Le Parc naturel régional des Causses du Quercy vient d’achever une série d’études pré-opérationnelles visant à réaliser l’aménagement d’écobarris.
En effet, pour faire face à l’attractivité nouvelle de son territoire qui s’accompagne par un développement non-maitrisé de l’habitat, au coup par coup et sur de grande parcelles agricoles, le Parc a décidé d’imaginer de nouveaux types de lotissements : les écobarris.
Il s’agit d’impulser la création de mini-écoquartiers intégrés dans l’identité locale, préservant l’harmonie des paysages et adaptés aux réalités très rurales du territoire du Parc.

Faire de nouveaux quartiers dans la continuité

Ainsi, les écobarris (du nom occitan « barri » qui signifie faubourg) sont de tous petits quartiers (moins d’une dizaine de logements), en greffe de zones d’habitat existant. Un travail minutieux est réalisé pour définir l’aménagement du quartier, qui prend en compte les particularités du terrain et s’inspire des formes urbaines vernaculaires traditionnelles. Dans un soucis d’économie, en lien avec les budgets des communes, les aménagements sont minimisés au maximum que ce soit en matière de voirie ou de mobilier urbain en dégageant ainsi des marges pour augmenter les exigences qualitatives des aménagements (préverdissement, réalisation de certaines clôtures en muret de pierre, etc.).
Le vivre ensemble est également intégré à la réflexion avec des parcelles laissées disponibles pour monter un projet collectif avec les futurs acquéreurs. Mais aussi et d’abord par le partage de ces opérations avec les habitants du village via leur implication à chaque phase du projet (maquette, envoi des schémas par courrier).
La dimension environnementale est abordée au travers de l’orientation des maisons, de la densité et de la préservation de la biodiversité locale, de la gestion de l’eau et des principes architecturaux.

Une première expérimentation

Deux communes ont été sélectionnées fin 2012 sur appel à candidature pour constituer une première expérimentation : St Simon – 149 hbt et Lavergne – 481 hbt. Un bureau d’étude a été missionné pour produire un schéma d’aménagement et un cahier de prescriptions architecturales, urbaines, environnementales et paysagères. 6 mois d’études ont été nécessaires. Les terrains concernés comprenaient également du foncier privé.

Aujourd’hui, cette première phase amont est achevée et les opérations vont se poursuivre par la phase de maitrise d’œuvre. Un guide technique doit également être élaboré avec l’aide du CETE pour servir par la suite à toutes les communes du Parc.

A terme, les écobarris doivent devenir le mode courant d’aménagement de nouvelles zones d’urbanisation et servir de références pour la définition des orientations d’aménagement et de programmation des PLU.

Mais cette réflexion s’inscrit dans une approche plus globale sur l’urbanisme en milieu rural. Le Parc mène en effet trois autres études sur le thème du réinvestissement des centres bourgs au travers de l’opération « centre en-vie » avec trois autres communes. Ces deux approches se veulent complémentaires et composent une réflexion cohérente sur les villages interrogeant les logiques et les moyens de leur développement.

Lavergne

Lavergne dispose d’un terrain de 2,8 Ha, en continuité d’un hameau. Ce terrain en pente, très visible, est rapidement apparu difficile à aménager ce qui a conduit à concentrer le projet autour de la ligne de crête, dans la logique de l’urbanisation traditionnelle. Ainsi, toute une partie du foncier n’est pas urbanisé. Ce choix permet également de réutiliser un chemin rural communal existant sans créer de nouvelle voie. Les maisons et les garages sont regroupés autour de petites cours comme les fermes de pech que l’on retrouve ailleurs sur la commune pour regrouper les habitations, dégager du terrain et favoriser les rencontres. Ces cours servent aussi de croisement et donc limitent l’emprise de la voirie. Au cours de la concertation, des propriétaires se sont montrés intéressés pour que le bureau d’étude propose une densification du hameau existant afin de valoriser leurs terrains. Ce sont les 5 maisons en bas à gauche du schéma. Sur la partie publique, 8 maisons sont proposées dont 2 en locatif social. Un cheminement piétonnier va être recréé pour relier le centre-bourg à l’écobarri (« le chemin des crêtes »). Une haie sera plantée dans la continuité des haies existantes afin d’insérer les constructions de la crête. Des connections sont prévues pour urbaniser le reste du terrain si cela s’avérait un jour nécessaire.

Saint Simon

La commune dispose d’un terrain de 2500m² et le propriétaire d’un terrain de 5000m² contigüe a été associé. Tout l’enjeu a été de minimiser au maximum la voirie et de composer avec les divers réseaux qui contraignaient fortement le terrain. Sur la partie communale (au centre), il est ainsi prévu de construire deux maisons écologiques en location dont l’une pour personne âgées. Un terrain est conservé en réserve foncière. Sur la partie privée (à gauche), les maisons sont regroupées autour d’une place et le fond de parcelle avec ses grands chênes est conservé en espace commun. On arrive ainsi à un projet présentant des maisons organisées selon des logiques traditionnelles et des parcelles relativement petites mais qui donnent sur de grands espaces collectifs. Des cheminements piétons favorisent la perméabilité de l’écobarri. Des règles architecturales seront prescrites.