N° 3 - Juin 2016
 

ÉDITO

La Conférence sur le climat de Paris, dite « COP21 », s’est tenue du 30 novembre au 12 décembre 2015 au Bourget. Elle a réuni les 195 pays signataires de cette Convention. La COP21 a permis d’aboutir à un accord historique engageant l’ensemble de ces pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cet accord a pour objectif de stabiliser le réchauffement climatique dû aux activités humaines à la surface de la Terre « nettement en dessous » de 2°C d’ici à 2100 par rapport à la température de l’ère préindustrielle (période de référence 1861-1880) et de poursuivre les efforts pour limiter ce réchauffement à 1,5°C.

La combustion d’énergies fossiles est la principale source des émissions de GES dans le monde. Dans le domaine de la production électrique, les centrales à charbon et au fioul sont de loin les plus émettrices. A l’heure actuelle, plus de 40% du mix électrique mondial repose encore sur le charbon. Bien qu’en France les émissions de GES liées à la production d’énergie thermique ne représente qu’environ 8 % du mix énergétique, la France s’est fixé un objectif ambitieux de 23 % d’énergie renouvelable à 2020. Cet objectif passe forcément par un développement conséquent des énergies renouvelables et particulièrement des énergies marines renouvelables (en Normandie !).

ACTUALITÉS NORMANDES


Éolien en mer – Parc de Courseulles-sur-mer

Dans le cadre du projet éolien en mer de Courseulles-sur-mer (75 éoliennes de 6 MW, pour un total de 450 MW sur 50 km² équivalent à l’alimentation électrique de 660 000 habitants), les procédures administratives d’autorisation arrivent à leur terme.

Le comité départemental de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques (CODERST) s’est déroulé le 26 avril pour les arrêtés au titre de la loi sur l’eau. Toutes les autorisations devraient être signées courant juin 2016. L’instance de suivi et de concertation se déroulera le 05 juillet prochain à Caen.


Éolien en mer – Fécamp

Le projet de parc de Fécamp est composé de 83 éoliennes Haliade d’Alstom, pour une puissance totale de 498 MW, et porté par la société Éoliennes Offshore des Hautes Falaises (EOHF).

Ces aérogénérateurs fourniront l’équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 770 000 personnes. Toutes les autorisations sont désormais signées. L’instance de suivi et de concertation se déroulera le 17 juin prochain à Rouen.


Éolien en mer – Le Tréport

Ce projet est composé de 62 éoliennes à 15km du Tréport et à 16 km de Dieppe. Il est composé de 62 éoliennes de 8 MW (total de 496 MW).

Les concertations dites « concertation circulaire Fontaine » ont permis en début d’année de valider le fuseau de moindre impact c’est-à-dire la zone de tracé du câble, du parc en mer au raccordement à Terre au niveau de Penly. Dépliant Tréport (source - cndp)

La ressource halieutique fait l’objet d’une forte attention des pêcheurs qui ne manque pas de signaler cette préoccupation régulièrement.




Hydrolien – Fermes pilotes du Raz Blanchard

Les dossiers relatifs à l’occupation du domaine public maritime des deux fermes pilotes, portés d’un côté par EDF-EN / DCNS (7 hydroliennes) et de l’autre par ENGIE / ALSTOM (4 hydroliennes) ont être déposés fin novembre.

Illustration : Hydrolien – Fermes pilotesLe Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) a rendu un avis sur les projets début avril 2016.

L’enquête publique pour ces deux fermes pilotes doit démarrer courant juin 2016.




Appel à Projets « Instituts pour la Transition énergétique »

Cet appel à projets coordonné par l’agence nationale de recherche et France énergie marine a permis de distinguer 10 projets lauréats, représentant un total de 10 millions d’euros d’investissement.

Ils reçoivent une aide de l’État à hauteur de 4 millions d’euros à travers le programme des investissements d’avenir.

Les projets HYD2M (hydrodynamique du Raz Blacnhard mesure et modélisation), PHYSIC (processus hydro-sédimentaire en interaction avec les courants extrêmes) et THYMOTE (turulence hydrolienne, modélisation, observations, tests en bassin), portés par France énergie marine, visent la caractérisation et la modélisation de la ressource hydrolienne au Raz Blanchard. Le projet HYD2M étant d’ailleurs piloté par l’université de Caen.

ACTUALITÉS NATIONALES


Lancement du troisième appel d’offres éolien en mer

Ségolène Royal a annoncé le 04 avril 2016, le lancement d’un troisième appel d’offre au large de Dunkerque, zone identifiée comme présentant des conditions favorables à l’implantation d’éoliennes en mer posées.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la poursuite du développement de l’éolien en mer posé, qui contribue à l’atteinte de l’objectif de 40 % d’électricité renouvelable à l’horizon 2030, fixé par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.


Appels d’offre hydrolien et éoliens flottant

Lors de l’inauguration de la turbine de DCNS/OpenHydro le 13 mai 2016 à Brest, la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer a lancé une nouvelle étape dans les appels d’offres des énergies marines renouvelables. « J’avance les calendriers pour les énergies marines renouvelables dans l’hydrolien et l’éolien flottant et j’engage le lancement des appels d’offres dès aujourd’hui », a-t-elle déclaré.


