N° 42 - septembre 2014 : "La Méthode Nationale d’Evaluation des EcoQuartiers "
 

Le mot du bureau

Le mot du bureau

« Bonjour,

Et bonne rentrée à toutes et à tous ! Une rentrée qui s’annonce riche et passionnante avec deux sujets majeurs pour nous : les nouveaux Labels EcoQuartier et le lancement de l’Evaluation des opérations.
La deuxième vague de labellisation EcoQuartier aborde sa dernière ligne droite : les commissions régionales, organisées par les DREAL, DEAL et la DRIEA vont commencer dès la semaine prochaine, la commission nationale du 17 octobre validera les nouveaux labels et les mentions « Engagé dans la labellisation », qui seront annoncés dans le courant du mois de novembre.
Le chantier de l’évaluation des EcoQuartiers, qui a été lancé le 5 septembre auprès des 13 collectivités labellisées en 2013, constitue un nouveau challenge pour le ministère et ses partenaires : produire une méthode nationale d’évaluation gardant l’esprit de globalité de la grille EcoQuartier, réaliser une campagne-test sur 3 engagements pilotes (Eau / Energie et déchets) et recueillir des premières données à compiler en vue de pouvoir communiquer des premiers résultats à la COP 21, en décembre 2015. Le chantier est ambitieux, et mobilise toute la chaine du Club EcoQuartier : les équipes qui doivent collecter les informations, les DEALs, les DREALs la DRIEA et les DDT(M)s qui vont les accompagner pour en accélérer l’accès en formant à la méthode, le CEREMA et le CSTB qui apportent leur caution scientifique et feront ressortir la substantifique moelle des EcoQuartiers. En décembre 2015, nous pourrons dire : la ville durable est en marche, les quartiers sont vivants et performants et en voilà les retours !
La qualité des opérations déjà labellisées est perceptible, comme en témoigne le site de la Duchère que certains membres du Club ont eu la chance de visiter en juillet dernier, mais l’évaluation est une dernière étape indispensable pour finir de donner les preuves de cette qualité. Nous voulons vous en fournir les outils pour en témoigner ensemble.
Mais nous gardons l’esprit de la démarche EcoQuartier. L’évaluation n’est pas un contrôle descendant de l’Etat. C’est bien une démarche conjointe Etat central, Etat local et équipe opérationnelle d’évaluation partagée, ouverte, dans un processus de transparence et d’amélioration continue. Cette méthode d’évaluation pourra servir demain à toutes les collectivités, comme un outil d’auto-évaluation pour qu’elles puissent valoriser leurs opérations d’aménagement durable, candidates au label ou pas.
Nous complétons ainsi notre boîte à outils qui décline les 20 engagements EcoQuartiers tout au long du projet : une charte qui garantit l’engagement politique, un dossier de labellisation qui permet une lecture systématique et une expertise systémique des objectifs (mention « Engagé dans la labellisation ») et les moyens mis en œuvre (label EcoQuartier) et bientôt une méthode d’évaluation pour mobiliser les informations (via des indicateurs) nécessaires à l’exploitation des résultats pour dire ensemble : l’EcoQuartier fonctionne bien / très bien / trop bien !
Nous savons le travail qu’encore une fois nous vous demandons, mais la réponse positive des labels EcoQuartier 2013, les candidatures reçues pour le Label 2014, et l’activité des clubs régionaux, à l’instar de la visite organisée en Dordogne par la DREAL Limousin, témoignent de la vitalité des territoires et nous encouragent à développer ces outils pour tous.
Et à mesure que nous avançons, nous sommes rejoints, épaulés, confortés dans notre démarche. En effet des partenariats se nouent de plus en plus et nous permettent de vous proposer des outils pertinents, et d’articuler nos actions avec celles de nos partenaires incontournables de la ville durable : c’est ce qui est développé dans la plaquette « Le 3 en 1 des outils pour la ville durable » co-rédigée avec l’ADEME, l’Association HQE sous l’égide de l’ANRU.
C’est dans cet esprit de partenariat et de complémentarité, avec les collectivités et tous les acteurs de l’aménagement, que nous abordons cette rentrée et ces nouveaux chantiers.

