La 2ème lettre d’info du Club donne la parole à Isabel Claus, chargée de la mise en œuvre et de l’animation de la "Charte Paysagère", pour l’Association de la Plaine de Versailles et du Plateau des Alluets. Le plan de paysage, lauréat de l’appel à projets, en phase 2, en est ainsi à un stade avancé de la démarche, au stade de la mise à œuvre.
Présentation de la gouvernance
Si la géographie du territoire de la Plaine de Versailles et du Plateau des Alluets est relativement simple, sa gouvernance est complexe. Un morcellement administratif, en toile de fond d’une grande plaine agricole sous forte pression urbaine, a fait émerger l’Appvpa (association patrimoniale). Trois collèges –élus, agriculteurs, société civile- portent des actions à l’unisson :
- position défensive sur la préservation du foncier agricole,
- position de sensibilisation sur la connaissance des paysages,
- promotion d’une agriculture péri-urbaine cherchant ses voies de diversification et d’innovation
Ce sont les agriculteurs qui ont souhaité une charte paysagère, les fonds Leader ont permis sa réalisation. La charte écrite par le bureau d’études Toporama en collaboration avec les trois collèges, est en cours de signature.
Stratégie d’action
Il s’agit aujourd’hui, grâce aux aides du Plan Paysage et de l’Europe, de mettre en œuvre les nombreuses actions de cette charte. L’ingénierie est faible (un mi-temps paysage dégagé sur une année) mais la force vive locale est réelle : des acteurs volontaires, de nombreux bénévoles passionnés.
La stratégie d’actions a consisté à mettre à profit la compétence paysage dans des actions de long terme. L’intégration des orientations de la charte dans les documents d’urbanisme paraissait l’action la plus structurante, répondant au manque d’ingénierie locale et d’échelle administrative unifiée. Un guide à destination des élus et des techniciens des collectivités sera le résultat d’un groupe de travail créé. DDT, CAUE, Chambre d’agriculture, ABF, agriculteurs, élus et techniciens de collectivités sont associés. Des ‘communes-test’ sont volontaires pour vérifier les outils suggérés.
Le programme du guide
Quels sont les sujets prioritaires pour le territoire, nécessitant un appui méthodologique et technique ? Que pouvons-nous tester ou renouveler comme démarches, outils, règles ? Quelle formalisation d’OAP proposer sur des sujets y recourant encore trop peu? Les questions de veille foncière sur les espaces agricoles dits sensibles, sur les continuités paysagères ou la division parcellaire, le maintien des accès pour les circulations agricoles, la clarification des statuts des chemins ou encore l’aménagement de lisières vivantes et d’entrées de ville sont au programme du guide.
Une animation permanente
En parallèle, le dynamisme de la société civile (ou réseau d’ambassadeurs à augmenter) sera rassemblé autour d’actions de longue portée, telle que la mise en place d’une exposition itinérante, d’un observatoire photographique participatif ou encore une visite de découverte de la plaine en bus réunissant les collèges. A la marge, une assistance sur certains projets d’aménagement ou de planification est parfois demandée.
En conclusion
Ici, le paysage est bel et bien le sujet de convergence de nombreux acteurs, alors que les représentations qu’en ont chacun semblent elles, très divergentes. Ce territoire est fait d’hommes et d’histoires et c’est ce qui le rend particulièrement touchant. On se rend compte que ce ne sont pas seulement les articulations entre les échelles géographiques qui manquent, mais entre celles sociales aussi, qui mettent en partage une complémentarité des points de vue. C’est le rôle que s’assigne l’association.