L’économie circulaire - juin 2020
 

INTRO


L’économie circulaire est le nouveau modèle économique et social que nous devons suivre parce qu’il est plus vertueux et qu’il permet de préserver les ressources de notre environnement.

Créer de l’emploi, de la valeur dans une économie plus juste et plus sociale est un objectif que s’est assigné le Gouvernement. La nouvelle loi anti-gaspillage pour une économie circulaire portée par Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, donne un nouveau cadre législatif qui va modifier une partie du mode économique actuel.

En Normandie, l’économie circulaire est portée par plus de 550 structures qui s’inscrivent pleinement dans le concept d’économie sociale et solidaire. Les femmes et les hommes qui y travaillent représentent aujourd’hui 10 % de l’économie normande, les autres entreprises sont amenées à s’inscrire également dans ce concept, incitées par la nouvelle réglementation.


Depuis quelques années, Sandra et Sébastien ont changé leurs habitudes. Soucieux de l’impact que peuvent avoir leurs comportements sur leur environnement immédiat, ils ont décidé de faire plus attention à la manière dont ils consomment pour préserver l’économie locale et les ressources.

Leur lave-vaisselle est tombé en panne, ils ont bien essayé de regarder ce qui ne fonctionnait pas mais autant ils sont à l’aise avec le monde numérique, autant le fonctionnement d’un lave-vaisselle les a laissé un peu perplexes. Ils se sont connectés sur longuevieauxobjets.gouv.fr pour consulter l’annuaire des structures qui réparent l’électro-ménager et ont ainsi pu contacter une ressourcerie située à proximité de chez eux. Une quoi ? Une ressourcerie. Il y en a de plus en plus, ce sont des structures qui réparent les objets casés ou abîmés, les remettre en état et les revendre à un prix bien plus abordable qu’un objet neuf. Sandra et Sébastien ont d’ailleurs profité pour repérer une ressourcerie qui répare les vélos. Ayant choisi d’habiter en ville Sandra et Sébastien se déplacent en transport en commun pour les trajets les plus longs et en vélo pour les trajets quotidiens.

Sandra et Sébastien aiment cuisiner et recevoir leurs amis, alors ils privilégient les produits des agriculteurs de Normandie. Ils vont chercher leur panier de légumes chaque semaine à un point relais près de chez eux. Ils savent ainsi d’où viennent les produits et comment ils sont cultivés.
En Normandie, on produit aussi du cidre et de plus en plus de bières locales qu’ils aiment faire découvrir à leurs amis et à leur famille.

Sébastien et Sandra appliquent, sans le savoir, quelques principes de l’économie circulaire que nous allons découvrir dans ce dossier Flash de la DREAL Normandie.

Définition de l’économie circulaire

L’économie circulaire désigne un modèle économique dont l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources (matières premières, eau, énergie), et la production des déchets.
Il s’agit de rompre avec le modèle de l’économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) pour un modèle économique circulaire (réemployer, réutiliser, recycler).

C’est quoi l’économie circulaire ?


Fred et Leila nous donnent des exemples pour illustrer l’économie circulaire. Suivons la conversation qu’ils ont ensemble devant la boulangerie de leur quartier.

AdrienFred : Salut Leila, dis-moi ta fille t’a parlé de la vidéo sur les déchets alimentaires qu’elle a vu avec ma fille la semaine dernière ? Ça l’a sacrément intéressée et maintenant Emma veut révolutionner nos comportements à la maison.

FabienneLeila : Oui, Inès m’en a parlé et attention, fini de mettre les déchets de fruits et légumes à la poubelle, nous sommes en passe de devenir les rois du compost  ! En plus, ce n’est pas bien compliqué à mettre en place, suffit de suivre quelques règles de base et c’est parti  !

AdrienFred : Enfin, toi t’as un jardin, c’est facile, mais moi je ne vais quand même pas mettre un composteur sur le balcon.



FabienneLeila : Il y a toujours des solutions  ! J’ai vu qu’on pouvait faire du lombricompostage sur son balcon et ça ne prend pas beaucoup de place.

