Mars 2016
 

Edito

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L’actualité réglementaire est assez dense en ce début d’année et comprend des textes d’application de la loi de transition énergétique et pour la croissance verte (LTECV), ainsi que des textes de simplification des normes de la construction par exemple sur l’accessibilité.

Ce n° 11 de la lettre de la construction durable vous apportera des précisions sur leur application.

Cette publication comporte également un dossier complet sur les certificats d’économie d’énergie ( CEE).
Ce dispositif créé en 2005 par la loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique, constitue l’un des axes forts de la politique de maîtrise de la consommation d’énergie.

Depuis le 1er janvier 2015, le dispositif est entré dans sa 3ème période qui couvre les années 2015 - 2016 - et 2017 : sur cette période, l’obligation globale imposée aux vendeurs d’énergie équivaut à 700 TWh cumac "économisé" (460 TWh cumac sur la période précédente 2011-2014). A noter que la loi de transition énergétique et de croissance verte a crée, à la charge des obligés, une nouvelle obligation d’économies d’énergie à réaliser au bénéfice des ménages en situation de précarité énergétique.

Isabelle Valade

Chef du Service Intermodalité, Aménagement et Logement.

Actus

Actualité réglementaire : rénovation et performance énergétique, évolution des critères de délivrance du CITE, simplification des règles et calendrier actualisé, surveillance de la qualité de l’air intérieur dans les ERP …

La rénovation énergétique :

Les financements 2016 de la rénovation énergétique des logements connaissent des évolutions :

  • Le programme "Habiter Mieux" finance une nouvelle prime d’aide à la rénovation énergétique des logements :
    Pour les propriétaires occupants, cette prime complémentaire aux aides de l’Anah pour la rénovation énergétique prend en charge 10% du montant des travaux (dans la limite de 2000 euros pour un ménage très modeste et de 1600 euros pour les ménages modestes). Elle bénéficiera à 70 000 ménages en 2016.
    Pour les propriétaires bailleurs et pour les syndicats de copropriétaires, elle s’élève à 1500 €.
    Les ménages qui en sont bénéficiaires sont éligibles à l’éco-prêt "Habiter Mieux".
  • L’ Eco-PTZ et le crédit d’impôt transition énergétique (CITE) sont prolongés :
  • L’éco-PTZ est prolongé pour 3 ans. Il permet aux ménages de bénéficier d’un prêt à taux zéro allant jusqu’à 30 000 euros pour financer des travaux de rénovation énergétique réalisés par des professionnels reconnus garant de l’environnement (RGE). Il s’adresse aux propriétaires, qu’ils habitent dans le logement ou qu’ils le mettent en location.
  • Prolongation du crédit d’impôt transition énergétique (CITE)
    Le CITE est prolongé jusqu’au 31 décembre 2016, avec 30% de crédit d’impôt dès la première opération.
    Le montant des travaux pris en compte (hors main d’oeuvre) peut aller jusqu’à 8.000 euros pour une personne seule et 16.000 euros pour un couple.

Vous pouvez télécharger ici directement le guide 2016 des aides financieres de la renovation de l’habitat (format pdf - 1.2 Mo - 17/02/2016) .

Pour en savoir ++
http://www.territoires.gouv.fr/mesures-en-vigueur-au-1er-janvier-2016-renforcement-du-ptz-developpement-de-l-eco-ptz

La performance énergétique :

Plusieurs textes de fin d’année 2015 concernent la réglementation thermique :

L’ arrêté du 14 décembre 2015 relatif à l’agrément des modalités de prise en compte des systèmes de production centralisée à appoints décentralisés dans la réglementation thermique 2012,

L’ arrêté du 31 décembre 2015 qui abroge et remplace l’arrêté du 9 février 2015 relatif à l’agrément des modalités de prise en compte des fenêtres pariétodynamiques dans la réglementation thermique pour les bâtiments existants

L’ arrêté du 31 décembre 2015 qui abroge et remplace l’arrêté du 5 février 2015 relatif à l’agrément des modalités de prise en compte des fenêtres pariétodynamiques dans la réglementation thermique 2012

La simplification des règles :

La simplification des critères de qualification à la mention RGE :

L’ arrêté du 1er décembre 2015 fait évoluer les critères d’exigence demandés aux professionnels pour obtenir la qualification "RGE" à laquelle est conditionnée le bénéfice du crédit d’impôt pour la transition énergétique et les avances remboursables sans intérêt destinées au financement de travaux de rénovation afin d’améliorer la performance énergétique des logements anciens.

