Aujourd’hui, les acteurs de l’aménagement – élus, architectes, urbanistes, paysagistes - intègrent de plus en plus le végétal dans leurs projets. Présent sur les murs et les façades, sur les toitures et les terrasses et le long des lignes de tramway, le végétal dessine une trame verte qui définit de nouveaux rapports entre la ville et le paysage et consacre une place bien plus importante à la nature en ville et dans la vie quotidienne des habitants. En effet, il faut désormais embellir, fleurir, paysager et végétaliser afin de construire des écoquartiers, concevoir des parcs et des jardins mais aussi et surtout répondre à une demande sociale croissante d’espaces verts et naturels.
S’appuyant sur les compétences et l’expertise de professionnels de l’aménagement mais aussi sur l’expérience et le témoignage de collectivités locales, le Conseil National des Villes et Villages Fleuris (CNVVF), la Fédération Nationale des Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (FNCAUE) et le Centre d’Etudes sur les Réseaux, les Transports, l’Urbanisme et les constructions publiques (CERTU) ont élaboré un guide qui traite des politiques de développement, de mise en valeur et de gestion durable du végétal. Ce guide, intitulé « Aménager avec le végétal. Pour des espaces verts durables », correspond à une demande du MEDDTL, soucieux d’accompagner les acteurs locaux dans cette nouvelle approche.
L’ouvrage, pédagogique et opérationnel, est illustré de nombreux exemples concrets. Il présente une stratégie d’aménagement et de gestion durable des espaces publics verts en cinq étapes, depuis la phase de réflexion jusqu’à la mise en œuvre effective des projets :
1. Identifier les objectifs politiques : la conception et les modes de gestion des espaces verts doivent d’abord répondre aux objectifs et enjeux du projet politique et social de la commune.
2. Connaître le contexte de la commune : une stratégie durable d’aménagement et de gestion des espaces verts trouve sa substance dans l’identité du territoire et l’expression d’une demande sociale. La réalisation préalable d’un diagnostic permet ainsi de prendre en compte le contexte spécifique à chaque territoire (identité, facteurs naturels et demande sociale).
3. Définir une stratégie d’intervention permettant d’aboutir à la définition d’un projet global, cohérent et clairement identifié par la population et les différents acteurs. Dans cette optique, l’élaboration et la mise en œuvre du projet par les élus, la mobilisation de compétences croisées, l’animation et la concertation, le choix des modes de gestion ainsi que la stratégie de communication et de promotion sont des axes majeurs à prendre en compte.
4. Aménager les espaces : le projet se traduit ensuite par des réalisations et des aménagements variés, adaptés à chacun des différents espaces du territoire (espaces naturels, entrées de bourg, extensions urbaines, centre, parcs, etc)
5. Evaluer l’action et dresser un bilan de la démarche : enfin, et afin de faire vivre le projet dans la durée, il est nécessaire d’étudier la pertinence des enjeux à long terme et de définir une stratégie d’évolution. Pour cela, il est nécessaire de mettre en œuvre une méthode d’évaluation prenant en compte le suivi technique et financier, l’évolution des paysages, l’impact environnemental ou les conséquences sociales
Si ce guide s’adresse principalement aux professionnels de l’aménagement et de la gestion des espaces verts et aux décideurs des collectivités territoriales, il n’en demeure pas moins qu’il reste un support à destination de toute personne s’intéressant à l’art des jardins, à l’urbanisme et au paysage.