003 - décembre 2018 - Zoom sur l’adaptation au changement climatique
 

Edito

L’adaptation au changement climatique : un défi majeur pour les acteurs du bâtiment du Grand Est

Le changement climatique est déjà perceptible dans notre région. Les épisodes caniculaires se multiplient et s’intensifient, les sécheresses sont plus fréquentes tout comme les épisodes de pluies ou d’orages violents. Cette année, notre territoire régional a subi plusieurs épisodes, entraînant de nombreuses inondations et coulées de boues avec des dégâts importants aux biens et au patrimoine bâti dans de nombreuses communes.
Les multiples effets de l’évolution du climat aux horizons 2050 et 2100, tant sur la biodiversité, la santé, les risques naturels que sur les activités humaines invite à relever trois défis majeurs de toute urgence :
  • réduire l’utilisation des énergies fossiles pour le chauffage…
  • atténuer le changement climatique par la diminution des émissions de GES, la transition énergétique, la réduction des consommations…
  • adapter les activités et systèmes aux impacts de ce bouleversement par la gestion des ressources, l’anticipation des risques, un urbanisme durable….

Les acteurs du bâtiment sont déjà mobilisés sur le volet "transition énergétique" avec la nécessité d’une part de massifier la rénovation de notre patrimoine bâti et d’autre part de diminuer son empreinte carbone, notamment via les travaux en cours sur l’expérimentation E+/C- et sur une mobilisation accrue du bois et des matériaux bio-sourcés dans la construction.

Il nous faut en parallèle travailler/agir sur le volet « adaptation de l’aménagement et du bâti au réchauffement climatique » notamment par une meilleure prise en compte de la question du confort d’été à l’échelle du bâti et par un aménagement urbain plus adapté pour réduire l’impact des îlots de chaleur en ville.
De plus, s’ouvre devant nous la nécessité de mener un gros chantier sur la résilience du bâti vis-à-vis des risques naturels puisque l’on constate dès à présent que certains d’entre eux sont amplifiés et le seront toujours plus dans un avenir proche. Notre région est en particulier très concernée par le risque inondation sur une partie importante du territoire.

La présente lettre vous propose un zoom sur cette problématique avec des regards croisés de différents experts régionaux sur les enjeux et les dynamiques à l’œuvre dans le Grand Est.


Renaud LAHEURTE, Directeur adjoint

Notre actualité

Expérimentation E+/C- : Retour sur le séminaire de restitution intermédiaire : "premiers résultats et enseignements du programme OBEC"

Afin d’accompagner l’expérimentation nationale des Bâtiments à « Énergie positive & Réduction Carbone », l’ADEME a mis en place des dispositifs de soutien technique et financier.
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Le programme OBEC (Objectif Bâtiment Énergie Carbone) vise à réaliser plusieurs actions au niveau régional :
  • une action d’animation de la filière avec des sessions d’information, ouvertes à tous les acteurs, sur l’utilisation du référentiel E+/C- et plus particulièrement les calculs en Analyse de Cycle de Vie (ACV) ;
  • la réalisation d’une vingtaine d’évaluations énergétiques, environnementales et économiques de bâtiments neufs selon le référentiel E+/C afin d’alimenter la base de donnée nationale ;
  • une assistance technique auprès des bureaux d’études pour la réalisation des calculs ACV.
    Le groupement retenu pour la région grand Est, composé du Cerema, des bureaux d’études Solares Bauen et IMAEE ainsi que de l’INSA a présenté les premiers enseignements régionaux le 8 novembre à Strasbourg.

Une soixantaine de personnes a assisté aux présentations suivantes :

  • les résultats ACV de 3 projets particuliers présentés par IMAEE (V. TOUITI), Solares Bauen (E. ROLLER) et le Cerema (P. NUSSBAUMER) : un projet tertiaire (bureaux et laboratoire), un projet de 2 bâtiments de logements collectifs, un projet de maison en bande ;
  • l’étude ACV appliquée en phase conception par NUNC Architecture ;
  • la synthèse des premiers enseignements de l’expérimentation E+C- présentée par P. NUSSBAUMER (Cerema) ;
  • les perspectives en vue de la sortie de la réglementation environnementale 2020 présentées par S. GUIDAT (DREAL).

