A Bonn, pendant dix jours, les délégations de 195 pays membres de la Convention Climat des Nations unies ont débattu du contenu du futur accord qui doit être scellé à Paris fin 2015 et mis en œuvre en 2020. Cette session de négociations techniques s’est achevée sur un réel sentiment de progrès. À 18 mois de la conférence de Paris de décembre 2015 (COP21CPM11), plusieurs avancées sur des sujets clés ont été possibles. Ainsi les Parties, le Secrétariat de la CCNUCC et même la société civile, qui est revenue officiellement dans les négociations depuis son départ de Varsovie en décembre 2013, ont confirmé le sentiment que le processus se mettait bien en route vers Paris.
Les travaux du groupe de la plate-forme de Durban (ADP) ont permis d’avancer dans la compréhension des positions de chacune des Parties sur les principaux éléments de l’accord (atténuation, adaptation, financements, renforcement des capacités et principe de transparence, objectif de long-terme, contribution, revue…) et d’identifier des convergences. Les discussions ont même abordé dans un esprit positif des sujets complexes : la structure de l’accord, son potentiel ou bien encore son éventuel caractère évolutif.
Sur la préparation des contributions que les pays devront apporter à l’accord de Paris en 2015, les discussions ont permis de recueillir un large soutien à l’idée que celles-ci devraient comporter un volet atténuation pour tous les pays, même modeste pour les plus pauvres. L’idée d’inclure l’adaptation pour ceux qui le souhaiteraient n’a pas fait l’objet de forte opposition. Par contre le traitement des questions de financement reste un point sensible : la mise en œuvre des engagements existants (Fonds vert, fonds d’adaptation…) sera déterminante. Le groupe a pu ainsi bien engager les discussions sur un projet de décision, qui devra être adopté à Lima.
Le principe d’un examen des contributions avant Paris semble, grâce à cette session de Bonn, plus largement partagé – tant au niveau individuel pour en mesurer le caractère équitable qu’au niveau collectif pour évaluer l’écart avec la trajectoire des deux degrés. Par contre la façon d’intégrer les contributions dans l’accord ou la question de leur statut juridique
restent des sujets très sensibles. Ainsi la position de l’Union européenne, à savoir l’inclusion des objectifs dans l’accord lui-même, avec le même statut juridique, s’oppose à des positions plus souples, comme celles sur la possibilité d’annexes à l’accord.
Les discussions, sous formes d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques portant sur le relèvement de l’ambition pré-2020 ont été très positives. Elles ont porté sur l’action des villes et les questions urbaines et le rôle de la forêt et du secteur des terres. Un projet de décision sur la manière d’enregistrer à Lima les résultats de ce travail, devrait être produit d’ici la prochaine session d’octobre.
La prochaine étape sera la session d’octobre qui devra préciser la structure et continuer à esquisser les principaux éléments du futur accord en vue de Lima. Dans cette perspective, une note d’analyse des travaux sera produite pour la mi-juillet. A la demande de la Chine et des pays « like-minded », une analyse par « bullet points » des principales propositions des parties sera également rédigée.