Dès le moyen âge, la société a vu l’intérêt de gérer les déchets qui s’amoncelaient dans les rues des villes et qui généraient des mauvaises odeurs et surtout des maladies. La gestion des déchets a progressé en même temps que l’hygiène. En 1884, le préfet Poubelle ordonne le dépôt des déchets dans des récipients ramassés par les services municipaux. Ils garderont son nom. En 1974, apparaît le tri sélectif. La loi-cadre du 15 juillet 1975 instaure l’obligation pour les communes de collecter et d’éliminer les déchets de ménage. En 2008, la directive-cadre européenne harmonise les pratiques sur le territoire de l’union et consacre le principe du pollueur-payeur, de la gestion des déchets au plus près du lieu de production et de la responsabilité du producteur. Elle impose, par ailleurs, la valorisation et le recyclage de déchets ainsi que leur élimination dans des conditions respectueuses de l’environnement.
Le Grenelle de l’Environnement s’inscrit dans ces évolutions. La TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes), créée en 1999, est un dispositif incitatif à une meilleure gestion des déchets sur le principe du pollueur-payeur qui implique en particulier les collectivités locales. Le produit de cette taxe est affecté à la mise en œuvre de la politique des déchets. Sur la période 2009-2011, l’État lui aura consacré 520 M€, dont 350 M€ issus de la seule augmentation de la TGAP (passe progressivement de 15€ la tonne en 2009 à 40€ la tonne en 2015).
La politique de gestion des déchets s’appuie sur le plan national de gestion des déchets 2009-2012 qui définit 5 axes majeurs :
* Réduire la production des déchets
* Augmenter et faciliter le recyclage des déchets valorisables pour diminuer le gaspillage
* Mieux valoriser les déchets organiques
* Réformer la planification et traiter efficacement la part résiduelle des déchets
* Mieux gérer les déchets du BTP.

La méthanisation est un processus original de traitement de substrats organiques divers (fumiers et lisiers, déchets verts des collectivités, déchets d’abattoirs , d’industries agro-alimentaires et invendus de grandes surfaces). Il consiste à mélanger dans un digesteur les différents types de substrats et à les brasser pendant 30 à 40 jours à une température de 38°C.

Le processus de méthanisation aboutit à la production de deux produits valorisables :

• le biogaz qui peut être injecté dans des réseaux de gaz de ville, ou produire de la chaleur et de l’électricité par cogénération.
• le digestat, résidu solide valorisable comme engrais organique par les agriculteurs. Elle conduit ainsi à une double valorisation de matières habituellement considérées comme des « déchets » !

Dans le secteur d’Ussel, un projet de méthanisation de grande ampleur est en cours sur la zone de l’empereur. Sa mise en service est prévue pour fin 2012. Un partenariat entre des agriculteurs, l’abattoir d’Ussel, des industries agro-alimentaires, des collectivités locales (ville d’Ussel, Communauté de communes…) et des grandes surfaces s’est matérialisé par la constitution de l’association « Agri Energie Plateau Ussel », pilote du projet de l’unité de méthanisation. Chacun apportera ses « déchets » qui deviendront les « substrats » de l’unité de méthanisation, qui pourra en traiter plus de 100 000 t par an. Les agriculteurs récupéreront le digestat qui sera valorisé comme engrais organique, avec une valeur fertilisante légèrement supérieure à celle des fumiers ou lisiers apportés, et diminuera d’autant la dépendance des agriculteurs aux engrais chimiques. Ce projet exemplaire est victime de son succès : en effet, l’ensemble des demandes d’apports de substrats n’ont pas pu être satisfaites…

Les déchets, hier sales, encombrants et couteux pour la collectivité ; demain écologiques, sources d’énergie et de richesse?