Retrouvez l’ensemble des présentations de cette journée et toute l’actualité sur cette démarche :
http://www.batiment-energiecarbone.fr/
http://obec-grandest.fr/

Club PLUi Grand Est

Le club PLUi Grand Est, piloté par la DREAL, s’inscrit dans une logique de sensibilisation et de promotion de la planification intercommunale en partenariat avec le club national et les autres clubs territorialisés. Il réunit les EPCI de la région engagés ou non dans des démarches de PLUi (plan local d’urbanisme intercommunal) au sein d’un espace de dialogue, de réflexion, de partage et de capitalisations des expériences.
Son fonctionnement s’appuie sur une réunion annuelle qui mobilise l’ensemble des collectivités et des partenaires de l’aménagement (agences d’urbanisme, parcs naturels, ScoT, Région, DDT, …) et des actions plus localisées autour d’ateliers thématiques s’adressant à tout ou partie des collectivités et des partenaires.
Les travaux des ateliers conduits en 2018 à Lunéville, Chaumont, Wingen-sur-Moder, Munster et Verdun portaient sur la gouvernance et l’animation dans la construction des PLUi.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur : http://www.club-plui.logement.gouv.fr/

La vie de nos réseaux

Formation ambassadeurs des matériaux biosourcés – Epernay – 15 et 16 novembre 2018

La DREAL, en partenariat avec la ville d’Epernay, a organisé la 4ème session de la formation "Ambassadeurs des matériaux biosourcés".

Cette formation gratuite a permis à 28 participants de découvrir les caractéristiques des matériaux biosourcés ainsi que les principales filières régionales.
10 intervenants se sont succédés sur deux jours pour apporter aux participants des connaissances générales et des outils pratiques (ressources documentaires, valise d’échantillons…) qui leur permettront d’être en mesure d’accompagner, sensibiliser, rassurer et encourager les maîtres d’ouvrage à s’engager dans un projet de bâtiment biosourcé tant en ce qui concerne les constructions neuves que les projets de réhabilitation.

La finalité de cette formation est également d’intégrer un réseau au sein duquel les échanges vont se poursuivre. Ce réseau est constitué d’une centaine d’acteurs répartis sur le territoire régional. Il permet l’échange d’informations, la capitalisation des bonnes pratiques et le partage d’expériences.

Deux à trois rencontres annuelles permettent à l’ensemble des membres de se retrouver. Ces journées sont l’occasion d’échanger, de partager autour de thèmes

Une nouvelle session sera organisée en 2019. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations :
Célia Boyer- 03.88.13.07.37
Stéphane Guidat - 03.88.13.07.36

La 5ème rencontre du réseau "Ambassadeurs des matériaux biosourcés" a été organisée le 14 novembre 2018 au pole d’Avenir d’Ecurey (55)

La 5ème rencontre du réseau "Ambassadeurs des matériaux biosourcés" a été organisée le 14 novembre 2018 au pole d’Avenir d’Ecurey (55).
15 ambassadeurs régionaux se sont retrouvés pour échanger autour d’une journée d’approfondissement technique consacrée à l’isolation. La formation était assurée par David MERLIER, formateur sur le plateau PRAXIBAT Parois Opaques. Elle a permis aux participants de découvrir les moyens mis à disposition sur le plateau à travers quelques exemples de mises en œuvre, et de parfaire leurs connaissances en matière d’isolation.

Retrouvez plus d’information sur ce réseau sur notre site internet

Réseau performance des bâtiments publics : retour sur la journée technique CEREMA du 15 novembre 2018

Le 15 novembre, une journée technique « Gestion du patrimoine immobilier a été organisée par le Cerema à Nancy et ses partenaires dont la DREAL Grand Est, la Région Grand Est et l’ADEME associés dans le cadre du programme Climaxion, la Caisse des Dépôts et Consignations, le Pôle Fibre-énergivie et Envirobat Grand-Est, sous l’égide du réseau régional « performance des bâtiments publics ».

Une cinquantaine de représentants issus majoritairement de collectivités territoriales et de maîtrises d’ouvrages publiques ont pu échanger autour de l’optimisation de la gestion et du fonctionnement des bâtiments tertiaires. Il s’agit de leviers non négligeables d’économies d’énergie, notamment dans un contexte budgétaire contraint pour les gestionnaires.

