, la vétusté et la précarité touchent une plus grande part de ménages dans les campagnes. Ainsi, dans le centre Manche et le Bocage, plus d’un logement sur dix peut être considéré indigne, voire un sur vingt dans certaines communes.

L’agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH) apporte son aide en finançant des opérations de rénovation, mais une des grandes difficultés réside dans le repérage de ces logements. Hormis certains témoignages, plaintes ou signalements déposés dans les pôles départementaux de lutte contre l’habitat indigne, on cerne surtout les logements indignes en croisant deux sources fiscales : le classement cadastral, sorte d’indicateur de vétusté établi par les impôts, et le revenu des ménages, issu de Filocom (Fichier des logements à la commune).

Les actions de lutte contre l’habitat indigne sont nombreuses au sein de l’État et des collectivités territoriales : les DDT, les DDCS, l’ARS et la DREAL, jouent un rôle important de soutien et s’associent aux documents stratégiques établis avec les collectivités territoriales à tous les échelons : le Plan régional Santé Environnement, les Plans départementaux d’Action pour le Logement et l’Hébergement des Personnes Défavorisées (PDALHPD) et les plans locaux d’habitat (PLH) ou d’urbanisme (PLU).

Le premier Atlas de l’habitat privé potentiellement indigne récemment publié par la DREAL Normandie est un exemple d’outil mis à disposition des collectivités territoriales. Il localise EPCI par EPCI, les communes les plus concernées tant en matière de logements que de population impactée. C’est un pas de plus pour que ces logements ne soient plus ce qu’ils sont aujourd’hui : des cache-misère.

En savoir plus …  :
La DREAL Normandie publie un Atlas de l’habitat privé potentiellement indigne

Contact : Serge TIXIER - DREAL Normandie/SECLAD/BLC

Calvados : un plan pour les mal logés et les sans-abris

P D A L H P D. Ce sigle un peu barbare signifie Plan Départemental d’Action pour le Logement et l’Hébergement des Personnes Défavorisées. Ce plan, co-piloté par l’État et le Conseil départemental du Calvados, est programmé pour la période 2017-2022. Suite aux recommandations de la loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové), il regroupe pour la première fois, le logement et l’hébergement qui faisaient l’objet de deux plans séparés auparavant.

Page de garde du livret PDALHPD 2017-2022Pour établir un plan d’action, il faut un bon diagnostic. En 2016, dans le Calvados, les besoins en logement sont inégalement répartis. Les demandeurs sont particulièrement nombreux dans la partie la plus urbaine de Caen-la-mer et dans le rural éloigné. A Caen la mer, il s’agit plutôt d’une population jeune, alors que dans le rural, ce sont plutôt des personnes âgées. Mais dans les deux cas, la proportion de personnes seules est très forte. Et si la demande est très forte, c’est aussi parce que l’offre n’est pas adaptée. Le besoin en petits logements est criant. Ainsi, en moyenne, on parvient à attribuer un logement social pour trois demandes reçues mais quand il s’agit d’une demande de petit logement, le taux de satisfaction passe à un logement pour six demandes. De même, en matière d’hébergement, l’offre est très insuffisante puisqu’il faut faire appel à 900 nuitées d’hôtel ou de logements meublés par jour pour compenser le manque d’hébergement existants. Enfin, les travailleurs sociaux qui accompagnent les demandeurs dans leur accès au logement déplorent un manque de lien entre le social et le médico-social.

Face à ces constats, le PDALHPD propose trois axes d’actions. Tout d’abord, adapter l’hébergement et le logement aux besoins des ménages, notamment en mobilisant le parc existant mais aussi en développant une offre nouvelle à coût maîtrisé. Ensuite, adapter les modalités d’accompagnement aux besoins, et en particulier en coordonnant davantage le secteur social et le secteur de la santé. Enfin, mieux orienter les ménages dans leur relogement ou dans la prévention en matière d’expulsions.

Ce plan d’action n’est pas figé. Il peut évoluer en fonction des besoins. Un certain nombre d’outils de suivi seront mis en place comme des ateliers avec les partenaires, un tableau de bord en ligne ou une lettre semestrielle d’information. Le dernier plan avait permis d’instaurer l’intermédiation locative qui autorise la sous-location. Celui-ci aboutira à de nouvelles initiatives « Pour Davantage Aider à se Loger les Habitants Précaires et Démunis ». Tiens, voilà un bon moyen de se souvenir de ce sigle barbare

En savoir plus …  :
Site internet des services de l’État dans le Calvados

Contact : Fabien VAUCLAIR - DDCS du Calvados

La filière énergie en Normandie : 36 000 emplois au compteur

Avec les projets d’énergies marines renouvelables qui s’apprêtent à voir le jour au large des côtes normandes, et la place prépondérante depuis de nombreuses années de la région Normandie dans la production d’électricité, la filière énergie a une place de choix dans l’emploi industriel normand.

