N° 31 - septembre 2013 : Les premiers Labels Nationaux EcoQuartiers
 

Le mot du bureau

Le mot du bureau

« Bonjour,

Nous espérons que vous avez passé un bel été 2013, pour démarrer ce dernier trimestre en fanfare avec l’annonce des premiers Labels Nationaux EcoQuartier : le 9 septembre 2013, Cécile DUFLOT a distingué 45 opérations dans le cadre de la démarche nationale de labellisation : d’une part 13 opérations abouties labellisées et 32 projets lauréats « Engagé dans la labellisation » labellisables dans les 2 ans à venir, selon leur rythme d’avancement. En décernant les premiers labels nationaux EcoQuartiers, la Ministre démontre que la France est aujourd’hui un acteur incontournable de la ville et du bâtiment durables. Désormais les EcoQuartiers ne sont plus une utopie, mais une réalité dont on peut tirer des enseignements. La France a rattrapé son retard dans le bâtiment : l’Etat confirme ses engagements sur le bâtiment durable avec un plan de rénovation énergétique et l’évolution de sa réglementation, faisant en moins de 10 ans le BBC, la règle.
La ville durable est « LE » sujet incontournable depuis 4 ans pour les acteurs de l’Aménagement. L’engagement des territoires français ne se dément : le passage au Label EcoQuartier, porté actuellement par la Ministère et demain peut-être par un Institut de la Ville Durable, suscite déjà une forte pression des collectivités et des entreprises pour entrer dans la démarche et bénéficier de la labellisation. Déjà 40 chartes nationales des EcoQuartiers ont été signées par des collectivités.

Bonne lecture ! »

Franck Faucheux
Bureau AD4 - DGALN

Point sur 1

Les enseignements de la 1ère commission nationale de Labellisation

D’un commun accord, les membres de la Commission Nationale de labellisation ont souhaité que les premiers Labels soient des preuves réelles des valeurs françaises de l’EcoQuartier : la Commission Nationale a distingué des opérations au stade chantier pour l’Etape 2 (« Engagé dans la labellisation ») et livrées pour le Label National.
La distinction entre lauréat de l’étape 2 et 3 a suscité des débats mais se justifie pleinement. Si l’ambition de la Commission était de fonder l’obtention du Label National sur des réalisations, la qualité des projets se voit bien avant la livraison complète.
L’étape 2 valorise donc ces opérations au stade du chantier, dont les objectifs des entreprises en réponse aux ambitions de la collectivité sont de très bon niveau au regard des thématiques Ecoquartier. Être lauréat de l’Etape 2, reconnu « Engagé dans la labellisation », met en évidence les projets dont on peut, avant même la réalisation, signaler la globalité de la réponse (l’approche intégrée de l’aménagement) et la pertinence vis-à-vis du contexte, un signal notamment à destination des investisseurs. En effet, l’économie verte, l’aménagement durable, la réflexion locale apportent des réponses aux enjeux socio-économiques de la France. Mais comme ces bonnes pratiques restent à ces jours ponctuelles, dispersées, confidentielles, les marchés et les grands décideurs hésitent à s’y investir.
L’étape 2 de la démarche de labellisation se veut être ce signal pour les investissements à soutenir.

En décernant le « Label » à des opérations abouties, on prouve que les ambitions et les objectifs initiaux ont bien été suivis et qu’ils donnent des résultats évaluables, diffusables à l’échelle nationale voire internationale. La valeur du Label se fonde sur les résultats tangibles et doit permettre de lutter contre les idées préconçues suivantes : « Un EcoQuartier, c’est que pour les riches » ; « Un EcoQuartier, ça concerne uniquement les grandes villes » ; « Un EcoQuartier, c’est surtout pour le neuf » ; « Le Label, ça normalise les réponses » ; « Les palmarès ça ne veut rien dire, rien n’est construit » ; « Ecoquartier, une nouvelle utopie »…
L’analyse des 13 labels montre au contraire une grande diversité des projets dans leur forme et dans la configuration : milieu rural, petites villes, villes moyennes et grandes villes. Cela montre que tous les territoires peuvent selon leur contexte et leur besoins contribuer aux grands enjeux des EcoQuartiers.
Les EcoQuartiers en France ne sont plus une utopie et 13 quartiers représentant plus de 18000 logements habités le prouvent aujourd’hui.

Point sur 2

La diversité des projets labellisés

« les EcoQuartiers sont pour les riches »,
« les EcoQuartiers concernent les grands projets neufs des grandes villes »,
« les Ecoquartiers ne prennent en compte que les aspects techniques ».

Critiques compréhensibles mais non justifiées. Fallait-il se résigner à la fatalité de l’étalement urbain et de la perte de dynamisme pour les territoires ruraux, les petites villes et le péri-urbain alors que la profession se concentrerait à produire des champions urbains ?

La diversité des premiers labels EcoQuartiers peut certes perturber mais rappelle que l’hypothèse de base de cette démarche est la contextualisation.

Le Rural : La commune de la Rivière, située à l’entrée du Parc Naturel Régional du Vercors, devait fait face à deux enjeux majeurs : inondation et redynamisation du cœur de bourg. Le projet d’EcoQuartier s’articule autour d’une place ouverte sur le paysage, avec un programme de logements, de gîtes communaux, une salle polyvalente, un four collectif, un commerce multi- services, un point info Parc, le tout alimenté par une chaufferie bois (filière locale). Cette place est aussi un espace minéral en liaison avec 6 000m2 d’espaces verts aménagés en cas d’inondation.