Pour faciliter l’accès des professionnels du bâtiment à la mention « RGE », sans pour autant en dégrader les exigences de qualité qui s’y rattachent, des ajustements du dispositif sont instaurés au 1er janvier 2016 :

  • le suivi annuel n’impose plus de disposer de deux chantiers de référence de moins de 24 mois,
  • Pour le contrôle de réalisation à effectuer dans les 24 mois suivant l’attribution de la qualification :
    un seul audit sera demandé pour la partie enveloppe (isolation et menuiseries extérieures) ;
    un seul audit sera demandé pour la partie active (chaudières à condensation et énergies renouvelables), prioritairement sur une énergie renouvelable. À titre d’exemple les entreprises de chauffage qualifiées RGE pour l’installation de chaudières, de pompes à chaleur et de chaudières bois subiront un contrôle sur une seule des techniques, en privilégiant dans ce cas celles liées aux énergies renouvelables.
  • lors de l’octroi ou du renouvellement de la qualification RGE, le professionnel doit fournir une attestation de sinistralité couvrant les quatre dernières années délivrée par son assureur.
  • concernant la sous-traitance, l’arrêté laisse la possibilité à l’organisme de qualification de définir un seuil maximal dans une plage de 30 à 50 % du chiffre d’affaires relevant de la pose.

Une démarche concertée avec les professionnels sera également engagée pour créer un guichet unique qui permettra la dématérialisation et la réduction du nombre de pièces administratives demandées et mettra en place l’harmonisation des critères d’octroi et de sanction ainsi que la simplification de la nomenclature des qualifications.

La simplification des règles d’accessibilité :

Un décret et un arrêté ministériel édictent de nouvelles règles d’accessibilité, plus simples et plus efficaces qui intègrent mieux l’ensemble des handicaps :

Le Décret no 2015-1770 du 24 décembre 2015 modifie les dispositions du CCH, relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des bâtiments d’habitation collectifs et des maisons individuelles neufs.

Quant à l’arrêté du 24 décembre 2015 il définit les règles techniques d’accessibilité aux personnes handicapées, applicables lors de la construction, aux bâtiments d’habitation collectifs et aux maisons individuelles.

La simplification de la règlementation sur la ventilation : mise à jour du guide « Construire sain » :

L’une des mesures de simplification annoncées en juin 2014 par le ministère chargé de la construction consistait à améliorer la lisibilité des exigences liées à la réglementation sur la ventilation par la mise à jour du guide "construire sain".

Le guide "construire sain" est à présent disponible sur le site du Ministère du logement et du l’habitat durable :

Ce document vise à fournir une vision d’ensemble des réglementations applicables aux bâtiments neufs sur le plan de l’aération et de la ventilation. Il a également pour but de clarifier ces exigences, selon les types de bâtiments, en rappelant leurs principes.

Pour ce faire, le présent complément s’attache à expliciter les liens entre la ventilation et l’aération, d’une part, et les autres thématiques que sont l’acoustique et la qualité d’air intérieur, d’autre part.

Enfin, ce document recense les idées fausses sur la réglementation thermique applicable aux bâtiments neufs (RT 2012), en réponse à des interprétations erronées récurrentes des exigences de la RT 2012, notamment en lien avec l’aération et la ventilation de ces bâtiments performants en énergie.

Retrouvez sur le site Internet de la DREAL des Pays de la Loire, le calendrier complet de la simplification des normes de la construction mis à jour au 4 février 2016.

et

Accédez au site du Ministère consacré à ces sujets :

La surveillance de la qualité de l’air intérieur des ERP :

Décret no 2015-1926 du 30 décembre 2015 modifiant le décret no 2012-14 du 5 janvier 2012 relatif à l’évaluation des moyens d’aération et à la mesure des polluants effectuées au titre de la surveillance de la qualité de l’air intérieur de certains établissements recevant du public.

