N° 1 - octobre 2015
 

ÉDITO

Les conditions de vent, la courantologie, la bathymétrie, l’important linéaire côtier, les infrasturcutures portuaires et le réseau électrique font de la Basse-Normandie un acteur important dans le développement des EMR. Ce développement s’inscrit parfaitement dans l’ambitieux chantier de transition énergétique et représente une réelle opportunité pour l’économie locale. La Normandie de demain concentre actuellement la moitié des projets de parcs éoliens offshores français et la moitié du potentiel hydrolien français avec le Raz Blanchard (2e site européen en terme de potentiel hydrolien avec des courants allant jusqu’à 10 nœuds).

La France s’est fixé un objectif de 23 % d’énergie renouvelable à 2020.

Le soutien de l’État au déploiement des EnR doit également répondre à un objectif de développement de filières industrielles compétitives en les accompagnant vers la maturité économique de manière ciblée et en valorisant nos avantages comparatifs. Le 1er comité de pilotage sur les EMR pour la future Normandie qui s’est tenu le 23 septembre dernier en présence notamment des présidents de régions a rappelé ces objectifs ambitieux.

Le soutien public aux filières renouvelables est en effet nécessaire pour les accompagner vers la compétitivité. Il favorise la levée des différents verrous techniques et économiques dans une perspective de réduction de coûts de ces technologies, de façon adaptée selon leur stade de développement depuis la R&D jusqu’à l’industrialisation.

La DREAL Basse-Normandie se donne les moyens de relever ce challenge et, dans ce cadre, j’ai l’honneur de vous présenter cette lettre d’actualités.

ACTUALITÉS NORMANDES


Assemblage d’hydroliennes pour DCNS Cherbourg

Le projet EDF?Paimpol Bréhat, mené par EDF en partenariat avec DCNS?OpenHydro et General Electric porte sur la mise en service de deux hydroliennes de 16 m de diamètre.


Elles formeront le premier parc, en France, et dans le monde, d’hydroliennes raccordées à un réseau national de distribution d’électricité.

L’assemblage des rotors se fait à DCNS-Cherbourg 


Éolien en mer – Parc de Courseulles-sur-mer

Dans le cadre du projet éolien en mer de Courseulles-sur-mer (75 éoliennes de 6 MW, pour un total de 450 MW sur 50 km2), les demandes d’autorisations sont actuellement à l’enquête publique (10 août au 25 octobre 2015)


Hydrolien – Fermes pilotes du Raz Blanchard

Illustration : Hydrolien – Fermes pilotes

Les dossiers des deux fermes pilotes portés d’un côté par EDF-EN / DCNS (7 hydroliennes, puissance unitaire de 2 MW) et de l’autre par ENGIE / ALSTOM (4 hydroliennes, puissance unitaire de 1.4 MW) devraient être déposés début du quatrième trimestre 2015, pour des autorisations prévues pour fin 2016.


Éolien en mer – Fécamp

Le projet de parc de Fécamp est composé de 83 éoliennes Haliade d’Alstom, pour une puissance totale de 498 MW, et porté par la société Éoliennes Offshore des Hautes Falaises (EOHF).

Ces aérogénérateurs fourniront l’équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 770 000 personnes. L’enquête publique a démarré le 1er septembre et se terminera le 08 octobre 2015.


Éolien en mer – Le Tréport

Ce projet est composé de 62 éoliennes à 15km du Tréport et à 16 km de Dieppe. Il est composé de 62 éoliennes de 8 MW (total de 496 MW). La commission nationale et la commission particulière du débat public ont 2 mois à compter du 31/07/15 pour produire le bilan et le compte rendu du débat.

Ces documents ont été présentés à la presse le 1er octobre 2015.

ACTUALITÉS NATIONALES


Projet de Parc éolien offshore du Touquet

Dès 2013, WPD a présenté un projet de planter 60 à 80 éoliennes à une vingtaine de kilomètres au large de Berck, sur le banc de sable Bassure de Baas, pour une production de 500 mégawatts (la couverture en électricité d’une population de 650 000 habitants).

Face à une opposition forte, notamment des pêcheurs, ce projet n’a pas encore abouti.


Site d’essai SEM-REV au Croisic

SEM-REV est le premier site d’essai en mer pour les EMR au monde, raccordé au réseau électrique, disposant de toutes les autorisations administratives préalables et multi-technologies.

Opéré conjointement par Centrale Nantes et le CNRS, SEM-REV dispose des équipements en mer et à terre permettant la mise au point, en conditions opérationnelles, des démonstrateurs et des prototypes à l’échelle 1.


SEM-REV a été inauguré officiellement le 25 août 2015 au Croisic (44).

ACTUALITÉS INTERNATIONALES


Parc éolien Merkur - Mer du Nord - Allemagne

Merkur Offshore a signé respectivement avec Alstom et DEME un accord pour la fourniture de turbines éoliennes et un contrat pour la construction et la maintenance du parc éolien Merkur Offshore, incluant la livraison et l’installation de 66 éoliennes offshore Alstom Haliade 150-6MW.

