
Le Pôle Européen du Chanvre est né
C’est à Saint Lyé, à proximité de Troyes, que le Pôle Européen du Chanvre construit un nouvel outil industriel, dont le démarrage est prévu pour 2020, pour rassembler et fédérer les acteurs des différents marchés d’application du chanvre tels que la construction, les matériaux composites, le textile, l’alimentaire, la cosmétique-santé.
Troyes Champagne Métropole a identifié, dès 2011, ce secteur comme filière d’avenir. La communauté d’agglomération a mis en place une dynamique collaborative auprès des différents acteurs de la filière chanvre.
Aujourd’hui l’ambition commune de la filière est de développer un Pôle Européen du Chanvre, qui permettra à notre département de devenir le territoire de référence en Europe dans cet écosystème. Elle est soutenue par le Pôle de Compétitivité à vocation mondiale Industrie Agro-Ressources (Pôle de la Bioéconomie français de référence, en Europe et à l’international).
LA CHANVRIÈRE, dénomination de la coopérative actuelle dédiée au chanvre dans l’Aube, regroupe 430 exploitants, représente plus de 50% de la production française et est le leader européen avec 34% des parts de marché. Sont présents dans les structures de cette filière des producteurs et des transformateurs du chanvre. En 2007, est créée la Fibre Recherche Développement, véritable interface entre les producteurs de fils et les industriels des matériaux.
Filière durable pour une agriculture compétitive et soutenable pour l’homme et son environnement, la filière chanvre est une agriculture
"Eco/Eco" (écologique et économique) :
- Aucun pesticide, OGM ou irrigation ;
- Aucun traitement phytosanitaire (en bio comme en conventionnel) ;
- Renouvelable grâce à un cycle de vie très rapide de 4 à 5 mois ;
- 1 hectare de chanvre absorbe autant de CO2 qu’un hectare de forêt ;
- Aucun traitement chimique pour la production de la matière première
- Les matériaux à base de chanvre s’inscrivent dans une démarche d’écoconception, de recyclabilité des pièces, avec absence de composés organo-volatiles.
L’utilisation du chanvre dans le bâtiment s’inscrit donc dans la dynamique de l’éco-construction.
Le chanvre

Le chanvre est un matériau biosourcé végétal. Il est composé de 2 parties : la chènevotte et la fibre de chanvre.
1) La chènevotte (partie centrale et moelleuse de la tige)
Le soin apporté par les producteurs de chanvre à la récolte de leurs pailles est l’assurance de fournir une matière de qualité haut de gamme.
Cette qualité repose sur les principes suivants :
- Une couleur claire (synonyme de bon état sanitaire, sans moisissure)
- Une humidité contrôlée
- Une odeur franche et sans défaut
- Une granulométrie mesurée
- Un dépoussériage contrôlé
La chènevotte voit donc ses débouchés dans les secteurs suivants :
- Les litières pour les animaux
- Le paillage des sols
- Le bâtiment
Chacun de ces débouchés réclame ses propres caractéristiques techniques : normes ou référentiel label.
2) La fibre de chanvre (paroi végétale de la plante)
Dans l’Aube et les départements limitrophes, le chanvre est cultivé à la fois pour la graine et pour la paille, gage d’un équilibre économique et de pérennité pour les producteurs.
Il ne peut y avoir de bons produits issus de la paille si cette dernière n’est pas de bonne qualité. Cette qualité s’apprécie en fonction d’un cahier des charges contractualisé pour une durée de 5 ans entre chaque adhérent et la Chanvrière :
- Un tonnage à livrer annuellement à la coopérative
- Une couleur de paille (ou degré de rouissage)
- Un degré d’humidité
- Un état sanitaire
- Une propreté (corps étrangers et plastiques)
Ces objectifs de qualité conditionnent la transformation de ces pailles en fibres, chènevotte et fines (petites poussières).
Pour répondre aux besoins des marchés, la chanvrière s’est équipée de plusieurs lignes de production pour élaborer les types de fibres suivants :
- Fibres papetières (ou filasses) destinées principalement à la fabrication de papiers spéciaux
- Fibres techniques, non tissées, plasturgie, isolant
- Fibres à usage textile
Pour chacune de ces catégories de fibres, la chanvrière assure le suivi de la qualité (humidité, taux d’impuretés, couleur, finesse, longueur), en s’appuyant à la fois sur des méthodes de contrôle interne et en utilisant aussi des équipements d’analyse externes.
LE CHANVRE ET LE BÂTIMENT
Le mortier de chanvre est né dans l’Aube à la fin des années 80.
Déjà fournisseur des principaux chaufourniers qui ont souhaité vendre du chanvre en plus de leur chaux, la CHANVRIÈRE a mis sur le marché, en 2010, un granulat de chanvre à sa propre marque : KANABAT.
Il peut être utilisé pour des bétons de chanvre mis en œuvre manuellement (banchage) ou en projection par machine. La taille des granulats est adaptée à ces deux types de mise en œuvre.
LA CHANVRIÈRE est également à l’origine de la fabrication d’isolants ( en rouleaux ou en panneaux) à partie de fibres, qui sont aussi utilisés dans des feutres pour l’isolation acoustique en sous-couche de planchers.