N° 9 - juillet/août 2011 : Séminaire « Sûreté urbaine et aménagement durable »
 

Le mot du bureau

Le mot du bureau

« Bonjour,

L’été arrive et le bureau AD4 est actuellement en cours d’expertise du nouvel appel à projet EcoQuartier 2011. Outre l’augmentation du nombre de dossiers (393) par rapport à 2009 (160), cela nous permet aussi de mesurer les progrès en moins de 2 ans ! Des dossiers beaucoup plus avancés, une approche mieux intégrée de tous les aspects du Développement durable, des pratiques de gouvernance entre politiques, techniciens et citoyens plus affirmées…

Autant d’éléments à valoriser et à découvrir dans le cadre du Club en 2012.

Par ailleurs, le CETE de Lyon, pôle EcoQuartier du Ministère, devient pôle d’appui national sur la sécurité urbaine et sera donc en change de mettre en cohérence la méthodologie d’application du nouveau décret du 24 mars 2011, au service de la qualité urbaine des espaces publics dans nos EcoQuartiers !

Les 30 juin et 1er juillet dernier, le comité de préfiguration pour le label EcoQuartier 2012 s’est réuni pour la seconde fois. Si le mot label et le risque de tomber dans la norme sont toujours exprimés, des recommandations sur l’avenir de la démarche EcoQuartier du Ministère émergent. La richesse des propositions va être exploitée pour mettre au débat des scénarios lors de la prochaine session des 15 et 16 septembre prochain.

Vous trouverez aussi une information sur l’avancée de la phase test de l’outil Ville Européenne Durable, rappelant que notre démarche s’inscrit dans un mouvement de comparaison et d’échange européen, et sur le chantier urbanisme de projet, pour se doter de nouveaux outils techniques et réglementaire au service du projet !

Très bon été à tous ! »

Franck Faucheux
Bureau AD4 - DGALN

Point sur

Le séminaire « Sûreté urbaine et aménagement durable »

A la veille de l’entrée en vigueur du nouveau décret sur les Etudes de Sécurité Publique (ESP) du 1er juin 2011, s’est tenu au MEDDTL un séminaire réunissant 70 participants autour du thème « Sûreté urbaine et aménagement durable ».
Ce décret prescrit une évolution des ESP et pourtant des interrogations perdurent : Comment les aménageurs doivent-ils appliquer ce décret ? Comment les études vont-elles s’inscrire dans les opérations d’aménagement ? Quid du rôle des DDT dans leur posture régalienne d’instruction des études et leurs missions de conseil ?

Autant de questions auxquelles les participants ont tenté d’apporter des éléments de réponse, par la discussion et le partage d’expériences.

Le nouveau décret n°2011-324 du 24 mars 2011 prévoit plusieurs modifications par rapport à celui du 3 août 2007 : diminution des seuils d’application des ESP sur les opérations d’aménagement, passant de 100 000 m² de SHON à 70 000 m² ; précisions apportées sur les différentes catégories d’Etablissements Recevant du Public soumis à ces études, qu’ils se situent dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants ou en dehors.

Ces modifications issues de réflexions interministérielles en particulier avec le Ministère de l’Intérieur, se traduiront par une extension du champ d’application des ESP et une augmentation du nombre d’opérations soumises à ces études. Ainsi des collèges, lycées, gares et opérations de rénovation urbaine entreront dans ce champ d’application.

L’augmentation du nombre des opérations concernées induit de nouvelles problématiques liées à la nature des ERP ou opérations :

  • Comment protéger l’intérieur d’un site scolaire en assurant un bon climat dans l’établissement sans défier l’extérieur ?
  • Comment rattacher un quartier en difficulté à la ville et supprimer les sentiments d’exclusion et de stigmatisation ?
  • Comment maintenir la confiance et la sérénité dans une gare qui est lieu de service et de mixité ?

