002 - juillet 2019 - Zoom sur le radon et la santé dans le bâtiment
 

Edito

Le radon : un risque sanitaire très présent sur certains territoires du Grand Est

Nommé récemment au poste de directeur adjoint de la DREAL Grand Est, en remplacement de Monsieur Laheurte appelé à d’autres fonctions, j’ai déjà pu mesurer le fort engagement des acteurs régionaux dans la mise en œuvre des politiques publiques portées par les ministères en charge de la transition écologique et solidaire et de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Dans le champ du bâtiment et de la construction, cela se traduit notamment à travers une mobilisation collective dans la mise en œuvre du plan de rénovation énergétique des bâtiments via une feuille de route régionale élaborée conjointement avec la Région Grand Est et l’ADEME et par de multiples initiatives innovantes au niveau de la construction neuve, comme en témoigne par exemple les opérations du programme Ecocité à Strasbourg.
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Il nous faut poursuivre et amplifier ensemble cette dynamique de massification de la rénovation du parc existant et construire des bâtiments neufs résilients au changement climatique et aux risques de toute nature : naturels, technologiques et sanitaires.
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Cette édition trimestrielle de la lettre d’information aux acteurs du bâtiment et de la construction vous propose un zoom sur les risques sanitaires dans le bâtiment avec un éclairage plus spécifique sur un risque parfois moins bien identifié : le radon. De nouvelles dispositions réglementaires ont été prises récemment pour renforcer la prévention de ce risque, je vous invite à les découvrir.


Le Directeur adjoint, Jérôme GIURICI

Notre actualité

Marchés locaux de l’habitat : une démarche innovante sur la communauté de communes de Sarrebourg Moselle Sud

Depuis début 2019, une approche exploratoire des marchés locaux de l’habitat est portée par le Pôle Habitat/ Logement de la DREAL avec l’appui du CEREMA Est. L’objectif de la démarche est de mieux comprendre les dynamiques économiques et sociales du marché de l’habitat à partir des réalités locales. Cette démarche est ainsi testée sur un premier bassin de vie, celui de la communauté de communes de Sarrebourg Moselle Sud qui a accepté d’en devenir partenaire, afin de pouvoir définir une méthode d’analyse reproductible sur d’autres territoires, dans la perspective d’une approche comparative des marchés locaux à l’échelle régionale.
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Une journée de visites et d’échanges a ainsi été organisée le vendredi 5 juillet 2019 sur le bassin de Sarrebourg autour des enjeux du marché local de l’habitat avec la participation d’une trentaine d’acteurs intervenant dans le domaine de l’habitat : représentants élus du territoire, techniciens et professionnels de l’habitat (architectes, bureaux d’études…).
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La journée s’est articulée autour :
  • d’un circuit de visites sur le terrain le matin ayant permis d’aller à la rencontre de problématiques habitat caractéristiques du bassin de Sarrebourg
  • d’un atelier d’échange l’après-midi autour des enjeux du marché local de l’habitat.
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    Cette journée a abouti à la co-construction de défis prioritaires à relever pour améliorer le fonctionnement du marché de l’habitat au regard des enjeux du territoire, qui seront ensuite partagés dans un cercle d’acteurs élargi.

La vie de nos réseaux

Performance des bâtiments publics

Le réseau régional "Performance des bâtiments publics" s’est réuni à Metz le 21 mai 2019.
Cette journée d’échanges, qui avait pour thème « la rénovation de bâtiments tertiaires au moyen de matériaux biosourcés ou réemployés », a rassemblé des représentants de collectivités, de services de l’État et d’opérateurs.
La prochaine rencontre se déroulera le jeudi 28 novembre à Metz et portera sur les évolutions réglementaires, dont le futur décret tertiaire.

Pour plus d’informations : cliquez ici.

Ambassadeurs des matériaux de construction biosourcés

Rencontre du réseau des ambassadeurs des matériaux de construction biosourcés
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Les 14 et 15 mai 2019, la DREAL Grand Est a organisé la 6ème rencontre du réseau "Ambassadeurs des matériaux de construction biosourcés" au pôle d’Avenir d’Ecurey (55).

