N° 44- janvier 2015 : La ville durable à l'outre-mer
 

Le mot du bureau

Le mot du bureau

« Bonjour,

En ce début d’année 2015, laissez moi tout d’abord vous souhaiter, au nom de toute l’équipe ÉcoQuartier, une excellente année.
2015, année charnière, avec en ligne de mire l’organisation, à Paris, en décembre, la conférence onusienne Paris Climat 2015 (COP21). Au-delà de la diplomatie climatique menée par les États, les collectivités locales seront bien présentes comme échelon essentiel d’action concrète pour le climat, porteuses de solutions innovantes et/ou exemplaires et capables d’échanger les bonnes pratiques entre elles. 2015, année de continuité, avec l’organisation d’une troisième campagne de labellisation, lancée par la Ministre du Logement, de l’Egalité des Territoires et de la Ruralité le 18 décembre dernier , à l’occasion de l’annonce officielle des labels et diplômes « Engagé dans la labellisation » 2014.
Cette cérémonie officielle a clôturé avec succès l’année 2014 et la deuxième vague de labellisation, avec l’attribution de 19 labels et 53 diplômes « Engagé dans la labellisation ». MERCI à vous toutes et tous, collectivités, correspondants ville durable, experts, participants aux commissions régionales ou nationale, qui nous avez permis de mener à bien cette deuxième vague. MERCI pour votre implication dans cette démarche qui permet à chaque territoire de proposer des aménagements durables au regard de son contexte, de ses contraintes. La dynamique est lancée, et se poursuivra cette année , avec, nous l’espérons, au moins autant de succès, et elle sera renforcée, la Ministre l’a dit, par la finalisation et le test sur les premiers Labels de la Méthode Nationale d’Évaluation des ÉcoQuartiers.
Au-delà de votre soutien, fondamental pour le portage et le succès du Label et de l’Évaluation, le plus important, le plus motivant pour nous est de constater que la démarche EcoQuartier séduit tous les territoires, de l’hexagone ou ultramarins. Antilles, Océanie, Réunion… autant de territoires qui participent à la diversité géographique et territoriale de la France, autant de territoires qui doivent intégrer, et souvent de façon plus urgente que la métropole, les enjeux de la ville et du développement durables. Nous avons choisi en ce début d’année de zoomer plus particulièrement sur ces territoires qui font de notre pays le deuxième espace maritime du monde, et nous donnent des perspectives de rayonnement, de développement de nouvelles technologies et de coopérations, de partage de bonnes pratiques avec nos voisins sur tous les continents.
Le dynamisme de ces territoires et leur volontarisme nous encouragent à poursuivre nos travaux pour nous engager collectivement sur le chemin de la ville durable, en pensant l’aménagement en lien avec l’avancée en âge en milieu rural, aussi bien qu’en terme de paysage et de qualité urbaine, ainsi que l’ont proposé ces derniers mois les clubs régionaux.
Encore une fois bonne année.

Bonne lecture ! »

Bruno Bessis
Bureau AD4 - DGALN

Point sur :

La ville durable à l’Outre-Mer

Les territoires ultramarins, départements ou collectivités, sont aujourd’hui des terres sur lesquelles se concentrent les enjeux portés par les politiques publiques promues par le ministère. Ils constituent un atout majeur en matière de coopération décentralisée et de promotion de nos politiques à l’export, de par leurs emplacements et spécificités géographiques et climatologiques : ce sont souvent des territoires insulaires, bénéficiant de climats tropicaux, ainsi que d’un important potentiel de rayonnement dû à leur positionnement stratégique à proximité de tous les continents.

A des stades différents, ces territoires sont tous concernés, de façon souvent exacerbée par rapport à la métropole, par des sujets tels que : la construction de logements, le risque de fracture sociale, le risque de déstructuration et de développement incontrôlé, le risque d’isolement lié à la montée du prix de l’énergie, le développement économique, la préservation d’une nature et de paysages exceptionnels, le risque climatique accru.