Brèves

Quelques brèves

Suivre l’application de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) :

Retrouvez sur le site Internet de la DREAL , un suivi de la mise en oeuvre de la LTECV dans son volet bâtiment :

http://www.pays-de-la-loire.develop...

Le 2ème colloque PREBAT , s’est tenu le le 22 janvier 2016, à Paris :

Les mesures mises en place par l’État pour réduire les consommations et les émissions de gaz à effet de serre sont accompagnées d’une plate-forme de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment (PREBAT) pour apporter aux professionnels et aux particuliers des solutions performantes.

Dans ce cadre, plus de 200 bâtiments à basse consommation ont été instrumentés afin de mesurer leurs performances énergétiques et leur confort thermique pendant 2 ans, avec compléments par observation et enquêtes auprès des occupants.

Le 22 janvier 2016 a eu lieu le 2ème colloque Bâtiments démonstrateurs basse consommation : « quels enseignements socio-techniques ? »  : organisé par l’ADEME, le Ministère - direction de l’habitat de l’urbanisme et des paysages (DHUP) - et le CEREMA, il a permis de faire le point sur l’analyse de 60 évaluations produites entre 2012 et 2015.
Il a également servi à tirer des enseignements sur la performance énergétique des bâtiments et de leurs systèmes, pour tous les postes de consommation, soumis ou non à la réglementation thermique 2005.
Avec un appui méthodologique et des enquêtes menées par les sociologues de l’université de Tours et des bureaux d’études sociologiques BESCB et GBS, il s’est également intéressé aux pratiques des acteurs opérationnels de la construction et de l’utilisation. La qualité d’usage est restée centrée sur le confort thermique, notamment d’été.

On y découvre notamment que :

  • les consommations d’énergie des bâtiments à basse consommation sont très inférieures aux consommations des bâtiments de la génération précédente (RT 2005) et que la mise en œuvre des enveloppes a fortement progressé, notamment par la vérification de la perméabilité à l’air de l’enveloppe à la réception
  • des améliorations de mise en œuvre du bâtiment (enveloppe et systèmes) sont encore possible puisque les performances mesurées sont moins bonnes que les performances qui pourraient être : l’écart entre mesure et consommation attendue peut aller de 20 à 60 kWhEP/m2.an sur les 17 bâtiments où la comparaison a pu être menée (hors aléa météorologique et d’une partie de l’occupation),
  • les conditions météorologiques peuvent faire varier significativement la consommation annuelle de chauffage jusqu’à ± 10 kWhEP/m2.an,
  • les apports internes représentent une part importante dans la couverture des besoins en chauffage : pour 1W/m2 d’apports internes supplémentaires (1 personne émet 100 W), la consommation baisse de 3 kWhEP/m2.an pour un logement,
  • la consommation des ventilateurs hygroréglables en habitat individuel peut être faible, inférieure à 3 kWhEP/m2.an
  • la consommation des ascenseurs varie de 2 à 6 kWhEP/m2.an en habitat collectif avec des consommations de veille non négligeable,
  • les pertes thermiques des réseaux de distribution du chauffage sont encore très importantes, notamment au niveau des organes de régulation,
  • un ordinateur portable consomme 4 à 5 fois moins qu’un ordinateur fixe et une machine à café a une consommation similaire à 3 ordinateurs fixes.
  • les bonnes pratiques permettant de conserver des conditions satisfaisantes de confort d’été dans le logement (ouverture des fenêtres la nuit et utilisation des protections solaires le jour) sont bien intégrées en région méditerranéenne par des pratiques culturelles ancrées, mais restent à généraliser à l’ensemble du territoire.

Vous retrouverez l’ensemble des interventions du colloque et des rapports d’étude sur le site du Cerema :
http://www.territoires-ville.cerema.fr/batiments-demonstrateurs-a-basse-consommation-d-a608.html

Dossier

Les certificats d’économie d’énergie

Les certificats d’économie d’énergie :

Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) créé en 2005 par la loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique, constitue l’un des principaux instruments de la politique de maîtrise de la demande énergétique.

Le dispositif oblige les fournisseurs d’énergie - électricité, gaz, chaleur, froid, fioul domestique, carburants - appelés "les obligés", à inciter leurs clients à réaliser des économies d’énergie.

