N° 2 - Décembre 2015
 

ÉDITO

En tant qu’énergies décarbonées, les EMR offrent un levier crédible pour la lutte contre le changement climatique. La loi de transition énergétique votée en août dernier met l’accent sur ce type d ‘énergie renouvelable, la France s’étant fixé un objectif de 23 % d’énergie renouvelable à horizon 2020.

La Normandie est en lice pour arriver au premier rang national en terme de potentiel EMR.

Ségolène Royal a d’ailleurs rappelé que l’Océan était au centre de la COP21 et présentait un atout majeur en tant que régulateur climatique hors pair et de solution d’avenir.

ACTUALITÉS NORMANDES


Éolien en mer – Parc de Courseulles-sur-mer

Dans le cadre du projet éolien en mer de Courseulles-sur-mer (75 éoliennes de 6 MW, pour un total de 450 MW sur 50 km2), l’enquête publique s’est terminée le 28 octobre dernier. Le rapport de clôture de la commission d’enquête est attendu pour début 2016, ce qui devrait amener sur des propositions d’autorisations au Préfet pour le printemps 2016.


Hydrolien – Fermes pilotes du Raz Blanchard

Illustration : Hydrolien – Fermes pilotes

Les dossiers relatifs à l’occupation du domaine public maritime des deux fermes pilotes, portés d’un côté par EDF-EN / DCNS (7 hydroliennes) et de l’autre par ENGIE / ALSTOM (4 hydroliennes) ont être déposés fin novembre.

Les demandes complémentaires (autorisation unique Loi sur l’eau) seront déposées d’ici fin décembre 2015.

L’objectif d’une enquête publique à l’été 2016 est maintenu.


Éolien en mer – Fécamp

Le projet de parc de Fécamp est composé de 83 éoliennes Haliade d’Alstom, pour une puissance totale de 498 MW, et porté par la société Éoliennes Offshore des Hautes Falaises (EOHF).

Ces aérogénérateurs fourniront l’équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 770 000 personnes. L’enquête publique a démarré le 1er septembre et s’est terminée le 08 octobre 2015.

Le rapport de clôture de la commission d’enquête à été rendu récemment avec un avis favorable pour les quatre procédures associées (parc éolien, raccordement électrique, base de maintenance à Fécamp et site de construction des fondations gravitaires au Havre).


Éolien en mer – Le Tréport

Dépliant Tréport (source - cndp)Ce projet est composé de 62 éoliennes à 15km du Tréport et à 16 km de Dieppe. Il est composé de 62 éoliennes de 8 MW (total de 496 MW). La commission nationale et la commission particulière du débat public ont rendu leur conclusion début octobre.

Le consortium a jusqu’au 31 décembre 2015 pour rendre sa décision quant à la poursuite du projet suite à la conclusion de la CPDP.

ACTUALITÉS NATIONALES


Appel à projets Energies renouvelables en mer et fermes pilotes hydroliennes fluviales » (2015)

Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, et Louis Schweitzer, commissaire général à l’investissement (CGI) lancent 3 nouveaux appels à projets opérés par l’ADEME dans le cadre du programme d’Investissements d’Avenir (PIA). Ces 3 appels à projets soutiendront la réalisation de fermes pilotes éoliennes flottantes en mer, les innovations dans les différentes filières d’énergies marines et fluviales et les projets concernant le stockage et la conversion de l’énergie.

C’est dans ce cadre qu’a été lancé un appel à projets « Energies renouvelables en mer et fermes pilotes hydroliennes fluviales »

Cet appel à projets comporte 3 volets :

  • Volet 1 : la réalisation de démonstrateurs pour les technologies de l’hydrolien marin et de l’énergie houlomotrice.
  • Volet 2 : la réalisation de briques technologiques critiques pour le développement de l’hydrolien marin, du houlomoteur et de l’éolien flottant.
  • Volet 3 : la réalisation de fermes pilotes d’hydroliennes avec des technologies fluviales ou estuariennes, sur le territoire national

Cet appel à projet se clôture le 25 janvier 2016.

Pour en savoir plus : https://appelsaprojets.ademe.fr


Hydrolienne Paimpol Bréhat

Illustration : hydrolienne (source - EDF)De manière imminente, et selon la météo, la barge transportant l’hydrolienne conçue par DCNS pour EDF prendra la direction du site de Paimpol-Bréhat pour immerger la machine. Une deuxième machine est en cours de montage à Brest.