La matinée a débuté par une présentation des grandes orientations nationales dans le domaine du bâtiment et de l’immobilier en lien avec la transition énergétique et les leviers pour mener cette transition à moindre coût. Ont suivi des témoignages d’acteurs publics et privés engagés sur le terrain, autour d’initiatives d’économie d’énergie pouvant être mises en œuvre avec les occupants et gestionnaires de bâtiments tertiaires.
L’après-midi a été l’occasion d’approfondir sous formes d’ateliers, les volets humains, techniques et financiers inhérents à ces démarches d’économie d’énergie.

En conclusion, une mise en perspective des éléments de la journée s’est faite au travers de l’article 55 de la loi ÉLAN (décret d’application à venir courant 2019), rappelant l’obligation d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments à usage tertiaire, avec un objectif de réduction des consommations énergétiques de -60% à horizon 2050.
L’optimisation de la gestion et du fonctionnement des bâtiments tertiaires pourra ainsi être l’un des moyens d’actions possibles pour favoriser une approche basée sur l’efficacité et la rentabilité et non sur la nécessité systématique de travaux lourds.
Les éléments de la journée et le présentations seront mises en ligne sur le site suivant : https://www.cerema.fr/fr/actualites/journees-techniques-2018-du-cerema-gestion-occupation

La prochaine réunion du réseau Performance des bâtiments publics aura lieu au premier semestre 2019. N’hésitez pas à nous faire part de vos suggestions de sujets ou de vos contributions à apporter à ce réseau participatif.

Réseau Filières Innovantes

La DREAL poursuit sa mobilisation au bénéfice des acteurs du territoire dans les domaines de la transition énergétique et de l’habitat durable.
La prochaine rencontre est programmée l’après-midi du jeudi 13 décembre 2018 à Metz. Elle sera l’occasion d’échanger sur les actualités dans le domaine de la construction, notamment sur la qualité de l’air intérieur.
Retrouvez plus d’informations sur notre page internet

Brèves en région

Publications : baromètre bâtiment durable et observatoire des coûts

Baromètre Bâtiment Durable

L’édition 2018 du Baromètre Bâtiment Durable Grand Est vient de paraître. Élaboré par la CERC du Grand Est, en partenariat avec l’ADEME, la Région et la DREAL, il présente les chiffres 2017 de la rénovation énergétique des logements en Grand Est : bilan des dispositifs financiers, évaluation du nombre de logements rénovés et des retombées économiques associées, ou encore formation des professionnels. On y trouve également des données sur l’accompagnement des particuliers sur les territoires.
Le document est disponible ici


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Observatoire régional des coûts de la rénovation énergétique

L’édition 2017 de l’observatoire des coûts de la rénovation énergétique Grand Est vient de paraître. Il présente les résultats de l’analyse de 350 opérations de rénovation achevées en 2016, sous la forme d’une synthèse 4 pages et d’un rapport complet disponibles ici
Cette analyse a été réalisée par la CERC du Grand Est qui est missionnée par la DREAL sur cette démarche jusqu’en 2020.
De nouveaux partenaires ont intégré la démarche pour permettre son élargissement à l’échelle Grand Est.

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Ouverture du portail CREBA depuis octobre 2018

  (nouvelle fenetre)
Actualités de CREBA à suivre sur Twitter, Facebook et Linkedin
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Colloque de lancement : Bordeaux, 29/11/2018 : bit.ly/colloqueCREBA
Ce Centre de Ressources pour la Réhabilitation Responsable du Bâti Ancien se présente sous la forme d’un site internet et propose aux acteurs de la restauration et/ou de la réhabilitation énergétique du bâti ancien un ensemble de documents-ressources (études), des fiches de retours d’expérience, une charte comme proposition de référentiel commun et un outil d’aide à la décision.
Ce portail est piloté par le Cerema, accompagné de plusieurs partenaires : l’Ecole des Arts et Métiers Paris Tech, le Laboratoire de Recherche en Architecture de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse, les associations Maisons Paysannes de France et Sites et Cités Remarquables de France. Le projet est soutenu par le Programme ministériel d’Action pour la qualité de la Construction et la Transition Énergétique (PACTE).
Parmi les cinq fiches de retour d’expérience en ligne au lancement du site, deux concernent des bâtis du Grand Est.

Zoom sur …

… l’adaptation au changement climatique : quelle feuille de route pour les acteurs du bâtiment ?

