N° 14 Juillet - Août 2017
 

Edito

La reprise est là !

En Pays de la Loire, sur la période juin 2016-mai 2017, 29 600 logements ont été autorisés et 26 200 logements mis en chantier, soit par rapport aux 12 mois précédents, une augmentation de 18,9% pour les premiers et de 17,8% pour les seconds. Ce niveau dépasse pour le 3ème mois consécutif la moyenne des 10 dernières années.
La région des Pays de la Loire est le 6ème marché de France métropolitaine pour le nombre de mises en chantier et le 7ème pour le nombre de logements autorisés. Concernant la commercialisation des logements neufs, l’année 2016 dans son ensemble, a connu des niveaux inédits de mise en vente ( 6230) et de vente d’appartements (6645) , principalement constatés sur la métropole nantaise au bénéfice de l’investissement locatif (sources DREAL).
Dans le secteur de la rénovation, y compris la rénovation thermique, sur 2016, l’activité se maintient au niveau de 2015 et les organisations professionnelles considèrent que les effets positifs des aides fiscales (CITE et TVA à taux réduit) se confirmeront sur l’année 2017.

La cheffe du service intermodalité, aménagement et logement,

Isabelle VALADE

Actus

Un vade-mecum sur les règles de construction

Pour faciliter l’accès à l’information des porteurs de projet et des collectivités, la DREAL Pays de la Loire met en oeuvre l’une des 25 mesures de simplification décidées par le gouvernement le 5 décembre 2016 et publie un vade-mecum sur les règles de construction applicables dans les départements de la Région, telles que l’accessibilité, l’acoustique, la performance énergétique, le risque sismique .

Accéder directement au vade-mecum.

L’actualité réglementaire

L’actualité réglementaire porte à la fois sur la construction neuve et sur les bâtiments existants :

- sur la construction neuve :

  • Les bâtiments publics doivent être exemplaires d’un point de vue environnemental et énergétique :
    le décret no 2016-1821 du 21 décembre 2016 relatif aux constructions à énergie positive et à haute performance environnementale sous maîtrise d’ouvrage de l’Etat, de ses établissements publics ou des collectivités territoriales vient préciser les caractéristiques d’un bâtiment à énergie positive et à haute performance environnementale afin d’encadrer ce type de réalisation par les maîtres d’ouvrage publics qu’il concerne, dans un objectif d’exemplarité de l’action publique.

- sur les bâtiments existants :

  • Obligation de réduction des consommations d’énergie dans les bâtiments tertiaires :
    par décision du 11 juillet 2017, le Conseil d’ Etat, a suspendu l’exécution du décret n° 2017-918 du 9 mai 2017 relatif aux obligations d’amélioration de la performance énergétique dans les bâtiments existants à usage tertiaire.
  • Révision de la réglementation thermique des bâtiments existants dite élément par élément : l’arrêté du 22 mars 2017 modifie l’arrêté du 3 mai 2007 relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des bâtiments existants
    L’arrêté met à jour les niveaux de performance thermique et énergétique à atteindre lors de l’installation ou du remplacement des éléments du bâtiment ayant un effet sur la performance énergétique et comprend :
  1. un rehaussement des exigences en cohérence avec la loi transition énergétique pour la croissance verte
  2. un échelonnement des exigences concernant l’enveloppe (2018-2023)
  3. la suppression ou la mise en cohérence des exigences déjà couvertes par les règlements européens Eco-design
  4. une meilleure prise en compte de la gestion active des équipements

À titre d’exemple, lorsque les combles perdus d’une maison ou d’un immeuble sont isolés, une résistance thermique minimale R de 4,5 m2.K/W est exigée, c’est à dire environ 15 à 20 cm d’isolant thermique selon le type de matériau.

Pour en savoir + sur ce qui va changer au 1er janvier 2018 : voir site RT Bâtiment

Quand devez-vous isoler ?

Cette fiche détaille les conditions de cette obligation et ses exceptions, en application du décret n° 2016-711 du 30 mai 2016 portant sur les travaux d’isolation en cas de travaux de ravalement de façade, de réfection de toiture ou d’aménagement de locaux en vue de les rendre habitables.
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Brèves

Expérimentation E+,C- : les principales informations

Accédez à l’essentiel de l’expérimentation E+,C- en quelques clics  :

Découvrez l’observatoire technique mis en oeuvre. : les maîtres d’ouvrage ayant fait évaluer des opérations de construction selon le référentiel « Énergie – Carbone » sont invités à déposer les caractéristiques de ces opérations et leurs évaluations dans la base de données qui a été spécialement créée .