Les ambitions et les finalités portées par la ville durable et les EcoQuartiers répondent à ces enjeux. Se lancer dans une démarche d’EcoQuartier, penser son avenir en s’inscrivant dans des démarches de ville durable, c’est nécessairement construire une stratégie de développement adaptée à son territoire et intégrant l’ensemble de ces problématiques.
Les départements et collectivités d’Outre-Mer l’ont bien compris et souhaitent, quels que soient leurs stades de développement, s’inscrire résolument dans ce mouvement, voire même se positionner comme précurseurs dans certains domaines, en particulier en matière de gestion du risque climatique, afin de faire bénéficier d’autres territoires de leur expérience, à commencer par la métropole qui est de plus en plus souvent confrontée à des évènements climatiques intenses et de courte durée. Le Président de la République a d’ailleurs souligné cette dimension de précurseur le 26 novembre dernier devant les membres du Conseil Représentatif des Français de l’Outre Mer en rappelant que les territoires ultramarins étaient une « chance pour la France pour aujourd’hui et pour demain », qu’ils avaient pris de l’avance en matière de transition énergétique et pouvaient constituer « l’exemple de ce que [la France pouvait] faire pour anticiper sur ce qui sera demain une obligation pour le monde ».

La Réunion fait figure de pionnière en matière de ville et développement durables avec entre autres : la création de son Parc Naturel Régional en 2007, le lancement de la démarche « quartier durable réunionnais » en 2008, le classement de son patrimoine naturel remarquable à l’UNESCO en 2010, la labellisation dès 2013 du premier EcoQuartier Ultramarin à St Pierre (Ravine Blanche). Cette collectivité est d’ailleurs la première à avoir signé le 7 novembre 2014 une convention avec le CSTB et les services de l’Etat portant sur l’évaluation des performances de cet EcoQuartier. C’est enfin dans ce département qu’a été réalisée la première contextualisation à l’Outre-Mer de la grille EcoQuartier, avec la rédaction d’un livre blanc en cours de finalisation. La Réunion, par sa DEAL, est d’ailleurs à l’initiative d’un séminaire sur la ville durable, qui aura lieu le 5 décembre prochain.

Les Antilles investissent également cette thématique : le potentiel existe, mais les centres-villes très dégradés nécessitent des actions relativement lourdes, nécessitant de porter une attention toute particulière à la concertation entre acteurs et au montage des opérations, en couplant les dispositifs (avec l’ANAH notamment).
Pour soutenir cette dynamique naissante, deux séminaires « Ville Durable » ont été organisés en décembre 2013 par la DEAL Martinique et en décembre 2014 par la DEAL Guadeloupe. Ce dernier était associé à une formation sur le montage financier des EcoQuartiers, ciblé sur les spécificités antillaises et les freins à l’avancement des opérations d’aménagement. Une contextualisation de la grille EcoQuartier est également en cours, avec l’ambition d’intégrer la Guyane dans la réflexion.

Enfin, l’Océanie s’intéresse elle aussi de près à la démarche, aussi bien la Nouvelle Calédonie, que désormais la Polynésie.
La ville de Nouméa avait déjà présenté un projet lors de l’appel à projets 2011, dont la charte a été signée en mars 2014 : on peut même espérer son entrée dans la troisième vague de labellisation. L’AFD appuie ces initiatives en proposant des prêts à conditions surbonifiées pour soutenir la démarche EcoQuartier.
L’annonce le 2 octobre dernier de la création d’un comité technique chargé de porter les démarches de ville durable et d’EcoQuartiers auprès des collectivités de Nouvelle Calédonie et de Polynésie, sous la présidence du Haut Commissaire, est un signal particulièrement fort de la prise en compte des enjeux de ville durable en Océanie, et qui fédère nombre d‘acteurs locaux (ADEME, AFD, Gouvernements de Nouvelles Calédonie, Provinces…) renforçant ainsi la légitimité du ministère à porter ses politiques en matière d’aménagement durable et de préservation des territoires, et enrichissant la démarche EcoQuartier de pratiques nouvelles.

Aujourd’hui, les territoires ultramarins constituent un véritable vivier en matière d’opérations qui pourront rentrer dans le dispositif de labellisation des prochaines campagnes. Ils offrent même, au delà des périmètres de ces EcoQuartiers en fonctionnement, en devenir ou à venir des perspectives de territoires durables, pouvant s’enrichir les uns les autres de leurs expériences, et du foisonnement des initiatives locales, qu’elles impliquent la coopération entre acteurs, entre dispositifs, ou la coopération dans son acception diplomatique et internationale, facilitée par le positionnement géographique de nos Outre-Mers .