Le constructeur précise qu’avant la fin de l’hiver 2015-2016, les deux machines seront connectées.


Hydrolienne Sabella

Après une montée en régime progressive depuis sa connexion fin septembre 2015 à 2 km des côtes d’Ouessant (France), dans les eaux du puissant Passage du Fromveur, second plus fort courant marin du littoral français, l’hydrolienne de SABELLA a généré plus de 10 MWh d’électricité en conditions d’exploitation réelles. Il s’agit d’une étape majeure dans le développement de l’énergie marine. C’est la première hydrolienne raccordée au réseau électrique français.

ACTUALITÉS INTERNATIONALES


Développement de l’éolien offshore au Japon

Depuis l’incident de Fukushima en 2011, le gouvernement japonais investit considérablement dans les énergies renouvelables. L’un des grands focus est l’éolien et, puisque le Japon manque d’espace terrestre, les turbines flottantes sur les eaux profondes semblent être la meilleure option. Une société suédoise experte en polymère marin s’est déjà lancée sur le marché nippon en participant à la construction de la ferme éolienne « Fukushima Forward ».


Parc éolien flottant au Portugal

Illustration : éolienne flottanteLe consortium regroupant EDP Renewables, Mitsubishi Corp., Chiyoda Corp., ENGIE et Repsol prévoit la réalisation d’un parc éolien en mer flottant à 20 km des côtes (nord du Portugal).

Le projet, basé sur la technologie WindFloat prévoit notamment la mise en service d’ici 2018 d’un parc de 3 ou 4 éoliennes sur fondations flottantes, d’une capacité totale de 25 MW et bénéficie du soutien de la Commission Européenne au titre du programme NER 300, du gouvernement portugais par le biais du Fonds carbone portugais et de la Banque Européenne d’Investissement dans le cadre du programme InnovFin".

Autres Actualités

Actualités réglementaires

Un projet de décret relatif aux ouvrages énergétiques en mer est actuellement en préparation, pour compléter la réglementation applicable à l’éolien en mer.

Les point notables à retenir sont : l’augmentation des durées de concession pour les ouvrages de production d’énergie renouvelable en mer (passage de 30 à 40 ans) et la réduction des délais de recours (à compter des autorisations et non plus du démarrage effectif de l’activité).

Ce projet de décret a été soumis à consultation publique en application de l’article L. 120-1 du code de l’environnement.

Par ailleurs la loi de transition énergétique a généralisé la procédure d’autorisation unique "lois sur l’eau" permettant de simplifier les procédures administratives sans diminuer le niveau de protection environnementale



Innovations

Kite turbine 

Le projet Deep Green, porté par la start-up suédoise Minesto et soutenu par des fonds européens, vise à appliquer sous l’eau la technique du cerf-volant pour produire de l’électricité à partir de turbines ondulant au fil du courant en formant un vaste huit sous-marin. Ce projet littéralement révolutionnaire va être testé au Royaume-Uni où une première « kite » turbine de 500 kilowatts de puissance doit être immergée en 2017 au large de Holyhead, à l’extrémité occidentale de l’île galloise d’Anglesey.
Illustration : kite turbines







Hydrolienne à membrane ondulante 

Un nouveau système de production d’électricité à partir des courants marins vient d’être mis au point par la start-up EEL ENERGY dans le bassin de l’IFREMER : l’hydrolienne à membrane ondulante.

Cette technologie, basée sur le bio mimétisme, permet de produire de l’électricité avec des vitesses de courants inférieures au mètre par seconde. L’hydrolienne à membrane ondulante pourrait offrir ainsi 1000 fois plus d’emplacements potentiels qu’avec les turbines classiques, sur des courants allant de 1 à 3 mètres/seconde, d’après la start-up précitée.

Des essais du 1er prototype à l’échelle 1/6ème ont été réalisés le 30 juillet dernier dans un bassin d’essais à Boulogne-sur-Mer dans le cadre du projet mené par EEL ENERGY, l’IFREMER, Bpifrance et Hutchinson. La déformation de la membrane, sous l’effet du courant marin, permet de générer de l’énergie hydro cinétique. Celle-ci est ensuite transformée en électricité grâce à des dynamos innovantes.

 
Directeur de la publication :
Michel Guéry, Directeur régional par intérim
Rédaction, coordination :
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