Retrouvez ici les 7 premiers lauréats E+C- , dont 2 proviennent des Pays de la Loire :]

Commission rénovation de l’habitat privé : réunion du 23 juin 2017

La commission "rénovation de l’habitat privé" du CR2H s’est réunie le vendredi 23 juin dernier : le bilan 2016 du Plan de Rénovation Energétique de l’Habitat (PREH) a été présenté en séance et quelques actions structurantes destinées à être confortées et développées sur 2017 ont en outre été mises en perspectives.

Vous trouverez sur le site de la DREAL des Pays de la Loire, les supports d’intervention correspondant à ces présentations, à savoir :

  • le bilan 2016 des dispositifs d’appui à la rénovation de l’habitat privé,
  • l’étude relative à l’impact économique des aides de l’Etat à la rénovation thermique des logements,
  • la présentation de SERENHA, plateforme de rénovation énergétique de la communauté de communes d’Erdre et Gesvres,
  • la charte d’expérimentation ANAH-CAPEB signée en Mayenne pour accélérer la mise en oeuvre du programme "Habiter Mieux",
  • l’accompagnement des entreprises de la rénovation thermique par le groupe St Gobain,
  • DIALOGWATT, outil facilitant la prise de rendez-vous avec les particuliers ayant un projet de rénovation thermique de leur logement et le suivi des projets par les conseillers info-énergie.

Dossier

Le repérage de l’amiante avant travaux

La loi travail, modernisation du dialogue social et sécurisation des parcours du 8 août 2016 et le décret n° 2017-899 du 9 mai 2017 relatif au repérage de l’amiante avant certaines opérations

L’article 113 de cette loi a mis en place l’obligation de repérage de l’amiante avant travaux.

Il s’agit d’améliorer la protection des travailleurs exposés aux poussières d’amiante et de sécuriser les décisions des agents de contrôle de l’inspection du travail qui n’auront plus à demander la réalisation de ce repérage par le biais d’une mise en demeure ou prononcer un arrêt de travaux en cas de constat d’exposition des ouvriers.

Pris en application de la loi, le décret n° 2017-899 du 9 mai 2017 relatif au repérage de l’amiante avant certaines opérations impose au donneur d’ordre, au maître d’ouvrage ou au propriétaire d’immeubles - qui décide d’une opération comportant des risques d’exposition des travailleurs à l’amiante - de faire réaliser la recherche d’amiante.

Ce texte définit les conditions et les modalités du repérage avant la réalisation de certaines opérations et précise aussi les situations ou conditions dans lesquelles il peut être constaté l’impossibilité de réaliser le repérage, ainsi que les mesures à prévoir dans ce cas pour assurer la protection des travailleurs.

L’objectif de la réglementation est d’assurer la protection de la santé des personnes qui résident, circulent ou travaillent dans des bâtiments où des matériaux et produits contenant de l’amiante sont présents.
Le dispositif consiste à prescrire un repérage des matériaux ainsi que, selon les cas, une surveillance et/ou des travaux dans le but de :

  • éradiquer les situations à risque,
  • gérer les situations comportant un risque moins élevé (matériaux en place non dégradés),
  • désigner les propriétaires comme responsables de la mise en œuvre de ces mesures,
  • rendre obligatoire la circulation de l’information au travers de documents techniques afin que les différents intervenants dans la vie d’un bâtiment (propriétaires, occupants, opérateurs de repérage, entreprises intervenant sur le bâtiment, notaires…) aient un rôle actif dans la prévention des expositions aux fibres d’amiante. Ces documents techniques, qui doivent être actualisés, permettent de conserver la mémoire des interventions passées sur des matériaux amiantés (exemple : confinement de matériaux amiantés).

Les matériaux et produits contenant de l’amiante

Les matériaux et produits contenant de l’amiante peuvent libérer des fibres d’amiante :

  • en cas d’usure liée au vieillissement ;
    ou
  • lors d’interventions mettant en cause l’intégrité de ces matériaux
    et produits (frottement, perçage, ponçage, découpe…)

Ces situations peuvent alors conduire à des expositions importantes si des mesures de précaution renforcées ne sont pas prises.

Les matériaux contenant de l’amiante sont nombreux et variés. Pour gérer efficacement les risques qu’ils induisent, la réglementation établit des listes des matériaux et produits dont les propriétés sont similaires au regard de la libération des fibres d’amiante dans l’air.

Parmi les matériaux contenant de l’amiante, on distingue :

1. Les matériaux pouvant libérer des fibres d’amiante du seul fait de leur vieillissement
L’objectif de la réglementation consiste à les repérer et à supprimer les situations les plus à risques.
Il s’agit des flocages, des calorifugeages et de certains types de faux plafonds.
Ces matériaux figurent dans la liste A de matériaux définis dans l’annexe 13.9 du décret du 3 juin 2011.
Les matériaux repérés figurant dans la liste A sont des matériaux accessibles « sans travaux destructifs ».

