n°50 - novembre 2015 : la 50ème lettre
 

Le mot du bureau

Le mot du bureau

« Bonjour,

Déjà 5 ans que la lettre d’information des EcoQuartiers existe et son succès ne s’est pas démenti. Plus de 800 collectivités et de nombreux partenaires reçoivent cette lettre et sont informés tous les mois des actualités relatives aux EcoQuartiers et plus généralement aux territoires durables ; acteurs de l’aménagement durables, vous êtes invités aux journées du club, aux multiples formations et aux animations ou ateliers organisés dans chaque région et département, en métropole comme en outremers.

A l’occasion de cette 50ème lettre, nous avons le plaisir d’accueillir au sein du club national EcoQuartier les collectivités qui ont répondu à l’appel à manifestation d’intérêt sur les centres-bourgs lancé par le ministère en juin 2014. Ce sont donc près de 50 nouvelles collectivités de moins de 10 000 habitants qui intègrent aujourd’hui notre réseau. Elles apportent leur dynamisme, leur engagement, leur volonté de porter des projets ambitieux de revitalisation des centres-bourgs. En ce sens, les travaux engagés par le ministère sur la mise en œuvre de la démarche EcoQuartier en milieu rural viendront alimenter ces nouvelles collectivités, dont certaines pourraient, dès 2016, s’engager dans des démarches de labellisation.

Le 10 novembre s’est tenue la commission nationale EcoQuartier, qui suit les commissions régionales, et précède la cérémonie de remise des labels et diplômes EcoQuartier 2015. De nouvelles collectivités, labellisées ou diplômées, vont ainsi nous rejoindre ; d’autres, déjà membres du club, vont être récompensées pour leur persévérance et pour la poursuite de leurs objectifs, confirmant leur engagements dans la démarche EcoQuartier.

A l’aube de la COP 21, les EcoQuartiers sont un outil opérationnel durable de lutte et d’adaptation au changement climatique aux cotés d’autres démarches également portées par l’État. Les EcoCités en font parties : 19 grands territoires urbains s’engagent en effet pour conduire la transition écologique des villes ; le lancement de la tranche 2 de cette initiative nous donne l’opportunité de vous la (re)présenter.

Ainsi, les démarches EcoQuartier, EcoCité et revitalisation des centres-bourgs illustrent de manière complémentaire et transversale la volonté de l’État d’être aux cotés des collectivités et de leurs partenaires dans la mise en œuvre opérationnelle des territoires durables.

2016 continuera en ce sens.

Bonne lecture ! »

L’équipe du bureau AD4
DGALN

Point sur :

Le programme national de revitalisation des centres-bourgs

En 2014, l’État lance un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sur le thème de la revitalisation des centres-bourgs et le développement territorial. Sur les 302 communes pré-identifiées, 267 ont candidaté et 54 lauréats sont annoncés, couvrant l’ensemble des régions de France.

Ce programme s’adresse à des territoires intercommunaux (EPCI à fiscalité propre) dotés de bourgs de moins de 10 000 habitants exerçant des fonctions de centralité structurantes pour les bassins de vie ruraux et périurbains, dans l’hexagone comme dans les départements ultra-marins, et qui nécessitent un effort de revitalisation.

Deux types de territoires sont visés :

  • les bourgs des bassins de vie ruraux, qui ont un rôle de structuration du territoire et d’organisation de centralités de proximité, mais qui sont en perte de vitalité, et avec des enjeux de requalification de l’habitat notamment.
  • les bourgs dans les 3èmes couronnes périurbaines, qui font face à une arrivée de nouvelles populations, à des demandes fortes en logements et services et à des besoins d’adaptation de l’habitat existant (vieillissement de la population, …).

En 2015, temps fort du programme, un premier séminaire s’est tenu à Paris le 3 novembre 2015 réunissant près de 400 personnes dont les élus des communes lauréates et aussi des candidats non retenus, les chefs de projet, le CGET, les ministères associés au dispositif, l’ANAH, le Cerema, les services déconcentrés de l’État, des délégataires, des bailleurs, des conseils régionaux, des conseils départementaux, des CAUE, la Fédération Nationale des Parcs Naturels Régionaux et d’autres partenaires. Les acteurs des communes de Salins-les-Bains (Jura), de Thizy-les-Bourgs (Rhône), de Joinville (Haute-Marne) et de Mane (Alpes-de-Hautes-Provence) ont pu apporter leurs témoignages sur les actions qu’ils mettent en place en termes de stratégie de développement territorial. Les échanges furent riches et illustrent la nécessité d’une mise en réseau régulière et élargie des acteurs de la revitalisation des centres-bourgs à toutes les échelles.