Cliquez sur l'image - Effectif salarié de la filière énergie selon la commune et poids dans l'emploi salarié du secteur privé de la zone d'emploi en 2013  (nouvelle fenetre)Entre l’extraction, la production, la distribution et le stockage, le noyau de la filière pèse 1,6 % de l’emploi salarié privé normand, soit 20 000 emplois. Ce poids du cœur de filière place la Normandie en tête des régions françaises. Si l’on y ajoute les activités périphériques de maintenance ou d’équipement, ce sont plus de 36 000 emplois qu’offre la filière énergie dans la région (3 % de l’emploi salarié privé).

La filière énergie se caractérise par la concentration de ses emplois. Dans le cœur de la filière notamment, dix établissements se partagent les trois-quarts des salariés. De ce fait, l’emploi dans l’énergie est très localisé. La côte d’Albâtre et le Nord-Cotentin regroupent les grandes unités nucléaires et l’aval de la Seine, de Rouen au Havre, les grandes raffineries pétrolières. La filière énergie a pu conserver son niveau d’emploi (+0,2%) quand, dans le même temps, l’emploi industriel reculait de 2 % en Normandie.

Du fait de leur technicité, les emplois de l’énergie sont bien plus qualifiés que dans la plupart de tous les autres secteurs industriels. Le taux d’encadrement atteint 17 % contre 13 % dans l’industrie. Les salaires moyens y sont donc forcément plus élevés. En moyenne, un salarié dans la filière énergie touche 2 400 €, soit 300 € de plus que le salaire moyen dans l’industrie.

Cette approche statistique de l’emploi dans la filière énergie normande est le fruit d’une collaboration entre la Dreal, la Direccte et l’Insee.

En savoir plus …  :
L’étude détaillée publiée dans la collection « Insee Analyse »

Contact : Erwan POULIQUEN - DREAL Normandie/SECLAD/BLC

Un bon guide pour que le vent l’emporte

Être partisan du développement de l’énergie éolienne, c’est une chose. Accepter de voir un parc éolien devant sa fenêtre en est une autre

Éoliennes Falaise - DREAL NormandieAujourd’hui, les porteurs de projet éolien ont beaucoup de mal à faire aboutir leurs projets notamment parce qu’ils doivent affronter des recours de la population voisine. Neuf projets sur dix doivent passer par une décision de justice avant de pouvoir commencer les travaux et une fois sur deux, ces projets sont ajournés. Au total, il faut souvent attendre au moins cinq ans entre le dépôt d’un projet et sa mise en chantier. Pourtant, il existe quelques pistes pour limiter ces recours et gagner du temps.

Dans un guide, dont la sortie est imminente, le bureau Climat Énergie de la DREAL s’est penché sur les pistes à explorer pour les porteurs de projet afin qu’ils optimisent leurs chances de réussite.

Premier conseil : Peaufiner son projet. Il arrive assez souvent que le projet soit recalé juste parce que l’étude préalable n’a pas été suffisamment optimale. Le choix du territoire, notamment, ne doit pas uniquement obéir à des critères objectifs, mais également à des critères subjectifs tels que la perception du paysage par la population locale.

Deuxième conseil : Associer la population en amont. Certains projets seraient moins contestés s’ils n’étaient présentés quasi ficelés aux habitants. La prise en compte de leurs remarques dans les premières étapes de la réflexion faciliterait grandement l’acceptabilité du projet.

Troisième conseil : Proposer une implication des habitants. Le financement participatif offre à chaque habitant ou collectivité locale, l’opportunité d’être acteur du projet. Ainsi, ils investissent financièrement dans le projet et en touchent des dividendes au bout de quelques années. Ils peuvent même parfois participer à la gouvernance du projet.

Aujourd’hui, en Normandie, les expériences de financement participatif dans le domaine éolien se limitent à un ou deux cas, comme en Seine-Maritime, dans la plaine de l’Étantot, où un développeur éolien a associé financièrement les habitants à son projet. En revanche, dans le domaine de l’énergie solaire, les habitants de l’EPCI Plaine Sud, dans la plaine de Caen, ont non seulement investi de leurs deniers, mais également participé au pilotage du projet. Aujourd’hui, trois écoles y sont équipées de panneaux solaires.

Le guide sera prochainement diffusé largement. Souhaitons-lui bon vent

Contact : Arnaud FORGAR et Camille RADIGUET - DREAL Normandie/SECLAD/BCAE

Se déplacer au fil de l’Onde

Une nouvelle « Onde » parcourt la Normandie. Cette « Onde », publication éponyme de l’Observatoire Normand des DEplacements, est un large inventaire de ce qu’il faut savoir en matière de mobilité des ménages normands. Il mêle à la fois, une approche statistique de l’offre et de la demande en modes de déplacements, une approche politique présentant les grands projets mis en place dans la région et une approche réglementaire éclairant le lecteur sur les actualités législatives dans le domaine des transports de personnes. Tous les modes de transports sont évoqués, du vélo à l’avion en passant par le transport urbain ou la voiture, le tout accompagné d’un contexte démographique et environnemental.

