N°9 - 3 juillet 2009
 

AGENDA

Du 3 au 17 juillet

8/9 Juillet Sommet G8 , Aquila ( Italie) et Sommet du Mef
13/15 Juillet Atelier informel climat, Présidence suédoise européenne, Suède
13/17 Juillet Plénière du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat ( GIEC), préparation du sommaire du 5éme rapport , Venise (Italie)
15/17 Juillet 48ème Comité exécutif du Mécanisme pour un développement Propre , Grenade

Blog de Brice Lalonde

ACTUALITES FRANÇAISES ET EUROPEENNES

Une Française du MEEDDM à la tête de l’Agence internationale des énergies renouvelables

L’Agence internationales de énergies renouvelables (Irena) qui a pour mandat de favoriser une transition mondiale rapide vers les énergies renouvelables. siègera finalement à Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis . Cette décision résulté d’un accord entre les 136 pays membres de l’agence réunis en Egypte pour son lancement officiel. Tandis que l’agence siègera à Abou Dhabi, Bonn (Allemagne) accueillera le Centre de technologie et d’innovation de l’agence pendant que Vienne (Autriche) prend un bureau de liaison chargé des relations avec les autres institutions de l’ONU dans le domaine de l’énergie. La direction générale de l’Irena sera assurée par Hélène Pelosse jusqu’ici directrice-adjointe du cabinet du ministre d’Etat Jean-Louis Borloo. Elle a été élue face à 3 concurrents grec, espagnol et danois. En savoir plus

Le Conseil européen entérine la détermination de l’Union

à contribuer à la conclusion d’un accord climatique global ambitieux à Copenhague en conservant son rôle moteur, sa disponibilité à prendre sa juste part dans le financement de l’action climatique dans les pays en développement, et son accord sur les principes de répartition de ce financement au niveau global. Pour le montant du financement européen et la clé de répartition des contributions entre les 27, les décisions seront prises plus tard , en l’occurrence, lors du Conseil européen d’octobre. La Commission européenne étant invitée à soumettre des propositions dans les plus brefs délais. Les conclusions du Conseil européen reprennent, à la virgule près, le projet de texte qui avait été soumis aux 27 en se référant, pour le volet financier, aux orientations du Conseil ÉCOFIN de début juin . En savoir plus

Le Conseil Environnement salue la détermination de la future Présidence suédoise à intensifier les travaux pour un accord ambitieux à Copenhague

Les ministres de l’Environnement des 27 ont confirmé, à Luxembourg, les grands axes de la position européenne dans les négociations climatiques. Ont également été abordés les progrès enregistrés à Mexico, lors du Forum des Économies majeures où s’est dessiné un accord sur l’objectif de réduire de 50% les émissions mondiales à l’horizon 2050 et sur l’engagement du Mexique - pays émergent - à contribuer à l’effort collectif en reprenant à son propre compte cet objectif à long terme. Ce fut également l’occasion de s’attarder sur la priorité de l’imminente Présidence suédoise, résolue à mettre les bouchées doubles pendant son mandat de six mois pour œuvrer, dans un calendrier très serré et en étroite collaboration avec la Commission, à la conclusion d’un accord mondial ambitieux à Copenhague. Dès la semaine prochaine, le comité des représentants permanents devrait se pencher sur le programme de travail jusqu’à Copenhague. Et toutes les occasions seront saisies par la Présidence pour parler du climat, lors des sommets avec les pays tiers (États-Unis, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil et Ukraine).Le Conseil informel Environnement des 24 et 25 juillet à Are fournira une occasion aux ministres de l’Environnement des 27 de faire le point sur les résultats des réunions du Sommet du G8 et du Forum des Économies majeures de juillet. D’autres formations du Conseil dont le Conseil Écofin contribueront aussi à ce processus, mais c’est lors du Conseil Environnement du 23 octobre qu’ un mandat clair sur la manière dont l’UE doit procéder dans les négociations sera connu .En savoir plus

Adoption d’ un modèle pour les plans d’action nationaux en matière d’énergie renouvelable

La Commission européenne a adopté mardi 30 juin une décision créant un document type de 40 pages destiné à aider les Etats membres à mettre au point leurs plans d’action et détailler leur stratégie d’atteinte de leur objectif de production d’énergie renouvelable en 2020. Requis par la toute nouvelle directive sur les énergies renouvelables , ces plans devront être soumis à la Commission au plus tard le 30 juin 2010. Ils devront décrire les objectifs nationaux de part d’énergie renouvelable consommée en 2020 dans les transports, l’électricité, le chauffage et le froid, ainsi que les moyens d’y parvenir. L’adoption, par la Commission, d’un document type vise à rendre ces plans comparables d’un Etat à l’autre . En savoir plus