Bonne lecture ! »

Franck Faucheux
Bureau AD4 - DGALN

Point sur :

"La Méthode Nationale d’Evaluation des EcoQuartiers "

Dans la continuité du dispositif de labellisation EcoQuartier, le ministère souhaite s’entourer d’experts pour développer une méthode nationale d’évaluation des EcoQuartiers, afin d’être en mesure de garantir la qualité des EcoQuartiers récompensés par un Label, quelles que soient leurs caractéristiques et leurs contextes territoriaux.
L’évaluation et ses résultats intéressent à la fois les collectivités (qui seront ainsi en mesure de juger des performances réelles des actions et dispositifs mis en œuvre sur leur territoire) mais aussi le ministère, qui pourra disposer d’éléments chiffrés sur la performance réelle des EcoQuartiers labellisés, et donc apprécier leur contribution aux politiques publiques.
Le ministère a mandaté le CSTB pour qu’il élabore une méthode d’évaluation des engagements 17, 18 et 19 de la grille EcoQuartier, relatifs à l’énergie, aux déchets et à l’eau.
Cette méthode, livrée début septembre, s’apprête à être testée par les collectivités ayant reçu en 2013 le Label EcoQuartier, avec un accompagnement de proximité assuré par les services de l’Etat. Lancée de manière officielle le 5 septembre 2014 en présence de ces collectivités, la campagne-test durera un an (mesures et interprétations comprises), et permettra de communiquer sur les premiers résultats à l’occasion de la Conférence internationale Paris Climat 2015, la COP 21. Pour accompagner l’effort de ces collectivités, une dotation de 30 000€ sera versée par l’Etat, après signature d’une convention qui lie la collectivité, l’Etat et le CSTB.
De manière concrète, ce test porte sur les trois engagements parmi les plus techniques de la grille EcoQuartier : l’engagement 17 sur l’énergie, 18 sur les déchets et 19 sur l’eau. Les engagements sont décomposés en critères d’évaluation, eux-mêmes définis par un panel d’indicateurs, optionnels pour certains.
Au total, ce donc 33 indicateurs qui alimentent 10 critères d’évaluation, et doivent permettre la réalisation de cette première phase.
La particularité de l’exercice réside dans le périmètre (spatial et temporel) choisi pour acquérir les données et calculer les indicateurs : il se limite à l’EcoQuartier en fonctionnement, c’est-à-dire que l’on ne s’intéresse qu’aux résultats et pas à la partie amont (programmation …).
Les indicateurs proposés restent relativement classiques, et permettent par exemple de mesurer les consommations énergétiques, la production issue de sources renouvelables, les quantités de déchets collectés, la consommation en eau potable, etc…
Les critères d’évaluation permettent de formuler un avis aussi bien sur des aspects techniques quantitatifs (sobriété énergétique et efficacité, sobriété de la ressource en eau, maîtrise de l’imperméabilisation, prévention des déchets…) que sur une approche plus qualitative ayant trait à la qualité urbaine et à l’appropriation habitante (engagements liés à l’eau et aux déchets).
Cette approche mixte fait écho à la transversalité de la grille EcoQuartier, que l’on retrouvera à terme dans la méthode nationale d’évaluation des EcoQuartiers, qui balaiera l’ensemble des 20 engagements et que le ministère souhaite finaliser d’ici le mois de décembre 2015 : les chantiers de mise au point des méthodes d’évaluation des 17 engagements restants sont sur le point de commencer, avec un pilotage confié par le ministère aux chercheurs associés au Comité Scientifique EcoQuartier. Le pilotage global de la démarche reste dans les mains du ministère, et en particulier du bureau AD4, qui est à l’initiative de la démarche EcoQuartier et la pilote depuis ses débuts.

