N° 3 juillet 2013
 

Edito

Un colloque sur les matériaux bio-sourcés le 8 octobre prochain, à Nantes

Depuis quelques années déjà, le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE) accompagne et soutient dans leur développement les filières de construction utilisant les éco-matériaux comme le bois, le chanvre, le lin ou la paille.
La DREAL des Pays de la Loire assure le portage de ces politiques au niveau régional et joue un rôle d’interface entre les acteurs locaux de terrains et le Ministère. Dans ce contexte et après avoir produit une étude dressant un panorama complet sur ces matériaux bio-sourcés en Pays de la Loire, la DREAL organise le 8 octobre 2013, à Nantes, un colloque sur "la construction en matériaux bio-sourcés en Pays de la Loire".
Ce colloque a pour objectif de soutenir les professionnels et d’encourager les maîtres d’ouvrage à choisir l’éco-construction. Les échanges lors de cette manifestation participeront également à la structuration de la filière dans la région des Pays de la Loire.

Isabelle Valade

Chef du service Intermodalité, Aménagement, Logement

Actus

La filière des matériaux bio-sourcés en Pays de la Loire : la DREAL Pays de la Loire vous propose un colloque, une étude et des fiches pratiques

La DREAL des Pays de la Loire apporte de différentes manières, sa contribution à la valorisation de la filière des matériaux bio-sourcés, utilisés dans la construction.

1. Organisation d’un colloque sur la filière, le 8 octobre 2013, à Nantes :

L’ambition de cette journée, organisée par la DREAL des Pays de la Loire, est de réunir professionnels et maîtres d’ouvrages afin de partager sur les évolutions déjà constatées dans le domaine et s’organiser pour faire avancer les questions encore en suspens.
Animée par Jean-Philippe Defawe, journaliste du Moniteur, cette manifestation vous permettra notamment de rencontrer Jean-Michel Grosselin du Ministère, Bernard Boyeux de Construction et Bio-Ressources, ainsi qu’un représentant du CSTB. Plusieurs maîtres d’ouvrage et maîtres d’oeuvre viendront y présenter leurs opérations.
L’ensemble de ces échanges permettra de dégager des pistes de travail pour continuer à structurer et professionnaliser la filière.
Ce colloque se tiendra à l’Espace Port Beaulieu-ADELIS, 9 bld Vincent Gâche à Nantes.
Une invitation comprenant le programme complet et les modalités d’inscription vous parviendra tout prochainement.

2. Réalisation et mise en ligne d’une étude sur la filière des matériaux bio-sourcés en Pays de la Loire :
La DREAL a confié en 2012 à la CERBTP une étude sur la filière des matériaux biosourcés pour la construction en Pays de la loire. Chanvre, lin, paille, ouate de cellulose… sont abordés dans une perspective régionale, depuis la production jusqu’à la mise en œuvre.

Cette étude présente les caractéristiques techniques de chaque matériau, le principe des évaluations techniques, ainsi que le marché français ; elle aborde ensuite en détail la filière régionale au travers de ses différentes étapes :

  • Production de matière première végétale ou animale.
  • Transformation de cette matière.
  • Distribution des produits.
  • Mise en œuvre.
  • Formations identifiées en Pays de la Loire.

Enfin, les freins et leviers au développement de cette filière y sont également évoqués.

3. Illustration par des fiches descriptives d’opérations réalisées en matériaux bio-sourcés :
Afin d’illustrer les possibilités offertes par les matériaux biosourcés pour la construction, la DREAL a réalisé en 2012 des fiches descriptives sur des bâtiments exemplaires situés en Pays de la Loire.

Pour en savoir plus : http://www.pays-de-la-loire.develop...

Obligation d’un audit énergétique dans certaines co-propriétés

Le décret n° 2012-11 du 27janvier 2012 a instauré l’obligation de réaliser un audit énergétique pour les co-propriétés à usage d’habitation :

  • comprenant plus de 50 lots
  • équipées d’une installation collective de chauffage ou de refroidissement,
  • ayant une demande de permis de construire datée d’avant le 1er juin 2011

Un arrêté ministériel du 3 avril 2013 est venu préciser la manière dont cet audit est réalisé et l’ensemble des informations qu’il doit contenir.
Cet audit doit comprendre pour chaque bâtiment, l’estimation de la consommation annuelle d’énergie liée au chauffage, au refroidissement, à la production d’eau chaude sanitaire, à l’éclairage et à la ventilation.
Il doit être réalisé lors d’une visite in situ, en présence du syndic et d’un membre du conseil syndical.

