Info climat à l'international N°67 - 30 septembre 2014
 

AGENDA

Du 1er au 30 octobre 2014

1er au 3 octobre Dialogue informel de la future présidence péruvienne ( Lima)
10:11octobre Sommet Mondial des Régions pour le Climat ( Paris)
15-17 octobre 8ème Réunion du Conseil du Fonds vert (Barbade)
20-25 octobre Session additionnelle de négociation de la CCNUCC (Bonn)
23-24 octobre Conseil de l’Union européenne
27-31 octobre Publication du rapport de synthèse du cinquième rapport du GIEC ( Copenhague)

ACTUALITES FRANÇAISES ET EUROPEENNES

France : 1 milliard de dollars pour le Fonds vert

Le Fonds vert pour le climat décidé à Copenhague en 2009 et créé en 2010 avec les accords de Cancún va désormais voir sa capitalisation initiale effective. Et ce notamment grâce à l’annonce faite par François Hollande lors du sommet des Nations unies sur le climat à New York, fin septembre 2014, sur la contribution de la France à hauteur d’un milliard de dollars à verser d’ici 2018 à ce fonds. La France « veut être exemplaire pour doter le fonds vert […] et je demande que tous les pays fassent le même effort tout au long des prochains mois », a déclaré François Hollande, « À Paris, en 2015, il doit y avoir une grande révolution, celle du changement climatique ». Le chef de l’État a par ailleurs rappelé sa volonté de parvenir « à un accord global et ambitieux » lors de la COP21 à Paris-Le Bourget. « Nous voulons qu’à la conférence de Lima, les bases d’un futur accord puissent être posées et qu’ensuite, à Paris, nous puissions traduire ces engagements en actes juridiques avec une règle commune adaptée aux différents niveaux de développement », a-t’il également déclaré.
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France : une conférence des ambassadeurs très axée sur le climat

Depuis 1993, la conférence des ambassadeurs réunit, chaque année, tous les chefs de missions diplomatiques français et offre l’occasion aux plus hautes autorités de l’État de donner leurs orientations pour le travail des représentants de la France à l’étranger et auprès des organisations internationales. Ouverte par le président de la République, l’édition 2014 a mis en relief les différents leviers et horizons de l’action extérieure de notre pays. Un temps important a été consacré à la conférence des Nations unies sur le climat COP21-Paris 2015. Le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, a exhorté les ambassadeurs à prendre leur « bâton de pèlerin » et à se « transformer en spécialistes des questions liées au climat » pour « convaincre les autorités de chaque pays et tous ceux qui comptent ». « Dans le quinquennat diplomatique, c’est la tâche la plus importante à mener. Elle repose très largement sur vous » a-t’il précisé. Ségolène Royal a quant à elle rappelé le contexte de dérèglement climatique dans lequel s’inscrivent les prochains grands rendez-vous et a fin le lien avec l’adoption des Objectifs de développement durable par les Nations unies, en septembre 2015 à New York. La ministre a souligné l’importance de la mobilisation de tous face à ces enjeux internationaux.
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France : seconde visite de travail de la CCNUCC pour l’accueil de la COP21

Le secrétariat de la CCNUCC au grand complet a effectué une visite de trois jours à Paris auprès du Secrétariat général chargé de la préparation et de l’organisation de la COP21. Après une visite du parc des expositions de Paris-Le Bourget, une douzaine de réunions de travail a pu être organisée, sur la base d’une répartition thématique des questions relatives à l’organisation de la COP dans son ensemble. Ont pu être examinés les sujets suivants : l’aménagement du site et sa composante développement durable ; le domaine très vaste de la sécurité, et notamment la sécurité des nouvelles technologies de l’information et de communication ; les enjeux de communication et la question des médias ; la place réservée à la société civile et les modalités de sa participation dans et autour de la COP21 ; la question sensible de l’hébergement dont celle du personnel du secrétariat. D’autres sujets tout aussi importants tels que les transports et la restauration ont également pu être débattus.

France : trois projets « bas carbone » français choisis par l’Europe

Trois projets énergétiques à bas carbone, conçus par des industriels français, ont été sélectionnés pour recevoir une aide européenne du programme européen NER 300. Bruxelles alloue un milliard d’euros de subventions à une vingtaine de projets énergétiques climate compatible. Deux entreprises françaises ayant conçu des centrales utilisant les énergies renouvelables de façon novatrice sont primées. De même Alstom, voit récompenser son projet britannique de captage-stockage géologique de CO2 de White Rose.
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UE : proposition des nouveaux commissaires

Le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, a annoncé la composition de la nouvelle Commission. Le nouveau Commissaire à l’environnement est Karmenu Vella (Malte). Les portefeuilles climat et énergie ont été fusionnés. Ainsi, Miguel Arias Cañete (Espagne) est le nouveau Commissaire à l’action climat et à l’énergie. Le Parlement européen doit approuver l’ensemble du collège des Commissaires avant la prise de fonctions du nouvel exécutif de l’UE.
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AGNU Climat

Retour sur New York et le Sommet climat de l’AGNU

Le sommet extraordinaire sur le climat organisé à New York par le secrétaire général des Nations unies destiné à porter les négociations internationales jusqu’à la Conférence de Paris en 2015 est un succès en termes de mobilisation politique, économique et citoyenne. Les déclarations prononcées lors de ce sommet ont fait émerger une vision globale à long terme. Ce sommet a également permis à la France d’afficher son leadership en étant très visible lors de l’ensemble du sommet et en affichant sa solidarité avec le Pérou, pays hôte de la conférence fin 2014.