2. Les matériaux susceptibles de libérer des fibres d’amiante lorsqu’ils sont sollicités (frottement, perçage, ponçage, découpe…)

L’objectif de la réglementation consiste à repérer la présence de ces matériaux amiantés afin de les prendre en compte avant chaque intervention.
Il s’agit de matériaux tels que les plaques d’amiante-ciment, les dalles de sol en vinyle amiante ou les conduits de vide-ordures, dans lesquels l’amiante est liée à une matrice solide et pour lesquels le risque de dispersion des fibres intervient notamment à l’occasion de travaux.
Ces matériaux figurent dans la liste B et la liste C de matériaux définis dans l’annexe 13.9 du décret du 3 juin 2011 ; à noter que les matériaux repérés figurant dans la liste B sont les matériaux accessibles « sans travaux destructifs ».

3. Le repérage des matériaux de la liste C est réalisé avant la démolition des bâtiments.
À cette occasion, il est nécessaire de repérer l’intégralité des matériaux faisant indissociablement corps avec le bâtiment, en réalisant des travaux destructifs (destruction de gaines maçonnées…).
Le repérage des matériaux de la liste C consiste à identifier, d’une part, les matériaux et produits contenant de l’amiante de la liste C définie réglementairement à l’annexe 13-9 du Code de la santé publique et, d’autre part, tout autre matériau et produit qui ne figurerait pas sur cette liste mais qui est réputé contenir de l’amiante et dont l’opérateur de repérage aurait connaissance.

Le repérage des matériaux et produits contenant de l’amiante

Le repérage est une opération technique effectuée par un opérateur de repérage communément appelé diagnostiqueur. Le repérage vise à rechercher, identifier et localiser dans les immeubles bâtis, les matériaux et produits contenant de l’amiante.
Le repérage comprend, de manière générale :
• la recherche de matériaux ou produits figurant sur des listes réglementaires ;
• l’identification de la présence ou non d’amiante dans les matériaux précédemment trouvés ;
• l’évaluation de l’état de conservation des matériaux ou produits des listes A et B précédemment trouvés et identifiés comme contenant de l’amiante .
Le rapport de repérage est adressé par l’opérateur de repérage au propriétaire contre accusé de réception.

Un risque à ne pas minimiser

Les travaux de traitement et de retrait de l’amiante libèrent des quantités importantes de fibres dans l’atmosphère. Les niveaux de concentration dans l’air qui entraînent des affections sont très facilement atteints si aucune précaution n’est prise lors de la réalisation des travaux. Certains chantiers peuvent nécessiter des mesures élevées de protection comme un confinement par la neutralisation des différents systèmes de ventilation et de climatisation, l’obstruction de toutes les ouvertures donnant directement sur la zone à traiter, ou encore la construction d’une enveloppe étanche au passage de l’air et de l’eau.
Attention ! au vu du niveau élevé de risque et des conséquences du point de vue de la santé publique, les pratiques hélas fréquentes ignorant par souci d’économie les bons niveaux de protection, doivent être évitées.

A titre d’exemples, certains propriétaires non sensibilisés au risque amiante, font le choix de réaliser les travaux eux-mêmes et s’affranchissent des équipements de protection.Dans ce cas de figure, les fibres libérées dans l’air génèrent un risque pour les intervenants mais aussi pour les occupants, les futurs visiteurs et le voisinage. Très volatiles, elles se déposent sur les surfaces environnantes et le danger peut persister bien après les travaux. A l’intérieur ou à l’extérieur des locaux, elles sont régulièrement remises en suspension au gré des courants d’air.

Contrairement aux idées reçues, chez des sujets prédisposés, une seule exposition peut engendrer une pathologie qui peut se révéler plusieurs années après l’exposition (20 à 40 ans plus tard).

Indépendamment de la responsabilité du maître d’ouvrage, l’entrepreneur qui intervient au mépris de la réglementation alors qu’il a été informé de la présence d’amiante peut être poursuivi pour délit de mise en danger de la personne d’autrui et puni d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 15 000 euros même en l’absence de tout accident.

Publication

 

Directrice de la publication : Isabelle Valade, Cheffe du Service Intermodalité, Aménagement et Logement de la DREAL des Pays de la Loire,

Rédactrice en Chef : Alexia Le Gall, chargée de mission à la DREAL des Pays de la Loire,

Contributeurs : Sébastien Launay et Benoît Rocher chargés de mission qualité de la construction à la DREAL des Pays de la Loire .