Première grande session depuis Copenhague, la session de la CCNUCC de juin à Bonn en Allemagne regroupait la réunion biannuelle des organes subsidiaires de la Convention climat (SBSTA et SBI) ainsi qu’une nouvelle session des deux groupes de travail chargés de la négociation internationale sur le régime post 2012 (AWG-KP sur les engagements futurs des pays développés au titre du protocole de Kyoto et AWG-LCA sur la coopération à long terme sur la mise en œuvre de la Convention climat). Une session qui a réunit plus de 5000 participants. Un chiffre qui a montré la volonté de tous de continuer à progresser sur le dossier et qui a permis de vérifier qu’un nombre grandissant de Parties était décidé à avancer, notamment les petits Etats insulaires, l’Afrique et un certain nombre de pays intermédiaires. Le nouveau texte LCA issu de ces deux semaines de négociations sera la trame des négociations d’ici la conférence des Parties au Mexique en décembre, pendant les nouvelles réunions de Bonn (du 2 au 6 août) et celle prévue en Octobre, vraisemblablement en Chine.
Le groupe AWG LCA
Le nouveau document proposé par la présidente du groupe de travail LCA et basé sur les textes négociés à Copenhague, mais non adoptés, et l’Accord de Copenhague, a été au cœur des travaux du groupe. Les échanges au sein de ce dernier ont été structurés autour d’une série de discussions plénières consacrées aux principaux thèmes des négociations (vision partagée, financement, adaptation, atténuation et Mesurable /Reportable/ Vérifiable des pays développés, atténuation et MRV des pays en développement, mécanismes de marché, technologies, …), autour d’une série de questions destinées à préciser le degré de convergence et de divergence des Parties. De plus, la présidente LCA a chargé quelques facilitateurs à approfondir la discussion sur une série de questions clés, dont le financement, qui a vu de réels progrès au cours des quatre sessions dédiées à l’architecture financière et la création du nouveau fonds vert. Ainsi des évolutions importantes de la position d’une majorité des pays émergents ont pu être notées : ils reconnaissent désormais l’importance des acteurs en dehors de la Convention (nationaux, multilatéraux et bilatéraux) et s’accordent sur le besoin d’assurer des fonctions transversales.
Agrémenté des questions et réponses adressées par les Parties durant les deux semaines, un nouveau texte révisé a donc pu être présenté par la Présidente. D’une longueur de 22 pages, contre 42 avant ces négociations, il reprend les principales décisions de l’accord de Copenhague, notamment en matière de financements précoces (30 milliards de dollars pour les années 2010, 2011 et 2012) et à moyen terme (100 milliards de dollars par an entre 2012 et 2020). Il reprend les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre de « 25 à 40 % » d’ici 2020 pour les pays développés, sans préciser l’année de référence, et de 80 à 95 % d’ici 2050 par rapport à 1990. L’objectif « mondial et partagé » est de -50 à -85 % d’ici 2050 par rapport à 1990. Il reprend également certains des éléments de la discussion sur le financement et en précise les questions institutionnelles (nouveau fonds, fonctions transversales et forum de discussion), mais en restant flou sur la question des sources de financement .
Le groupe AWG KP
Ce groupe de travail relatif au protocole de Kyoto travaille à la révision des règles Protocole de Kyoto. . Des progrès importants ont également été ici enregistrés. L’Union européenne a surtout fait valoir, après quelques années de discussion infructueuse, la nécessité de fixer les règles méthodologiques (utilisation de la forêt, mécanismes, traitement des excédants d’air chaud, …) avant la fixation des objectifs post 2012.
Les partenariats thématiques
Si les travaux de ces 2 groupes ont été prédominants , ils n’ont pas empêché un nombre important de réunions sur des partenariats thématiques. Même si tout le monde s’accorde à reconnaître que ces partenariats n’ont pas vocation à se substituer aux négociations menées dans le cadre de la CCNUCC, il s’avèrent pour tous d’une grande utilité pour faire progresser ces dernières et surtout amorcer la mise en œuvre d’actions , à l’instar du partenariat REDD+ lancé par la France en mars dernier .
o Briefing du Panel de haut niveau sur les financements de la lutte contre le changement climatique ( cf. Actualités internationales)
o Réunion de présentation du lancement d’une initiative sur l’adaptation, annoncée lors de la conférence de Petersberg par les Etats-Unis, l’Espagne et le Costa Rica
o Réunion pays donateurs partenariat Paris-Oslo sur la forêt (REDD+)
o Réunion informelle du Dialogue de Carthagène, qui regroupe les pays dit « progressistes » soutenant l’accord de Copenhague, notamment sous le co-leadership du Royaume-Uni et de l’Australie
o Réunion informelle du groupe de travail sur la mise en œuvre du Partenariat global sur les plans d’action technologique du MEF, première réunion du groupe de travail chargé de la mise en œuvre des plans d’action technologiques du MEF (Forum des Economies majeures), notamment sur le solaire et l’éolien.
o Initiative sur l’atténuation et le MRV, annoncée lors de la conférence de Petersberg par l’Allemagne et l’Afrique du Sud .
La prochaine réunion de négociation se tiendra à Bonn du 2 au 6 août. Les Parties devront notamment renforcer et approfondir l’approche adoptée à Bonn : une analyse plus intense des questions clés qui permettra de commencer la construction d’un véritable texte de négociation. Mais il restera, par contre, à réfléchir au contenu de l’accord de Cancún et les questions qui seraient laissées pour une réunion ultérieure. Les dialogues politiques hors négociations onusiennes continueront à joueront un rôle important (Mef, dialogue de Carthagène … ) . Enfin, la question de l’avenir du protocole de Kyoto constituera sans doute l’une des priorités de l’Union Européenne.