LE MEMORANDUM FRANÇAIS

Pour un accord ambitieux et équilibré

Ce document intitulé « Mémorandum Français » propose en une vingtaine de pages un condensé de mesures destinées à obtenir un accord "ambitieux et équilibré" au sommet de Copenhague . Rédigé par le MEEDDM, ce mémorandum a été présenté par Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie lors du Conseil des ministres de l’Environnement qui s’est tenu à Luxembourg . Objectif de cette présentation : susciter des réactions et des discussions avec nos partenaires européens et la société civile afin de permettre des avancées de fond, dans le sens d’un renforcement de l’ambition de l’accord international prévu pour Copenhague. L’idée étant bien de passer du débat technique au débat politique afin de donner l’élan politique nécessaire à la conférence.
Reprenant les objectifs qui font consensus entre les 27 de l’Union, ce texte se focalise sur les volets-phares de la lutte contre le changement climatique, tout en réitérant l’idée portée par la France de développer l’ accès à l’énergie en Afrique.

  • Réduction des émissions et comparabilité des actions des pays développés
    Au titre du Plan d’Action de Bali des réductions d’émissions comparables pour l’ensemble des pays développés doivent être définis . C’est pourquoi le Mémorandum fixe des objectifs de réduction et une méthode en s’appuyant sur les recommandations du Giec . Pour limiter la hausse des températures à 2°C, les pays développés devront réduire de 25 à 40% leurs émissions , d’ici 2020 par rapport à 1990. Aussi l’objectif européen de 30% a fait l’objet d’une réflexion multi-critères et d’une comparaison avec les autres pays développés, prenant en compte les coûts et les capacités financières, les potentiels d’atténuation, les actions précoces et les tendances d’évolution de la population. C’est pourquoi le Mémorandum mentionne que les annonces d’objectifs faites jusqu’ici par les autres pays développés sont de manière générale insuffisantes pour correspondre au niveaux d’ambition européen . Il rappelle également que ces engagements pris pour le moyen terme (2020) doivent s’inscrire dans des trajectoires mondiales et nationales de long terme permettant d’éviter un réchauffement dangereux. Ceci se retrouve dans les propositions européennes d’objectifs à 2050, et dans la définition de trajectoires de long terme dans le cadre de « stratégies de développement sobres en carbone », de manière à ancrer la préoccupation d’une trajectoire ambitieuse dans les actions de tous les pays, même en développement .
  • Soutien aux actions de réduction des pays en développement
    La participation des pays en développement (Ped) dans le relève du défi climat et ce, avec l’aide des pays développés, nécessite la mise en oeuvre d’un système nouveau permettant à ces premiers de proposer des actions, et à la communauté internationale d’évaluer ces propositions. Cette évaluation est nécessaire, pour assurer que ces actions sont à la fois environnementalement suffisantes pour s’inscrire dans une trajectoire ambitieuse, et économiquement efficientes, de manière à maximiser les réductions qui pourront être réalisées pour une somme donnée. Comme l’indique le mémorandum, le souhait européen est que les PED entreprennent des actions de manière à ce que leurs émissions dévient de la tendance de l’ordre de 15 à 30% en 2020. Ce chiffre correspond à une évaluation scientifique de la « déviation substantielle » mentionnée par le GIEC, qui est le pendant de la réduction de 25 à 40% des émissions des pays développés. Est proposé , dans le cadre du mémorandum, que les pays développés « prennent l’engagement de fournir un niveau de soutien financier suffisant pour rendre possible la cette déviation de -15 à 30% « Ce qui a le mérite de rendre possible une évolution progressive du financement et de l’ajuster aux besoins réels qui seront mis en avant par les Ped. D’autre part ce mémorandum rappelle l’intérêt européen de la « proposition mexicaine » et son ouverture à discuter de la « proposition norvégienne » et de l’idée de générer des financements via les transports aérien et maritime.
  • Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation forestière
    Sur ce sujet , le mémorandum rappelle la volonté française de s’intéresser autant à « l’objectif d’absorption » de C02, qu’à celui de la déforestation. Il privilégie ainsi l’expression « maintien et augmentation des stocks de carbone terrestre sur le long terme » afin de promouvoir entre autre la protection des forêts naturelles, en particulier dans les pays encore riche en forêts naturelles et en biodiversité comme ceux du Bassin du Congo. La volonté française ici est de mettre en place un mécanisme qui permette des incitations directes à la conservation et la gestion durable des forêts, par exemple via le financement de l’augmentation des aires protégées forestières.
    Sur le volet financier, les besoins pour combattre la déforestation étant tels (de l’ordre de 10 milliards d’euros par an) que les fonds publics n’y suffiront pas : cette réalité impose en complément, comme le suggère le mémorandum, un recours en partie au marché pour trouver les financements à la hauteur de l’enjeu .
  • Mécanismes de flexibilité
    Les mécanismes de flexibilité, et en particulier le MDP, nécessitent un renforcement et une amélioration : la majorité du potentiel d’atténuation à 2020 se situe dans les PED. Ainsi, l’Union comme le rappelle le mémorandum vise à introduire des mécanismes de flexibilité à une échelle sectorielle, et une réforme du MDP, notamment pour renforcer son intégrité environnementale . Ce renforcement devra se faire, comme c’est le cas dans le Paquet Energie-Climat , en respect avec le principe de supplémentarité afin de maintenir un équilibre satisfaisant entre les actions domestiques des pays développés et celles réalisées dans le cadre des mécanismes de flexibilité.