Les participants ont mis en œuvre des isolants biosourcés (laine de chanvre, de bois et panneaux de textiles recyclés) pendant une journée sur le plateau technique PRAXIBAT du pôle. Le lendemain était consacré à la réalisation de l’étanchéité à l’air associée L’occasion d’identifier les difficultés que peuvent rencontrer les professionnels du bâtiment ainsi que les points de vigilance.

La prochaine rencontre est programmée le 17 octobre 2019 à Metz. Elle abordera la Qualité de l’Air Intérieur.
Pour en savoir plus : cliquez ici
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Formation « Ambassadeurs des matériaux de construction biosourcés » à Colmar

En partenariat avec la ville de Colmar, Colmar Agglomération et le Centre de Valorisation des Ressources Humaines de Nancy (CVRH), la DREAL Grand Est a organisé la 5ème session de la formation "Ambassadeurs des matériaux biosourcés", les 3 et 4 juin 2019 à Colmar. Pour en savoir plus : cliquez ici

Ce fut notamment l’occasion de présenter les fiches nationales et régionales sur les matériaux biosourcés :

Réseau des filières innovantes

Le réseau des professionnels « filières innovantes dans la construction » s’est réuni ce 11 juillet à Metz . Au-delà du traditionnel tour de table sur les actualités, l’ordre du jour a été consacré à des réflexions prospectives : mise en place d’un observatoire régional des coûts de la construction et évolutions prévisibles pour les acteurs du bâtiment du fait du développement de l’intelligence artificielle.
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La prochaine réunion aura le lieu le 9 décembre 2019 à Metz.

Brèves en région

« Bâtiments et risques climatiques - Prévoir, anticiper, améliorer » à Colmar

La Direction Départementale des Territoires du Haut-Rhin, l’Agence Qualité Construction, la Mission Risques Naturels, Envirobat Grand Est et la DREAL, ont organisé le 05 juillet dernier un colloque « Bâtiments et risques climatiques - Prévoir, anticiper, améliorer » à Colmar, en partenariat avec Acotex, Cerema, CRESAT, FFB et Rivières de Haute-Alsace.

Ont été présentés à la centaine de participants, l’évolution des risques naturels sur le territoire haut-rhinois, les outils de diagnostic et d’anticipation disponibles et les solutions constructives susceptibles d’être mise en œuvre, à l’occasion de travaux de rénovation énergétique par exemple.

Pour en savoir plus :http://www.grand-est.developpement-...

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Rénovation des cités administratives dans le Grand Est : plusieurs projets validés

Le programme budgétaire 348 est consacré à la rénovation des cités administratives. Doté d’un milliard d’euros sur 5 ans, il s’inscrit dans le Grand Plan d’Investissement qui vise notamment à réduire l’empreinte énergétique des bâtiments publics.
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La Direction de l’Immobilier de l’État (DIE) pilote le projet au niveau national et sélectionne des projets après avis de la commission nationale de l’immobilier public, dans le cadre d’une procédure de labellisation qui valide les programmes et leur financement sur la base de la performance immobilière et environnementale des projets.

Plusieurs dossiers de rénovation de cités administratives du Grand Est ont récemment été labellisés : Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Nancy, Metz, Bar-le-Duc et Charleville-Mézières.

L’objectif est désormais de rentrer en phase opérationnelle et de sélectionner d’ici la fin de l’été des prestataires pour assurer selon le cas l’assistance à maîtrise d’ouvrage des projets dans le cadre de marchés globaux de performance ou leur maîtrise d’œuvre.

Au niveau régional, la mission régionale de la politique immobilière de l’Etat assure le pilotage du projet en lien avec le préfet de région chargé de l’élaboration de la stratégie immobilière de l’Etat et les préfets de département concernés, chargés de sa mise en œuvre. La DREAL est plus spécifiquement chargée de veiller à la qualité environnementale des projets et les DDT apportent leur expertise au sein des comités de projet mis en place pour piloter ce chantier.

