Depuis Bali en 2007 et Copenhague en 2009 avec la promesse faite par les Chefs d’Etat depuis confirmée dans les décisions de la Conférence des Parties, de mobiliser 100 milliards de dollars (flux publics et privés) par an d’ici 2020, le soutien financier est au cœur des négociations sur le climat. C’est en grande partie grâce à ce soutien que les pays en développement pourront mener les actions en matière d’atténuation et d’adaptation, contribuant ainsi aux efforts mondiaux nécessaires pour relever le défi climatique. Ainsi les financements seront une composante centrale des négociations pour un futur accord sur le climat d’ici 2015 à Paris. Dans ce cadre, la mise en œuvre rapide du Fonds Vert sera déterminante, des avancées concrètes étant indispensables pour engager les pays en développement dans cet accord et asseoir la crédibilité de l’engagement des pays développés.
Décidé à Copenhague fin 2009, ce Fonds vert a été officiellement créé en 2010 par les accords de Cancún. Il est, avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), l’un des instruments financiers de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Deux fonds avaient été déjà créés par la Convention (le fonds spécial pour le changement climatique et le fonds pour les pays les moins avancés) et un par le Protocole de Kyoto (le fonds d’adaptation).
L’instrument du Fonds vert a été adopté à Durban fin 2011. Le Fonds vert est dirigé par un Conseil composé de 24 membres provenant à égalité de pays développés et de pays en développement. Ils sont nommés pour un mandat de trois ans, renouvelable. Deux coprésidents sont élus par le Conseil parmi ses membres pour une période d’un an (un président originaire d’un pays développé et l’autre d’un pays en développement) : la première année la co-présidence a été assurée par l’Australie et l’Afrique du Sud, elle l’est en ce moment par l’Allemagne et les Philippines. Fin 2013 le Fonds a opéré la transition prévue du secrétariat intérimaire conjointement assuré par le secrétariat de la CCNUCC et le secrétariat du FEM vers un secrétariat indépendant basé à Songdo en Corée du Sud ; Hela Cheikhrouhou, ancienne de la Banque Africaine de Développement en est la Directrice exécutive du secrétariat indépendant. La Banque Mondiale est l’agent fiduciaire du Fonds.
Le Conseil du Fonds Vert s’est réuni à six reprises depuis la nomination de ses membres, les dernières réunions ayant eu lieu à Paris en octobre 2013 et à Bali en février 2014. Ces différentes réunions ont permis de faire avancer l’opérationnalisation du Fonds avec des décisions mettant en place ses fondations organisationnelles et notamment la sélection du pays hôte (Corée du sud) ainsi que la nomination de la Directrice exécutive. La réunion de Paris, particulièrement constructive, a permis d’envoyer le signal qu’une capitalisation initiale du Fonds serait possible avant fin 2014, le Conseil ayant décidé de prioriser les travaux de ses deux premières réunions de 2014 sur les prérequis opérationnels nécessaires au lancement du processus de mobilisation de capitaux.
La dernière réunion de Bali, la première sous l’égide des nouveaux co-présidents allemands et philippins et du secrétariat indépendant, a concentré ses travaux sur les pré-requis pour la capitalisation du Fonds vert conformément au programme de travail. Sur les trois décisions à l’agenda relevant des sujets prioritaires pour la capitalisation du Fonds, la plus importante portait sur les modalités d’allocation. Cette décision sur l’allocation prévoit des objectifs indicatifs visant une répartition à 50/50 entre atténuation et adaptation, une allocation plancher de 50% de la fenêtre adaptation pour les plus vulnérables dont les petits Etats insulaires, les pays les moins avancés et les Etats africains, avec une répartition équilibrée géographiquement et équitable, et une allocation significative des ressources à la facilité secteur privée. Plus précisément « le Fonds maximisera l’engagement du secteur privé », au travers d’une allocation importante de ses fonds à son guichet de financement dédié, « dans le but de mettre en place des incitations pour encourager un changement de paradigme en faveur d’un développement peu consommateur de carbone ». D’autres décisions ont également été prises, notamment sur les politiques administratives du Fonds, question importante pour procéder aux recrutements du secrétariat indépendant, et la politique genre.
Malgré certaines difficultés rencontrées lors de la réunion et le travail important encore à mener, la plupart des membres du Conseil restent mobilisés sur l’objectif d’une capitalisation du Fonds vert d’ici la fin 2014, voire dès le sommet de Ban Ki Moon en septembre. Indonésie, hôte de cette réunion, a envoyé un signal positif en annonçant une contribution financière aux activités préparatoires du Fonds, modeste mais symbolique, et en invitant à contribuer tous les pays en ayant les capacités.
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