Page de garde du 1er numéro de l'Onde - Novembre 2016« L’Onde » se substitue aux deux publications réalisées par les DREAL haut et bas-normandes jusqu’en 2016. Avec autant de sources de données que de types de transports, la richesse des informations est souvent variable selon le mode de transport étudié .Par exemple, l’enquête de recensement de la population ainsi que les enquêtes ménages déplacements réalisées dans les grandes agglomérations offrent une vision détaillée des comportements des habitants en termes de déplacements tous modes confondus, tandis que les données d’offre et de fréquentation transmises par les opérateurs de transports sont parfois plus limitées, car leur marché concurrentiel les incite à les garder secrètes. L’ouverture des données (Open Data) dans le domaine des transports entre toutefois dans les pratiques des différents acteurs de la mobilité et viendra prochainement encore enrichir le recueil de données réalisé.

Cette publication s’adresse à tous les institutionnels, collectivités ou bureaux d’études pour lesquels l’optimisation des déplacements est un enjeu environnemental majeur. Pour parvenir à réduire l’utilisation de la voiture et ainsi, améliorer la qualité de l’air et lutter contre le réchauffement climatique, la connaissance des pratiques de mobilité est essentielle. « L’Onde » est un état des lieux annuel, destiné à enrichir cette connaissance. Aujourd’hui, pour aller au travail, les Normands utilisent un peu plus la voiture et un peu moins le vélo que la moyenne. Pour faire mieux, il faudra peut-être une Ondede choc.

En savoir plus …  :
L’ONDE 2016, l’Observatoire Normand des Déplacements

Contact : Julie JAYOT et Samuel MALBET- DREAL Normandie/SMI/PMOB

Agenda

Dates à retenir…


Semaine Européenne du Développement Durable
La Semaine Européenne du développement durable (SEDD), qui a lieu chaque année du 30 mai au 5 juin, a pour objectif de faciliter les différentes formes de mobilisation concrètes, individuelles et collectives, afin de promouvoir le développement durable et de sensibiliser à ses enjeux. Pour son édition 2017, la SEDD contribue à faire connaître les 17 objectifs de développement durable, feuille de route universelle du développement durable à l’horizon 2030, adoptée par la communauté internationale en 2015.

Le chiffre

10 000


En Normandie, en 2015, plus de 10 000 familles de 4 personnes ou plus vivent dans un logement de moins de 55 m²

Elles représentent 3,5% des ménages normands.

(Source : Filocom 2015)

Ailleurs

Lancement d’une plate-forme web Écoquartier

Logo Label ÉcoQuartier


Cette plate-forme met à disposition des porteurs de projets de nouvelles fonctionnalités et rassemble la documentation existante relative aux Écoquartiers

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Géo’news

Nouveauté cartographique


La carte dynamique sur l’éolien terrestre
Pour y trouver la localisation des parcs éoliens en projet, en construction et en fonctionnement
Pour en savoir plus En savoir plus …
Données téléchargeables sous licence ouverte

Liens utiles

Logo : GéoNormandie, la plateforme Normande d'échange de données géographiques
GéoNormandie, la plateforme Normande d’échange de données géographiques

Nouvelle charte graphique, nouveau logo, nouvelles fonctionnalités ! GéoNormandie se modernise et passe à l’échelle normande !

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Contact : Jérôme POTEL - DREAL Normandie/SMCAP/BIG



Logo : CRIGE Normandie, Coordination Régionale de l'Information Géographique en Normandie
CRIGE Normandie, Coordination Régionale de l’Information Géographique en Normandie

La CRIGE, est un réseau de partenaires normands qui se coordonnent pour :

  • produire et mettre à jour des données géographiques,
  • les partager dans le respect des politiques nationales et européennes (ouverture des données publiques, directive INSPIRE…) et développer l’information géographique en région.

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Contact : Carole LECOMTE - DREAL Normandie/SMCAP/PETRA



Logo : CIRCE, Le Catalogue Interactif Régional de Consultation des Études
CIRCE, Le Catalogue Interactif Régional de Consultation des Études.

CIRCE est conçu par la DREAL Normandie et élaboré en partenariat avec la Région Normandie.

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Contact : Nicole GAUTIER - DREAL Normandie/SMCAP/PETRA

Conception

 

Directeur de la publication :
Patrick BERG, Directeur DREAL Normandie
Rédaction, coordination :
Pascal CAPITAINE, Service du Management de la Connaissance et de l’Appui aux Projets (SMCAP)
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Serge HAMARD, Chargé de mission Web (MiCOM)