Ce programme vise à dynamiser l’économie des bassins de vie ruraux et périurbains, en développant des activités productives et résidentielles, à améliorer le cadre de vie des populations et à accompagner la transition écologique des territoires en luttant notamment contre l’étalement urbain. Les enjeux portés par l’AMI centres-bourgs se retrouvent déclinés dans la démarche EcoQuartier et dans ses 4 dimensions : démarche et processus, cadre de vie et usages, développement territorial, préservation des ressources et adaptation au changement climatique. Cette cohérence invite au rapprochement des démarches sur les territoires concernés. Ainsi, demain, les centres-bourgs engagés dans des dynamiques de revitalisation pourraient devenir des EcoQuartiers.

Pour plus d’informations sur le programme national de revitalisation des centres-bourgs : www.centres-bourgs.territoires.gouv.fr
Ce site est un outil de communication et de valorisation partagé ; nous comptons sur vous, collectivités locales, territorirales, partenaires et services de l’État pour l’alimenter et l’enrichir de vos expériences.

Témoignage :

Boris Bouchet

Extrait de son intervention sur la présentation des enjeux lors du séminaire de lancement du programme de revitalisation des centres-bourgs du 3 novembre 2015 :
Si « la vie à la campagne » se traduit souvent par l’image d’Epinal d’une maison isolée dans la montagne, au bout d’un chemin de terre, ouverte sur une vallée boisée, il est évident, qu’à l’inverse, le fonctionnement des zones rurales s’est appuyé, de tout temps, sur un modèle de densité. C’est ce rapprochement qui faisait les qualités sociales, patrimoniales et fonctionnelles des centres qui agissaient comme le cœur, le lieu de convergence des territoires qu’ils administraient. Cette proximité est aujourd’hui devenue promiscuité, cette force passée est aujourd’hui leur principale faiblesse. L’apparition et le développement massif de la voiture individuelle semblent avoir condamné ce tissu, ses rues trop étroites et son absence de stationnements.
De plus les exigences en matière de confort des logements sont de plus en plus élevées et si les vieilles pierres restent un objet d’attraction touristique fort, peu de gens s’imaginent réhabiliter un appartement au troisième étage sans ascenseur, d’un immeuble en mauvais état, sans garage, sans jardin individuel, donnant au Nord sur une rue étroite. Et cela même s’il s’agit d’un lieu chargé d’histoire, dont ils reconnaissent le caractère, se précipitant l’été ou lors des journées du patrimoine, admirer cette architecture qu’ils ne veulent plus habiter.
Bien heureusement, la situation est souvent plus favorable. A la condition d’engager des changements parfois profonds dans l’épaisseur du tissu, le paysage des centres-bourgs est porteur d’ambiances publiques, collectives ou privées que les lotissements périphériques sont bien incapables de reproduire. Le défi technique de l’invention d’un mode de vie et d’habiter, respectueux de l’environnement naturel et bâti, est élevé mais les bourgs portent encore en eux la capacité de le relever.

De manière collective, nous pourrions tout aussi bien choisir d’abandonner ces quartiers trop compliqués à investir, et peut-être concentrer nos efforts autour de quelques musées à ciel ouvert, centres anciens présentant un intérêt exceptionnel sur le plan patrimonial et bien sûr vidés de leurs occupants. Ce n’est pas la voie choisie par les élus et les territoires qu’ils représentent car c’est dans le caractère de cette architecture courante, non exceptionnelle, dans la mutation des quartiers anciens de ces bourgs que se joue le développement soutenable des territoires ruraux et péri-urbains. Il y a là, dans ce défi de transformation, la majeure partie des clefs d’un nouvel urbanisme rural, dynamique : la réinvention d’un nouveau mode de vivre ensemble, le maintien d’activités commerciales de proximité appuyées sur des filières courtes et qualitatives, la sauvegarde du patrimoine banal, la limitation des déplacements automobiles individuels, etc.
(…)
Un des enjeux techniques majeurs est donc la capacité du projet à penser le devenir des centres-bourgs en menant parallèlement le temps de l’action immédiate et celui du projet global, plus lointain. Face à des questions aussi difficiles et dans le but de répondre aux enjeux locaux immédiats, le projet doit permettre et accompagner l’expérimentation rapide à l’échelle parcellaire pour essaimer à l’échelle globale. C’est une véritable logique de plan-guide qu’il faut construire, une méthode qui ne fige pas des formes ou des intentions mais qui décrit des outils adaptables dans le temps.
(…)
Le projet devient le cadre, le catalyseur, l’animateur d’un élan citoyen qui porte le ferment d’une nouvelle économie de projets, d’une nouvelle vie publique.