Les petites villes : La ville de Forcalquier a présenté son ÉcoQuartier historique. Cette ville devait faire face à la fuite de son centre au profit d’un territoire périphérique attractif mais qui s’étale. Il fallait redonner l’envie de revenir dans le centre, et donc gérer frontalement la question de l’Habitat dégradé dans sa partie médiévale et penser en même temps à implanter des commerces, des restaurants… sans oublier les aspects environnementaux. Au-delà du tissu traité, la requalification s’est diffusée à l’échelle de l’ensemble du centre et a initié d’autres démarches. L’éradication de l’Habitat dégradé était aussi un des enjeux du projet de Fréquel Fontarabie à Paris.

Le peri-urbain : Le projet Bouchayer Viallet de Grenoble devait gérer une localisation complexe : en périphérie du centre, cette ancienne enclave industrielle était longée par une portion d’autoroute générant des nuisances visuelles et sonores pour un projet d’aménagement. Aujourd’hui l’autoroute fait face à des immeubles de bureaux, de très hautes performances écologiques, suffisamment hauts pour protéger le quartier qui s’est développé vers la ville.

Découvrez les 13 premiers labels écoquartiers et les 32 projets lauréats "Engagé pour la labellisation" sur le site extranet écoquartier
login : ecoquartiers
mot de passe : extr@eco

Brèves

<U> Brève sur </U> : Les premières chartes EcoQuartiers

Après la signature de la première Charte EcoQuartier le 18 février par Faux-la-Montagne (Creuse), ce sont près de 40 nouvelles collectivités qui ont signé une charte et rejoignent ainsi le Club National EcoQuartier, composé de 500 collectivités dont 45 "Engagé dans la labellisation" et "labellisé EcoQuartier".
Ces nouvelles signatures sont la preuve d’un engouement croissant des collectivités pour l’élaboration de stratégies d’aménagement durable de leur territoire et manifestent concrètement l’engagement de ces communes pour un développement urbain durable.
Signées pour certaines dans le cadre d’un projet émergent d’EcoQuartier, signées pour d’autres à une phase plus amont, ces chartes marquent pour les collectivités l’entrée dans la démarche de labellisation EcoQuartier, fondée sur les trois étapes :

  • Signature de la charte,
  • Engagé dans la labellisation,
  • Label EcoQuartier, lorsque l’opération est achevée ou en voie de l’être.

Avec les collectivités membres du Club, les nouveaux signataires entrent dans le vivier des prochaines opérations labellisables et contribueront à porter la France vers les objectifs ambitieux qu’elle s’est fixés aux niveaux national et international en matière de ville durable.

Consulter la liste des collectivités signataires de la charte (format pdf - 38.8 ko - 09/09/2013)

<U> Focus sur </U> : L’évaluation des projets et le lancement de l’Observatoire des EcoQuartiers

L’obtention du label va ouvrir une phase d’évaluation des 13 EcoQuartiers présents sur le territoire français pour en diffuser les résultats. L’observation dans la durée (usages des bâtiments, intégration des innovations, déploiement des projets urbains, évolution des pratiques) ainsi que le recueil de données et d’analyses ex post vont permettre de mieux piloter collectivement l’atteinte des objectifs environnementaux aux échéances 2017 et 2020 (énergie Europe, biodiversité), 2025 et 2050. Il faut pouvoir capitaliser les remontées d’informations.

Cette évaluation permettra de mettre en avant la réponse des EcoQuartiers aux enjeux Nationaux de développement durable. Les EcoQuartiers démontrent depuis 4 ans l’importance du marché d’une offre urbaine intégrée dans le péri-urbain et la ville. Les EcoQuartiers voient donc fleurir le renouveau d’une offre locale (en alimentation, en matériaux, en énergie..) à la technologie accessible au niveau de qualification des entreprises locales (bois de chauffage, biomasse, géothermie superficielle, récupération de chaleur…).
Les 13 EcoQuartiers sont également des réponses locales aux enjeux internationaux pour 2020. C’est pour assurer cette valorisation que le Ministère anticipe un Observatoire des EcoQuartiers, qui pourra trouver ensuite sa place dans un Institut de la Ville Durable, et s’engage auprès des collectivités lauréates pour cofinancer à leurs côtés l’évaluation de leur projet pour la valoriser à l’échelle internationale devant la commission européenne (3x20 européen), l’ONU et ONU Habitat (Protocoles de Kyoto et de Nagoya). Les opérations lauréates des étapes 2 et 3 vont donc entrer dans l’observatoire national des EcoQuartiers. Pour permettre à l’observatoire d’accélérer l’acquisition des données, le METL participera aux frais engagés pour les lauréats de l’Etape 2, afin d’anticiper l’appareillage des bâtiments et des équipements, de mettre en place les conventions de partage des données et de mise en place des enquêtes socio-économiques et pour les lauréats de l’Etape 3, afin de capitaliser et d’analyser des données (techniques, sociales et économiques) et des résultats réels de l’opération.
Les conclusions de l’observatoire des EcoQuartiers seront notamment diffusées lors de la conférence internationale Climat que la France accueillera en 2015.

Agenda

Agenda du Club

  • Conférence du Club EcoQuartier : Encourager les écoquartiers ruraux et garantir le logement abordable - 19 septembre à Paris
  • Animation de la politique écoquartier en région Limousin : visite des quartiers Vauban et Riesenfeld à Fribourg en Allemagne – les 24 et 25 septembre
  • Journée du Club EcoQuartier sur « écoquartiers et Biodiversité », 21 novembre à Paris

Agenda national

  • séminaire sur l’habitat participatif - 9 octobre à l’Institut l’Aménagement et d’Urbanisme d’Ile-de-France. Pour en savoir plus (format pdf - 162.2 ko - 10/09/2013)

Agenda européen