Les turbines seront fournies par Alstom et installées par DEME dans l’un des plus grands parcs éoliens d’Allemagne, le parc Merkur Offshore de 400 MW, situé à 45 km au nord de Borkum dans la mer du Nord. Le projet a reçu toutes les autorisations nécessaires et dispose d’une connexion électrique sécurisée.

Sa construction débutera en 2016 et sera réalisée par GeoSea, membre du groupe DEME.


Parc de Butendiek - Mer du Nord - Allemagne

Ce parc allemand de 80 éoliennes Siemens SWT 3.6-120, d’une puissance installée de 288 MW, plantées par WPD, a été inauguré début septembre 2015. Ce parc ressemble très fortement aux projets de parc de Courseulles sur mer (14) et Fécamp (76).
A noter, que, contrairement à ce qui est envisagé pour les parcs français précités, le parc de Buttendiek a été mis en réserve de pêche.

Ce parc a été installé en 15 mois en mer du Nord, à 32 km à l’ouest de lîle de Sylt. Il alimentera l’équivalent de 370 000 foyers. 





Parc éolien offshore Grande-Bretagne

Initié en avril 2014, les deux partenaires Navitus Bay developpement et EDF Energy prévoyaient à l’époque d’investir près de cinq milliards d’euros pour faire émerger un site de 194 éoliennes dans la Manche, au large des côtes du comté du Dorset et de l’île de Wight. Une opération qui avait alors suscité de nombreuses réserves.
C’est pourquoi les deux entreprises avaient proposé un autre projet ne réunissant cette fois que 105 machines pour une capacité totale de 630 mégawatts. Une nouvelle possibilité qui n’a visiblement pas convaincu le gouvernement britannique, qui craint pour son paysage côtier.

"Le développement du projet, même s’il n’endommagerait pas la zone protégée par l’Unesco, en affecterait négativement son usage et sa jouissance", a précisé le ministère, qui a conclu que ce désagrément n’était "pas acceptable".


Ouverture du premier parc éolien offshore aux USA

C’est dans l’État de Rhode Island que les premières éoliennes offshore des États-Unis ont émergé, à près de 5 km au sud-est de Block Island. Au total, cette ferme éolienne disposera de 5 machines ayant chacune une capacité unitaire de 6 MW. Elle devrait être mise en service courant 2016.

C’est le 1er parc offshore aux USA alors que le pays compte les plus gros parcs éoliens terrestres au monde.


Nouveau site d’essai au Chili

Dans le cadre de la visite officielle de la présidente du Chili, Michelle Bachelet, en France, DCNS a signé un accord avec le gouvernement chilien pour favoriser le développement du premier centre de R&D dédié aux énergies marines renouvelables. Ce centre, baptisé MERIC (Marine Energy Research and Innovation Center), conduira des études pour identifier les premiers sites chiliens où pourraient être installées des technologies EMR. Il entend aussi favoriser l’émergence d’une filière industrielle dédiée.

Avec plus de 6 400 km de côtes, le Chili bénéficie d’excellentes conditions naturelles pour le développement des énergies de la mer.

Autres Actualités

Actualités réglementaires

Pour compléter la réglementation applicable à l’éolien en mer, un projet de décret relatif aux ouvrages énergétiques en mer est actuellement en préparation.

Ce projet de décret a été soumis à consultation publique en application de l’article L. 120-1 du code de l’environnement.

Le projet de décret comporte sept articles. Les point notables à retenir sont : l’augmentation des durées de concession pour les ouvrages de production d’énergie renouvelable en mer (passage de 30 à 40 ans) et la réduction des délais de recours (à compter des autorisations et non plus du démarrage effectif de l’activité).

Par ailleurs la loi de transition énergétique a généralisé la procédure d’autorisation unique relative à la loi sur l’eau (notamment pour les projets en sites classés ou nécessitant du défrichement). Jusqu’au 17 novembre 2015, les porteurs de projet ont le choix d’une procédure unique ou séparée. Au delà, la procédure unique sera obligatoire.

Innovations

Transport d’électricité dans l’eau salée

La start-up MPrime Innovation, issue du cabinet MPrime Energy, développe dans le cadre du projet SeaTC une solution pour mettre au point pour des hydroliennes, un connecteur par induction qui assure en même temps l’élévation de tension de 700-1 000 volts à 30 000 volts (économie du transformateur et division du coût de la connexion par trois).

Business

BUREAU VERITAS acquiert HydrOcean, une société innovante dans le domaine maritime. Cela lui permettra de compléter son activité Marine & Offshore, notamment dans le domaine de la réduction de la consommation énergétique des navires.

 
Directeur de la publication :
Michel Guéry, Directeur régional par intérim
Rédaction, coordination :
Service Énergie Construction Logement Aménagement (SECLA)
Réalisation :
Serge Hamard, Chargé de mission Web