Les clients / consommateurs d’énergie sont bien-sûr les ménages, mais aussi les collectivités territoriales et les professionnels.

Un objectif pluriannuel de production de CEE est défini et réparti entre les obligés en fonction de leurs volumes de ventes d’énergie.
Chaque obligé a des obligations en nombre de CEE à produire sur une période pré-définie : un KWH cumac économisé permet la production d’un CEE.
En fin de période, chaque obligé doit justifier de l’accomplissement de ses obligations par la détention d’un montant de CEE équivalent à ces obligations.
S’il ne respecte pas ses obligations, il est sanctionné par de fortes pénalités financières.

Quels types d’action, les obligés peuvent-ils mettre en place pour produire les CEE auxquels ils sont contraints ?

  • financer ou participer à des programmes de formation ou d’innovation éligibles au dispositif,
  • acheter des certificats d’économie d’énergie sur le marché des CEE.

Les CEE sont cumulables avec d’autres types d’aides.

Les deux premières périodes du dispositif ont permis sa montée en puissance :

  • première période sur les années 2006-2009 : l’objectif d’obligations globales était de 54 TWH,
  • deuxième période sur les années 2011-2014 : l’objectif était de 460 TWh cumac , tandis que le nombre d’obligés a également augmenté - notamment par des distributeurs de carburant et des enseignes de la grande distribution.

Depuis le 1er janvier 2015, le dispositif est entré dans sa 3ème période qui couvre 2015 - 2016 - et 2017 : sur cette période, l’obligation globale imposée aux vendeurs d’énergie équivaut à 700 TWh cumac .

D’ores et déjà, la LTECV prévoit une 4ème période d’obligations de 2018 à 2020.

L’article 30 de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) :

L’article 30 de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), crée à compter du 1er janvier 2016, une nouvelle obligation d’économies d’énergie au bénéfice des ménages en situation de précarité énergétique.
Cette nouvelle obligation vient s’ajouter aux objectifs d’économies d’énergie définis pour la troisième période.

Retrouvez-ici le décret d’application, signé le 30 décembre 2015

Avec un objectif de 150 TWh cumac d’ici fin 2017, ce sont environ 1 milliard d’euros qui seront consacrés par les vendeurs d’énergie pour soutenir les économies d’énergie chez les ménages aux revenus les plus faibles.

Exemples d’ actions mises en œuvre dans ce contexte :

  • Le programme "Pacte Energie Solidarité" porté par Certinergy et visant le financement de l’isolation de combles perdus de logements dont les occupants sont en situation de précarité énergétique.

Arrêté du 24 décembre 2015 portant validation du programme « Pacte Energie Solidarité » de réduction de la consommation énergétique des ménages les plus défavorisés dans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergie

  • Le programme d’information "SLIME" (Services Locaux d’Intervention pour la Maîtrise d’Energie) porté par le comité de liaison énergies renouvelables (CLER), dont l’objectif est la sensibilisation, l’information et la formation des ménages en situation de précarité énergétique, pour définir avec eux des solutions durables pour économiser l’énergie et les accompagner vers leur mise en œuvre.

Arrêté du 24 décembre 2015 portant validation du programme d’information en faveur de la maîtrise de la demande énergétique « SLIME » dans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergie

Vous pouvez retrouver tous les programmes d’accompagnement des CEE, sur le site dédié du Ministère.

A noter aussi que le programme expérimental de passeport de rénovation énergétique possible dans les territoires à énergie positive et croissance verte s’inscrit dans le dispositif ouvrant droit aux CEE.
Arrêté du 10 décembre 2015 portant validation du programme Expérimentation d’un passeport de rénovation énergétique dans les TEPCV » dans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergie,

Sur le même sujet découvrez aussi la lettre ministérielle consacrée aux CEE

Publication

 

Directrice de la publication : Isabelle Valade, Chef du Service Intermodalité, Aménagement et Logement de la DREAL des Pays de la Loire,

Rédactrice en Chef : Alexia Le Gall, chargée de mission à la DREAL des Pays de la Loire,

Contributeurs  : Sébastien Launay et Benôit Rocher chargés de mission qualité de la construction à la DREAL des Pays de la Loire .