Adrien
Fred : Moi, les vers de terre, pas trop, beurk  !!!


FabienneLeila : Sinon, de nombreuses villes ont mis en place des composteurs collectifs comme ça tout le monde peut y avoir accès.

Adrien
Fred : Ça, c’est top  ! j’irai me renseigner auprès de la mairie.



FabienneLeila : Tu sais, quand j’ai vu tout ce que je mettais comme fruits et légumes pourris dans le composteur, je me suis dit que c’était vraiment du gâchis. Alors, on a fait un challenge pendant le confinement  : zéro gaspillage. On a trouvé des recettes pour cuisiner les restes, il y en a plein sur internet, compotes, pudding et même des recettes pour des épluchures de légumes, on a essayé les chips de pelure de pommes de terre, et bien,tu serais surpris. Et je ne sais pas chez toi, mais Inès ne s’est pas arrêtée aux déchets alimentaires. Elle a lancé une grande opération « réduction des déchets »  !

AdrienFred : Ne m’en parle pas, avec Emma, on a regardé tout ce qu’il y avait dans la poubelle, j’en reviens pas de tous ces emballages  ! Alors maintenant, on achète le plus possible en vrac, il a juste fallu s’équiper en boites de stockage, pas facile pendant le confinement. Après, on s’est attelé à un défi énorme : vider la cave de tout ce qui traînait et dont on ne servait plus depuis des lustres.

Fabienne
Leila : Tu as fait opération « recyclage » ?



AdrienFred : Pas que recyclage, ça m’aurait fait mal au cœur de jeter les vieux meubles de mes parents, mêmes s’ils n’étaient plus à la mode. Je les ai portés à la recyclerie pas loin de chez moi, eux savent les retaper pour leur donner une deuxième vie, ils font du « up-cycling », comme ils disent, et tu verrais ce qu’ils font, c’est génial  !

Fabienne
Leila : Une recyclerie ?



AdrienFred : Ils reprennent plein d’objets pour leur donner une deuxième vie, va sur internet, t’en trouveras sûrement une pas très loin de chez toi  ! J’y ai aussi déposé le grille pain et tout le petit électroménager qui traînait depuis longtemps dans la cave.

FabienneLeila : Si ça peut resservir à d’autres, c’est bien mieux que de mettre à la poubelle, c’est à méditer ça.


AdrienFred : En plus, tu peux trouver des bons plans pour des ustensiles pas chers et en état de marche impeccable. Quand on a un doute sur la bonne filière, on consulte le site www.quefairedemesdechets.fr qui fournit toutes les réponses. Plus de 850 types de déchets et 50 000 points de collecte y sont recensés dont ceux à proximité de chez toi. Ultra pratique pour ne pas faire d’erreur et risquer de faire rappeler à l’ordre par Emma  !

FabienneLeila : Nous, en rangeant, on a retrouvé 5 portables, même mon vieux 3310. D’ailleurs, tu savais toi qu’il y a 100 fois plus d’or dans 1 tonne de téléphones portables que dans une tonne de minerais. Donc, on ne les a pas jetés, on les a déposés chez un spécialiste du reconditionnement mais je n’ai pas pu récupérer l’or

AdrienFred : Oui, on a appris ça. Incroyable. On a découvert plein de filières pour donner une deuxième vie aux objets. Ça m’a aussi permis de découvrir les produits d’occasion  : ça évite de toujours acheter du neuf, toute façon pour ce qu’on en fait, l’occasion, c’est souvent largement suffisant. Et puis, ces structures sont professionnelles, les objets sont réparés et même garantis pour certains.

FabienneLeila : Et ce n’est pas fini, la dernière étape de cette révolution, c’est d’acheter les bons produits pour produire moins de déchets, des objets réparables qu’on ne jette pas à la première panne et puis un peu plus respectueux de l’environnement et qui répondent juste à nos besoins.

Adrien
Fred : Réparable ? pas facile, on fait comment pour savoir ?


