N° 60 - Réaffirmer les EcoQuartiers comme territoires d’expérimentation et d’innovation : économie circulaire, recyclage et (zéro)déchets
 

Le mot du bureau

Le mot du bureau

En 2016, le ministère a souhaité renouveler la démarche EcoQuartier et a chargé Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg, de rédiger un rapport dans lequel figure l’ambition de « réaffirmer les EcoQuartiers comme territoires d’innovation et d’expérimentation ». L’économie circulaire est au centre de cette ambition, parce qu’elle permet de repenser un projet urbain plus intégré, moins énergivore et plus résilient pour l’avenir de nos villes.

Dans ce cadre, nous nous sommes associés à l’ADEME qui conduit depuis plusieurs années des recherches sur l’intégration de l’économie circulaire dans l’urbanisme pour répondre aux défis de la ville de demain. L’objectif de la collaboration est de créer une communauté de collectivités volontaires pour expérimenter, interroger ce lien entre projet d’aménagement et économie circulaire . En s’appuyant à la fois sur la première saison de l’AMI Economie circulaire et urbanisme de l’ADEME et sur les collectivités du club EcoQuartier, le ministère souhaite tirer vers le haut les initiatives des collectivités et des citoyens en faveur d’une empreinte réduite des villes sur notre environnement.

Celles-ci se multiplient depuis plusieurs années, comme à Langouët, commune de Bretagne qui a lancé un projet d’habitat convivial baptisé « Langouët 100 % circulaire », l’ouverture de la première maison zéro déchet à Paris, lieu d’information, de sensibilisation et d’innovation sur la réduction de la production de déchets des citoyens, ou encore l’utilisation des nouveaux médias de communication, à l’image de la websérie « les rendez-vous d’écotopies » sur arte tv.

Une tendance à encourager !

Bonne lecture

Le bureau AD4
DGALN

Point sur :

l’AMI Économie circulaire et urbanisme de l’ADEME

- Qu’est ce que l’AMI Economie circulaire et urbanisme de l’ADEME ?

De nombreux retours d’expérience de territoires, d’entreprises ou encore d’associations ouvrent la voie vers des manières d’opérer plus collaboratives, plus créatives et surtout plus frugales. Ces initiatives, proposent de mieux gérer les ressources de nos territoires, qu’elles soient matérielles, humaines ou patrimoniales. Plus rien n’est « déchet », tout est « ressource ». La friche devient le terrain de jeu pour une multiplicité d’acteurs, la moindre perte d’énergie et de matière a de la valeur, toutes les sources renouvelables qui nous viennent de la nature sont utilisées…
Et si l’économie circulaire devenait un atout incontournable pour la planification et l’aménagement des territoires ?
Le postulat de l’ADEME(est-ce vraiment un postulat de l’ADEME ?? on pourrait écrire plus simplement « le principe de base adopté par l’ADME…) est que l’économie circulaire ne se limite pas aux déchets ou à l’énergie, mais correspond bien à un mode de fonctionnement nouveau qui peut s’appliquer notamment à l’urbanisme.
C’est dans ce sens que l’ADEME a lancé en 2015 une réflexion et une expérimentation avec 5 territoires lauréats de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) « Economie Circulaire et Urbanisme ». Cette première saison a permis de tirer un certain nombre d’enseignements sur le lien entre ces deux notions et comment agir sur les projets. La réflexion a donné lieu à 3 axes : « flux », « économies » et « usages » pour aborder l’application de l’économie circulaire à l’urbanisme. Elle renforce également la nécessité d’une approche multiscalaire et multidimensionnelle des territoires permettant les échanges et la solidarité. D’un point de vue opérationnel, l’économie circulaire agit sur la performance globale du projet d’aménagement en y intégrant notamment le cycle de vie. En tant que modèle intégrateur, elle doit favoriser la transversalité entre des acteurs qui n’ont pas nécessairement l’habitude de dialoguer ensemble de l’amont (programmation et conception) à l’aval du projet (exploitation ou fin de vie), et leur permettre de suivre les mêmes ambitions.
Cela a permis de mettre en exergue de nouvelles manières d’appréhender le développement local, économique et social mais également de repositionner la place de l’habitant, de l’usager et des pratiques au centre des réponses à apporter.
L’intégralité des enseignements et la documentation de l’expérimentation sont compilés dans le livre blanc « Economie Circulaire : Un atout pour relever le défi de l’aménagement durable des territoires », disponible en consultation sur le site de l’ADEME www.ademe.fr .
L’ADEME souhaite renouveler l’expérience en lançant une seconde saison, explorant les thématiques non abordées, avec de nouveaux territoires et porteurs de projet.

Témoignage :

Amandine Crambes de l’ADEME

- Qui sont les lauréats de l’AMI 1 « Economie Circulaire et Urbanisme » et comment ont-ils été accompagnés ?

Les 4 projets sélectionnés en novembre 2015 visent à favoriser l’expérimentation de l’économie circulaire dans le champ de l’urbanisme, ainsi que la capitalisation et la valorisation de ces expériences : le Quartier des Groues de l’EPA DESA (La Défense Seine Arche), l’EcoQuartier de Ris-Orangis avec la Communauté d’agglomération Grand Paris Sud, la Zac du Carré de Soie de la Métropole de Lyon et le projet économique du Pôle d’Equilibre Territorial et Rural du Pays du Sundgau.

