Pour la deuxième fois depuis les accords de Cancun qui ont dessiné les grandes lignes du futur accord international sur le climat, les négociateurs des 195 Parties à la Convention Climat se retrouveront à nouveau pendant 2 semaines en Allemagne début juin .
L’enjeu de ces sessions est double : il s’agit à la fois de rattraper le retard généré par les négociations à Bangkok en avril dernier et d’avancer de façon suffisante dans les négociations à l’ordre du jour afin de parvenir en fin de session à des compromis susceptibles d’être finalisés directement lors de la conférence des Parties à Durban en fin d’année.
Plusieurs groupes de négociation se tiendront à Bonn : les 34eme sessions des organes subsidiaires de la Convention Cadre des Nations Unies (organe de mise en œuvre, SBI et organe scientifique et technique, SBSTA) ainsi que la suite des 14ème session du groupe de travail sur la coopération de long terme au titre de la Convention (« AWG-LCA ») et 16ème session du groupe sur le protocole de Kyoto (« AWG-KP ») qui ont débuté à Bangkok . Dans la suite de l’organisation de Bangkok, des ateliers porteront sur la clarification des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays développés et des actions des pays en développement, ainsi que sur les pistes pour renforcer l’implication des observateurs dans les négociations . Ces ateliers devront aider à faire progresser le niveau d’ambition des négociations afin de le rendre compatible avec l’objectif de limiter le réchauffement à moins de 2°C.
Les principaux sujets pour lesquels des progrès sont attendus sont :
. le travail sur la composition du comité d’adaptation, ses modalités de fonctionnement, et ses liens avec les autres institutions créées à Cancun
• l’exploration des options de financement pour la mise en œuvre intégrale des mesures d’atténuation dans le secteur forestier
• l’élaboration d’un ou plusieurs mécanismes fondés sur le marché, ainsi que un ou plusieurs mécanismes non fondés sur le marché, dans le but d’améliorer le rapport coût-efficacité et de promouvoir les mesures de réduction de gaz à effet de serre
• la définition des rôles et des fonctions d’un comité permanent pour aider la Conférence des Parties dans l’exercice de ses fonctions en ce qui concerne les mécanismes financiers de la Convention
• l’opérationnalisation du mécanisme technologique en 2012
• l’apport de précisions sur la révision, prévue entre 2013 et 2015, de l’objectif global à long terme décidé à Cancun (contenir le réchauffement climatique à 2°) et des progrès effectués vers l’atteinte de cet objectif.
Compte tenu de la forte attente des pays en développement d’une décision avant fin 2012 sur une seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto, la France et l’Union européenne, seules Parties à s’être officiellement exprimées en faveur de cette seconde période, seront au cœur des débats et au centre des négociations. Les États membres confirmeront ainsi que l’Union sera prête à s’engager pour une 2ème période sous Kyoto mais ce comme contribution à un accord plus large incluant la perceptive d’un engagement des grandes économies dans un accord juridiquement contraignant. Cette pression ne devra pas empêcher l’Union européenne à faire progresser de manière équilibrée les négociations dans les 2 groupes de travail post-2012, afin d’accélérer la mise en œuvre des décisions de Cancun et d’obtenir des garanties sur la perspective des autres pays dont les émergents dans un accord international contraignant.
La délégation française composée des services du Ministère du développement durable, du Ministère des Affaires Étrangères, du Ministère des Finances, du Ministère de l’Agriculture et l’Agence Française de développement sera conduite par, l’Ambassadeur chargé des négociations sur le climat, M. Serge Lepeltier. Dans le cadre de ses activités bilatérales, la France tiendra des réunions avec certains grands pays émergents, les pays chefs de file des grands groupes régionaux et d’autres grands pays développés. La délégation française participera également à plusieurs réunions en marge de la session de négociation : réunion du Partenariat REDD+ sous co-présidence franco-brésilienne, la réunion du dialogue de Carthagène …