FabienneLeila : Ce n’est pas toujours très simple de savoir si c’est réparable, mais bientôt il y aura un indice de réparabilité, ce sera obligatoire sur certains produits. Et comme la durée de vie est augmentée et bien globalement le produit te revient souvent moins cher.

AdrienFred : Finalement, on est en train de devenir des consommateurs responsables, enfin un peu plus responsables


FabienneLeila : Oui je crois qu’on vient de s’engager dans l’économie circulaire.


Fabienne
Leila : merci les filles  !


Adrien
Fred : oui, merci les jeunes  !

Ce dialogue imaginaire permet une prise de conscience sur le volume de nos déchets alimentaires et présente deux solutions  : traiter les déchets en les recyclant et réduire la production de déchets.
Il étend la prise de conscience aux autres déchets  : les valoriser avant de recycler ou de les jeter et adapter sa consommation pour produire moins de déchets.
L’économie circulaire est basée sur sept piliers mais le texte n’en aborde que 4  :
• la consommation écoresponsable,
• le prolongement de la durée de vie des produits,
• le recyclage,
• l’écoconception (une partie seulement  : réparabilité, durabilité)
N’ont pas été abordés  : la matière de substitution, l’écologie industrielle et territoriale, l’économie de la fonctionnalité et de la coopération
.

Le consommateur est au cœur de l’économie circulaire

Il peut par son comportement faire évoluer positivement les choses. Chacun de nous peut reprendre en main sa façon de consommer et éviter l’accumulation d’objets et de nombreux gaspillages.
Se poser la bonne question avant de dépenser : Avez-vous vraiment besoin de ce produit ?
Autant y penser quand on sait que depuis les années 1960, la consommation des ménages a été multipliée par plus de trois.

Éviter le suréquipement :
70 % des vêtements dans les armoires ne sont jamais portés par les Français·es. Beaucoup de vêtements ne sont portés que 7 à 10 fois.

Évitez aussi le surdimensionnement :
Par exemple, une télévision de 32 pouces (81 cm de diagonale) a un impact environnemental (émissions de gaz à effet de serre et utilisation de ressources) deux fois moindre qu’une télévision de 55 pouces (140 cm de diagonale). Acheter un lave-linge de classe énergétique équivalente mais de capacité inférieure (6 kg au lieu de 8 kg) permet une économie de 240 € sur l’ensemble de sa durée de vie (11 ans) car de nombreux appareils fonctionnent sans être pleins.

Penser à louer ou emprunter certains produits plutôt que de les acheter pour un usage occasionnel.
Il existe de plus en plus d’enseignes qui proposent des biens en location (location de vêtements, d’appareils électroménagers…). Les échanges de biens se pratiquent de plus en plus entre particuliers grâce au développement des réseaux sociaux. On peut ainsi emprunter entre voisins, entre collègues Au final, on ne fait pas seulement des économies mais on gagne aussi en convivialité  !

En chiffres

800 000

c’est environ le nombre d’emplois en France pour l’économie circulaire (source : site MTES, étude de France Stratégie)

En Normandie, + de 550 structures sont issues de l’économie sociale et solidaire

Certaines structures ne font que de l’économie circulaire, elles ont été créées dans cette ambition et sont principalement issues de l’économie sociale et solidaire. A ce chiffre, s’ajoutent tous les projets des entreprises classiques qui inscrivent progressivement dans une logique d’économie circulaire. Difficile de quantifier l’emploi que représente l’économie circulaire en Normandie  !
 
300 000 le nombre d’emplois supplémentaires potentiel en France, c’est le chiffre estimé par la feuille de route nationale pour une économie circulaire du 13 avril 2018

L’économie circulaire permet de développer de nouvelles activités et de consolider des filières industrielles. Elle crée des emplois locaux, pérennes et non délocalisables comme le développement d’activités de réparation des produits usagés, de réutilisation ou de recyclage des déchets, et elle génère de l’ordre de 25 fois plus d’emplois que la mise en décharge de ces déchets.

