Info climat à l'international N°60 - 13 septembre 2013
 

AGENDA

Du 15 septembre au 4 octobre 2013

18 septembre Ouverture 68ème session AGNU ( New York)
24 septembre Assemblée générale ( 38ème session) de l’OACI ( Montréal)
23-24 septembre MEF Forum des Économies Majeures ( New York)
27 septembre Publication du Volume 1 du Cinquième rapport du GIEC ( Stockholm)
27-28 septembre Sommet mondial des villes durables (Nantes)
2-4 octobre Pré Cop ( Varsovie)

ACTUALITES FRANÇAISES ET EUROPEENNES

France : les ambassadeurs sensibilisés à la préparation de la Conférence climat de 2015

François Hollande, lors de son discours d’ouverture de la conférence des ambassadeurs, a affirmé que l’idée de la conférence sur le climat de 2015 était de réussir là où Copenhague a échoué. Constatant que le « réchauffement planétaire est resté sans réaction » de la part de la communauté internationale, et qu’« il y a même eu régression par rapport aux objectifs fixés » par les États, le chef de l’État a présenté les « deux impératifs » qui doivent guider la préparation de la conférence sur le climat que la France doit accueillir en décembre 2015 : « concilier les aspirations au développement des pays les plus pauvres » et « contenir le réchauffement climatique dans des limites soutenables ». Ainsi, afin d’assurer le succès de cette conférence, le chef de l’État entend « solliciter la contribution des États », en terme d’engagement de réduction des émissions de gaz à effet de serre, selon des critères à définir, et « engager un accord global, fondé sur le principe de responsabilité commune mais différenciée » des pays, selon leur niveau de développement. « La France doit montrer l’exemple, à travers la transition énergétique, partout sur son territoire, en métropole et en outre-mer » a poursuivi le chef de l’État. Lors de son discours de clôture, le ministre des Affaires étrangères a placé l’environnement parmi les cinq orientations à dix ans de la diplomatie française.
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France/USA : rencontre bilatérale de haut niveau

Le Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie Philippe Martin, a rencontré cet été à Paris Todd Stern, envoyé spécial des Etats-Unis pour les négociations internationales sur le climat. Cet échange, première prise de contact entre le Ministre français et le négociateur en chef des Etats-Unis, a été l’occasion d’évoquer les principaux sujets des négociations menées dans le cadre de la Convention Climat et ce, suite notamment au discours du Président Obama sur le climat de juin.
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UE : des propositions concrètes pour un cadre Climat Énergie post 2020 d’ici à fin 2013

Dans son discours sur l’état de l’Union européenne, le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a affirmé que d’ici la fin de l’année 2013, la Commission présenterait des propositions concrètes pour un cadre politique énergie-climat pour la période de 2020 à 2030 en préparation du Conseil européen de mars 2014. La Commission avait publié un Livre vert sur la question en mars 2013 et lancé une consultation publique.
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Le fonctionnement et les nouveaux scénarios du Giec

Le fonctionnement et les nouveaux scénarios du Giec

Comment évaluer , synthétiser et rendre accessible la somme d’études scientifiques sur un domaine aussi complexe que le climat et faire adopter le résultat de ces travaux par les représentants des gouvernements des 194 États membres ? C’est ce pari ambitieux et « un peu fou » que relève le Giec depuis sa création en 1988 en publiant régulièrement des rapports d’évaluation sur l’évolution du climat. Peu après la publication du 4e rapport d’évaluation, le Giec s’est tourné vers la communauté scientifique afin de repenser un jeu différent de scénarios pour l’élaboration de son 5ème rapport (AR5) . Ce dernier sera livré en quatre étapes d’ici à 2014, mais dès la fin de ce mois de septembre, le premier volume sur les éléments scientifiques sera rendu public ; le deuxième sur les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation en mars 2014 et le troisième sur l’atténuation du changement climatique en avril 2014. Le rapport de synthèse de l’ensemble des volumes viendra boucler la publication en octobre 2014.

Un mode de fonctionnement qui confère à ses travaux les plus grandes objectivité et fiabilité possibles

