La neuvième session du groupe AWG-KP sur le protocole de Kyoto et la septième session du groupe AWG-LCA sur l’action de coopération à long terme se sont achevées le 9 octobre . Cette avant dernière session avant Copenhague s’est terminée sur un bilan marqué par des avancées sur le nettoyage des textes de négociation précurseurs de l’accord de Copenhague. Les pays participants ayant montré dans leur grande majorité leur ferme volonté d’aboutir à un accord international ambitieux en décembre. Est donc désormais sur la table , une nouvelle version plus courte du texte de négociation, plus claire et plus opérationnelle. Ces deux semaines de négociation, qui ont réuni plus de 3000 délégués de 180 pays ont également permis aux Parties de la Convention Climat des Nations Unies d’entrer dans le vif du sujet sur les principaux points clés du futur régime.
Les principaux résultats de Bangkok sont :
- la rédaction de papiers reprenant les positions de chaque grand groupe de pays sur tous les sujets de négociation ( adaptation, financement, transfert de technologie, vision partagée, renforcement de capacités , réduction d’émissions des pays développés et des pays en développement /mécanismes de réduction/foret/ accords sectoriels)
- un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays développés ayant ratifié le Protocole de Kyoto de l’ordre de 15% à 22% en 2020 par rapport à 1990 . Un total qui sera renforcé avec l’inclusion des chiffres américains.
- un consensus politique sur certains sujets : l’adaptation aux effets du changement climatique et les questions de développement et transferts de technologie.
- le principe de l’inclusion dans l’accord de Copenhague des émissions du secteur des transports aériens et maritimes, jusqu’ici non pris en compte par le Protocole de Kyoto
- l’insertion d’un texte sur l’agriculture dans l’accord de Copenhague, ce qui constitue une victoire pour la France qui a beaucoup milité en ce sens .
- le rappel de l’Union européenne à son attachement au respect des engagements pris au titre du protocole de Kyoto ainsi qu’à ses acquis dont les dispositions ont été largement transcrites dans les législations européennes et que les Européens souhaitent intégrer dans le futur régime international
Mais malgré une autre semaine de négociation prévue en novembre à Barcelone, un mandat politique donné par les principaux chefs d’Etat et de gouvernement de la planète à leurs négociateurs respectifs, reste indispensable pour permettre un accord ambitieux à Copenhague.
Les échéances politiques essentielles jusqu’à Copenhague
·le processus du Forum des Economies Majeures (MEF) , les 18-19 octobre à Londres, afin de poursuivre le rapprochement des idées des principaux pays sur le fond de manière à faciliter un accord à Copenhague et contribuer à créer la confiance entre tous les pays ;
·la réunion du « Dialogue du Groenland « , les 29 et 30 octobre à Barcelone afin de cristalliser certains éléments politiques de l’accord.
·le Conseil européen du 29-30 octobre, afin d’établir les éléments essentiels de la position européenne pour Copenhague et lancer un message fort et concis sur la position européenne (cf Focus)
·les négociations officielles de Barcelone du 2 au 6 novembre, afin de poursuivre le travail sur le texte de négociation onusien, en réglant les points qui peuvent l’être et en isolant les points d’arbitrage politiques essentiels pour Copenhague.
·la possible réunion organisée par le Secrétaire général des Nations unies mi-novembre, que le Président de la République française a appelée de ses vœux lors du sommet Climat de New York, afin de contribuer à augmenter la pression politique et cristalliser certains éléments politiques de l’accord.
·la réunion pré-COP ministérielle préparatoire à la Conférence de Copenhague, les 16-17 novembre afin de définir les grandes orientations politiques structurantes de l’accord a trouver et les instructions à haut niveau pour les experts lors de la conférence de Copenhague
·la conférence de Copenhague du 7-18 décembre et son sommet à haut niveau, associant les Ministres et les chefs d’Etat , qui devra sceller un accord sur le futur régime international de lutte contre le changement climatique .