N° 2 - décembre 2010 : Plan « Restaurer et valoriser la nature en ville »
 

Le mot du bureau

Le mot du bureau

« Bonjour,

Dans quelques jours nous allons fêter la première année du Club National EcoQuartier. Il fut en effet lancé le 17 décembre 2009. Depuis, douze réunions de groupes de travail et deux conférences thématiques (à Lille et Bordeaux) ont été organisées réunissant dans l’ensemble pas moins de quatre cent personnes.

Cette première bougie est pour nous l’occasion de faire le bilan de cette animation nationale et je remercie déjà tous ceux qui ont répondu à notre enquête. L’exploitation de vos réponses va nous permettre d’orienter les événements du Club en 2011 pour être plus prêts de vos attentes.

Car bien sûr le club continue en 2011. Le remaniement ministériel qui est intervenu mi novembre, n’a pas remis en cause la ligne de conduite du Grenelle Environnement.

C’est donc fort de ce portage politique que nous allons continuer ensemble en 2011. Le Plan Ville Durable avance donc, avec certes un petit décalage dans le calendrier pour le lancement du nouvel appel à projets EcoQuartier, mais avec une nouvelle concrétisation à son actif : l’élaboration du Plan Nature en Ville. Cette seconde lettre d’information est ainsi l’occasion de vous présenter ce Plan, lancé en novembre 2009, en attendant de vous communiquer le calendrier 2011 des événements du Club National EcoQuartier et la nouvelle Grille EcoQuartier du prochain appel à projets, qui s’est enrichie de tous nos débats de l’année écoulée.

D’avance je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année.

Bonne lecture ! »

Franck Faucheux
Bureau AD4 - DGALN

Point sur

Plan « Nature en Ville »

Le plan "restaurer et valoriser la nature en ville", engagement du Grenelle de l’Environnement, a fait l’objet d’un lancement officiel en conseil des ministres le 9 novembre 2010. Fruit d’un travail collaboratif mené entre juin 2009 et juin 2010, ce plan national a été co-produit avec l’ensemble des partenaires du Grenelle (associations d’élus, administrations et établissements publics, professionnels, monde de la recherche et représentants de la société civile) et animé par le MEDDTL.

En réponse à la dégradation de l’environnement naturel urbain (production d’espaces de relégation, multiplication des déchets, artificialisation des territoires urbains, etc.), le plan propose un cadre nouveau pour concevoir les politiques locales de nature en ville à travers trois axes principaux, décomposés en seize engagements et trente-sept actions opérationnelles. Volet transversal du plan « Ville durable », il pose une pierre supplémentaire aux édifices Ecocités et EcoQuartier. Traduire les enjeux du plan Nature en ville dans ces deux appels à projet constitue d’ailleurs une action à part entière. Concrètement, plusieurs actions viennent alimenter les réflexions quant à la conception, la réalisation, puis la gestion d’un écoquartier.
Sans qu’il soit ici question d’être exhaustif, il est notamment prévu de développer les jardins partagés, les jardins familiaux et les jardins d’insertion, en partenariat avec les bailleurs sociaux. En lien avec les 3 piliers du développement durable, il s’agit de concilier bonnes pratiques environnementales, retour à l’emploi et création de convivialité et de lien social, à l’échelle de l’îlot.

Autre exemple, l’élaboration d’un référentiel sur l’intégration de l’eau dans un projet d’aménagement urbain durable. Si la ville est désormais « assainie », les sols urbains se sont bien souvent imperméabilisés, les zones humides ont été remblayées et les cours d’eau canalisés. Or, tout écoquartier se doit de promouvoir une gestion qualitative et économe des ressources en eau. L’intégration de l’eau dans les projets d’aménagement s’avère néanmoins complexe en raison notamment de la multiplicité des acteurs, de l’imbrication des échelles spatiales, ou encore de l’articulation entre gestion technique des réseaux et services associés. L’intérêt d’un référentiel est de proposer des méthodes et outils permettant une meilleure définition en amont du cycle local de l’eau et une priorisation de ses fonctions et usages selon les contextes territoriaux. Ce référentiel permettra également d’engager l’ensemble des acteurs de l’écoquartier dans une démarche de projet, qui favorise le questionnement, l’expérimentation et in fine l’appropriation par tous.

Plusieurs appels à projet sont également prévus - sur la valorisation des zones humides en milieu urbain ou encore le développement de trames vertes et bleues urbaines, ainsi que des actions d’expérimentation comme l’élaboration de diagnostics écologiques urbains, le lancement de programmes de recherche, ou encore d’actions de formation et de sensibilisation. Des guides méthodologiques et des outils professionnels seront développés, dont certains directement opérationnels lors des phases de conception et d’évaluation d’un écoquartier.

Non exhaustif mais pérenne, le plan « restaurer et valoriser la nature en ville » s’inscrit dans la durée et pourra accueillir ultérieurement des actions partenariales nouvelles. En ce sens, les expérimentations issues de l’appel à projet EcoQuartier pourront elles-aussi venir alimenter le plan et permettre ainsi une diffusion plus large de bonnes pratiques et d’outils.

Témoignage

Paul Delduc (DEB - DGALN)

Quels enseignements peut-on tirer de l’élaboration du Plan « restaurer la nature en ville » ?
L’élaboration du plan a impliqué plus d’une centaine d’acteurs issus d’horizons divers. L’objectif était que chacun puisse interagir et confronter sa vision avec celle des autres. Il ne s’agissait pas de procéder à une simple triangulaire entre l’Etat, les collectivités et les aménageurs, et la société civile. Les collectivités locales ne forment d’ailleurs pas en soi un bloc univoque. L’objectif était plutôt de favoriser le décloisonnement des métiers en vue d’une production conjointe. L’élu, qui est sur la prise de décision, n’a pas les mêmes préoccupations que l’expert ou l’opérationnel, qui intervient sur un champ de compétence technique spécifique.