L’ADEME a souhaité ainsi encourager et multiplier ces dynamiques collectives et pérennes permettant une transition économique et environnementale durable des territoires.
Dans le cadre de cet appel à manifestation d’intérêt, chaque territoire lauréat a bénéficié d’un accompagnement via une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage spécialisée mutualisée au niveau national et spécifique à chaque projet.

- Quels sont les résultats de cette première saison ?

Voici un bilan en quelques chiffres :

  • 12 mois d’accompagnement des lauréats, 16 mois pour la durée du projet
  • 4 ateliers de travail commun aux lauréats et 4 ateliers pour toute la communauté
  • Une moyenne de 30 participants par atelier soit près de 120 personnes sur l’année
  • 4 lieux visités pour les réunions : l’ANRU, l’Ademe, la Tour Montparnasse, les Grands Voisins
  • 2 séances de travail par les lauréats sur leur territoire soit 10 visites et réunions avec les acteurs locaux
    Et des résultats probants :
  • Des territoires enthousiastes qui sortent enrichis par le projet ;
  • Des évolutions notables sur la prise en compte de l’économie circulaire ;
  • Une remise en question du principe de l’économie circulaire : une vision en sortie plus ouverte, plus large, plus intégrée ;
  • Un partage entre les territoires productifs est nécessaire ;
  • Un contenu très riche qui retraduit notamment dans le livre blanc.


- Vous avez donc lancé une deuxième saison ?

L’ADEME a lancé la deuxième saison Appel à manifestations d’intérêt (AMI) « Économie circulaire et urbanisme » à l’occasion des Assises nationales de l’économie circulaire, en juin dernier. Conduit en partenariat avec le ministère de la Cohésion des Territoires et le Club EcoQuartier, l’AMI a pour but de recruter des territoires et porteurs de projets déjà impliqués dans des actions d’économie circulaire afin de :

  • favoriser l’expérimentation et l’application du principe d’économie circulaire à la planification territoriale et au projet d’aménagement ;
  • encourager et multiplier ces dynamiques collectives et pérennes ;
  • fédérer et élargir une communauté d’acteurs autour du sujet.
    L’ADEME envisage ainsi de démontrer les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux d’une telle démarche, de s’appuyer sur les retours d’expérience pour faciliter l’accompagnement d’autres territoires et d’impulser une montée en compétence commune.
    Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 20 septembre 2017. L’annonce des lauréats de la saison 2 sera faite début octobre 2017.

Brèves

Langouët 100 % circulaire

La commune de Langouët, située à une vingtaine de kilomètres au Nord de Rennes, est engagée depuis une quinzaine d’années dans une démarche d’écologie urbaine pragmatique et ambitieuse : cantine 100 % bio, zéro-phyto, et, plus récemment, la volonté de passer de logements « les moins impactants possibles » à des logements « ayant des impacts positifs sur l’environnement », passant par l’utilisation de matériaux bio-sourcés, la production d’énergie renouvelable, la permaculture, la mise en connexion des habitants entre eux… Elle a ainsi lancé à la fin de l’année 2016 l’étude « Langouët 100 % circulaire » dont l’objectif est de réfléchir à l’évolution du bourg pour les décennies à venir. Cette étude intervient après la définition d’un « référentiel foncier », permettant d’identifier les fonciers susceptibles d’accueillir des projets de logements. En partie financée au moyen d’un emprunt participatif, l’étude fixe un certain nombre d’enjeux ambitieux : instaurer une démarche participative sur la commune, promouvoir l’économie de proximité et le consommer local, réduire l’emprunte CO2 par le collaboratif. Pour accompagner cette démarche, un comité opérationnel a été mis en place afin d’associer le plus grand nombre de partenaires (Conseil Régional, EPF, Pays de Rennes, association BRUDED, CDC, ENEDIS, DREAL, DDTM…). Plus d’informations sur Langouët 100 % circulaire sur les sites de Bruded  et de la collectivité

Ouverture de la première « maison du zéro déchet » à Paris

La mobilisation des territoires, et des citoyens sont des conditions essentielles pour progresser vers une économie circulaire, et une véritable réduction des déchets et du gaspillage. Les initiatives « Zéro Déchet » connaissent ainsi un fort développement. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée d’un lieu-ressource dédié aux démarches zéro-déchet. Créée à l’initiative de Zero Waste France, ONG spécialiste de la réduction des déchets, la première Maison du Zero déchet a ouvert ses portes à Paris le 1er juillet dernier. Soutenue par une campagne de financement participatif, la Maison du Zéro déchet est portée par des membres de Zero Waste france, Zero Waste paris, et d’autres associations et collectifs parisiens

A la fois lieu pédagogique, boutique, centre de ressources, la Maison du Zéro Déchet est dédiée à ces démarches, aux acteurs qui les initient, et à tous ceux qui souhaitent les découvrir.


« les rendez-vous d’écotopies »

Arte.tv propose une mini websérie de 12 épisodes, qui donne la parole à plusieurs éco-quartiers significatifs de trois pays : la France, l’Allemagne et la Suisse. Au fur et à mesure des 12 épisodes, les éco-quartiers dialoguent entre eux et affichent, chacun à leur manière, leurs ambitions en matière de ville durable. Mobilité, énergie, participation citoyenne … tous les aspects des EcoQuartiers sont abordés, y compris la question du recyclage dans l’épisode suivant : Ecotopies - L’art du recyclage