EN CHIFFRES

3ème

Classement performance climatique de la France

La France au troisième rang des meilleurs élèves sur le climat dans la classe du G8 + 5 , tout juste derrière l’Allemagne et le Royaume Uni, selon une étude réalisée pour le compte de l’organisation non gouvernementale WWF . Ses meilleurs atouts : un niveau d’émissions faible pour un pays industrialisé ( émissions par habitant : 11 tonnes eq Co2 ; émissions par PIB : 358teqCo2/M$) et un total d’émissions déjà en dessous de l’objectif de Kyoto (-5,3%). En savoir plus

ACTUALITES INTERNATIONALES

Les députés américains votent une loi sur le climat

Le 25 juin, la Chambre des Représentants a finalement voté la proposition de loi Waxman-Markey, premier texte obligeant les Etats-Unis à réduire leurs émissions de CO2 ( -17% en 2020 par rapport à 2005 et – 83% en 2050) . Il institue , comme en Europe, , un marché de droits d’émissions, dont plus de 85% des quotas seront dans un premier temps attribués gratuitement . Le vote a été très serré : 219 députés ont voté pour et 212 contre, dont 44 élus démocrates beaucoup représentant des états agricoles et charbonniers .La prochaine étape, le vote par le Sénat prévu avant la fin de l’année, devrait être tout aussi difficile : 60 sénateurs sur 100 doivent se prononcer en faveur d’un texte pour qu’il soit adopté . En savoir plus

La Russie dévoile ses objectifs de réduction d’émissions

La Russie s’est fixée un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre compris entre 10 et 15% en 2020, a annoncé le président Dimitri Medvedev vendredi 19 juin lors d’une allocution télévisée. C’était pratiquement le seul pays industrialisé à ne pas l’avoir encore fait , à un peu moins de 6 mois du début de la conférence de Copenhague. Le président n’a pas précisé l’année de référence de réduction des émissions, même si celle de 1990 paraît très probable . Dans le cadre du protocole de Kyoto, la Russie actuellement troisième émetteur mondial, s’est vue attribuée un objectif de stabilisation de ses émissions en 2012, par rapport à leur niveau de 1990. Mais l’effondrement du bloc soviétique a provoqué une chute importante des émissions de gaz à effet de serre , créant un surplus de crédits carbone non lié à des politiques nationales (-34% en dessous des émissions de 1990) . Le report de cet « hot air » permet d’estimer que la baisse de 10 à 15% annoncée par Medvedev, correspond en réalité à une hausse d’environ 20% des émissions du pays par rapport à 1990 … En savoir plus

L’ONU crée un groupe consultatif sur l’énergie et le changement climatique

L’ONU crée un groupe consultatif sur l’énergie et le changement climatique
Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lancé un groupe consultatif sur l’énergie et le changement climatique. Rassemblant des dirigeants d’entreprise et des experts de l’énergie, il devra aider le Secrétaire général à apporter rapidement des contributions appropriées aux questions liées au climat et à l’énergie, a commenté la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas, dans un communiqué. Il a été crée dans la perspective de la Conférence sur les changements climatiques de Copenhague de décembre 2009.Son président est le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et président d’ONU Energie : Kandeh Yumkella, de Sierra Leone . En savoir plus

Approbation par le FEM d’un programme de travail de plus de 60 millions de dollars

Le Conseil du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), qui s’est tenue fin Juin à Washington a approuvé un programme de travail comprenant une vingtaine de projets dans le domaine du climat essentiellement liés à l’efficacité énergétique, dans 23 pays différents .En savoir plus

Comité de rédaction

 

Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat

Directeurs de la rédaction : Raymond Cointe et Gwenaelle Huet

Rédaction : Marie Jaudet