N°8 19 Juin 2009
 

Agenda

Du 19 au 30 juin

20-22 Juin 3éme réunion préparatoire du Forum des Economies Majeures (MEF ) , Mexico
23-26 Juin semaine verte , « Changement climatique : agir et s’adapter », Bruxelles
25 Juin Conseil Environnement
28/30 Juin Symposium « Les villes face au changement climatique : Répondre à un agenda urgent ", Marseille

Blog de Brice Lalonde

Actualités françaises et européennes

Le Conseil ECOFIN identifie les critères d’un partage global du financement des mesures de lutte contre le changement climatique

Afin de préparer un accord international sur les modalités de financement des mesures de lutte contre le changement climatique dans les pays en développement, les ministres des Finances de l’Union ont déterminé les deux principes qui doivent, selon eux, servir de base au calcul des contributions des pays industrialisés. Dans ses conclusions, le Conseil réaffirme que l’UE reste « prête, dans le cadre d’un accord mondial global, à assumer sa part du soutien international, notamment via des fonds publics et des crédits de compensation en lien avec les objectifs ambitieux qu’elle s’est fixés en matière d’atténuation ». Ces contributions devraient reposer sur deux grands principes, « la capacité contributive et la responsabilité à l’égard des émissions », et pourraient être fixées selon une clé de répartition universelle (en l’absence d’accord international, l’UE ferait une contribution discrétionnaire). Les décisions sur les détails de la contribution de l’UE et les principes de la répartition de la charge entre les États membres seront quant à elles prises plus tard. En savoir plus

Quotas de CO2, lancement d’une consultation européenne sur la mise aux enchères

La Commission européenne vient de lancer une consultation publique sur la manière de mettre aux enchères les quotas de CO2 alloués dans le cadre du marché européen du carbone (ETS, Emissions trading system).
Cette disposition est prévue par la directive ETS, révisée en décembre dernier dans le cadre du paquet Energie-climat. L’ensemble des textes le composant avait été publié vendredi 5 juin au Journal officiel de l’Union européenne (JOUE).
Selon la Commission, actuellement, seuls 4% en moyenne des quotas d’émissions sont achetés par les entreprises soumises à l’ETS, le reste étant alloué gratuitement. Dès 2013, début de la troisième phase de l’ETS (2013-2020), la moitié des quotas de CO2 devra être mise aux enchères dans des conditions harmonisées au niveau européen. La Commission devra mettre au point la réglementation correspondante d’ici le 30 juin 2010. La consultation publique est ouverte jusqu’au 4 août prochain. En savoir plus

Appel des associations européennes de collectivités territoriales au Conseil européen

Cinq réseaux européens de collectivités locales et régionales (EUROCITIES, le Conseil des Communes et régions d’Europe - CCRE, Climate Alliance, Energie-cités et ICLEI.Europe) demandent aux gouvernements nationaux que les textes qui seront adoptés en décembre à l’issue de la COP15 reconnaissent formellement le rôle et la contribution des collectivités territoriales dans l’adaptation au changement climatique et dans son atténuation. C’est le message que ces réseaux ont envoyé à tous les Etats membres de l’Union européenne en vue du Conseil européen des 18 et 19 juin. Il conforte la position française sur le sujet du rôle des collectives locales dans la mise en oeuvre des actions post-2012. En savoir plus

France : la réflexion sur la contribution climat-énergie est lancée

Les ministres chargés de l’environnement et de l’économie ont mis en ligne un Livre blanc qui expose les enjeux de la création d’une « taxe carbone » en France en vue de la conférence d’experts qui se tiendra les 2 et 3 juillet. Objectif : réduire la consommation d’énergie et les émissions CO2 des ménages et des entreprises. Pour Jean-Louis Borloo, ministre d’Etat , « la contribution ‘climat-énergie’ (CCE) a pour objectif de favoriser une mutation de notre économie vers une économie décarbonée en introduisant ’un signal prix carbone’ ». Le but de la CCE est de mettre en place des instruments économiques dans les secteurs non intégrés dans le marché européen de quotas de CO2 qui représentent pourtant 60% des émissions de CO2 de la France. Il s’agit principalement des transports (35%) et du bâtiment (25%). Pour ces secteurs, la France a pour objectif de réduire d’ici 2020 de 14% ses émissions par rapport à 2005. En savoir plus