Définition de l’économie sociale et solidaire

L’économie sociale et solidaire (ESS) regroupe un ensemble de structures qui cherchent à concilier utilité sociale, solidarités, performance économique et gouvernance démocratique, avec pour ambition de créer des emplois, de développer une plus grande cohésion sociale et de répondre à des besoins d’intérêt général.

En savoir plus …  :

Lutter contre le gaspillage alimentaire avec le REGAL


En Normandie, la DREAL participe activement au réseau « REGAL » pour Réseau contre le Gaspilage ALimentaire.

Dans le cadre de la stratégie de communication du réseau, des vidéos pédagogiques dessinées ont été créées afin de sensibilisation à la lutte contre le gaspillage alimentaire 3 publics cibles  : le grand public, la restauration privée et les entreprises agro-alimentaires.

Ces vidéos pédagogiques, d’une durée inférieure à 3 minutes, sont libres de droit et peuvent ainsi être utilisées pour sensibiliser contre le gaspillage alimentaire. Elles sont complétées par un jeu d’affiches également disponibles sur le site internet de la DREAL Normandie.

En savoir plus …  : http://www.normandie.developpement-durable.gouv.fr…

Normandie Économie circulaire : la NECI !

Normandie Économie Circulaire, NECI, est une communauté régionale de plus de 500 membres représentants des acteurs de l’économie circulaire en Normandie. Elle est structurée en une quinzaine de réseaux ou clubs thématiques qui permettent la concrétisation de projets exemplaires dans toutes les dimensions de l’économie circulaire  : exemple éco-construction, lutte contre le gaspillage alimentaire, consommation responsable.

Cette communauté s’articule autour du comité régional d’économie circulaire. Ce comité est un partenariat, unique en France, entre l’État, représenté par la DREAL, la DIRECCTE et l’Ademe, et la Région. Il a été institué en 2017 pour orienter et accompagner le développement de l’économie circulaire en Normandie. Ses principales missions sont de fédérer les acteurs et d’assurer la transversalité de l’ensemble des actions pour atteindre les objectifs de la stratégie régionale d’économie circulaire que le comité a élaborée en 2018. Il a aussi pour mission prioritaire de mettre en lumière les actions exemplaires pour créer une dynamique régionale.

L’actualité de la communauté NECI est disponible sur le site collaboratif NECI.nomandie.fr

Nos objets ont plein d’avenirs


Acquérons les bons réflexes afin d’éviter d’acheter systématiquement du neuf ou de jeter.

Si, en France, la durée d’usage moyenne de l’ensemble des smartphones était augmentée d’un an, 181 000 tonnes de CO2 seraient évitées, soit l’équivalent des émissions annuelles d’une ville de 45 000 habitants. Êtes-vous toujours prêt à craquer sur le dernier modèle ?

Si en France, 100% des plastiques étaient recyclés, nous éviterions l’émission de 8MT de CO2 par an (feuille de route nationale de l’économie circulaire)
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Un site internet pour vous guider : longuevieauxobjets.gouv.fr

Le ministère de la Transition écologique et solidaire et l’Agence de la transition énergétique (Ademe) ont créé un site internet - longuevieauxobjets.gouv.fr. - pour mettre à votre disposition des conseils pratiques, des tutoriels, des outils pour partager ses objets entre voisins ou encore diagnostiquer les pannes.
Un annuaire sera également à disposition : il pourra identifier les professionnels les plus à même d’allonger la durée de vie de ses objets.

Ces professionnels peuvent être de tout type  : associations, entreprises, commerçants indépendants, artisans, collectivités, enseignes de grande distribution, plateformes numériques
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Présentation de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire
Retrouvez de nombreuses informations sur le site du ministère  : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/loi-anti-gaspillage

 

Si vous voulez continuer à recevoir les dossiers flash de la DREAL de Normandie, veuillez indiquer vos coordonnées et éventuellement votre avis sur la lettre. ► ICI

Directeur de la publication :
Olivier Morzelle, Directeur DREAL Normandie
Rédaction, coordination :
Yves Salaün, Yves Angella, Fabienne Dieuset, Christine Bordier, Mallorie Huguet
Réalisation :
Serge Hamard 


Site internet DREAL Normandie