Les résultats de l’appel à manifestation d’intérêt pour la réalisation de fermes-pilotes éoliennes flottantes seront à priori annoncés dès juillet prochain, a-t-elle également déclaré.

Le gouvernement, qui a aussi augmenté l’enveloppe initiale de 150 M€, entend ainsi « accélérer le processus pour permettre à la France de garder son avance ».


DCNS

Le 12 mai dernier, DCNS et Ports Normands associés, ont officialisé la demande de permis de construire pour un atelier d’assemblage d’hydroliennes sur le Port de Cherbourg (Manche).

ACTUALITÉS INTERNATIONALES


DONG Energy va construire le plus grand parc éolien en mer au large des côtes anglaises (yorkshire)

Le projet Hornsea, qui devrait alimenter 1 million de foyers britanniques à partir de 2020, a eu le feu vert après l’investissement décisif de 6 milliards de livres (7,7 milliards d’euros) de la part de DONG Energy.
Le projet de 1,2 gigawatt devrait comprendre 174 turbines de 7 mégawatts (fabriquées par Siemens), les plus grandes turbines qui existent, mesurant plus de 190 mètres de haut. Le parc sera situé à 120 km des côtes.


Allemagne : Deux appels d’offre éolien offshore en 2017

Le ministère allemand de l’économie et de l’énergie vient d’annoncer qu’il organisera deux appels d’offres pour des éoliennes en mer en 2017 pour un total de 2,92 GW, soit une augmentation d’environ 2,4 GW de capacité envisagée par rapport aux plans précédents. L’installation devrait avoir lieu entre 2020 et 2024.
Actuellement, un projet de loi sur l’éolien en mer fait partie de la loi sur les énergies renouvelables. Celle-ci doit être votée cette année et prévoit que l’Allemagne dépassera son objectif de 6,5 GW d’éolien offshore d’ici 2020, date à laquelle elle atteindra 7,7 GW.

Autres Actualités

Actualités réglementaires

Par arrêté ministériel du 24 avril 2016 relatif aux objectifs de développement des énergies renouvelables, la programmation pluriannuelle des investissements de production d’électricité est modifié.

Particulièrement pour les énergies marines, il est prévu les objectifs suivants  :

Pour l’éolien en mer posé, en termes de puissance totale installée :

Date Puissance installée Projets attribués
31 décembre 2018 500 MW Entre 500 et 6 000 MW
de plus, en fonction des concertations sur les zones propices, du retour d’expérience de la mise en œuvre des premiers projets et sous condition de prix
31 décembre 2023 3 000 MW

Pour les autres énergies marines (éolien flottant, hydrolien, etc..) en terme de puissance totale installée :

Date Puissance installée Projets attribués
31 décembre 2023 100 MW Entre 200 et 2 000 MW de plus, en fonction du retour d’expérience des fermes pilotes et sous condition de prix




Innovations

Le projet Deep Green de Minesto progresse 

L’entreprise suédoise d’énergie marine Minesto AB a annoncé mardi qu’elle avait commandé à l’entreprise allemande de services Schottel Hydro un prototype de la turbine qui sera déployée dans le cadre du projet marémoteur Deep Green de 10 MW au large des côtes d’Anglesey au Pays de Galles.
(voir newsletter EMR de décembre 2015)

Minesto et l’unité hydroélectrique du groupe Schottel ont travaillé sur la précédente technologie du ‘cerf-volant’ sous-marin depuis décembre 2015. Ils ont établi et vérifié la conception de la turbine grâce à des tests de modèle. Désormais, l’équipe va travailler sur l’achèvement de la conception du système à pleine échelle.

La zone des fonds marins à l’ouest d’Anglesey a été identifiée par Minesto en 2012 comme étant un endroit parfait pour installer Deep Green. La zone correspond à tous les besoins du site en fournissant des faibles vitesses d’écoulement de marée (1,5 m / s - 2 débit de pointe moyen de m /) à 80-100 mètre de profondeur. La région bénéficie également de bonnes installations portuaires de Holyhead Port, de bonnes liaisons de transport et l’accès aux services d’installation et de maintenance.

En Juin 2014, location du terrain a été accordé à Minesto. La zone a été soigneusement sélectionné afin de maintenir la séparation de voies maritimes et de minimiser l’impact sur les autres usagers de la mer. Des enquêtes environnementales ont été menées depuis 2012 et Minesto travaille en étroite collaboration avec l’Université de Bangor et les organismes de recherche du Pays de Galles.
Schottel Hydro prévoit de livrer le prototype au début de 2017. Le projet Deep Green au Pays de Galles sera mis en œuvre en plusieurs phases. 

Le gouvernement gallois a investi 13 millions d’euros de fonds européens de développement régional dans ce projet. Deep Green a le potentiel pour alimenter en électricité l’équivalent de 8000 ménages.
Illustration : kite turbines






 
Directeur de la publication :
Patrick Berg, Directeur DREAL Normandie
Rédaction, coordination :
Service Énergie Climat Logement et Aménagement Durable (SECLAD)
Réalisation :
Serge Hamard, Chargé de mission Web