Les 120 chefs d’État et de gouvernement, aussi nombreux qu’à Copenhague, qui ont pris part au sommet, ont montré qu’ils prenaient très au sérieux l’échéance clef de 2015. Ils se sont notamment engagés sur la rédaction d’un projet de texte de l’accord 2015 dès la COP-20. Les États-Unis et la Chine, sans lesquels aucun accord ne pourrait être utile, ont confirmé leur responsabilité et leur engagement. Le président Obama a fait un discours très allant en soulignant son engagement envers un accord universel à Paris en reconnaissant la « responsabilité » de son propre pays dans le problème du réchauffement et en confirmant que les États-Unis présenteraient leur objectif de réduction des émissions début 2015. Le vice-Premier ministre chinois a engagé la Chine, en soulignant notamment sa détermination à « remplir ses obligations internationales en tant que pays majeur responsable », mais en appelant au respect du principe de responsabilité commune mais différenciée. Il a également annoncé pour la première fois l’intention de la Chine de non seulement réduire fortement l’intensité carbone de sa production, mais aussi de diminuer « le plus tôt possible » le volume absolu de ses émissions. Le président Barroso a rappelé l’engagement européen d’une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) afin de rester sur la trajectoire d’une réduction de 80 à 95% d’ici à 2050. L’union est également décidée à dépenser 20 % de son budget 2014-2020 pour des efforts de réduction des émissions. Les pays en développement et notamment les pays les moins avancés ont fait comprendre qu’ils n’entendaient pas être de simples victimes en rappelant qu’ils avaient aussi un rôle à jouer. Plusieurs de ces pays comme l’Éthiopie, l’Équateur ou le Costa Rica ont fait savoir qu’ils avaient engagé des politiques de transformation de leur système énergétique tendant vers 100 % d’énergies renouvelables, et cela souvent sans aide financière extérieure.

Le Fonds vert climat, une composante centrale des négociations pour un futur accord sur le climat d’ici 2015 à Paris verra sa capitalisation initiale rendue effective avant fin 2014. L’annonce française d’abonder ce fonds à hauteur d’un milliard de dollars d’ici 2018 a été de loin, la plus importante contribution annoncée lors du sommet. L’Allemagne participera également pour un milliard de dollars au cours des quatre prochaines années et la Norvège apportera 500 millions de dollars par an d’ici 2020.

Ce sommet a également réuni officiellement plus de 800 participants non gouvernementaux représentants des collectivités, du secteur privé et financier, de l’environnement. Tous ont été à l’origine de très nombreuses initiatives donnant ainsi corps à l’Agenda positif voulu par le Secrétaire général des Nations unies.
Dans les secteurs financier et économique, plus de 70 États et plus de 1000 grandes entreprises ont souscrit à la lettre de la Banque mondiale en faveur d’un prix du carbone. Une trentaine de grandes entreprises dont plusieurs d’origine française ont rejoint la Carbon Pricing Leadership Coalition qui leur impose d’intégrer un prix du carbone implicite dans leur calcul des risques de leurs investissements. À noter également l’engagement de plusieurs investisseurs institutionnels, à « décarboner » 100 milliards de dollars d’investissement et à évaluer l’impact carbone de 500 milliards de dollars de leur portefeuille. Les banques commerciales se sont engagées à émettre 30 milliards d’obligations vertes pour le financement climat.
Les villes ressortent désormais de ce sommet comme des acteurs essentiels. Le Compact of Mayors engage les maires de 2000 villes, dont celle de Paris, à évaluer le respect de leurs engagements en matière de réduction des émissions. La Cities Climate Finance Leadership Alliance facilitera les flux d’investissements dans les activités et infrastructures bas carbone des villes.
Les secteurs de la forêt et de l’agriculture ne sont pas en reste. La « déclaration de New York sur les forêts » se propose de réduire de moitié le rythme de la déforestation d’ici 2030. L’alliance pour une agriculture intelligente a été également lancée : regroupant 16 pays, dont la France, et 37 organisations agricoles, elle vise à promouvoir les bonnes pratiques susceptibles de concilier efficacité agricole et réduction des émissions de gaz à effet de serre. Des initiatives concrètes ont également été lancées dans le secteur des énergies renouvelables, avec notamment celle du « couloir africain d’énergie propre ». Cinq initiatives sectorielles traitent de l’efficacité énergétique. Le sommet a également joué un rôle catalytique pour le secteur du transport, qui a lancé pour la première fois trois initiatives dans le domaine du rail, des transports collectifs et de la mobilité électrique.