Les premiers travaux sont prévus à l’horizon 2021.

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Les « Trophées de la Bioéconomie », concours national de valorisation de matériaux biosourcés

La 2ème édition du concours des trophées de la bioéconomie a été lancée en juin dernier. Un article relayant l’information vient d’être publié sur le site du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation :
https://agriculture.gouv.fr/les-tro...


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Concours d’innovation EnergieSprong pour des solutions de rénovation à zéro énergie garantie

EnergieSprong France a lancé le 04 juillet un concours rémunéré, avec le soutien de l’Union sociale pour l’habitat, et co-financé par le programme Mustbe0 d’Interreg NWE et le programme CEE EnergieSprong France. Il vise à encourager des équipes pluri-disciplinaires à développer des solutions techniques innovantes et économiquement performantes, pour massifier la rénovation des logements.

Vous trouverez le communiqué de presse officiel relatif à cet événement sur le site web EnergieSprong dédié au concours.

Les modalités de participation sont détaillées dans le règlement du concours disponible sur le site. Le dépôt des candidatures est possible jusqu’au 02 septembre.

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Colloque CREBA le 21 novembre à Strasbourg

Le 21 novembre à Strasbourg, le colloque annuel CREBA (Centre de ressources pour la réhabilitation responsable du bâti ancien) s’adresse aux professionnels et responsables de la réhabilitation du bâti ancien, particulièrement concernés par les enjeux énergétiques, techniques et patrimoniaux .
L’objectif de la journée consistera à présenter " des approches et outils qualitatifs pour accompagner la transition écologique de la réhabilitation du bâti ancien"

Zoom sur …

… le radon et la santé dans le bâtiment

Radon ? Quel drôle de nom !

Le radon est un gaz radioactif, incolore et inodore, d’origine naturelle présent partout à la surface de la Terre mais plus particulièrement dans les sous-sols granitiques et volcaniques.

En France, il est le second facteur de risque de cancer du poumon après le tabagisme, et cause près de 3000 décès par an.
Par effet de confinement, le radon se trouve à des concentrations plus élevées à l’intérieur des bâtiments qu’à l’extérieur.
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Du radon dans ma maison ? !

La cartographie du potentiel radon des communes a été modifiée par l’arrêté ministériel du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon : de nouvelles communes sont concernées dans la région Grand Est.
Pour connaître le potentiel radon de votre commune, consultez la cartographie de l’Institut des Risques et de la Sûreté Nucléaire (IRSN), en cliquant ici.
La caractérisation du risque se fait en 3 zones :

  • zone 1 : potentiel radon faible ;
  • zone 2 : potentiel radon faible mais des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments ;
  • zone 3 : potentiel radon significatif.

La présence de radon dans les bâtiments résulte de nombreux paramètres, notamment :

  • des caractéristiques propres au sol sous-jacent (concentration dans le sol, perméabilité, fissures…),
  • des caractéristiques propres au bâtiment (procédé de construction, éventuellement matériaux, système de ventilation…),
  • du comportement des occupants vis-à-vis de l’aération des locaux.

Afin de diminuer la présence de radon dans les bâtiments, il faut à la fois empêcher le radon de rentrer dans le bâtiment, en prêtant une attention particulière à son étanchéité, et évacuer le radon présent, en veillant à avoir un renouvellement d’air suffisant par ventilation et aération.

Le radon et sa réglementation

De manière générale la réalisation d’une mesure est recommandée à toute personne habitant dans une commune classée en zone 3. Lorsque les résultats dépassent la valeur de référence de 300 becquerels par mètre cube (Bq/m3), il est nécessaire de réduire les concentrations en radon.

En France, le code de la santé publique, qui prévoit une obligation de mesure du radon et de travaux dans certains établissements recevant du public, et le code du travail, qui impose à l’employeur une évaluation du risque radon pour ses employés, ont été modifiés récemment.

