La e-lettre de la DDT 10 sur l'accessibilité et la qualité de la construction / 12 2018
 

L’édito

L’EDITO DU DDT

Ce nouveau numéro de la e-lettre est consacré à la présentation du Pôle Européen du Chanvre dans notre département avec un descriptif du matériau biosourcé qu’est le chanvre.
Le 6 novembre 2018, le Pôle Européen du Chanvre est né. Depuis 2011, Troyes Champagne Métropole a inscrit la filière chanvre comme une filière d’avenir pour le développement de son territoire.
Dans la continuité et avec le soutien de la communauté d’agglomération, LA CHANVRIERE se donne les moyens de franchir cette étape. Une nouvelle usine se construit sur la commune de Saint Lyé et sera opérationnelle en 2020.
Cette e-lettre aborde également les dangers du monoxyde de carbone et rappelle les bon gestes à tenir pour prévenir tout accident.

Le Pôle Européen du chanvre

NOUVELLE ETAPE POUR LA FILIERE CHANVRE DE L’AUBE


Le Pôle Européen du Chanvre est né


C’est à Saint Lyé, à proximité de Troyes, que le Pôle Européen du Chanvre construit un nouvel outil industriel, dont le démarrage est prévu pour 2020, pour rassembler et fédérer les acteurs des différents marchés d’application du chanvre tels que la construction, les matériaux composites, le textile, l’alimentaire, la cosmétique-santé.

Troyes Champagne Métropole a identifié, dès 2011, ce secteur comme filière d’avenir. La communauté d’agglomération a mis en place une dynamique collaborative auprès des différents acteurs de la filière chanvre.
Aujourd’hui l’ambition commune de la filière est de développer un Pôle Européen du Chanvre, qui permettra à notre département de devenir le territoire de référence en Europe dans cet écosystème. Elle est soutenue par le Pôle de Compétitivité à vocation mondiale Industrie Agro-Ressources (Pôle de la Bioéconomie français de référence, en Europe et à l’international).

LA CHANVRIÈRE, dénomination de la coopérative actuelle dédiée au chanvre dans l’Aube, regroupe 430 exploitants, représente plus de 50% de la production française et est le leader européen avec 34% des parts de marché. Sont présents dans les structures de cette filière des producteurs et des transformateurs du chanvre. En 2007, est créée la Fibre Recherche Développement, véritable interface entre les producteurs de fils et les industriels des matériaux.

Filière durable pour une agriculture compétitive et soutenable pour l’homme et son environnement, la filière chanvre est une agriculture "Eco/Eco" (écologique et économique) :
  • Aucun pesticide, OGM ou irrigation ;
  • Aucun traitement phytosanitaire (en bio comme en conventionnel) ;
  • Renouvelable grâce à un cycle de vie très rapide de 4 à 5 mois ;
  • 1 hectare de chanvre absorbe autant de CO2 qu’un hectare de forêt ;
  • Aucun traitement chimique pour la production de la matière première
  • Les matériaux à base de chanvre s’inscrivent dans une démarche d’écoconception, de recyclabilité des pièces, avec absence de composés organo-volatiles.
L’utilisation du chanvre dans le bâtiment s’inscrit donc dans la dynamique de l’éco-construction.


Le chanvre
Le chanvre est un matériau biosourcé végétal. Il est composé de 2 parties : la chènevotte et la fibre de chanvre.

1) La chènevotte (partie centrale et moelleuse de la tige)

Le soin apporté par les producteurs de chanvre à la récolte de leurs pailles est l’assurance de fournir une matière de qualité haut de gamme.

Cette qualité repose sur les principes suivants :

  • Une couleur claire (synonyme de bon état sanitaire, sans moisissure)
  • Une humidité contrôlée
  • Une odeur franche et sans défaut
  • Une granulométrie mesurée
  • Un dépoussériage contrôlé

La chènevotte voit donc ses débouchés dans les secteurs suivants :

  • Les litières pour les animaux
  • Le paillage des sols
  • Le bâtiment
Chacun de ces débouchés réclame ses propres caractéristiques techniques : normes ou référentiel label.