Astrophysiciens, océanographes, hydrologues, météorologues, biologistes, agronomes , physiciens, économistes, démographes et autres experts reconnus dans le domaine de la santé ou des sciences sociales sont ainsi sollicités pour produire les Rapports d’évaluation du GIEC. Chaque rapport est divisé en 3 volumes eux mêmes séquencés en chapitres correspondant à des domaines particuliers et dont la rédaction est confiée à plusieurs centaines d’auteurs et de correcteurs ( 830 pour la totalité de l’ AR 5) . Les auteurs des trois Groupes de travail chargés de rédiger un Rapport d’évaluation fondent leurs analyses sur les publications scientifiques les plus avancées internationalement reconnues. Le résultat de ce travail de compilation éclairée, qui représente plusieurs milliers de pages, subit alors une batterie d’examens consécutifs, à commencer par un premier passage devant une équipe d’experts ainsi que des spécialistes désignés par les gouvernements et des organisations internationales. La deuxième mouture du résumé pour décideurs du rapport est ensuite réexaminée par les gouvernements sous le contrôle de l’équipe d’auteurs scientifiques, avant d’établir une version définitive qui devra rendre compte non seulement des points de vue consensuels, mais aussi des points de vue contradictoires sur les sujets qui font débat. C’est ce rapport final (constitué du résumé pour décideurs, du résumé technique et du rapport extensif) qui est adopté au cours d’une assemblée plénière et qui deviendra alors une publication officielle du GIEC. Durant cette séance plénière, un résumé destiné aux décideurs politiques est, quant à lui, discuté et approuvé mot à mot , avant d’être adopté à l’unanimité par les représentants de tous les Etats membres.

Les nouveaux scénarios du cinquième rapport d’évaluation du GIEC
Pour analyser le futur du changement climatique, le GIEC a raisonné sur la base de scénarios partagés, dit SRES (Special Report on Emissions Scenarios) qui mélangeait données climatiques et données socio économiques . Ainsi jusqu’au quatrième rapport, l’analyse était menée en suivant une logique linéaire. La réflexion partait d’un faisceau de "futurs possibles" pour nos sociétés, intégrant une vaste palette de déterminants (évolutions des économies, offre technologique, choix énergétiques, démographie, comportements individuels.. ). Mais pour l’élaboration du cinquième rapport, climatologues et économistes ont travaillé de façon parallèle et non plus séquentielle. La communauté scientifique a donc appliqué une méthode différente en découplant pour le volume 1 les scénarios climatiques des scénarios socio economiques, avec pour principale conséquence la possibilité de prendre en compte l’évolution différenciée de déterminants socio-économiques plus nombreux. Les scientifiques du climat ont ainsi défini a priori quatre profils représentatifs d’émissions de gaz à effet de serre, les RCP (Radiative concentration pathways). À partir de ces profils de référence, les équipes ont travaillé simultanément et en parallèle : les climatologues produisant des projections climatiques utilisant les RCP comme entrée, tandis que les socio-économistes élaborent des scénarios socio-économiques (SSP) débouchant sur des scénarios d’émissions, qui sont comparés aux RCP. Dans le cadre de ces constructions socio-économiques, les stratégies adaptation aux impacts ( Volume 2) et de réduction des émissions de gaz à effet de serre (Volumes 3 ) sont représentées pour la première fois dans les projections.
Ces RCP sont des profils de référence de l’évolution du forçage radiatif (déséquilibre énergétique du à l’apport de gaz à effet de serre anthropique) sur la période 2006-2300. Les simulations climatiques intègrent de manière plus complète les mécanismes qui régissent le climat (contributions de la banquise et de la végétation, impact de la chimie des aérosols …) - Au final, le nombre total de modèles augmente : de 15 groupes et 23 modèles pour l’AR4, une cinquantaine de modèles dont deux français (CNRM-CM5 et IPSL-CM5 ) mis en œuvre par 23 groupes dont sept européens ont été utilisés pour le cinquième rapport .
Les SSP (Shared socio-economic opathway) peuvent être utilisés pour évaluer des politiques sur le changement climatique. Pour cela, les SSP couvrent une large gamme de futurs possibles, en se répartissant selon deux axes : l’un représentant la capacité d’adaptation des sociétés au changement climatique, l’autre représentant leur capacité à atténuer les émissions de gaz à effet de serre. Cinq scénarios-types ont été retenus : scénario de haute capacité d’adaptation et haute capacité d’atténuation ; capacité d’adaptation et d’atténuation moyennes ; faibles capacités d’adaptation et d’atténuation ; faible capacité d’adaptation et haute capacité d’atténuation ; forte capacité d’adaptation mais faible capacité d’atténuation

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ACTUALITES INTERNATIONALES

COP19/CMP9 : les objectifs de la future présidence polonaise

Future présidente de la COP19/CMP9, la Pologne, via son ministre de l’Environnement, a précisé les objectifs qu’elle se fixe pour cette conférence. Ses objectifs prioritaires sont ceux de la mise en œuvre des décisions des COP précédentes et de la bonne progression sur la voie du nouvel accord mondial en 2015. Sur ce dernier point, elle a déclaré vouloir travailler en étroite collaboration avec les prochaines présidences de la Cop (Pérou et France), instituer une bonne cadence des négociations dans le cadre du groupe de l’ADP et clarifier davantage la feuille de route d’ici à 2015.
Elle a pointé également d’autres priorités notamment celles du relèvement de l’ambition pré 2020, du nouveau mécanisme de marché et celui des mécanismes institutionnels pour résoudre la question des pertes et dommages. La question du financement climatique pour la période de 2013-2020 et après 2020 est également affichée comme une grande priorité. Les sujets relatifs à la déforestation évitée, à l’agriculture, à la poursuite de la mise en œuvre conjointe et enfin au budget biennal de la CCNUCC devront déboucher sur des décisions opérationnelles à Varsovie.
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Aviation : un compromis à l’OACI à faire adopter par l’assemblée générale