Aujourd’hui et par rapport à l’ère pré-industrielle, la température moyenne planétaire a déjà évolué de +1°C et de +1,5°C en France. En Grand Est, territoire le plus continental du pays, l’amplitude du changement sera encore plus marquée. Cela doit nous conduire à prendre en compte le changement climatique et réduire nos émissions de GES, tout de suite, partout et tous ensemble, dans tous nos actes du quotidien.
Chaque demi-degré supplémentaire expose des centaines de millions d’humains de plus aux risques climatiques, et au risque de basculer dans la pauvreté (GIEC). Le dépassement du seuil de +2°C signifierait une intensification du changement climatique, avec des conséquences imprévisibles. Des transformations radicales sont nécessaires rapidement.
Avec des acteurs de filière engagés, des leviers financiers incitatifs qui se développent, des évolutions réglementaires déjà en place et à venir, les opportunités d’adaptation sont nombreuses.
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Il s’agit en premier lieu de réduire l’impact climat-carbone des projets d’aménagement et de bâtiments, de la construction à la fin de vie, en maîtrisant la consommation d’espaces et l’artificialisation des sols, en développant le recours aux matériaux bio-sourcés. Cela permet de préserver le service de séquestration carbone offert par le végétal vivant, et de stocker du carbone, autant et aussi longtemps que possible sous forme de matériaux.La Dreal soutient les démarches de meilleure intégration des évaluations climat-carbone dans les projets d’aménagement, assure la promotion de l’expérimentation E+C-, soutient le développement des filières « biosourcées », identifie les friches foncières dégradées à prioriser pour développer des projets d’énergies renouvelables. En phase exploitation, une attention particulière est nécessaire sur la sobriété des systèmes énergétiques et sur l’étanchéité des circuits de fluides frigorigènes (climatisations, chambres froides) du fait du très fort effet de serre que ces gaz déclenchent lorsqu’ils sont libérés dans l’atmosphère.
L’ampleur de phénomènes extrêmes que nous allons connaître va croître (vagues de chaleur, pluies intenses). Leurs impacts sur les quartiers et le bâti sont multiples, et toutes les actions préventives, réfléchies projet par projet sur les ombres, les couleurs, le végétal, l’infiltration des eaux pluviales, les structures et matériaux, la préservation de la nature en ville, seront autant de garanties pour l’avenir. Les acteurs du bâtiment en région se mobilisent notamment sur la prise en compte de ces risques par l’organisation de conférences.
Les tensions autour de la ressource en eau vont également s’amplifier et l’intégration de cette contrainte est encore une fois un gage de résilience. Des réflexions régionales dans le cadre d’une stratégie pour la gestion quantitative des ressources sur le bassin Rhin-Meuse sont en cours. Enfin, les projets doivent préserver au mieux la biodiversité, notamment par la place laissée à la nature, privilégier toutes les mobilités décarbonées et sobres en énergie.
L’action de tous, en faveur d’une transition ambitieuse et juste, est nécessaire. En Grand Est, un partenariat Région – Ademe - État permet de développer et diffuser les connaissances, de former les acteurs et diffuser des outils, d’accompagner et améliorer la coopération. La Dreal accompagne les partenaires et collectivités, dont la majorité se sont engagées dans la réalisation d’un plan climat énergie territorial (PCAET), dans lequel devront figurer un volet et des actions adaptées au changement climatique.
Télécharger la plaquette « le climat change » : www.ecologique-solidaire.gouv.fr
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Regards croisés d’acteurs de la construction en région :
*- Bertrand CHAUVET (Agence Qualité Construction)
*- Sylvie FEUGA et Katarina BROCKSTEDT (Envirobat Grand Est)
*- Ronan BELLIER (pôle fibres energivie)

Que signifie concrètement adapter le bâti au changement climatique :

faudra-t-il construire ou rénover autrement ?

BC : l’un des principaux enjeux en matière de changement climatique, c’est déjà de constater que celui-ci est en cours ! Les acteurs du bâtiment ont souvent été mobilisés jusqu’ici sur des objectifs de lutte contre le réchauffement climatique, et non pas « d’accompagnement » de celui-ci. Cela constitue donc un changement d’état d’esprit important.
La Fédération Française de l’Assurance estime que le coût des dommages matériels causés par le changement climatique passera de 48 milliards d’euros entre 1988-2013 à 92 milliards d’euros d’ici à 2040. Le secteur de la construction est naturellement l’un des plus touchés et il est donc normal que l’AQC s’empare du sujet.