La visite doit inclure :

  • l’appréciation de l’environnement extérieur,
  • l’examen des parties communes,combles, sous-sols et leurs équipements d’éclairage et de ventilation
  • la visite de quelques logements

L’audit doit permettre de définir des propositions de travaux et suggérer des préconisations de comportements conduisant à plus de sobriété énergétique.

Réhabilitation des maisons individuelles avec du bois : publication d’un guide pratique

L’Institut technologique forêt cellulose bois-construction ameublement (FCBA) publie un guide (format pdf - 9.4 Mo - 28/06/2013) , en partenariat avec le CSTB, destiné aux professionnels du bâtiment (artisans, entreprises, architectes, maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage professionnels). Il présente des conseils, schémas et cas pratiques destinés à leur apporter les solutions bois (isolation, toitures, fenêtres, cloisons, planchers, etc.) adaptées aux travaux de rénovation des maisons individuelles.

Les principales règles de construction applicables aux logements neufs

La DDTM 44 a conçu un document (format pdf - 1.6 Mo - 28/06/2013) synthétisant les principales règles de construction applicables aux logements neufs ; ce document est distribué par les services urbanisme des communes aux maîtres d’ouvrage lors des dépôts de permis de construire.

Le contrôle des régles de construction

La DREAL Pays de la Loire a publié au 1er trimestre 2013 le bilan des contrôles des régles de construction réalisés en 2011 dans la région ; retrouvez ce bilan sur le site internet de la DREAL.

A l’occasion de la journée des partenaires de l’Union des Maisons Françaises (UMF) qui a eu lieu à Nantes le 4 juillet, la DREAL est intervenue pour présenter la politique de contrôle en Pays de la Loire et notamment ce qui concerne la maison individuelle ( support présenté (format pdf - 398.1 ko - 04/07/2013) ).

Brèves

Consultation publique sur la simplification des textes réglementaires

Le plan d’investissement pour le logement, présenté par le Président de la République le 21 mars 2013 vise à la relance de nouveaux projets de construction dans l’objectif de produire 500 000 nouveaux logements chaque année.
C’est dans ce cadre, qu’un moratoire de 2 ans sur les nouvelles réglementations et normes techniques, a été mis en place.

Concernant les normes en vigueur, le plan d’investissement comprend un objectif de simplification des textes réglementaires et normatifs.

Afin d’associer à cette démarche, l’ensemble des acteurs, professionnels et associations intervenant dans l’acte de construire, un appel à propositions est lancé.

Les propositions peuvent viser à :

  • adapter ou supprimer les prescriptions réglementaires ou normatives pour réduire les coûts de construction
  • faire évoluer la réglementation d’une logique de moyens vers une logique de résultats
  • supprimer les incohérences entre les textes
  • adapter les textes aux avancées techniques et technologiques

En tant que professionnels de la construction, vous êtes appelés à déposer vos contributions jusqu’au 30 septembre 2013, à l’adresse suivante :
Consultation publique sur la simplification des textes réglementaires

Merci de votre participation.

Installation des détecteurs de fumée

Au plus tard le 8 mars 2015, tous les logements devront être équipés d’un détecteur autonome avertisseur de fumée (DAAF).

Cette obligation provient du décret n° 2011-36 du 10 janvier 2011 qui stipule que "chaque logement , qu’il se situe dans une habitation individuelle ou dans une habitation collective doit être équipé d’au moins un détecteur de fumée normalisé".

Un arrêté du 5 février 2013 et publié le 15 mars 2013 est venu définir les conditions d’installation et d’entretien des détecteurs.

Chaque détecteur de fumée devra répondre à la norme européenne harmonisée NF EN 14604 et être muni du marquage CE.

A noter :

  • l’installation de détecteurs de fumée utilisant l’ionisation est désormais interdite.
  • l’installation de détecteurs de fumée dans les parties communes des immeubles collectifs d’habitation est interdite.

L’arrêté du 5 février 2013 précise les informations contenues dans l’attestation à transmettre à l’assureur de l’occupant.

