Groupe de travail de l’action concertée a long terme (LCA)
Intégration de l’accord de Copenhague dans l’acquis onusien, mettant l’accent sur la mise en œuvre, et fixant les prochaines étapes. Les discussions doivent se poursuivre en 2011, mais il l’objectif d’un résultat global demeure.
Vision partagée
- limitation de l’augmentation globale de la température à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, accompagnée de la possibilité de renforcer cet objectif à 1,5°C au travers d’une revue périodique, basée sur les dernières données scientifiques et d’une évaluation des efforts agrégés des parties : une première revue est prévue de 2013 à 2015, soit en parallèle du prochain rapport du GIEC
- - prévision de s’accorder sur un « pic » d’émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial,
- fixation à la COP17 d’un objectif global de réduction des émissions à long terme (2050)
Adaptation
- lancement du « cadre de Cancun pour l’adaptation » :
- établissement d’un comité pour l’adaptation afin de « renforcer l’adaptation, à travers la coopération internationale »
- renforcement des centres régionaux d’adaptation
- invitation à établir des institutions d’adaptation nationales.
Toutes ces institutions devraient assurer aux pays en développement « une aide technique », « le partage d’informations » et « le renforcement des compétences ». - accord pour développer un programme de travail visant l’élaboration de la notion de pertes et dommages.
Atténuation
- l’objectif n’était pas de rouvrir le débat sur le niveau d’ambition des annonces de réduction des émissions, mais d’ancrer formellement ces annonces qui avaient été placées en annexe à l’accord de Copenhague, dans le cadre onusien.
- référence au document unique pour inclusion des objectifs annoncés pour les pays développés au titre à la fois de la Convention et du protocole de Kyoto jouant sur l’appartenance double des organes subsidiaires.
- référence à la responsabilité historique des pays développés justifiant un engagement plus important.
- l’accord invite les pays développés à « augmenter rapidement leur niveau d’ambition », car il constate une insuffisance de leurs niveaux d’ambition par rapport à l’analyse du 4ème rapport du GIEC
- accord pour lancer un processus visant à traiter la question de la comparabilité des efforts entre pays développés (langage affaibli par rapport à l’accord de Copenhague).
- renforcement du système de transparence pour les pays en développement et création d’un registre des actions d’atténuation des pays en développement en vue de faciliter la mise en relation des actions recherchant un soutien financier.
- l’accord lance également « le processus d’évaluation internationale des émissions ». Il reprend une partie de « la proposition indienne » et inscrit le principe d’une revue par des experts techniques des actions nationales, selon le mécanisme dit ICA (international consultation and analysis).
REDD (réduction des émissions liées à la déforestation, dégradation des forêts, gestion sylvicole durable et reboisement), - l’accord lance le mécanisme REDD+ dont les principes sont détaillés. « Les droits et savoirs des peuples indigènes » y sont inscrits.
- un programme de travail devra être élaboré en 2011 pour explorer les instruments de financement à long terme.
- enfin, l’accord « encourage les pays en développement à mettre en œuvre des « actions d’atténuation dans le secteur forestier », à « établir un plan d’action » selon « un niveau de référence des émissions du secteur de la forêt ».
Financement
- l’accord prend note des engagements des pays développés au titre du financement précoce à Copenhague (30 milliards de dollars sur trois ans) et invite les pays à fournir des documents d’information sur ces versements pour mai 2011, 2012 et 2013.
- en matière de financement à long terme, il inscrit l’engagement de Copenhague à fournir 100 milliards de dollars d’ici 2020 et « prend note » du rapport du groupe de haut niveau des Nations unies sur les financements innovants en mentionnant la variété des sources dont les sources innovantes.
- L’accord crée un « Fonds vert » - guidé par la Convention mais gouverné par 24 membres (à égalité, des représentants de pays développés et pays en développement), comme « entité opérationnelle du mécanisme de financement de la convention ». Le Fonds vert doit être conçu par un « comité transitoire » ad hoc, majoritairement composé de pays en développement.
- confirme le rôle de « trustee » du Fonds vert sur la Banque mondiale pour une période liminaire de 3 ans, mais avec des éléments pour encadrer ce rôle et un processus de revue.
Technologies
- établissement du mécanisme technologique, composé des deux entités (TEC et CTC/N)
· un « comité technologique exécutif » (TEC), chargé notamment « d’évaluer les besoins technologiques »
· et le centre et réseau pour les technologies du climat (CTCN), pour notamment « faciliter les partenariats » (composé de 11 PED et 9 Annexe 1 - mode de décision au consensus) - un programme de travail sera à élaborer en 2011 pour définir les relations intra-institutionnelles et la relation hiérarchique éventuelle entre TEC et CTC/N ; le lien mécanisme technologique-mécanisme financier ; structure et gouvernance du CTC/N.
Renforcement de compétences :
Les Parties Annexe 1 et non Annexe 1 ont convenu de renforcer leur mise en œuvre et ont appelé les pays développés à renforcer leur aide. Il est demandé au groupe LCA pour l’année 2011 d’examiner les moyens de renforcer le suivi et l’évaluation de l’efficacité des activités de renforcement des compétences et d’étudier les modalités d’organisation des institutions sur ce point.
Extension du mandat de l’AWG-LCA pour une année afin que ce groupe présente le résultat de ses travaux à la COP17 à Durban avec mandat donné à la future Présidence Sud-africaine pour entreprendre des consultations transparentes et participatives au cours de l’année 2011.
Groupe sur les engagements futurs des pays développés du Protocole de Kyoto (KP)
Deux documents relatifs aux engagements des pays de l’Annexe I sous le protocole de Kyoto ont été adoptés :
· une décision de 10 pages rédigée par la présidente de la COP, comportant une décision chapeau et une décision sur les émissions et absorptions des forêts (Lulucf)
· un document du président de l’AWG-KP comportant 5 projets de décisions (chiffres, LULUCF, mécanismes, questions méthodologiques et conséquences potentielles), ayant vocation à servir de base de travail pour l’année prochaine
La décision « chapeau »
- Elle reprend les éléments de consensus possibles et invite à poursuivre le travail sur les questions non résolues à ce jour :
· poursuite de l’AWG-KP en vue d’achever ses travaux le plus tôt possible et dans les temps pour éviter un "gap" entre la première et la deuxième période d’engagement
· ancrage des annonces de réduction des émissions (annoncées en annexe à l’accord de Copenhague) dans un document d’information commun au protocole et à la Convention
· reconnaissance de la fourchette préconisée par le GIEC de réduction globale des émissions pour les pays développés et appel ces derniers à rehausser de manière urgente leur niveau d’ambition en lien avec la fourchette du GIEC
· poursuite des mécanismes de flexibilité du protocole de Kyoto
Ce texte envisage la possibilité d’une deuxième période d’engagement, sans date butoire pour la fin des négociations. Il envisage même le fixation d’une année de départ unique (1990) avec la possibilité d’années de référence multiples en fonction de la législation nationale pour cette deuxième période d’engagement.
Décision LULUCF
Le texte indique que les pays développés doivent envoyer au secrétariat, d’ici le 28 février 2011, « des informations sur le niveau de référence de leurs émissions forestières », autrement dit sur la manière dont les émissions dues au changement d’affectation des terres sont comptabilisées dans les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. Le texte fournit en annexe une méthodologie de comptabilisation.
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