KB/SF : les normes du bâtiment et les documents d’urbanisme ont évolué pour intégrer la lutte contre le réchauffement climatique mais n’ont pas encore pris en compte dans la majorité des cas l’adaptation au changement climatique. Par exemple, des bâtiments situés en zone non inondable sont devenus sujets au risque inondation avec l’amplification des crues alors qu’ils n’avaient pas été conçus pour résister à ce risque. Il est donc indispensable de faire évoluer ces documents de référence et de construire et rénover autrement.
Une mesure prioritaire est d’assurer le confort d’été dans les bâtiments et dans les villes car au-delà de 28°C, les personnes ont du mal à supporter la chaleur et sont moins efficaces.
A l’échelle de la ville, il faut par exemple respecter et créer des couloirs de vent, améliorer le microclimat avec la présence de l’eau, la plantation d’arbres pour créer de l’ombre et humidifier l’air, favoriser les surfaces qui stockent et rendent l’humidité.
A l’échelle du bâtiment, il existe de nombreuses solutions : utiliser des protections solaires efficaces et bien orientées, éviter tout pont thermique et garantir une bonne étanchéité à l’air, utiliser des surfaces claires pour les toitures plates, favoriser la végétalisation des revêtements de sol au bitume noir à proximité des bâtiments, prévoir de l’inertie, effectuer une surventilation nocturne, préférer les équipements qui ne dispensent pas de chaleur à l’intérieur des bâtiments.

RB : les deux segments, neuf et rénovation, sont importants pour atteindre les objectifs fixés par la Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte et tendre vers un bâtiment responsable, autonome et en synergie avec son écosystème. Mais aussi intelligent, au service de ses habitants.
Via les programmes neufs, il sera nécessaire d’améliorer leur efficacité énergétique et de constituer un parc bâti moins énergivore, voire producteur d’énergie pour le futur. A ce titre, le développement des énergies renouvelables devra faire d’importants progrès, non seulement sur le plan technique pour améliorer performance et coût d’usage, mais aussi sur des usages plus diversifiés, flexibles et facilitant la mixité énergétique.
Les opérations neuves seront également l’occasion de tester, de dimensionner et d’intégrer plus rapidement les exigences sur le volet « carbone » ; et ce, avec une importance de la compacité du bâti, de l’utilisation des énergies décarbonées et des matériaux bas carbone.
Via les programmes de rénovation, l’objectif sera d’accélérer la « mise à niveau » du parc existant qui représente la majorité des bâtiments sur notre territoire.
L’apport des outils numériques est essentiel que ce soit dans les phases de conception/ réalisation pour multiplier les scenarii en amont, pour faciliter les prises de décisions, permettre la préfabrication et l’optimisation des phases chantier ou encore contribuer à la production facilitée de bâtiments bioclimatiques et responsables.
Enfin, il reste déterminant de poursuivre la sensibilisation, la responsabilisation et l’implication des usagers, afin de faire évoluer les habitudes.

Quels sont les principaux enjeux identifiés dans votre champ de compétence

et quelle est votre stratégie d’action ?

BC  : le colloque du 20 novembre dernier à Strasbourg, organisé en collaboration avec la Mission Risque Naturel, la DREAL Grand Est, la préfecture du Bas-Rhin et Envirobat, a montré que les réponses sont multiples. Dans le cas de l’inondation par exemple, on peut résister, en prévoyant d’installer des batardeaux, éviter par des surélévations, ou céder, en ayant prévu d’utiliser des matériaux résistants à l’eau.
Une autre raison pour laquelle il est difficile d’apporter une réponse générique, c’est qu’il peut être difficile d’accorder certains objectifs, l’utilisation de matériaux résistants à l’eau et de matériaux biosourcés par exemple.
Dans tous les cas, cela signifie qu’adapter le bâti au changement climatique, c’est d’abord et avant tout prendre le temps du diagnostic, de l’étude et du conseil pour déterminer la stratégie de construction ou de rénovation la plus pertinente dans un lieu et pour un risque donnés.

