Six mois après la mise en œuvre du PNACC, quel est l’état d’avancement des mesures du secteur de l’urbanisme et du bâti ?
Concernant la mesure relative à la gestion de la nature en ville, deux conférences se sont tenues, le palmarès 2011 a récompensé deux projets ayant pensé conjointement la ville et la nature et le Club EcoQuartier a animé l’année dernière un groupe de travail sur le thème de la biodiversité dont la production sera valorisée dans une édition à paraître courant 2012.
Par ailleurs, un premier rapport faisant le point sur la prise en compte de la thématique énergétique dans les dossiers du premier appel à projets EcoQuartier est déjà disponible et un second, s’appuyant sur les dossiers de 2011 et traitant de l’adaptation au changement climatique, devrait être disponible à l’automne 2012. Enfin, les outils du label actuellement en construction intègreront des indicateurs de suivi et d’évaluation des mesures en faveur de la lutte contre le changement climatique.
C’est donc déjà un premier bilan positif, même si, au terme de ces six premiers mois, le degré d’engagement ou d’avancement des différentes mesures figurant à ce plan est encore inégal.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis du Club EcoQuartier ?
Je crois fortement à l’importance du partage des bonnes pratiques et de la mutualisation des approches. Les deux appels à projets EcoQuartier constituent ainsi un riche vivier de projets duquel des enseignements et des leçons sont à l’évidence à tirer.
De plus, ces projets ont des durées de vie longues, à l’échelle de temps de l’émergence probable du réchauffement climatique. Même s’ils n’ont peut-être pas tous aujourd’hui clairement abordé la question de l’adaptation, ils seront inéluctablement confrontés à un moment à la réalité de cette mutation et devront y faire face. De façon plus générale, il est de plus en plus indispensable que les acteurs du secteur s’approprient ces notions de vulnérabilité et d’adaptation au changement climatique.
Enfin, je voudrais insister sur le fait que l’adaptation comporte aussi une dimension sociétale, comme l’a montré la canicule de 2003, qui a mis en évidence l’isolement des personnes âgées face à ce phénomène exceptionnel. Sur ce point, les EcoQuartiers peuvent apparaître aussi comme des laboratoires pour imaginer de nouveaux services ou mieux penser la mixité intergénérationnelle par exemple.
Jusqu’à ces dernières années, les efforts dans le secteur du cadre bâti ont davantage porté sur le volet atténuation que sur le volet adaptation.
Sur le volet adaptation, la priorité a été donnée à la construction neuve, dont on est certain qu’elle connaîtra effectivement les effets du changement climatique. Mais le rythme annuel de cette construction ne représente qu’environ 1% du parc existant et l’effet global sur le cadre bâti ne peut être que lent. Il faut donc également agir sur le parc existant, qui est aussi quelque chose de complexe à appréhender. C’est pourquoi le plan, dans un premier temps, s’est fixé comme objectif de mieux connaître la qualité de l’air intérieur dans les bâtiments existants et de suivre l’impact du changement climatique et des actions d’adaptation.
Colas Durrleman - chargé de mission