Congrès mondial des toitures et façades végétalisées, du 9 au 13 septembre à Nantes

Le congrès mondial des toitures et façades végétalisées se tiendra à Nantes, cité des Congrès du 9 au 13 septembre prochain : cet événement s’inscrit dans le cadre de "Nantes, capitale verte européenne de l’année 2013".

La France est un des premiers pays au monde pour la végétalisation du bâtiment, en toiture mais aussi en façade ; ce congrès qui accueillera plusieurs conférenciers, grands noms de l’architecture et du paysage s’adresse aux différents acteurs de la filière, chercheurs, élus, maîtres d’ouvrage privés ou publics, professionnels…

Il permettra de comparer les différents types de végétalisation de toitures et de partager sur des expériences réalisées dans le monde entier.

Il donnera également l’occasion de présenter des résultats de recherche sur des thématiques comme le climat en ville, la gestion des eaux pluviales, ou encore l’isolation thermique.Les questions liées à la gouvernance de la "Cité verte" y seront aussi abordées.

Extinction de l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels

À partir du 1er juillet 2013, les bureaux, commerces et bâtiments non résidentiels sont invités à éteindre les éclairages inutiles durant la nuit, soit de 1h à 7h du matin.

Pour en savoir plus et retrouver les textes instaurant ces dispositions….

Dossier

La rénovation de bâtiments en pierre de tuffeau

Dans le cadre de son soutien à la qualité de la construction, la DREAL des Pays de la Loire, a participé à un groupe de travail piloté par le parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine et a financé une étude d’expertise du CETE de l’Ouest, dont voici l’essentiel des conclusions :

Si les réglementations thermiques ont permis depuis 1975 d’améliorer les performances des bâtiments neufs, c’est bien la rénovation thermique du patrimoine bâti existant qui est aujourd’hui au centre des préoccupations.

Le plan d’investissement pour le logement décliné le le 21 mars 2013 par le président de la République, demande de rénover 500 000 logements par an à compter de 2013.
Le parc bâti français compte 10 millions de logements anciens construits avant 1948, qui possèdent des caractéristiques thermiques complexes et un intérêt patrimonial souvent remarquable.

Ainsi, la région Pays de la Loire comprend de nombreux bâtiments en pierre calcaire de tuffeau, dont toute rénovation doit être mesurée et réalisée dans les règles de l’art.

Afin de répondre aux questions que se posent les professionnels sur les techniques de réhabilitation applicables au tuffeau sans risquer de le dégrader, un groupe de travail s’est constitué en 2010 piloté par le Parc Naturel Régional Loire Anjou Touraine (PNR) [1].

Ces travaux ont proposé une étude sur les techniques de réhabilitation thermique compatibles avec le tuffeau.Cette étude a été confiée par la DREAL au CETE de l’Ouest :
CETE de l’Ouest

Ces travaux d’expertise ont permis d’effectuer :

  • un premier état des lieux sur le tuffeau dans le bâti ancien, réalisé par le CETE en 2012,
  • un référentiel technique rédigé par le groupe de travail et publié en 2013 sur le site du PNR.
  • Des mesures par capteurs également pilotées par le CETE, sur 8 réhabilitations énergétiques sur le territoire du PNR : ce travail donnera lieu à un rapport au second semestre 2013.

L’ensemble des documents sur le groupe de travail tuffeau et le bâti ancien sont à retrouver sur le site de la DREAL Pays de la Loire.

Généralités sur le comportement thermique du matériau tuffeau :

Le tuffeau est une pierre calcaire très tendre et facile à tailler. Il est fortement poreux et a un coefficient de capillarité élevé par rapport aux autres calcaires. Ce qui lui donne une tendance à pouvoir absorber rapidement une grande quantité d’eau. Sa résistance thermique et mécanique se dégrade malheureusement en présence d’humidité. De plus, les parois en tuffeau supportent mal les cycles d’imbibition et de séchage, qui peuvent induire des dégradations des façades : développement de mousses, détachement de plaques, creusement d’alvéoles…

C’est pourquoi il est important de limiter et réguler la pénétration d’eau dans le tuffeau.