Témoignage :

Claire Galleyrand, chargée d’études « Aménagement opérationnel, ville durable et projet urbain » (DTer Méditerranée) et Marion Torterotot, chargée d’études « Architecture et Urbanisme » (DTer Normandie-Centre) témoignent :


Comment la contextualisation de la grille EcoQuartier est-elle accompagnée sur le terrain ? A quelles attentes et quels enjeux doit-on répondre ? Sur quels partenaires peut-on compter sur le terrain ?


Le CEREMA est fortement mobilisé aux côtés du Ministère pour la mise en œuvre du plan Ville Durable à travers la démarche et le label EcoQuartier, notamment à l’outre-mer via l’intervention des Directions Territoriales Méditerranée (Océans Indien et Pacifique) et Normandie Centre (Océan Atlantique).
Depuis de nombreuses années, la Réunion a été un territoire précurseur de ces démarches avec le lancement d’un programme visant l’exemplarité en matière de développement durable : GERRI 2030 (Green Energy Revolution - Reunion Island, ou le Grenelle de l’Environnement à la Réunion : Réussir l’Innovation) fondé sur cinq axes prioritaires : l’énergie, les transports et les déplacements, le tourisme, la construction et l’urbanisme. Ce programme héberge notamment la démarche partenariale « Quartier Durable Réunionnais » mise en place en 2008 qui fût à l’initiative d’un référentiel local afin de faciliter la réalisation de projets d’aménagement durable sur l’île.
Aujourd’hui, les Antilles, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie empruntent le même chemin pour produire des villes et des territoires durables dans des contextes tout à fait particuliers. Dès lors, un important travail de contextualisation de la grille EcoQuartier est nécessaire pour l’adapter à des problématiques relativement spécifiques.
Ce travail est notamment en cours à la Réunion, facilité par le référentiel déjà existant et la dynamique partenariale déjà engagée, ainsi qu’en Océanie. Il s’organise dans ces territoires avec les partenaires locaux (DEAL, ADEME, CAUE, Représentants du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie et des Provinces, aménageurs, bailleurs, bureaux d’études…). Quelques-uns des thèmes prépondérants de la contextualisation réunionnaise de la grille sont la référence à la culture rurale et créole, les relations fortes à la nature, l’exposition aux forts aléas naturels, la prise en compte d’une topographie limitant l’usage des modes doux… Un travail similaire est engagé aux Antilles, où l’objectif est d’élaborer une charte commune suite à la charte Madras réalisée par la Guadeloupe et suite à un atelier organisé en septembre 2014 avec des institutions et collectivités martiniquaises. (ADEME, Agence des 50 pas, CAUE, ADUAM, BE Terre d’Avenir, collectivités de Fort-de-France, du Vauclin, de Ducos entre autres…). L’objectif est de permettre une meilleure appropriation de la charte nationale par les porteurs de projets antillais, ce qui passe par donner une plus grande place aux problématiques prépondérantes dans les Antilles, notamment la dimension sociale (gestion de l’habitat spontané et insalubre, du logement social, etc.) et la relation avec la nature (gestion des risques mais aussi nature nourricière et espèces indigènes).
Avec la mise en place d’instances locales d’accompagnement et de décision, comme le récent Comité Technique ÉcoQuartier en Océanie, réunissant un grand nombre d’acteurs locaux de l’aménagement et du développement durable, ces territoires se structurent de manière à accompagner au mieux les collectivités qui souhaitent s’impliquer dans la démarche.
Cet engagement des collectivités et la qualité des projets qui sont réalisés, démontre que la démarche EcoQuartier est bien une manière de penser, compréhensive et évolutive, dans laquelle chaque territoire peut venir puiser de la ressource et apporter sa contribution au travers de ses particularités.

Brèves

<U> Brève sur </U> : Cérémonie de remise des labels 2014 et lancement de la troisième campagne de labellisation EcoQuartier

Le 18 décembre 2014, la Ministre du Logement, de l’Egalité des territoires et de la Ruralité a remis aux collectivités concernées les Labels et les diplômes « Engagé dans la labellisation », au cours d’une cérémonie organisée à la Maison de la Chimie à Paris. Ces trophées et diplômes récompensent les projets d’EcoQuartiers reconnus au terme de la deuxième campagne de labellisation, qui s’est déroulée en 2014.
Au cours de la cérémonie, une table ronde a réuni des élus concernés par des projets d’ÉcoQuartiers en renouvellement urbain qui ont partagé leurs expériences sur leur application de la grille ÉcoQuartier à leurs contextes variés : rénovation urbaine aux Mureaux (Yvelines) et à Graulhet (Tarn), projet de dynamisation d’un centre-bourg rural à Les Forges (Vosges), projet urbain d’un quartier de gare en cœur de ville à Nancy (Meurthe et Moselle).