New York est donc un pari réussi pour le Secrétaire général des Nations unies : le mouvement est enclenché pour Paris 2015, la société est prête et le monde économique aussi. Mais certaines difficultés devront encore être dépassées par les présidences péruvienne et française. À travers ses quatre interventions devant les chefs d’État et de gouvernement, le président François Hollande a clairement exposé l’enjeu de la COP21 : « Paris doit être le point de départ d’un nouveau développement pour le monde ». La COP21 devra voir éclore des engagements supplémentaires de la part des États et identifier le bon lien entre toutes les initiatives non étatiques et les accords gouvernementaux. La future présidence française aura certes une haute ambition, mais devra aussi convaincre tous de sa volonté de jouer l’arbitre neutre, de garantir un processus transparent et inclusif afin que toutes les parties prenantes puissent s’approprier l’accord, individuellement ou collectivement. C’est pour cela que cet accord devra s’inscrire dans un système universel, dynamique et évolutif.

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EN CHIFFRES

1 milliard

Pour la première fois de son histoire, l’Agence française de développement (AFD) a émis avec succès des obligations climat (Climate Bonds) à la veille du Sommet climat de New York (septembre 2014). Celles-ci représentent un outil de financement innovant et incitatif adapté au soutien de projets de développement œuvrant activement contre le dérèglement climatique. En une journée, l’AFD a ainsi pu lever pour un milliard d’euros sur les marchés financiers.
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ACTUALITES INTERNATIONALES

Conférence des États insulaires : plus de 1,9 milliard de dollars pour des projets

Près de 300 partenariats visant à « renforcer les capacités » des îles « dans le domaine du développement durable » ont été conclus à l’issue de la Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID). Ces partenariats, signés entre gouvernements, entreprises et organisations de la société civile, représentent plus de 1,9 milliard de dollars pour des projets. Ces partenariats « devront chercher des solutions à un grand nombre de problèmes » dans les domaines de la résilience, de la protection de l’environnement et du développement social. À noter en particulier, l’accord réalisé avec l’IRENA (Agence internationale des énergies renouvelables) d’un montant de 500 millions de dollars afin d’aider ces petites îles à accroître leur part d’énergies renouvelables.
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Commission mondiale sur l’économie et le climat : créer de la croissance et de l’emploi grâce à la relève du défi climatique

Avec la nouvelle étude produite par sa Commission à l’appui, le coprésident de celle-ci et ancien président mexicain, Felipe Calderón, juge que « le message envoyé aux dirigeants est clair. Nous ne devons pas choisir entre la croissance de l’économie et le climat. Nous pouvons avoir les deux. » L’étude affirme ainsi qu’il est possible, grâce à l’innovation technologique et des investissements dans de nouvelles infrastructures, de renforcer la création d’emplois, d’assurer une croissance durable, tout en rejetant moins de gaz carbonique. Ses principales recommandations portent sur la conclusion d’un accord international fort, durable et équitable ; l’introduction d’un prix du carbone prévisible et stable ; la suppression progressive des centrales à charbon à forte intensité ; la mise en place de nouveaux instruments financiers pour réduire les coûts d’exploitation des infrastructures d’énergie propre ; la réduction des subventions aux énergies fossiles et l’augmentation de celles pour les énergies renouvelables ; le triplement de l’investissement dans la recherche et le développement pour développer les technologies à faible émission de carbone (0,1 % du PIB) ; la création de villes plus compactes et mieux connectées structurées sur des transports publics de grande envergure ; la réhabilitation de terres dégradées pour produire davantage de nourriture et augmenter les revenus des fermiers tout en diminuant les émissions provoquées par la déforestation.
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OMS : première conférence mondiale sur la santé et le climat

D’après les données les plus récentes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le changement climatique entraîne d’ores et déjà des dizaines de milliers de décès chaque année en raison de la modification des tableaux de morbidité, de phénomènes climatiques extrêmes et de la dégradation des approvisionnements en eau et de l’assainissement, ainsi que des effets sur l’agriculture. Réunis au siège de l’Organisation à Genève, les 300 participants de cette conférence sont convenus que le secteur de la santé devait agir rapidement et de manière résolue afin de promouvoir des stratégies intelligentes en matière de climat. Ces actions devant à la fois accroître la résilience des systèmes de santé face aux risques climatiques, identifier les bénéfices pour la santé que comporte la réduction des émissions de gaz à effet de serre et soutenir les politiques de promotion de la santé face au changement climatique.
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OMI : 3e édition de son inventaire des émissions mondiales de gaz à effet de serre

Cet inventaire de l’OMI (Organisation maritime mondiale) évalue les émissions du transport maritime sur la période 2007-2012. .Avec un total de 972 Mt CO2e en 2012, ce secteur représentait environ 2,2 % des émissions totales mondiales de CO2. Selon les scénarios tendanciels, la hausse des émissions de CO2 d’ici 2050 de ce secteur se situerait entre 50 et 250 % en fonction des évolutions économiques et énergétiques. L’OMI insiste donc sur l’importance de l’amélioration de l’efficacité des navires pour limiter la hausse des émissions de GES du secteur.
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Comité de rédaction

 

Ministère des Affaires étrangères et du Développement international
Ministère de l’ Écologie, du Développement durable et de l’Énergie .

Rédaction : Marie Jaudet