Témoignage :

Daniela BELZITI, Chef de projet aménagement urbain durable, CSTB et Elise MARION, chargée de mission EcoQuartiers, DGALN/AD4

Quels sont les objectifs de cette évaluation des EcoQuartiers pour le ministère ?
Alors que les premiers labels sont sortis il y a une année déjà, et que les projets d’EcoQuartiers se multiplient, il nous semble indispensable de disposer d’outils permettant de s’assurer de l’atteinte – ou non - des objectifs formulés par les collectivités dans leur dossiers, et le cas échéant d’essayer d’en comprendre les écarts.
Il ne s’agit pas de sanctionner, mais de continuer à améliorer le label et de faire évoluer notre connaissance des projets et leur impact en matière de cohésion sociale, de lutte contre le changement climatique, de progresser collectivement en construisant notre propre référentiel, à partir des grandes tendances des EcoQuartiers.
Les services de l’Etat vont accompagner les collectivités dans la conduite d’une évaluation partagée, jusque dans sa communication, jamais ciblée sur une collectivité, sauf autorisation de sa part.
Nous nous sommes fixé un horizon 2015 pour les résultats de la campagne-test et pour avoir une première ébauche de la méthode nationale d’évaluation. Fin 2015, Paris accueillera des délégations du monde entier pour la COP21 : cela nous semble une excellente occasion de promouvoir et valoriser nos EcoQuartiers à la française, d’autant plus si l’on peut disposer des premières tendances.

Enfin, dans un souci de coopération, nous associons à ces réflexions de nombreux partenaires, qui manifestent un intérêt pour l’évaluation : c’est le cas de l’ANRU, de l’ADEME et de l’Association HQE avec lesquelles nous développons une approche complémentaire et convergente.

Un kit campagne va être proposé aux collectivités, pouvez vous nous en dire plus ? Quelle est la particularité de la méthode développée par le CSTB ?
Premièrement, la méthode repose sur une volonté d’apprécier les EcoQuartiers en phase de vie sur la base de performances constatées et non pas d’intentions. C’est ainsi que le recours à des mesures et à des enquêtes in situ est incité dans le but, entre autres, de pouvoir disposer de résultats utiles pour la gestion des EcoQuartiers et les initiatives de sensibilisation ainsi que pour établir des retours d’expériences.
Deuxièmement, la méthode a aussi la particularité de proposer des éléments communs pour l’évaluation (critères, indicateurs, processus d’évaluation, etc.) des EcoQuartiers tout en garantissant des marges d’adaptation à chaque contexte (choix des modalités d’acquisition des données, périmètre de calcul des indicateurs, valeurs de référence, etc.).
Enfin, la méthode élaborée se focalise essentiellement sur l’utilisation d’indicateurs caractérisant les flux (énergie, eau, déchets) et basés sur des informations quantitatives (quantité de déchets collectés, quantité d’énergie produite…). La volonté est de recentrer les indicateurs sur les résultats obtenus. En revanche, des informations plus qualitatives relatives aux moyens mis en œuvre (équipements, conceptions architecturale et urbaine), aux caractéristiques du contexte territorial, aux modes de gestion et aux usages et pratiques sont mobilisées pour l’analyse des valeurs des indicateurs obtenus.
La Campagne d’évaluation 2014-2015 permettra de tester la méthode élaborée, qui est aujourd’hui dans sa version 1.0, notamment sur la faisabilité de la collecte des données requises pour l’évaluation et sur l’intérêt des critères et indicateurs proposés.

Brèves

<U> Brève sur </U> : Démarche EcoQuartier, AEU2 et HQE™ Aménagement : jouer la complémentarité Publication d’une plaquette « Le 3 en 1 des outils pour la ville durable »

A l’occasion des Journées Nationales d’Echanges des acteurs de la Rénovation Urbaine et dans le cadre du lancement du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain, l’ANRU – Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine –, en partenariat avec le Ministère du Logement et de l’Egalité des Territoires, l’ADEME et l’Association HQE, a publié « Le 3 en 1 des outils pour la ville durable ».