Le Conseil de l’OACI (organisation de l’aviation civile internationale), qui regroupe 36 États, a adopté début septembre, un document de travail sur sa politique en matière de changement climatique, en vue de sa prochaine assemblée générale. Résultat d’un compromis entre l’Union européenne, les principaux États opposés à l’inclusion de l’aviation dans le marché européen du carbone et l’industrie aérienne, le document reporte à 2016 la définition exacte du mécanisme mondial de marché couvrant les émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien, soit un an après l’accord mondial sur le climat qui doit être conclu à Paris en 2015. Il reporte également à 2020 son entrée en vigueur, soit en même temps que celle de l’accord mondial. Le compromis autorise également les États à adopter un « mécanisme de marché avant l’adoption d’un mécanisme mondial de marché sur l’aviation ». Il entérine le principe de l’inclusion de vols internationaux dans le marché européen du carbone, mais uniquement pour la partie au-dessus de l’espace aérien européen. Le compromis doit encore être voté à la majorité par les 191 États membres de l’OACI, le 26 septembre.

G20 : un volet sur la lutte contre le changement climatique

Au terme du sommet du G20, à Saint Petersbourg, les Chefs d’Etat et de Gouvernement du G20 ont adopté une déclaration qui comporte plusieurs paragraphes sur la poursuite de la lutte contre le changement climatique. Les dirigeants du G20 ont notamment insisté sur l’importance de renforcer la volonté politique en vue de conclure un accord multilatéral sur le climat d’ici 2015. Le G20 a reconnu les coûts associés à tout nouveau retard dans l’action et a marqué un degré élevé d’ambition pour la conférence sur le climat de 2015. Enfin il a également mis en avant l’importance des initiatives parallèles à la CCNUCC comme celle relative à une réduction progressive de l’utilisation des HFC, gaz à effet de serre forts contributeurs au réchauffement climatique. Il a également invité tous les ministres des Finances à continuer à travailler sur les sources de financement nécessaires à l’abondement du Fond Vert Climat.
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Îles du Pacifique : une déclaration pour lancer une alerte au reste du monde

Réunis aux îles Marshall, les membres du Forum des îles du Pacifique qui regroupe seize Etats indépendants et territoires associés ont adopté, début septembre, la « Déclaration de Majuro » pour appeler la communauté internationale à accélérer la lutte contre le changement climatique. Les îles du Pacifique font en effet partie des premières victimes du réchauffement climatique, puisqu’un de ses effets principaux est la montée des eaux. Cette déclaration souhaite "remobiliser la communauté internationale et la convaincre que certains pays voient leur existence menacée". Elle sera présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York et constitue une première étape vers la Conférence des Petits États insulaires en développement de 2014. Comme chaque année, la France a pris part au Dialogue du Forum : elle a apporté son soutien de principe à la déclaration de Majuro et a indiqué que la France était prête à travailler avec les « climate leaders » des îles du Pacifique en vue d’atteindre un accord global ambitieux et juridiquement contraignant en 2015 à Paris. L’Australie et la Nouvelle-Zélande font partie des pays signataires de cette déclaration.
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CCAC : 3ème Assemblée de haut niveau de la Coalition

La coalition pour le climat et la qualité de l’air (CCAC) a tenu sa 3ème réunion ministérielle à Oslo début septembre . Cette initiative, lancée en 2012 par une coalition de 6 pays et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, se concentre sur la réduction des émissions des forceurs climatiques à courte durée de vie. Elle vient s’inscrire en complément du processus de négociation sur le climat. La coalition a depuis grandi en taille, atteignant désormais 72 partenaires dont 33 pays, et compte une dizaine d’initiatives en cours de développement. La France a rejoint la coalition en juillet 2012. Les discussions d’Oslo avaient pour objectif notamment la préparation de la Conférence de Varsovie sur le climat, mais également le développement des synergies avec l’Organisation mondiale de la santé, certains forceurs climatiques à courte durée de vie ayant des impacts significatifs sur la santé publique, comme le carbone suie.

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Comité de rédaction

 

Ministère de l’ Écologie, du Développement durable et de l’Énergie .

Directeurs de la Rédaction : Philippe Geiger et Marine de Carné

Rédaction : Marie Jaudet