Télécharger le discours Sylvia Pinel (format pdf - 269 ko - 09/01/2015)
Visionner les photos de la cérémonie

<U> Brève sur </U> : Retour sur la journée d’échanges sur l’aménagement durable et l’avancée en âge en milieu rural

Le 30 septembre 2014, une journée d’échanges sur l’aménagement durable et l’avancée en âge en milieu rural a été organisée à La Souterraine (département de la Creuse) dans le cadre d’une Cotita (conférence technique interdépartementale sur les transports et l’aménagement).
Organisée par la DREAL Limousin, la DDt de la Creuse, la ville de la souterraine, le conseil général de la Creuse et le CEREMA, cette journée a permis de mettre en avant le dynamisme et la créativité en milieu rural pour répondre à cette préoccupation émergente du vieillissement de la population.
La journée a permis d’aborder :

  • le parcours résidentiel en milieu rural pour les habitants vieillissants
  • les innovations technologiques
  • les opérations d’aménagement durable.

Animée par une journaliste (madame Bize), avec pour grand témoin tout au long de la journée monsieur Pascal Champvert (directeur de l’AD-PA, association des directeurs au Services des Personnes Agées) ce séminaire a permis de réunir des professionnels de milieux diversifiés (services Etat, collectivités territoriales, directeurs d’établissements medico-sociaux, élus, associations, entreprises privées…) et de se traduire par des débats riches et constructifs.
Vous pouvez retrouver le programme sur le site de la COTITA les documents utilisés lors de ce séminaire (powerpoints, films…).

<U>Brève sur</U> : Paysages et Qualité urbaine :

La Dreal des Pays de la Loire a organisé à Nantes le jeudi 16 octobre 2014 un atelier écoquartier sur le thème des Paysages et Qualité Urbaine dans les opérations d’aménagement auquel une cinquantaine de personnes ont participé.
Après une présentation introductive sur la notion de paysage et ses enjeux pour l’aménagement durable, les participants ont pu s’exercer à l’observation paysagère à travers des promenades urbaines organisées sur l’île de Nantes. Cela a permis de partager et d’échanger sur ce que recouvre le paysage comme expérience sensible subjective dans un contexte urbain.
Ensuite, plusieurs interventions ont permis d’appréhender à partir d’expériences territoriales (Parc naturel régional de Brière, Pays de Haute Mayenne, Pays de Grand Lieu, Machecoul et Logne ) comment le paysage permet d’articuler les échelles de l’aménagement en préservant voir développant les continuités du territoire à l’opération d’aménagement.
Les présentations de la journée ont également permis de montrer que, quand il est pris en compte en amont du processus d’élaboration d’une opération d’aménagement, le paysage peut jouer un rôle d’intégrateur des différentes dimensions de l’aménagement : qualité du cadre de vie, bien être et lien social, participation, biodiversité et continuités écologiques, etc.
Retrouvez plus d’informations sur cette journée sur le site de la DREAL

Agenda

Agenda du Club

Agenda national

  • LA CONFERENCE CONSACREE AUX INITIATIVES D’URBANISME DURABLE EN MILIEU RURALSE TIENDRA LE 26 JANVIER 2015









Le ministère du logement de l’égalité des territoires et de la ruralité et la Fédération des Parcs naturels régionaux de France vous proposent de participer à une journée d’échanges et de témoignages sur l’impact de la démarche écoquartiers dans les territoires ruraux et sur les initiatives d’aménagement s’inscrivant dans cette mouvance en faveur d’un urbanisme rénové et porteuses d’enjeux environnementaux et sociaux.

"Des EcoQuartiers labellisés aux initiatives locales d’urbanisme durable"

Quelles orientations pour l’urbanisme rural ?

Journée du 26 janvier 2015
72, avenue Pierre Mendès france
Paris 13ème (salle B013)

Vous pouvez vous inscrire à la journée à partir de ce lien : https://docs.google.com/forms/d/1ik...

Téléchargez le programme de la conference du 26 janvier (format pdf - 96.8 ko - 09/01/2015)