Aujourd’hui c’est Didier Gille, Adjoint au responsable du pôle accessibilité et qualité de la construction du SHRUB qui a accepté de répondre à nos questions.

Bonjour Didier, pouvez-vous nous expliquer quelles sont vos missions au sein du SHRUB ?
J’assiste Alain Dezelut dans la gestion du pôle accessibilité et qualité de la construction. Mes missions sont plus particulièrement centrées sur le bon fonctionnement de la sous-commission départementale d’accessibilité (CCDSA) où je représente le directeur départemental des territoires au sein de cette instance qui se réunit conjointement avec les pompiers (SDIS) tous les 15 jours, sous la présidence du SIDPC. Avec les associations de personnes handicapées, les administrations, les institutions et les collectivités membres de cette commission, nous émettons des avis sur les dossiers d’aménagement ou de construction des établissements recevant du public (ERP), puis nous procédons aux visites de réception de ces établissements avant ouverture pour vérifier leur conformité avec la loi.
Notre pôle émet aussi des avis sur la voirie et les espaces publics ainsi que sur les logements d’habitation collectifs et les maisons individuelles soumis à la vente ou à la location, dans le parc privé et/ou public, les diagnostics amiante, la réglementation thermique, etc. mais ce n’est qu’un aperçu de nos missions !

Outre ces missions la question de la mobilité et le futur projet de loi actuellement en discussion au parlement vous interpelle !
La mobilité est au centre des préoccupations de notre pôle, et particulièrement la chaîne de déplacement des personnes à mobilité réduite. Faire des établissements et des habitations accessibles pour tous c’est bien…., pouvoir s’y rendre en toute autonomie, c’est encore mieux !. Je rappelle que nous pouvons tous être en situation de mobilité réduite un jour ou l’autre, en se foulant une jambe, en accompagnant nos enfants en poussette, en se rendant à la gare avec de gros bagages, etc…..
Quant au projet de loi porté par notre ministère, l’objectif affiché étant de rendre les transports du quotidien à la fois plus faciles d’accès, plus propres et moins coûteux, je ne peux qu’adhérer à ce principe tout en étant attentif à son application, car il faut veiller à réduire les inégalités, y compris dans les transports. À ce propos, notre pôle a notamment en charge le suivi de la réalisation du schéma directeur d’accessibilité des transports d’Île-de-France pour sa partie valdoisienne, qui vise à rendre accessible sur 6 ans 97 % des transports ferroviaires et routiers aux personnes en situation de handicap, ce qui représente un formidable challenge !

En quoi la pratique du vélo a changé votre façon de voir les choses, dans votre quotidien ? (paysage, durée du trajet, santé…..)
Depuis mon affectation en DDT95 il y a 12 ans déjà, j’ai l’habitude de venir en bus sur mon lieu de travail. Si c’est une attitude écoresponsable de prendre les transports en commun, il y a toujours quelques inconvénients, comme l’attente dans des conditions météorologiques pas forcément clémentes, le retard ou l’annulation de certains trajets, la promiscuité voire l’entassement aux heures de pointes, la dépendance vis-à-vis des horaires fixés, etc.
J’habite Jouy-le-Moutier, et je mets 20 minutes pour me rendre en bus sur mon lieu de travail, étant conscient que c’est un indéniable confort par rapport aux collègues qui mettent bien plus de temps que moi, et par rapport à celles et ceux qui sont obligés d’être véhiculés faute de transports en commun à proximité de chez eux, même si le covoiturage peut être une alternative intéressante pour réduire ses frais et l’empreinte carbone de chacun(e). Cependant, j’envisageais depuis quelque temps de faire l’acquisition d’un vélo à assistance électrique (VAE), ce qui fut fait au mois de juin dernier. Je fus étonné de constater que je mettais exactement le même temps qu’en bus, étant entendu que ce mode de transport est bien plus plaisant quand la météo est clémente comme actuellement.

Mon trajet passe par Neuville-sur-Oise, le hameau de Ham puis Cergy village avant d’atteindre la cité administrative. C’est vraiment agréable de voir les paysages autrement qu’en voiture ou en bus et de passer par des endroits qui leur sont inaccessibles, de sentir les odeurs et d’écouter les sons que nous offre la nature, et bien entendu de faire de l’exercice avec la pratique du vélo, car il faut rappeler que si l’assistance électrique apporte un soutien évident dans les endroits difficiles comme la cote d’Écancourt en rentrant chez moi, cela reste… un vélo sur lequel il faut pédaler !