KB/SF : Envirobat Grand Est fait la promotion du bâtiment et de l’aménagement durables auprès des acteurs professionnels. Faire en sorte qu’ils adaptent les bâtiments et les aménagements au changement climatique est un réel enjeu. Pour être durable, un bâtiment doit être et rester utilisable, confortable, sain, peu consommateur d’énergie et peu impactant sur l’environnement. Le changement climatique peut mettre à mal cette durabilité en priorité à cause de l’augmentation des canicules qui crée de l’inconfort, des décès de personnes fragiles et une baisse de la productivité économique. Les périodes de sécheresse qui augmentent créent des sinistres au niveau de certains murs du fait des retraits/gonflements d’argile et les inondations et tempêtes rendent parfois insalubres les bâtiments.
Afin de répondre à cet enjeu, nous réalisons plusieurs types d’actions auprès des acteurs du bâtiment et de l’aménagement. Afin qu’ils aient une vision globale pour opter pour des solutions pertinentes sur le long terme, nous les informons sur les risques encourus, sur les solutions techniques permettant de s’en prémunir et sur les fausses bonnes idées qui peuvent permettre de résoudre un problème mais qui en aggravent un autre. Nous nous appuyons également sur les retours d’expériences des maîtres d’ouvrage et des professionnels pour informer leurs pairs des bonnes et mauvaises pratiques. Enfin, nous accompagnons les organismes de formation initiale et continue afin qu’ils intègrent ces notions dans leurs formations.

RB : nombreux sont les défis énergétiques, environnementaux et sociétaux à relever pour la filière du Bâtiment. Dans ce contexte, les responsabilités et les potentialités d’action du secteur de la construction sont énormes. Le Bâtiment représente environ 25% des émissions de gaz à effet de serre), 45% de la consommation d’énergie finale et produit environ 42 millions de tonnes de déchets par an.
La feuille du route du pôle est donc structurée autour de 3 Domaines d’Activités Stratégiques (DAS) pour répondre à ces objectifs :

  •  DAS Services, Énergie et territoire bas carbone :
      • Utiliser les données pour développer de nouveaux services.
      • Optimiser la performance des équipements de production d’énergie renouvelable. 
      • Évoluer vers des territoires responsables et bas carbone.
  •  DAS Chimie, matériaux et systèmes constructifs :
      • Concevoir et développer des matériaux, des procédés et des systèmes pour un bâtiment bas carbone, responsable et évolutif.
      • Optimiser la qualité de mise en œuvre et la performance sur le chantier.
      • Garantir le confort, le respect de la santé des usagers et le maintien de la performance tout au long de la vie du parc bâti.
      • Promouvoir le numérique au service de la performance et de la qualité durant toutes les phases du projet (neuf ou rénovation). 
  •  DAS Économie circulaire :
      • Garantir la non toxicité et la traçabilité sur l’ensemble du cycle de vie des matériaux.
      • Déployer la démarche d’éco-conception généralisée à la filière Bâtiment.
      • Développer et structurer les filières de recyclage et de réemploi.
      • Faire de l’économie circulaire, un levier de la compétitivité des filières Bâtiment et bois. 
         

Quelles actions concrètes avez-vous mises en œuvre ou programmées ?

BC : la première étape consiste à informer et à mobiliser les parties prenantes, si possible de manière transversale. De nombreux acteurs (la Mission Risques Naturels, les centres de ressources, les services de l’État, le CEREMA, les collectivités territoriales) travaillent depuis longtemps sur la prévention des risques naturels.
Il ne s’agit donc pas de proposer de nouveaux outils, mais plutôt de faire en sorte que les outils existants soient davantage utilisés. C’était l’objectif des colloques à Metz et Strasbourg, et que nous déclinerons en 2019 sur d’autres territoires de la région.

KB/SF : Envirobat Grand Est a déjà organisé un certain nombre de colloques, conférences, visites et rédigé des fiches de retours d’expériences en lien direct avec cette thématique, d’autres sont à venir. En voici les plus essentielles : 

  • Colloque sur le confort d’été prévu en septembre 2019 à Strasbourg
  • Intégration de la thématique dans le travail de méthodologie bâtiment durable avec les étudiants architecte/ingénieur en 5ème année à l’INSA de Strasbourg et dans le projet de recherche technologique des 4ème années (inertie et confort d’été)
  • Fiches de retours d’expériences lorrains sur le confort d’été dans les bâtiments à basse consommation d’énergie et sur le puits canadien

RB : le Pôle mène de multiples actions, tant en terme d’animation de l’écosystème du pôle, que d’accompagnement des acteurs sur des projets ou solutions innovants (E+C-, Energiesprong, bâtiments pionniers, …).
Il organise aussi des évènements réguliers, comme le colloque build & connect, les clubs éco-transition, BIM et smart grids.

En perspective du prochain numéro …

  • zoom sur l’activité des architectes conseils en DREAL et en DDT.

La lettre d’information du bâtiment de la DREAL Grand Est

 

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