Quelle était l’ambition initiale donnée au plan par le Grenelle ?
L’objectif du Grenelle était assez imprécis. Nous nous sommes très vite orientés vers un plan d’actions, plutôt qu’un document d’orientation générale trop théorique ou une directive technique trop normative. Le plan « nature en ville » a été conçu pour confier la responsabilité aux acteurs. Les 37 actions sont portées sur le terrain par les acteurs qui en ont eu l’initiative et peuvent les mener à bien. Cela explique qu’elles soient très hétéroclites, à l’image des porteurs de projet. On peut penser aux bailleurs sociaux, l’association des maires des grandes villes de France, ou encore l’université de Lyon. La contre partie est que le plan n’est pas exhaustif. Il devra intégrer d’autres actions, notamment sur le foncier ou les jardins privés.


Quel sera le dispositif de suivi et d’animation du plan ?
Le dispositif reste encore à définir. Il est prévu une réunion annuelle de l’ensemble des partenaires en configuration large. Le MEDDTL apportera bien sûr son soutien aux coordinateurs des actions du plan, et assurera la mise en réseau dans le cas où de nouvelles initiatives se feraient jour. Pour ne citer qu’eux, Florent Chappel et Audrey Coreau continueront à être très impliqués sur la pérennisation du plan.


Paul Delduc
Sous-direction de la protection et de la valorisation des espèces et de leurs milieux, DEB / DGALN


Contacts pour le suivi du plan :

  • Florent Chappel, chargé d’études au bureau de l’aménagement opérationnel durable
    florent.chappel@developpement-durable.gouv.fr
  • Audrey Coreau, responsable du bureau de la connaissance et de la stratégie nationale pour la biodiversité
    audrey.coreau@developpement-durable.gouv.fr

Brèves

<U>Retour sur </U> : 2ème conférence du Club National EcoQuartier (Bordeaux)

La deuxième conférence du Club National EcoQuartier s’est tenue à Bordeaux le 18 octobre 2010 sur le thème de la sobriété énergétique. Cette journée a permis aux membres du Club d’approfondir leurs connaissances sur les projets primés sur ce thème, à savoir les opérations Ginko (Bordeaux), Fréquel Fontarabie (Paris) et la ZAC des Pielles (Frontignan), et d’échanger sur la conception des quartiers et les stratégies énergétiques.
Parmi les enjeux soulevés lors de la journée, l’accent a été remis sur l’importance d’anticiper dans les projets d’aménagement durable, les crises à venir (énergétiques certes, mais aussi démographiques et économiques). Ainsi, les projets d’aménagement durable doivent être conçus comme évolutifs et flexibles. L’évolution rapide de la réglementation thermique (présentation de la RT 2012) plaide également pour une telle posture d’anticipation.
Il s’agit moins de « sur-innover », que de promouvoir des solutions simples, adaptées au contexte local, tout en préservant des marges de manœuvre pour un approfondissement ultérieur.

<U>Retour sur</U> : 6ème conférence européenne des Villes Durables (Dunkerque)

Plus de 1800 participants de plus de 50 pays ont participé à la Conférence de Dunkerque 2010, un évènement européen majeur dédié au développement durable local.
Deux déclarations politiques ont été approuvées, qui mettent en exergue le rôle central des collectivités locales. Ces dernières doivent être étroitement associées aux initiatives prises à un niveau national, voire international, tout en contribuant à leur échelle à l’intégration des principes de développement durable dans leurs actions.

<U>Focus sur</U> : 31ème rencontre nationale des Agences d’Urbanisme (Rennes)

Placée sous le thème « Ville désirée, ville durable : un projet à partager », la 31ème rencontre nationale des Agences d’Urbanisme a réuni, du 19 au 21 octobre dernier, plus de 800 participants, professionnels de l’urbanisme et décideurs locaux.
Aptes à décrypter les problèmes et les attentes des territoires, les agences d’urbanisme ont confirmé leur rôle de partenaire dans la promotion de l’aménagement durable. Elles doivent être des lieux de diffusion rapide, notamment auprès des élus, des modifications réglementaires qui s’imposeront à tous. Elles permettent ainsi aux territoires de renforcer leurs capacités d’anticipation, et donc d’action.
Lors de son discours de clôture (lien rediffusion TV), le nouveau président de la FNAU, Vincent FELTESSE, est revenu sur le cœur de métier des agences d’urbanisme, aujourd’hui en pleine évolution. Il a ainsi souligné l’engagement des agences d’urbanisme dans l’émergence d’un nouveau « mode de ville ». Elles doivent selon lui, participer à « l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire urbaine ».

Agenda

Agenda du Club

  • Colloque Ville durable, 20-21 janvier 2011, organisé par le CGDD - Paris
  • Lancement du nouvel appel à projets EcoQuartier, courant janvier 2011
  • Conférence du Club National EcoQuartier, début février 2011 - Grenoble

Agenda national

  • Cérémonie du Grand Prix français de l’urbanisme et du Palmarès des jeunes urbanistes, 14 décembre - Paris
    Télécharger le programme (format pdf - 516.5 ko - 13/02/2012)