La mise en œuvre de la sécurité dans les projets urbains se traduit par exemple par le programme d’expérimentation lancé par le PUCA en 2010, s’appuyant sur des duos concepteur - sociologue. L’opération de la ZAC de la Plaine Achille à Saint-Étienne a également été conduite de façon exemplaire. Grâce à un dialogue et une concertation des acteurs, en amont et pendant le projet, l’étude de sécurité a pu s’y intégrer et a constitué une ligne directrice dans la programmation.
Ce séminaire a démontré que les ESP ne doivent pas être perçues comme une simple étape réglementaire des projets urbains. Elles constituent l’opportunité d’un partenariat pour une réflexion en amont permettant de prendre en compte la conception des projets et la sécurité des usages en préservant l’urbanité des lieux et des espaces publics. Ce sera aussi le rôle des DDT d’accompagner et d’aider les porteurs de projet, à initier les discussions sur ce thème et à se poser les bonnes questions.

La sécurité urbaine, en tant que dimension de l’aménagement durable devra être appréhendée de manière transversale à la programmation des opérations pour constituer non pas une contrainte mais une réelle ressource pour les projets.

Témoignage

Gersende Franc (CETE de Lyon)

Quelle est la nature de votre intervention sur le domaine de la sécurité urbaine et sa relation avec l’aménagement ?
Comme responsable du point d’appui national (PAN) sûreté sécurité urbaine au CETE de Lyon, mon rôle est d’assister les services déconcentrés dans la mise en oeuvre de la réglementation en matière de sécurité publique en faisant le lien entre sécurité et aménagement durable. L’équipe du PAN est au sein de l’unité Aménagement Villes Et Quartier et aux côtés du pôle EcoQuartier. Ce rattachement permet de promouvoir une démarche de projet pour la prise en compte de la sécurité, complémentaire des approches techniques qui prévalent encore aujourd’hui.
Pour aider les agents des DDT en charge de l’instruction de études, nous nous appuyons sur des partenaires intervenant sur les sujets de la sécurité et de l’aménagement : référents sûreté des DDSP , bureaux d’études, aménageurs, collectivités, IAU IdF , PUCA , USH …Ce réseau nous aide à repérer les bonnes pratiques, à les capitaliser pour les diffuser.

Quels sont les enjeux de l’application de ce nouveau décret sur les projets d’aménagement durable ?
Le nouveau décret inter-ministériel propose une baisse des seuils pour les opérations soumises à étude de sécurité. La réglementation reste peu directive et l’absence de norme permet de s’adapter à chaque contexte.
Les textes privilégient la co-construction et la collégialité des décisions. Les acteurs de la sécurité et ceux de l’aménagement durable peuvent donc travailler ensemble dès la conception des projet pour un partage des culture et un consensus autour des solutions retenues. Le sujet et les pratiques sont cependant émergents et les modalités restent encore à définir dans de nombreux départements.
La prise en compte de la sécurité dans les projets, si elle est réfléchie en amont, ne se résume pas à des solutions défensives mais permet de travailler sur la programmation des opérations. La réflexion converge alors fortement vers des préoccupations d’aménagement durable et de qualité urbaine, qui peuvent générer de la sécurité dans les espaces publics : mixité sociale et fonctionnelle, intensité urbaine, mobilité…Plus largement la prise en compte transversale des enjeux sociaux, économiques et environnementaux, tel qu’ils sont défendus dans la démarche EcoQuartier vont vers la construction d’une ville conciliant sécurité et urbanité.



Gersende Franc
Responsable du point d’appui national sûreté sécurité urbaine
CETE de Lyon

Brèves

<U>Focus sur </U> : Le Comité de préfiguration du Label

Le premier séminaire du comité de préfiguration du label EcoQuartier, qui s’est déroulé en avril, a permis de formaliser les principales caractéristiques d’un label et les écueils à éviter. Différents types de labels ont été mis en évidence : des labels pour promouvoir des actions, des labels pour mettre en réseau et diffuser les bonnes pratiques, des labels pour sensibiliser les citoyens ou les usagers et des labels pour inciter à la mise en œuvre d’actions concrètes.
Les membres du comité ont également renvoyé au ministère des questions fondamentales : Pourquoi faire un label ? Quelle plus-value avec la démarche actuelle du ministère de l’appel à projets, du palmarès et du club ? Qu’entend-t-on par EcoQuartier : un produit, un process, une politique ?
Ces réflexions ont permis de dégager trois finalités fondamentales de la démarche EcoQuartier du ministère : Garantir en permettant l’évaluation des projets, Encourager en favorisant l’émergence de nouveaux projets, Pérenniser en faisant évoluer les pratiques.

