Si la Conférence de Copenhague a abouti à un texte négocié par 28 chefs d’État, comprenant les présidents des groupes régionaux, puis soutenu depuis par environ 150 pays, il n’en reste pas moins que l’avenir de ce texte reste incertain.
Ainsi depuis Copenhague de nombreuses initiatives informelles, avec la participation active de la France, permettant d’échanger sur l’avenir de l’Accord de Copenhague et sur la méthode de travail à mettre en place en 2010 se sont multipliées. Des réunions en format restreint ont eu lieu à Delhi, à Bali, à Tokyo, au Mexique et en Colombie. Les retours de ces réunions ont été de plus en plus positifs et un climat constructif a semblé se profiler. Cependant, la session onusienne de Bonn en avril, qui est parvenue difficilement a donner un mandat à la présidente du groupe de travail LCA pour préparer un texte servant de document de départ aux négociations à partir des travaux de Copenhague et donc à partir entre autre de l’Accord de Copenhague, a été l’occasion pour certains pays de remettre en cause la légitimité de l’Accord de Copenhague En savoir plus ..
Depuis la Conférence de Cochabamba mi avril, « contre-sommet » à la Conférence de Copenhague, a été marquée par de vives critiques à l’encontre de l’Accord de Copenhague. Les pays de l’ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques) souhaitant que les résultats de Cochabamba soient intégrés comme il se doit dans le texte de négociation qui sera préparé en vue de la prochaine conférence ministérielle sous l’égide des Nations unies au Mexique. La Bolivie et ses alliés ont même lancé l’idée d’un tribunal pour juger les pays responsables de l’actuel dérèglement du climat En savoir plus .
Ainsi, afin d’éviter un manque de résultat au Mexique (COP 16), un véritable besoin de renforcer la légitimité de l’Accord de Copenhague et d’assurer la conservation des équilibres dans le texte se fait ressentir. Le MEF ( Forum des économies majeures sur l’Energie et le climat) qui s’est tenu mi-avril à Washington était la première réunion de niveau ministériel depuis la COP15 à traiter de la négociation dans sa globalité. L’ensemble des 17 pays présents, dont la France et y compris la Chine, qui avait pourtant tenu à Bonn une position très rigide, ont confirmé l’importance de cet accord politique pour diriger les négociations techniques vers la COP16. Mais sans pour autant viser l’obtention d’un accord global lors de la prochaine conférence des Parties à la convention de l’ONU En savoir plus .
Un manque d’objectif contre lequel se sont élevés fin avril, les représentants des BASIC réunis en Afrique du Sud : les ministres des 4 pays émergents (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine) ont appelé à trouver une issue juridiquement contraignante aux négociations internationales sur le climat en 2010 ou au plus tard en en 2011. Une issue pour les deux voies de négociation toujours en cours, l’une dans le cadre d’une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto, l’autre dans le cadre de la Convention En savoir plus .
Ainsi la stratégie française et européenne est claire : puisque l’accord de Copenhague jette les bases pour la négociation à venir, la COP 16 se devra de l’étoffer par des décisions thématiques. Ces décisions devront bien évidemment respecter l’ensemble de l’équilibre du texte. Le dialogue de Petersberg, co-présidée par l’Allemagne et le Mexique et qui a réunit début mai une quarantaine de ministres a participé pleinement au pilotage politique nécessaire pour assurer la réussite de cet objectif jusqu’au Mexique .
La prochaine session de négociation onusienne en juin au niveau des experts pourra être décisive .