La règle des 6 mois de la Convention et du Protocole de Kyoto

Amendements et Mémorandum français

Alors que les négociations internationales redoublent de plus belles, sous l’égide des Nations unies et hors de cette enceinte, la règle des 6 mois au titre de la Convention et au titre du Protocole de Kyoto, en prévision de la conférence de Copenhague qui débutera le 7 décembre et finira le 18, est définitivement close . En effet les articles 15.2 de la Convention et 20 du Protocole de Kyoto sont très précis . Les règles de la Convention Climat prévoient que pour pouvoir adopter de nouveaux protocoles , une proposition en ce sens peut être formulée par n’importe quelle Partie mais ce , au moins 6 mois avant le début de Conférence au cours de laquelle elle sera négociée . De même, les règles du Protocole de Kyoto prévoient que pour adopter des amendements à ce protocole , une proposition en ce sens doit avoir été formulée au moins 6 mois avant la fin de la conférence à laquelle l’amendement est proposé pour adoption. . Par ailleurs, l’article 21 prévoit le même délai pour toute proposition d’annexe ou d’amendement à une annexe . Concrètement donc, toute proposition de nouveau protocole à la Convention devait être formulé avant le 6 juin et tout projet de nouveau amendement au Protocole avant le 17 juin .

Cette règle pose la question de la forme juridique des accords de Copenhague, puisque jusqu’à Copenhague , les 2 groupes de travail Ad Hoc ( AWG LCA et AWG KP) qui négocient sur le futur accord international post 2012 continueront de travailler en parallèle : l’un regroupant les projets d’ actions des 180 pays de la Convention et l’autre se concentrant sur les nouveaux objectifs à prendre par les pays industrialisés ayant ratifié le Protocole. Deux accords sont ils donc possibles à Copenhague, ou faut il privilégier la piste d’un seul accord, via la mise en place d’un nouveau Protocole à la Convention Climat regroupant ainsi les 2 exercices ? L’Union européenne s’est déclarée favorable à cette dernière option, mais elle n’a pas souhaité déposé avant le 6 juin de projet d’un nouveau protocole . En effet plusieurs délégations se sont déjà acquittées de cette mission , regroupant ainsi tous les sujets que ce nouveau Protocole devra prendre en compte. La Proposition australienne qui se substituerait au Protocole, insiste sur l’intégration d’un échéancier d’actions et d’objectifs progressifs par pays en vue d’un accord multilatéral à long terme . Celle du Japon propose entre autre une nouvelle Annexe au Protocole afin de contenir tous les pays. Celle du Costa Rica reprend l’architecture du texte de négociation proposé par le Président du groupe de travail AWG LCA . Enfin
le Tuvalu plaide en faveur d’un accord indépendant et supplémentaire au Protocole de Kyoto qui devra être également amendé et prévoit dans cet accord des actions à prendre par les Pays en développement et par les Etats Unis .

Au titre du protocole de Kyoto et afin de ne pas exclure que le futur accord puisse prendre la forme d’une modification du Protocole de Kyoto, l’Union européenne a toutefois soumis au secrétariat de la Convention cadre des Nations Unies des propositions d’amendements concrets au Protocole, qui ne préjugeront en rien de la position de l’UE dans la phase finale des négociations sur le texte du futur accord international. L’Union à travers ces amendements souhaite garantir pour Copenhague la possibilité d’amendements supplémentaires au Protocole de Kyoto allant au delà de la simple définition de nouveaux objectifs de réduction des émissions pour les pays industrialisés . Ils doivent aussi assurer la base de l’acquis et de l’expérience du Protocole de Kyoto, comme les règles méthodologiques, les mécanismes de flexibilité , mais exigent l’intégration de tous les flux de carbone, dont en particulier ceux de la gestion durable des forêts, l’utilisation des sols et les émissions des secteurs aériens et maritimes En savoir plus.
Au total une dizaine d’ amendements ont été déposés pour le Protocole de Kyoto , émanant donc de l’Union européenne, des Philippines, des îles Tuvalu, de la Nouvelle-Zélande, du Belarus, Bolivie, Nouvelle Guinée , Japon, Colombie , Australie et la Chine avec de nombreux pays en développement notamment africains En savoir plus.
De leur coté les Etats-Unis ont proposé un nouvel "accord de mise en oeuvre" de la Convention climat : puisqu’ils ne sont pas parties au Protocole de Kyoto et qu’ils leur faut donc un nouvel accord qui permette d’en reconduire les obligations.

