C’est quoi ?
La continuité écologique d’un cours d’eau est définie comme la libre circulation des organismes vivants et leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri. Ces migrations qui ponctuent la vie de bon nombre d’espèces aquatiques peuvent être réduites (quelques 100aine de mètres) ou très importantes (plusieurs centaines voire milliers de km).
L’un des emblèmes pour notre département de ces espèces au long cours est le saumon atlantique dont le cycle de reproduction le fait passer de l’océan atlantique aux zones de frayères situées en amont du bassin versant de la Dordogne.
Au delà de la nécessité pour ces espèces de pouvoir accéder à différents types d’habitats au cours de leur cycle de vie, cette continuité écologique est également nécessaire au maintien de la diversité génétique des espèces en permettant le brassage entre différentes populations.
Les causes de rupture de cette continuité
Au fil des siècles, l’homme aménage des seuils sur les rivières_ : barrages, moulins création d’étangs de loisirs, dispositif d’irrigation
En 2010 ,l’ONEMA inventorie près de 60 000 obstacles sur les cours d’eau francais.
En Corrèze, on compte 1200 obstacles.
Cette dégradation de la continuité des cours d’eau corrézien devient ainsi une des causes de la perte de biodiversité de nos rivières.
échelle à poissons sur la Corrèze à Cornil (photo : DDT 19)
Les solutions techniques possibles
Il existe des solutions pour annuler ou réduire l’impact de ces ouvrages :
- effacement ou abaissement du seuil ou création d’une brèche si le seuil n’a plus d’usage.
- aménagement d’une passe à poissons si le seuil a un usage (économique, patrimonial paysager).
- des outils réglementaires pour protéger les cours d’eau et restaurer la continuité écologique.
Sur le plan réglementaire, deux nouvelles listes sont en cours de révision* :
Liste n°1_ : cours d’eau sur lesquels toutes création d’obstacle à la continuité sera interdite.
Liste n°2_ : cours d’eau sur lesquels la libre circulation doit être rétablie par arasement ou équipement des seuils existants.
Après discussion et concertation , ces listes seront approuvées d’ici fin 2011,
Par la possibilité de réviser la liste n°2 tous les 5 ans, celle-ci devient un véritable outil de programmation pour cibler l’intervention sur des obstacles prioritaires des services en charge de la police de l’eau et des maitres d’ouvrages potentiels (EPCI, fédération de pêche…). Cette démarche de reconquête progressive de la continuité écologique des cours d’eau s’inscrit également pleinement dans le Plan national de restauration de la continuité écologique lancé le 25 janvier 2010 par le Ministère de l’Écologie.
“* le code de l’environnement permet de "classer" les cours d’eau en vue de prescrire les modalités permettant d’assurer la continuité écologique”
E. BESTAUTTE