Établissements Recevant du Public
Les propriétaires ou exploitants des établissements visés doivent faire appel à des organismes agréés ou à l’IRSN pour réaliser les mesures. La liste des organismes agréés habilités à procéder à ces mesures d’activité volumique du radon dans les lieux ouverts au public est disponible sur le site Internet de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Les propriétaires ou exploitants des nouveaux établissements concernés, doivent mettre en œuvre cette obligation au plus tard le 1er juillet 2020. Lorsque les résultats de mesure du radon dépassent 300 Bq/m3, le propriétaire doit mettre en œuvre en premier lieu des actions simples sur le bâtiment pour réduire l’exposition des personnes au radon. Si ces actions sont insuffisantes, le propriétaire doit faire réaliser des travaux plus conséquents basés sur une expertise du bâtiment permettant de définir les causes de la présence de radon. Cette expertise est également obligatoire si le seuil de 1 000 Bq/m3 est atteint. À l’issue de cette démarche des travaux de remédiation sont réalisés.

Les établissements déjà concernés avant cette évolution réglementaire, qui dépassaient le seuil de 300 Bq/m3 (ancien seuil : 400 Bq/m3), n’ont pas l’obligation de procéder à de nouvelles mesures ou de mettre en place des mesures correctives dans l’immédiat.

Dans tous les cas, la surveillance doit être renouvelée tous les 10 ans ou chaque fois que sont réalisés des travaux modifiant la ventilation des lieux ou l’étanchéité du bâtiment au radon. Un affichage doit être effectué à l’entrée du bâtiment et un registre relatif à la surveillance du radon dans l’établissement doit être tenu à jour par le propriétaire ou l’exploitant de l’établissement.

Pour en savoir plus sur ce dispositif de surveillance obligatoire, cliquez ici.

Milieux professionnels
Avant l’évolution réglementaire, la surveillance du risque radon dans les locaux professionnels ne concernait que ceux qui disposaient d’une activité souterraine ou thermale. Désormais, ce sont tous les locaux professionnels, situés dans les communes à risque, qui devront mettre en œuvre une évaluation des risques pour les employés, et faire réaliser le cas échéant des mesures au niveau le plus bas de leurs locaux.
En cas de dépassement du seuil de 300 Bq/m3, l’employeur doit mettre en œuvre des mesures de réduction des risques fondée notamment sur l’amélioration de l’étanchéité du bâtiment vis-à-vis des points d’entrée du radon, ou le renouvellement d’air des locaux.
L’employeur a également la responsabilité de définir la périodicité de l’évaluation de ces risques.
Pour en savoir plus sur les dispositions qui s’appliquent dans le milieu professionnel, cliquez ici.

Absence de radon = Bonne QAI ?

La surveillance de la présence de radon s’inscrit dans une politique publique plus large de limitation de l’impact de la Qualité de l’Air Intérieur (QAI) sur la santé.
Cette politique prévoit notamment la mise en place d’une surveillance obligatoire de la QAI dans les établissements recevant du public sensible. Ce dispositif est basé sur une évaluation du renouvellement d’air, ainsi qu’une campagne de mesure de certains polluants ou la mise en place d’un plan d’action préventif.
Les propriétaires d’établissements accueillant des enfants de moins de 6 ans, d’écoles maternelles et primaires, avaient jusqu’au 01/01/2018 pour mettre en place ce dispositif. La prochaine échéance réglementaire est fixée au 01/01/2020 pour les établissements d’enseignement ou de formation du second degré et les accueils de loisirs. Enfin, ce seront les propriétaires de structures sociales et médico-sociales, d’établissements pénitentiaires pour mineurs, et de piscines et centres aquatiques couverts, qui devront mettre en œuvre ce dispositif obligatoire avant le 01/01/2023.

Pour en savoir plus sur ce dispositif, cliquez ici.

En perspective du prochain numéro …

  • zoom sur la déclinaison de la stratégie régionale bas-carbone dans le domaine du bâtiment

La lettre d’information du bâtiment de la DREAL Grand Est

 

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