Mémorandum français sur un protocole « idéal »Au-delà de ces questions juridiques, la France estime nécessaire la préparation d’un document exhaustif , en complément des conclusions du Conseil et des différentes soumissions européennes, qui présente la vision de l’Union d’un accord ambitieux à Copenhague. A cette fin, elle a préparé un projet d’un mémorandum , actuellement en cours de diffusion à tous les Etats membres, qui pourrait servir à présenter la position européenne, à communiquer ses idées, et à persuader ses partenaires de la cohérence de nos propositions. Ce projet de mémorandum reflète ce que pourrait être un accord idéal de Copenhague du point de vue français. Il sera présenté à nos partenaires de l’Union européenne lors du Conseil environnement du 25 juin.

En chiffres

600.000

emplois

Impact économique des mesures du Grenelle Environnement

Selon une étude récente présentée au Ministre d’Etat , les 15 programmes du Grenelle permettraient de créer 600 000 emplois d’ici à 2020 et génèreraient 450 milliards d’euros d’activité économique dans les secteurs suivants : agriculture, biodiversité, déchets, recherche et prévention des risques, énergies renouvelables, transport et bâtiment. . Le Grenelle permettra aussi la réalisation d’impacts environnementaux majeurs, comme la réduction de 24% des émissions de gaz à effet de serre par la France entre 2007 et 2020.

Actualités internationales

Bonn, négociations onusiennes

Les délégués de 183 pays étaient réunis en Allemagne afin de négocier pour la première fois un texte qui s’appliquera après la première phase du Protocole de Kyoto expirant fin 2012. Ces pourparlers sur le changement climatique se sont achevés par des progrès même s’il reste encore de nombreux points à négocier. En effet, même si les gouvernements ont éclairci les points qu’ils voulaient aborder dans l’accord final de Copenhague, les objectifs annoncés sont encore loin des réductions d’émissions préconisées par la science. Les objectifs du Japon annoncés à Bonn - moins 15% en 2020 par rapport à 2005, soit - 8% par rapport à 1990 - comme ceux des Etats-Unis (équivalents à ce stade à -4% en 2020 par rapport à 1990) apparaissent encore insuffisants . Les objectifs annoncés à ce jour par les pays industrialisés représentent pour le moment une baisse totale des émissions des pays industrialisés de l’ordre de 8 à 14%, quand la science recommande une réduction de 25 à 40% en 2020, plusieurs de ces pays n’ayant pas encore communiqué leurs objectifs ( Russie … ) L’Union européenne a clairement indiqué son souhait de parvenir à un Protocole de Copenhague, dans lequel tous les pays auraient des obligations, communes mais différenciées. Trois sessions sous l’égide de l’ONU sont encore programmées d’ici décembre dont la prochaine mi-août à Bonn permettra à nouveau une nouvelle lecture du fameux texte de 250 pages En savoir plus

Reconnaissance par l’ONU du réchauffement comme enjeu de sécurité

.L’Assemblée générale de l’ONU a approuvé mercredi par consensus une résolution reconnaissant pour la première fois que le réchauffement climatique constitue un enjeu de sécurité internationale. Le texte, parrainé par 90 Etats membres, appelle les organes compétents de l’ONU à intensifier leurs efforts consacrés à l’examen et au traitement du problème des changements climatiques, "notamment les répercussions que ceux-ci pourraient avoir sur la sécurité".Il prie le secrétaire général, Ban Ki-moon, de produire un rapport détaillé à l’Assemblée, au cours de sa prochaine session qui commence en septembre, "sur les répercussions éventuelles des changements climatiques sur la sécurité", en tenant compte des vues des Etats membres et des organisations régionales et internationales compétentes. L’adoption de cette résolution couronne une campagne d’un an menée par une coalition de Petits Etats insulaires en développement (PEID), pour attirer l’attention du monde sur les graves menaces que le réchauffement climatique représente pour eux. En savoir plus

Le marché du carbone forestier grandit malgré les difficultés liées à la REDD

D’après le rapport 2009 « Etats des Marchés Carbone Volontaires », le marché carbone volontaire continue de s’étendre pour le secteur forestier, et ce malgré les obstacles relatifs au mécanisme REDD. Les projets forestiers se diversifient : les initiatives REDD progressent très vite tandis que les projets qui visent à améliorer les pratiques de gestion se développent également. Les plantations mono spécifiques représentent 65% des crédits échangés dans le domaine de la forêt. La lutte contre la déforestation représente 14%, les plantations multi spécifiques 12% et la gestion forestière 8%. En savoir plus

Comité de rédaction

 

Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat}}}

Directeurs de la rédaction : Gwenaelle Huet et Raymond Cointe

Rédaction : Marie Jaudet