Après Copenhague, Cancun et Durban, l’établissement en 2015 du futur régime multilatéral sur le climat continue a être un enjeu majeur de la diplomatie internationale. Et par la même un sujet dans plusieurs forums extérieurs aux Nations unies, qui sont autant d’occasions pour les chefs d’Etat et ministres d’échanger la plupart du temps de façon informelle sur les enjeux clés relatifs au futur accord. L’objectif n’est pas de parvenir à un consensus ou d’adopter des conclusions, mais d’accroître la compréhension des positions des différents pays afin de favoriser les chances de parvenir à l’obtention d’un accord international ambitieux . Les deux prochaines rencontres prévues en ce mois de juillet, le Dialogue de Petersberg où participera la Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et Delphine Batho et le Dialogue de Carthagéne en sont de parfaites illustrations .
Le Dialogue de Petersberg
Le Dialogue de Petersberg présidé par l’Allemagne a été lancé à la suite de la conférence de Copenhague avec l’idée de réutiliser le format d’un dialogue similaire, celui du Groenland présidé à l’époque par le Danemark. Cette enceinte permet une discussion de niveau politique en format restreint avec une trentaine de pays représenté dont la France (et donc plus opérationnel que celui des 195 membres de la Convention climat), tout en offrant une bonne représentation géographique mondiale. A la différence du G20 ou du Forum des Économies Majeures, d’autres pays clés au-delà des grandes puissances mondiales, qui seront les principales victimes des changements climatiques, peuvent s’exprimer. On y retrouve notamment les présidents des différents sous-groupes de pays à la négociation, permettant ainsi un affinement des positionnements et donc des regroupements plus tactiques qui transcendent les clivages traditionnels Nord-Sud,
La réunion des 16 et 17 juillet sera animée autour de 5 sections successives . Lors de la première, relative au contexte des actions futures, la France abordera les problématiques scientifiques, technologiques et sociétales dans lesquelles le nouveau régime devra s’inscrire. Lors du débat sur l’équité, la France insistera sur la nécessité d’un futur accord contenant des engagements contraignants pour l’ensemble des pays, mais pouvant être de nature et niveau différenciés pour prendre en compte les niveaux de développement respectifs. La thématique sur le lien entre le changement climatique et le développement durable incitera à réfléchir aux interactions entre actions climat et développement économique et social. La seconde journée sera consacrée au relèvement de l’ambition pour le pré 2020 et à l’accord post 2020 : la France, et plus largement l’Union européenne, continueront à promouvoir un haut niveau d’ambition pour la période post-2020, mais également pour la période de transition d’ici 2020,
Le dialogue de Carthagène
À la suite de la conférence de Copenhague, le Dialogue de Carthagène emmené par le Royaume-Uni, l’Australie et la Colombie s’est construit autour des pays « les plus ambitieux et a fait émerger des consensus nord-sud structurants. On y retrouve l’Union européenne, la Norvège et la Suisse, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, certains pays africains ainsi qu’une grande partie de l’Amérique latine sans les pays de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique) ni l’Argentine ni les BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine). Les îles en développement et les pays les moins avancés sont également présents et certains, particulièrement vulnérables comme les îles en développement de l’Océan indien, maintiennent un positionnement ambitieux dans les négociations.
La rencontre des 19 et 20 juillet abordera les sujets principaux des négociations internationales en cours , comme ceux sur le financement , la forme juridique du futur accord ou bien accord l’adaptation,. La délégation française sera conduite par Serge Lepeltier, ambassadeur des négociations internationales sur le changement climatique ,