Après une semaine de réunions intenses, les négociations onusiennes sur le climat de Tianjin se sont achevées tard dans la soirée du 9 octobre. Cette quatrième session de l’année était la dernière avant la conférence ministérielle prévue au Mexique. Or le bilan est mitigé, les progrès insuffisants et déséquilibrés. D’un côté, la communauté internationale a pu au moins se mettre d’accord en Chine sur le résultat attendu à la conférence de décembre au Mexique : cette conférence devra déboucher sur un jeu de décisions concrètes et équilibrées. De l’autre côté, si les négociateurs ont pu rattraper une partie du retard de leurs travaux, le texte de base n’a guère avancé et aucune méthode ne s’est dégagée pour le transformer en jeu de décisions susceptibles à être approuvées à Cancún. Ainsi, la délégation française s’inquiète sur la possibilité réelle de la traduction des éléments clés de l’accord de Copenhague en textes et décisions des Nations Unies, une crainte partagée par beaucoup de Parties, notamment les pays les plus vulnérables, pays qui ont le plus besoin d’un cadre multilatéral sur le climat.
La session de négociation de Tianjin, qui réunissait les 2 groupes de travail au titre de la Convention (« LCA ») et du protocole de Kyoto (« KP ») avait un but clair : parvenir à un accord sur le résultat attendu à la Conférence des Parties de Cancun début décembre et préparer le terrain à l’adoption de décisions à Cancún sur tous les sujets. En effet depuis la conférence de Copenhague, les sessions onusiennes se poursuivrent afin d’arriver à un accord international sur le climat. Pour la France et l’Union européenne, il s’agit de consolider l’Accord de Copenhague et avancer dans la mise en œuvre de partenariats pour relever le défi climatique.
A Tianjin, les délégués ont fait des progrès sur 5 thèmes principalement relatifs au soutien aux pays en développement : l’organisation du nouveau fonds qui devra aider les pays en développement ; l’évolution du rôle du marché du carbone ; le cadre de travail sur l’adaptation pour aider les pays vulnérables ; la mise en place d’un mécanisme de transfert de technologies ; le système de lutte contre la déforestation. Au sein du groupe KP, des avancées sur le sujet des émissions et absorptions des forets et des sols ( Lulucf) ont permis de mieux cerner les différentes options possibles dans ce secteur pour les pays développés .
Tianjin a donc permis des avancées sur les actions de soutien, mais guère sur les questions de réduction de gaz à effet de serre et sur la transparence des actions des Parties. Or la notion d’équilibre du paquet de décisions attendu à Cancun repose sur ces 3 questions. Les prochaines échéances notamment la pré-COP qui se tiendra à Mexico les 4-5 novembre et le MEF annoncé pour fin novembre devront jeter les bases d’une solution pour Cancún.
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