C’est à cette question que plusieurs lauréats de l’appel à projets 2013 ont bien voulu répondre pour partager leur expérience.
Pays Ouest-Creuse, Juliette Tranchant
Difficile de répondre à cette question en seulement une ou deux phrases, mais je dirais que la meilleure chance pour réussir son Plan de Paysage, c’est de bien définir, dans le cahier des charges, la coordination entre le bureau d’étude et la maîtrise d’ouvrage et surtout d’anticiper, d’avoir un temps d’avance sur la réflexion menée par les paysagistes pour cadrer leur travail et obtenir les résultats attendus !
Les lauréats de 2015 auront la chance d’avoir l’expérience de ceux de 2013 et ils ne devraient pas hésiter à les contacter, notamment par le biais de la plateforme Alfresco.
CC-Pays-Saône-Vosgienne, Ingrid Colnet
Je conseillerais d’apporter le plus grand soin à la rédaction du cahier des charges, cadre de la relation contractuelle avec la future équipe en charge de l’étude.
Un plan de paysage constituant une véritable feuille de route de l’action de la collectivité pour les années à venir, les qualités de pédagogue de l’équipe doivent être vérifiées : les professionnels du paysage devront réussir à mobiliser les élus, les acteurs du paysage et les habitants autour d’un projet arrêté en concertation ; après leur départ, les acteurs locaux devront s’être appropriés le projet et se sentir impliqués pour participer à sa mise en œuvre.
Parc des Causses du Quercy, Jérémie Choukroun
Un bon plan de paysage nécessite un budget adapté et des moyens d’ingénierie suffisants. Un plan de paysage nécessite en effet de la réactivité et une capacité d’adaptation au cours de l’étude. Il faut donc du temps et des moyens qui le permettent. 70 000€ TTC est un minimum même pour de petits territoires (vingtaine de communes). En temps de travail, un ¼ temps serait nécessaire. Cela dépend évidemment de ce qui est délégué au BE et de la rapidité d’avancement souhaitée.
Communauté d’agglomération de l’Albigeois, Denis Raysseguier
Il s’agit avant tout de bâtir un document qui doit permettre de guider les décisions politiques d’aménagement et d’orienter les réflexions vers un aménagement prospectif durable pour la mise en cohérence des politiques sectorielles au regard des objectifs de qualité paysagère.
Au-delà des élus délégués au PP, il faut chercher à capter des élus mobilisables et motivés par cette démarche. La réussite du PP passe aussi par une forte implication des élus qui seront chargés de le faire appliquer aux nouvelles opérations d’urbanisme, régies par un PLUI "paysage.
Parc naturel régional des Ardennes, Matthieu Perroz
En une phrase, je conseillerais aux plus ambitieux de « chercher à établir une qualification des paysages, permettant une évaluation sur le long terme ». Pour illustrer ce propos avec un exemple, il s’agirait de pouvoir dire : « le cadre de vie de mon village est actuellement dégradé pour telles et telles raisons. Je souhaite que dans 10 ans, il soit jugé remarquable (notoriété, label…) comme tel ou tel autre ; et me fixe ainsi pour objectif opérationnel les actions suivantes… »
Communauté d’agglomération de Blois – Agglopolys, Jane DUMONT
Avoir un cahier des charges précis permet de gagner du temps par la suite dans l’organisation des différentes phases du projet, mais il faut aussi faire attention à ne pas trop en mettre car cela peut faire peur ou faire gonfler la note"
Une audition des meilleurs candidats lors de la consultation peut s’avérer utile pour vérifier les capacités en communication du bureau d’études, si vous souhaitez que ce rôle soit important.
Le suivi du plan de paysage prend beaucoup de temps du fait qu’il faut travailler avec une multiplicité d’acteurs sur différents thèmes : il faut trouver comment associer au mieux les différentes personnes sans que cela soit trop chronophage pour elles ni trop généraliste par rapport à leurs préoccupations."
Syndicat Mixte d’Aménagement et de Développement de Serre-Ponçon, Christophe PIANA
Pour ce qui nous concerne, la difficulté pour engager correctement un plan de paysage n’est pas de sécuriser la plus-value à laquelle il conduit mais bien de pouvoir impulser, auprès des décideurs, « l’envie de paysage ». Le facteur déclencheur doit donc reposer sur la nature des réponses que le plan de paysage aura capacité à apporter au regard de problématiques avérées : il est donc essentiel dans ces conditions, sans se substituer à l’état des lieux établi en début de plan par le paysagiste, de pouvoir être en mesure de pré-identifier ces problématiques concrètes, de pouvoir les retranscrire dans le cahier des charges pour déterminer le prestataire le plus à même de pouvoir y répondre.
La perspective donnée aux décideurs locaux que de pouvoir répondre concrètement à des sujets très précis permet de mon point de vue d’engager la dynamique d’une réflexion plus globale : là est bien l’enjeu d’une démarche qui ne peut réussir qu’avec l’implication de tous.