Avez-vous des conseils, idées, trucs et astuces à faire partager à nos lecteurs sur ce mode de déplacement ? (dangers, pistes cyclables, subventions à l’achat/location, stationnement, batterie….)
Le premier des dangers en deux-roues, motorisés ou pas, c’est qu’on ne bénéficie pas de la protection d’une carrosserie. C’est pourquoi je préconise le port du casque, y compris pour les petits trajets. Il faut aussi faire attention aux autres usagers de la route quand nous partageons les mêmes voiries. L’agglomération de Cergy-Pontoise a mis l’accent sur la réalisation de circulations douces dont l’aménagement de pistes cyclables depuis quelques années, et il y a vraiment moyen de se faire plaisir en dehors des flots de circulation.
Concernant les subventions éventuelles, on peut noter le bonus vélo à assistance électrique accordé par l’État qui peut aller jusqu’à 200 euros sous certaines conditions, couplé avec d’autres aides possibles (régions, départements, villes et autres collectivités).
Pour ce qui est du stationnement à la cité administrative, nous disposons d’un local fermant à clefs juste à côté de l’entrée sur la dalle du restaurant inter-administratif. Cependant, de plus en plus de collègues venant au travail en vélo (et c’est une bonne nouvelle), ce local commence de fait à être étroit. J’ai entendu dire que le bureau des moyens généraux de la préfecture se penchait sur la question pour un aménagement correspondant mieux à nos besoins et une sécurisation de son accès.
Enfin, la batterie dont je dispose permet une autonomie maximale de 70 km, et je la mets en charge à peu près deux fois par semaine, ce qui laisse espérer (d’après les données constructeur) une durée de vie d’une dizaine d’années.

Quelle est votre actualité au SHRUB ?
La première partie de l’année fut centrée sur le réaménagement et la réaffectation des locaux, et nous sommes désormais tous installés dans nos nouveaux bureaux.
Quant à l’actualité du service d’une manière générale, il s’agit de rendre visible les enjeux d’aménagement durable et d’habitat dans le Val d’Oise en lien avec les autres services de la DDT, par l’accompagnement des grands projets (plaine de Pierrelaye, écoquartier Louvres-Puiseux, CIN d’Argenteuil, « Campus International de Cergy  »), l’accompagnement du nouveau programme de rénovation urbaine (NPNRU), la contribution au développement des démarches territoriales, l’approbation des PLH engagés et leur suivi, l’application de la loi « SRU » et l’accompagnement des communes carencées, l’agrément des opérations de logement social et intermédiaire en cohérence avec les objectifs du PLH et la demande exprimée, le suivi de la réorganisation des bailleurs (mise en œuvre de la loi ELAN), l’approbation et le suivi des CUS, la mise en œuvre du plan national initiative copropriétés, l’amélioration du parc de logements et la qualité de la construction, l’amélioration des règles d’accessibilité, la réponse aux besoins des gens du voyage (révision du schéma départemental d’habitat d’accueil des GDV), l’amélioration de la performance énergétique du parc de logements privés et du parc social. Vous pouvez constater que le travail ne manque pas mais ce sont des missions motivantes pour les agents du service !

Participerez-vous au challenge mobilité du 1er octobre et quels sont selon vous les principaux défis que le Val-d’Oise devra relever en matière de mobilité (attentes, contraintes….) ?
Oui, sur la proposition de Sylvie Gerber, je participerai avec plaisir au challenge. Et concernant les principaux défis que devra relever le département, ils sont les mêmes que ceux soulevés par le projet de loi mobilité : aménagement de circulations douces et transports en commun plus accessibles et moins polluants.

Quel a été votre parcours ?
J’ai commencé tout jeune comme facteur au sein de ce qui était encore l’administration des PTT. En tout, une carrière de plus 20 ans, toujours à la Poste, principalement en centre de tri postal, notamment en tant que chef d’équipe avant de demander mon détachement au sein du ministère de l’équipement, ayant fait le tour des métiers du courrier avec l’envie de nouveaux horizons professionnels. Et je puis vous dire qu’au vu de mes missions actuelles, de la bonne ambiance de travail avec mes collègues et des formations qui m’ont été dispensées par l’administration, je ne regrette absolument pas mon choix, même si nous pouvons avoir des interrogations sur l’avenir de certaines missions que nous portons.

Merci Didier de nous avoir accordé cette interview. Bon courage dans vos missions et bonne route sur votre VAE !