Cette plaquette d’information (format pdf - 4.8 Mo - 11/09/2014) destinée aux collectivités locales, aux organismes HLM et de manière plus générale aux acteurs de l’aménagement, a pour objectif de présenter 3 démarches et méthodes complémentaires pour réaliser des projets d’aménagement durable et ainsi constituer un levier vers la ville durable : l’AEU2 développée par l’ADEME pour construire son projet, HQE™ Aménagement portée par l’Association HQE et certifiée par Certivéa pour manager son projet et le label EcoQuartier de l’Etat pour en reconnaitre l’exemplarité.

<U> Brève sur </U> : Visite d’aménagements durables en Dordogne organisée le 8 juillet 2014

Organisé par la DREAL Limousin, dans le cadre de son action d’animation régionale écoquartier, ce déplacement en Dordogne avait pour objectif de visiter plusieurs types d’aménagements durables en milieu rural. Emanant d’initiatives privées, les trois sites visités ont pour point commun d’être situés dans des zones rurales semblables à celles du Limousin et découlent d’une même volonté de créer un cadre de vie agréable et sain tout en allant vers de la durabilité dans les aménagements proposés.
La délégation limousine comprenait 24 participants : 14 élus, 2 techniciens de collectivités, et 8 représentants d’institutions (PNR, CAUE, DDT et DREAL).

  • Piégut-Pluviers  : une ancienne friche industrielle aujourd’hui reconvertie en 7 logements adaptés.
  • Sorges : un éco-village vacances de conception bioclimatique et des équipements éco-responsables (cuves de récupération des eaux pluviales, réducteurs de pression, composteurs). Résolument modernes (haute performance énergétique, trois logements adaptés aux personnes à mobilité réduite), ces maisons restent ancrées dans leur paysage (constructions en pierre et bois, et toits végétalisés).
  • L’éco-hameau de Sergeac (8 logements) témoigne du respect du patrimoine architectural vernaculaire de la Vallée de la Vézère et de la volonté de faire du développement durable notamment grâce à des choix de construction écologique (isolation en ouate de cellulose, bardage bois et orientation au sud).

<U>Brève sur</U> : Visite Lyon La Duchère

Le 4 juillet 2014 avait lieu la journée visite du Club national EcoQuartier à Lyon La Duchère organisée par le CEREMA et la DHUP. Plus de soixante personnes issues de collectivités, d’aménageurs et de l’Etat ont pu découvrir le projet de Renouvellement Urbain de la Duchère à Lyon grâce à l’accueil et à la mobilisation des porteurs de projets (GPV Lyon La Duchère, SERL). La visite a été particulièrement appréciée par les participants qui ont pu voir les réalisations de cet EcoQuartier (logements neufs, gymnase, réhabilitations, square, place, parc urbain) labellisés en 2013 et dont les travaux continuent. Après un repas assuré de main de maître par les Boulangers de la Duch’, les ateliers de l’après midi ont permis des échanges en petits groupes sur les sujets de l’énergie, de la participation dans les projets d’espaces verts et de l’accessibilité.

Agenda

Agenda du Club

DREAL Poitou Charentes

  • 18 et 19 septembre : elle organise un déplacement en Bretagne en milieu rural
  • 3,4 et 5 novembre à Poitiers : formation nationale sur le "montage financier d’un EcoQuartier",
  • 20 novembre à la DREAL : Atelier EcoQuartier sur les thèmes de la Nature et de la biodiversité dans un quartier durable.

Agenda national

  • 30 septembre : COTITA journée d’échanges sur le thème "Aménagement durable et avancée en âge en milieu rural". Pour vous inscrire cliquez ici
  • 4 novembre 2014 : Colloque ifore NaturParif Quelle place de la nature dans la ville de demain? - Paris halle Pajol
  • 6 novembre à Poitiers : journée d’échange Développement Durable (format pdf - 354.2 ko - 16/09/2014)  : de l’intention à l’action : outils et méthode pour articuler les politiques publiques - Vos pouvez vous inscrire jusqu’au 20 octobre 2014. Pour cela cliquez ici
  • 24 novembre après midi : journée du club EcoQuartier : EcoQuartier et agriculture urbaine, à Paris, organisée en partenariat DHUP/CEREMA/Natureparif
  • Palmarès des jeunes urbanistes http://www.territoires.gouv.fr/palm...