2) La fibre de chanvre (paroi végétale de la plante)

Dans l’Aube et les départements limitrophes, le chanvre est cultivé à la fois pour la graine et pour la paille, gage d’un équilibre économique et de pérennité pour les producteurs.
Il ne peut y avoir de bons produits issus de la paille si cette dernière n’est pas de bonne qualité. Cette qualité s’apprécie en fonction d’un cahier des charges contractualisé pour une durée de 5 ans entre chaque adhérent et la Chanvrière :
  • Un tonnage à livrer annuellement à la coopérative
  • Une couleur de paille (ou degré de rouissage)
  • Un degré d’humidité
  • Un état sanitaire
  • Une propreté (corps étrangers et plastiques)
Ces objectifs de qualité conditionnent la transformation de ces pailles en fibres, chènevotte et fines (petites poussières).
Pour répondre aux besoins des marchés, la chanvrière s’est équipée de plusieurs lignes de production pour élaborer les types de fibres suivants :
  • Fibres papetières (ou filasses) destinées principalement à la fabrication de papiers spéciaux
  • Fibres techniques, non tissées, plasturgie, isolant
  • Fibres à usage textile
Pour chacune de ces catégories de fibres, la chanvrière assure le suivi de la qualité (humidité, taux d’impuretés, couleur, finesse, longueur), en s’appuyant à la fois sur des méthodes de contrôle interne et en utilisant aussi des équipements d’analyse externes.



LE CHANVRE ET LE BÂTIMENT

Le mortier de chanvre est né dans l’Aube à la fin des années 80.

Déjà fournisseur des principaux chaufourniers qui ont souhaité vendre du chanvre en plus de leur chaux, la CHANVRIÈRE a mis sur le marché, en 2010, un granulat de chanvre à sa propre marque : KANABAT.
Il peut être utilisé pour des bétons de chanvre mis en œuvre manuellement (banchage) ou en projection par machine. La taille des granulats est adaptée à ces deux types de mise en œuvre.
LA CHANVRIÈRE est également à l’origine de la fabrication d’isolants ( en rouleaux ou en panneaux) à partie de fibres, qui sont aussi utilisés dans des feutres pour l’isolation acoustique en sous-couche de planchers.

3- Monoxyde de carbone : attention danger

Monoxyde de carbone : attention danger

Comme chaque année, pendant la période de chauffe, plusieurs milliers de personnes sont victimes d’une intoxications au monoxyde de carbone.
Le monoxyde de carbone est un gaz asphyxiant indétectable : il est invisible, inodore et non irritant. Il se diffuse très vite dans l’environnement et peut être mortel en moins d’une heure.
Il paraît donc nécessaire de rappeler les gestes de préventions élémentaires mais non moins essentiels à adopter et à mettre en pratique toute l’année.
Pour limiter les risques d’intoxication au monoxyde de carbone au domicile, que faire :
- avant chaque hiver, faire systématiquement vérifier et entretenir les installations de chauffage et de production d’eau chaude et les conduits de fumée par un professionnel qualifié ;
- tous les jours, aérer au moins dix minutes, maintenir les systèmes de ventilation en bon état de fonctionnement et ne jamais boucher les entrées et sorties d’air ;
- respecter les consignes d’utilisation des appareils à combustion : ne jamais faire fonctionner les chauffages d’appoint en continu ;
- placer impérativement les groupes électrogènes à l’extérieur des bâtiments ; ne jamais utiliser pour se chauffer des appareils non destinés à cet usage : cuisinière, brasero, barbecue, etc


Prévention : consulter le site de l’INPES

[=http://inpes.santepubliquefrance.fr/10000/themes/sante_environnement/monoxyde-carbone/precautions.asp=]

Brèves

le Chèque Energie, ça continue

Entrant dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, le chèque énergie, reçu par courrier, doit aider les foyers modestes à régler leurs factures de chauffage ou financer des travaux de rénovation énergétique. Il peut être utilisé par courrier ou en ligne jusqu’au 31 mars 2020 (uniquement pour les chèques émis en 2019) . Exit les tarifs sociaux de l’énergie donc, qu’il remplace depuis le début de l’année 2018. Le chèque énergie est actuellement d’un montant moyen de 150€ qui passera à 200€ en 2019.


Le chèque énergie s’adresse aux ménages en situation de précarité énergétique, c’est-à-dire à ceux qui consacrent plus de 10 % de leur budget à leur facture d’énergie. Son mode d’attribution est calculé sur la seule base du revenu fiscal de référence tenant compte du niveau de revenus et de la composition du ménage. Ainsi, une personne seule ne devra pas dépasser un revenu fiscal de référence de 7 700 euros, seuil porté à 11 550 euros pour un couple. Pour chaque personne supplémentaire du foyer ce plafond est augmenté de 2350 euros.

Site officiel dédié au chèque énergie :
https://www.chequeenergie.gouv.fr/

Les chiffres

40% en 2030, 50% en 2040, 60% en 2050

Ce sont les réductions de la consommation énergétique finale à mettre en œuvre dans les bâtiments à usage tertiaire tels que les bureaux, les commerces, les établissements de santé,…etc. Ces obligations sont issues de l’article 175 de la loi portant Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique du 24 novembre 2018.