“Lancer une démarche de plan de paysage en 2013 lors du premier appel à projet a répondu à la volonté de poursuivre la dynamique de dialogue entre acteurs du territoire, initiée avec la création du Parc national avant 2012, en travaillant sur une vision d’avenir partagée de la protection et de la mise en valeur des espaces naturels exceptionnels du massif des Calanques et de Cap Canaille.
Le territoire du Parc national des Calanques, dernier né des parcs nationaux en 2012, est très spécifique du fait de la proximité immédiate des espaces urbanisés de la 2e métropole française et de grands tènements fonciers appartenant à des opérateurs publics. L’étalement urbain a supprimé les espaces de transition et renforcé la pression sur les espaces naturels, accroissant parallèlement le risque incendie. Le morcellement foncier entre grands propriétaires publics a eu tendance à superposer des politiques de gestion et de protection peu coordonnées.
Dès lors, il est apparu primordial que la conduite du plan de paysage soit guidée par les temps de concertation. En dehors des lieux de gouvernance habituels (comité de pilotage et comité technique), une série de 12 ateliers de terrain a été organisée sur des territoires croisant la représentation des différentes entités paysagères, des différents enjeux et des différentes communes du Parc national.
Deux premiers ateliers d’arpentage du territoire s’étaient déroulés au démarrage de la démarche en vue de partager une lecture des paysages et des enjeux avec les partenaires institutionnels. Les 10 autres ateliers se sont déroulés entre la définition des enjeux et l’élaboration des objectifs de qualité paysagère. Ils consistaient à arpenter un territoire donné et à travailler sur le support de cartes et de photos aériennes avec les propriétaires gestionnaires, les représentants des associations d’habitants, les associations locales d’éducation ou de défense de l’environnement, les associations sportives, les acteurs économiques, les élus … au total, plus de 280 personnes ont été mobilisées autour des enjeux du paysage local, quelle que soit son échelle. Ces 10 ateliers ont permis d’élaborer ensemble les points de convergence d’une vision d’avenir de ces territoires, en termes de gestion, d’aménagement ou de protection, formalisés dans des cahiers propres à chaque atelier. Ces cahiers serviront de cadre aux futurs documents d’urbanisme ou aux projets à venir.
La participation a été telle qu’il a semblé important d’organiser un temps de partage commun à la fin de ces ateliers qui se sont déroulés d’avril à octobre 2015. Un séminaire a permis de rassembler tous les participants autour du regard de Xavier Daumalin, professeur d’histoire contemporaine, sur la construction identitaire de ce territoire à partir des conflits entre exploitation et protection des ressources naturelles au XIXe et XXe siècles, et de la vision de Gilles Clément en tant que grand témoin. Trois tables rondes ont nourri les échanges sur les grandes typologies de questions à traiter (espaces de nature, d’interface, d’accueil).
La démarche de concertation reste le maître mot de ce plan de paysage pour les phases à venir. Les prochains comités techniques seront organisés sous forme de groupes de travail participatifs et une large consultation sera organisée avant la validation définitive du document.
Voici en lien
le programme du séminaire du 16 Novembre "Quel Paysage voulons-nous pour les Calanques ?" (format pdf - 1 Mo - 08/12/2015)
- Didier Réault, Adjoint au Maire de Marseille, Vice-Président du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, Président du CA du Parc national des Calanques
“Le plan de paysage est un outil concret qui doit servir de document de référence pour les élus et techniciens afin de faire progresser les documents officiels tels que les plans locaux d’urbanisme. Il n’est pas question de sanctuariser les espaces naturels et périurbains, mais de faire évoluer les paysages et les pratiques à long terme.
Développer un projet oléicole à proximité des vignobles de Cassis a du sens, tout autant que travailler sur les aménagements de la route du littoral, les entrées du parc telle que celle de la Cayolle, en prenant en compte toutes les problématiques de développement urbain, démographique et de développement durable. Plus que de contraindre, il est nécessaire de faire participer à la réflexion tous les acteurs pour trouver des solutions partagées. ”