Brèves

<U> Brève sur </U> : Le fait urbain Agence Rousseau Acte 3 :

Dans les deux précédentes lettres,, Gilles Rousseau, architecte urbaniste, nous faisait cheminer au travers des deux premiers temps de sa vision de l’urbanisme, vue comme une "comédie urbaine".
Le premier acte dressait le tableau, avec les acteurs et leurs rôles.
Le deuxième acte mettait en scène les acteurs de la maîtrise d’œuvre, tout d’abord dans un rôle de conception, puis de réalisation.
Le troisième et dernier acte, joint à la présente lettre, est le dénouement, l’épilogue. Il nous projette dans la notion de gestion, sorte de « service après livraison ».

Le_fait_urbain_Agence_Rousseau-Acte3 (format pdf - 255.1 ko - 26/11/2015)

<U> Brève sur </U> :  : Retours sur la démarche EcoCité

Portée par l’État depuis 2008, la démarche EcoCité vise à encourager la réalisation de projets urbains intégrés exemplaires en termes de performances environnementales et d’innovations à l’échelle des grands territoires.
La démarche EcoCité vise à fédérer les dynamiques locales pour accélérer la transition écologique des territoires en complément d’autres outils liés à l’aménagement durable des territoires. Conçus à l’échelle des grands territoires, les projets EcoCités préfigurent naturellement des projets d’EcoQuartiers.
EcoQuartier et EcoCité portent ainsi les mêmes enjeux d’aménagement durable et constituent, chacun à leur échelle, des outils de valorisation et de reconnaissance des sites et porteurs de projets pilotes au niveau régional, national et international.
Depuis 2010, l’État apporte son soutien financier aux projets portés par les 19 EcoCités sélectionnées grâce aux fonds "Ville de demain" du programme d’investissements d’avenir. Doté d’un budget de 668M€ géré par la Caisse des Dépôts, le fonds "Ville de demain" est mis en œuvre en deux tranches. 336 M€ (176 M€ pour les subventions et 160 M€ pour les prises de participation dont 50M€ dans le cadre d’un fond d’amorçage, géré par BpiFrance, dédié aux entreprises innovants dans le domaine de la ville durable) sont consacrés à cette deuxième tranche qui est lancée depuis avril 2015. Celle-ci s’inscrit dans la continuité de la première en ouvrant l’éligibilité des financements à toutes les grandes agglomérations et les métropoles, en cohérence avec la loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, ainsi qu’aux établissements publics de l’Etat ayant pour mission principale de conduire toute action de nature à favoriser l’aménagement. Les dossiers de candidatures déposés au 25 septembre sont en cours de sélection par le comité de pilotage national du programme présidé par le DGALN.

Deux rencontres annuelles sont organisées par la DGALN pour capitaliser et valoriser les ambitions portées par les EcoCités. La prochaine rencontre est prévue en février 2015 dans la droite ligne de la COP 21. 
Retrouvez toutes les informations relatives à la démarche ÉcoCité sur le site du ministère du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité : www.territoires.gouv.fr/les-ecocites

Contact ÉcoCité : reseau-ecocite.ad5.dhup.dgaln@developpement-durable.gouv.fr

<U>Brève sur</U> : Retour sur le colloque "l’énergie au cœur de la ville durable de demain " Nice le 15 octobre 2015 :

Le 15 octobre dernier s’est tenu à Nice le 3ème « Atelier de la Ville Durable et des EcoQuartiers » présidé par Louis NEGRE, Sénateur-Maire de Cagnes-sur-Mer, Président de l’Agence de Déplacements et d’Aménagement des Alpes-Maritimes et Sébastien Forest, Directeur Départemental des Territoires et de la Mer.
Au cours de cette conférence sur « l’Energie au cœur de la ville durable de demain », élus locaux, architectes, chercheurs, sociologues, techniciens et entrepreneurs ont échangé et débattu sur les thèmes de l’énergie et de la mobilité durbles en lien avec l’aménagement urbain. Les smarts grids dans les Alpes-Maritimes et les réseaux électriques intelligents en PACA, l’énergie abordée comme une composante à part entière de l’urbanisme et de la construction, le rôle et la place de l’Homme dans cette co-construction de la ville de demain, figuraient parmi les sujets abordés.

Pour en savoir plus, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer des Alpes-Maritimes est à votre disposition et vous invite à consulter le site www.alpes-maritimes.gouv.fr]

Agenda

Rencontre mardi 01 décembre 2015 – PNR / MEDDE

  • le Paradou (13)  : 1er décembre 2015 : "Biodiversité et paysage, à la croisée des centres-bourgs "
    à la Mairie, salle de l’ancienne école, Place Charloun RIEU

Agenda national

  • 2 décembre 2015, 14h-17h30  : la cérémonie nationale de remise des labels et diplômes EcoQuartier à la Cité de l’architecture de Chaillot, Paris
  • 15 décembre 2015  à Paris à l’hôtel Méridien Étoile (porte Maillot) de 9h30 à 13h00 : les rencontres de l’aménagement opérationnel du Réseau National des Aménageurs (RNA)