Le second séminaire, qui a eu lieu les 30 juin et 1er juillet, a été l’occasion de partager et préciser des finalités du label, de mettre en avant les modalités de fonctionnement, l’impact sur la démarche existante (notamment la grille), et d’en imaginer les scénarios de fonctionnement.
Les journées furent riches et ont permis de donner des orientations pertinentes pour l’évolution de la démarche actuelle vers un statut d’engagement réciproque, dont la forme reste à définir. A suivre !

<U>Retour sur</U> : Les ateliers de la ville européenne durable

Mercredi 29 juin a eu lieu la dernière session des ateliers de la Ville Européenne Durable, une série de quatre journées de travail proposées par le Groupe Support National ’France’ pour la Ville Durable aux collectivités françaises qui avaient exprimé le souhait de participer à la phase de test du cadre de référence pour la ville européenne durable (RFSC : Reference Framework for Sustainable Cities).
Ces quatre ateliers qui portaient sur le suivi et l’évaluation, les outils de planification et d’aménagement, et le développement social urbain avaient pour objectif de permettre aux villes françaises de faire part de leur expérience et de valoriser leur expertise dans la démarche européenne. Ils ont été l’occasion d’échanges riches entre experts, élus et techniciens sur l’utilisation du futur cadre de référence, et ont permis d’identifier des propositions d’amélioration de l’outil. La DGALN s’est engagée à fournir un livret de recommandations à l’usage des collectivités françaises qui accompagnera la diffusion de la V2 du RFSC en 2012.

<U>Retour sur</U> : Le séminaire « Pour un urbanisme de projet »

Depuis maintenant plusieurs mois, différents acteurs de l’urbanisme, de l’aménagement, de la construction et de l’environnement travaillent ensemble afin de repenser un nouvel urbanisme, plus souple et mieux adapté aux besoins de chaque territoire, facilitant ainsi la mise en œuvre de projets d’aménagement durable.
Le séminaire « Pour un Urbanisme de projet » qui a eu lieu les 26 et 27 mai derniers à Paris, en présence de Benoist Apparu, a été l’occasion de recueillir d’ultimes échanges sur la base des recommandations issues du dernier comité de pilotage (27 avril 2011) et a permis de déterminer, parmi les principales mesures proposées, celles qui font consensus, celles qui méritent d’être approfondies et celles qui seront abandonnées.
Ces échanges ont également été enrichis par un retour d’expériences sur les pratiques en cours dans d’autres pays européens. Il s’agit désormais de proposer au Gouvernement de se saisir de la traduction législative et de la mise en œuvre des mesures débattues.
Télécharger le dossier dédié à l’urbanisme de projet sur le site du MEDDTL.

Agenda

Agenda du Club

  • Séminaires d’accueil, afin d’intégrer les nouveaux membres du Club, 27 mars et 2 avril 2012 – Grande Arche de la Défense.

Agenda national

  • Salon Planète Durable : le salon de la consommation durable, du 31 mars au 3 avril - Paris Porte de Versailles.
  • Salon énergie et eco-habitat : le salon dédié à l’éco-construction, du 19 au 21 février - Angoulême.
  • Salon Ecobat : le salon professionnel du bâtiment durable, du 7 au 9 mars - Paris Porte de Versailles.
  • Salon Produrable : le salon des professionnels du développement durable et de la RSE, 28 au 29 mars 2012 - Palais des Congrès de Paris - Porte Maillot