Bonnes pratiques à retenir pour les parois en tuffeau :

Les réflexions du groupe de travail du PNR ont permis de retenir quelques principes essentiels à la pérennité des parois en tuffeau :
La première chose à retenir est que la maison ancienne ne cherche pas à « lutter » contre l’humidité mais plutôt à gérer les problèmes qui y sont liés. Dans ce patrimoine, l’eau n’est jamais bloquée mais son cheminement est guidé pour favoriser son évacuation. Les matériaux et enduits utilisés permettent donc à l’eau de transiter.

La pierre de tuffeau est utilisée sous deux formes dans la construction :
En pierre de taille : elle est utilisée principalement sur les maisons bourgeoises, pour les façades visibles, pour les chaînages d’angle et les encadrements de menuiseries.
En moellons : il existe différents types de moellons (équarris : forme parallélépipédique ou bloqués : tels qu’ils ont été extraits). Ils sont mis en œuvre avec ou sans mortier.

1) Bien choisir son enduit :
Ces murs en moellons ont besoin d’un enduit pour les protéger de la pluie. Les enduits anciens sont généralement composés de chaux et sables locaux. La chaux aérienne fait sa prise à l’air et la chaux hydraulique fait sa prise en présence d’eau. Généralement, en milieu rural, le calcaire local est cuit dans un four à proximité du chantier pour donner la chaux. L’enduit ancien est donc bien adapté, car il a une composition chimique très proche de son support. Il a la souplesse nécessaire pour se déformer sans dégrader la pierre.

Attention à ne pas utiliser le ciment en lieu et place de la chaux pour enduire ou jointoyer le tuffeau : La plupart des dégradations de la pierre de tuffeau sont dues à l’utilisation de mortier de ciment dans les restaurations modernes. Des études ont montrées que les caractéristiques chimiques du ciment (sa teneur en sels alcalins) sont incompatibles avec le tuffeau. De plus, les mortiers de ciment sont durs et ont une adhérence élevée, ce qui contribue à augmenter la friabilité de la roche. Enfin, comme le ciment est imperméable, il favorise l’accumulation d’eau dans la pierre et constitue une zone qui augmente la dissolution et la recristallisation.

Sur les moellons de tuffeau, l’enduit doit être très « respirant », et à réaliser en dehors des périodes de gel à partir de chaux aérienne (CL) ou de chaux naturelle faiblement hydraulique (NHL 2).Les sacs de chaux avec l’indice « -Z » contiennent du ciment et sont à proscrire.
En préalable à tout enduit, il faut veiller à limiter les pénétrations d’eau dans le tuffeau :

  • assurer la bonne évacuation des eaux pluviales par l’entretien des toitures et chéneaux,
  • conservation des corniches et bandeaux,
  • drainer les pieds de murs,
  • combattre les remontées capillaires en privilégiant les dalles perspirantes à base de chaux ou les terrasse en bois ou en graviers (éviter les trottoirs en bitume ou béton).

2) Bien isoler les parois :
L’apport d’humidité dans la paroi doit être limité, mais il convient de ne pas empêcher l’évacuation par le tuffeau de l’eau qui aura tout de même pu rentrer (vapeur intérieure, remontées capillaires…) C’est pourquoi il convient d’utiliser des isolants à la fois perméables à la vapeur d’eau et en capacité de déstocker l’humidité qui pourrait les atteindre au contact du tuffeau (l’isolant doit être « hygroscopique »)
Rentrent dans cette catégorie les bétons de chanvre, les enduits chaux-chanvre, le béton cellulaire, la fibre de lin ou la laine de bois… En revanche, la laine de verre perd ses capacités isolantes et s’affaisse en cas de contact avec l’eau du tuffeau. Les revêtements intérieurs imperméables sont également à proscrire : peintures non perméables, faïence, enduit ciment…
Toute isolation d’un tuffeau gorgé d’eau est également à éviter (suite à une longue période de remontées d’eau par exemple). Une réflexion particulière doit toujours être menée pour choisir l’isolation qui convient à chaque cas de bâtiment rencontré dans son environnement.
Pour en savoir plus, se référer à la fiche technique n°7 du PNR (http://www.parc-loire-anjou-touraine.fr/fr/telechargements/habitat/referentiel-technique)

Publication

 

Directrice de la publication : Isabelle Valade, Chef du service Intermodalité, Aménagement et Logement (SIAL), à la DREAL Pays de la Loire

Rédactrice en chef : Alexia Le Gall

Contributeurs : Louis Bourru, Christophe Le Texier