Pour la deuxième fois depuis les accords de Cancun qui ont dessiné les grandes lignes du futur accord international sur le climat, les négociateurs des 195 Parties à la Convention Climat se sont retrouvés du 6 au 17 juin 2011 en Allemagne . L’enjeu de ces sessions était double : il s’agissait pour la France et ses partenaires européens de préparer des compromis susceptibles d’être conclus lors de la 17ème conférence des parties à Durban en décembre 2011 et de faire progresser de manière équilibrée les travaux sur l’ensemble des volets de la négociation, en maintenant une ouverture sur un engagement dans une deuxième période du protocole de Kyoto.
Les résultats obtenus à l’issue de cette session sont encourageants mais des efforts techniques et politiques restent à faire. La tenue d’ateliers thématiques, décidée à Cancun, notamment sur les sujets clés de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, a contribué à une meilleure compréhension des positions des Parties. Les sessions des organes subsidiaires ont également permis d’adopter les décisions budgétaires fondamentales pour la mise en œuvre des Accords de Cancun. Pour la France cette contribution garantit la mise en œuvre du paquet équilibré de décisions adopté à Cancun, moyennant un effort budgétaire important au regard des contraintes financières pesant actuellement sur un grand nombre d’Etats. Des avancées ont pu également être faites dans l’élaboration du Comité d’adaptation, du Fonds vert et du Centre de technologie du climat décidés chacun à Cancun. Conformément à la position française, les discussions sur l’agriculture ont repris dans une très bonne atmosphère et ont permis de remettre un texte Agriculture sur la table pour Cancun.
Les domaines nécessitant que des décisions politiques soient prises avant la conférence de Durban ont été identifiés : le financement destiné à soutenir les efforts des pays du Sud, , la rédaction d’un traité international contraignant intégrant l’ensemble des Parties à la Convention et le prolongement du protocole de Kyoto dont la première période d’engagement expire le 31 décembre 2012
La session de Bonn a donc donné lieu à de nouvelles discussions sur l’avenir du Protocole de Kyoto, dont le prolongement , qui avait été laissé de côté lors de la conférence de Cancun , sera le principal enjeu de Durban : les pays en développement étant plus que jamais désireux de maintenir le Protocole face au risque grandissant d’un vide juridique au 1er janvier 2013. De plus abandonner Kyoto, rendra très difficile la remise sur la table d’ un système similaire plus tard. Ainsi la France et l’Union européenne, seules Parties à s’être officiellement exprimées en faveur de cette seconde période, mais sous conditions, se retrouvent au cœur des débats et au centre des négociations. Le Japon, la Russie et le Canada ont quant à eux clairement réitéré leur refus d’adopter une deuxième période tout en indiquant que cela ne signifiait pas pour autant la fin du Protocole et de ses mécanismes. L’Australie quant à elle est restée dans une certaine ambiguïté. En revanche, la Nouvelle Zélande présente désormais une position plus ouverte, envisageant une possible adoption d’une deuxième et dernière période d’engagement d’une durée de 5 ans en vue de la convergence au terme de cette dernière des deux voies dans un nouvel instrument juridiquement contraignant. La Suisse et la Norvège ont affiché une ligne proche de celle de l’Union Européenne.
L’idée d’un futur accord juridiquement contraignant sous la Convention a également fait l’objet de nouveaux échanges, qui devront s’intensifier dans les mois à venir. Les Parties ont reconnu la diversité des points de vue sur la nécessité d’un instrument juridiquement contraignant et ont demandé l’élaboration d’un document listant l’ensemble des options juridiques évoquées.
Les travaux des groupes de travail reprendront, sous le même format qu’à Bonn, lors d’une réunion supplémentaire avant Durban, programmée pour fin septembre - début octobre 2011.
De son côté , l’Afrique du Sud, future présidente de la COP17, a présenté aux Parties le calendrier des réunions informelles, de niveau ministériel ou technique, qu’elle organisera jusqu’en novembre afin d’améliorer la confiance mutuelle des principaux acteurs de la négociation et de faciliter l’identification des différentes décisions atteignables à Durban. La première réunion ministérielle de préparation de Durban, co-organisée avec l’Allemagne, se déroulera à Berlin les 3 et 4 juillet prochains.
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