N° 3 - Avril 2013
 

Éditorial

ACCESSIBILITÉ 2015, L’IMPOSSIBLE OBJECTIF ?

La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a-t-elle réellement fait avancer la prise en compte de l’accessibilité des espaces publics et des bâtiments ?

La réponse est oui car elle a entraîné un changement d’état d’esprit, un nouveau regard sur le handi­cap et une responsabilisation de la société.

Mais, si cette loi est pleinement appliquée pour les constructions neuves, sa mise en œuvre est beau­coup plus difficile pour les bâtiments existants et en particulier les Établissements Recevant du Public (ERP).
À cela, plusieurs raisons dont la complexité de la réglementation et le coût des mises aux normes.

Il n’en reste pas moins que l’échéance du 1er janvier 2015 ne sera pas atteinte … que faire ?

Le rapport de la sénatrice Claire-Lise CAMPION propose 40 pistes pour poursuivre l’effort au delà de 2015 afin d’achever le plus rapidement possible ce chantier.

Pour les ERP existants, il est proposé de réaliser des Agendas d’Accessibilité Programmée, les Ad’AP.
Ce document de programmation et de financement d’une durée de mise en œuvre de 3 à 4 années (pouvant être reconduit pour 2 ou 3 ans) permettrait d’achever les travaux commencés avant 2015, de définir le programme de 2015 à 2018 et le cas échéant, d’obtenir les dérogations en cas d’impossibilité technique avérée. Un processus comparable pourrait être adopté pour les Schémas Directeurs d’Acces­sibilité des transports.

Toutefois, ces Ad’AP ne suffiront pas s’ils ne sont pas accompagnés d’une impulsion politique forte déclinée au plus prés du terrain. A cette fin, le rapport préconise de tenir une table ronde nationale des acteurs, de lancer des états régionaux pour mobiliser les collectivités territoriales, d’adopter un plan de formation générale cohérent pour tous les acteurs et de faire de l’accessibilité la grande cause natio­nale 2014.
Ce rapport suggère également de renforcer le rôle des organismes comme l’Observatoire Interministé­riel de l’Accessibilité et de la conception Universelle, de conforter le volet financier en orientant réso­lument les aides du Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce (FISAC) vers les travaux de mise en accessibilité. En outre, il préconise un ajustement concerté de la réglementation. Bien évidemment, il ne s’agit pas de reprendre la loi, mais de privilégier la qualité d’usage afin de dé­passer l’obstacle financier. Pour cela, est introduite la notion d’accessibilité raisonnée qui privilégiera une approche pragmatique ( traitement des largeurs de circulation dans les commerces existants, ac­cessibilité des points d’arrêts des réseaux de transports, …).

En Corrèze, la mobilisation est forte. la Direction Départementale des Territoires a établi l’état des lieux de l’accessibilité des bâtiments de l’État, a assisté les collectivités dans l’élaboration des Plans de mise en Accessibilité de la Voirie et des Espaces publics (PAVE), a mis à disposition de ces mêmes collectivités des cahiers des charges pour lancer les diagnostics accessibilité des ERP Elle a aussi tra­vaillé à mobiliser tous les acteurs de la construction, du logement et de l’aménagement, mais l’objectif n’est pas encore atteint.

Aussi, sans attendre les nouvelles propositions nationales déclinées à partir de ce rapport, les services de l’État en Corrèze s’efforceront, avec l’appui de tous les professionnels concernés (archi­tectes, bureaux d’études, artisans, …) d’être encore plus présents auprès des maîtres d’ouvrages pu­blics et privés pour expliquer, conseiller, et agir.

La RT 2012, Les principales évolutions au 1er janvier 2013

les domaine d’application de la RT 2012

La RT 2012 est applicable depuis le 1er octobre 2011 aux bâtiments neufs :

? à usage de bureaux,
? aux bâtiments d’enseignement primaire et secondaire,
? aux établissements d’accueil de la petite enfance.

Elle est applicable depuis le 1er mars 2012 à certains bâtiments neufs à usage d’habitation (zone ANRU, …)

La RT 2012 s’applique à compter du 1er janvier 2013, à tous les bâtiments neufs :

– à usage d’habitation,
– hôtels, restaurants,
– commerces,
– bâtiments à usage industriel et artisanal,
– gymnases, salles de sport, y compris vestiaires,
– établissements de santé,
– établissements d’hébergement pour personnes âgées,
– bâtiments universitaires d’enseignement et
de recherche,
– aérogares.

http://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?cidTexte=JORFTEXT000026863608

Les surfaces de référence de la RT 2012

Suivant l’usage du bâtiment soumis à la Réglementation
Thermique, la surface de référence peut-être :

  • la Surface de plancher Hors OEuvre Nette au sens
    de la RT « SHONRT » ;
  • la Surface thermique au sens de la RT « SRT ».

Pour les bâtiments à usage d’habitation

La surface de référence est la Surface de plancher Hors OEuvre Nette au sens de la RT « SHONRT », qui est égale à la somme des surfaces de plancher de chaque niveau du bâtiment après déduction :

  • des surfaces de plancher hors oeuvre des combles et sous-sols non aménageables ou non aménagés pour l’habitation ou pour des activités à caractère professionnel, artisanal ou commercial ;
  • des surfaces de plancher hors oeuvre des toitures terrasses, des balcons, des loggias, des vérandas non chauffées ainsi que des surfaces non closes situées au rez de chaussée ou à des niveaux supérieurs ;
  • des surfaces de plancher hors oeuvre des bâtiments ou des parties de bâtiment aménagés en vue de permettre le stationnement des véhicules ;
  • dans les exploitations agricoles, des surfaces de plancher des serres de production, des locaux destinés à abriter les récoltes, à héberger les animaux, à ranger et à entretenir le matériel agricole, des locaux de production et de stockage des produits à usage agricole, des locaux de transformation et de conditionnement des produits provenant de l’exploitation.

Pour les bâtiments tertiaires

la surface de référence est en fonction de l’usage du bâtiment :

  • soit la Surface de plancher Hors OEuvre Nette au sens
    de la RT « SHONRT » ;
  • soit la Surface thermique au sens de la RT « SRT ».

Dans les deux cas, ces surfaces sont définies par rapport à la Surface Utile au sens de la RT « SURT ».

La Surface Utile d’un bâtiment au sens de la RT« SURT » est la surface de plancher construite des locaux soumis à la Réglementation Thermique après déduction :

  • des surfaces occupées par les murs y compris l’isolation ;
  • des cloisons fixes, des poteaux, des gaines ;
  • des parties des locaux d’une hauteur < 1,80 m ;
  • des marches et cages d’escaliers, des ébrasements de
    portes et de fenêtres ;
  • des parties du niveau inférieur servant d’emprise à un escalier, à une rampe d’accès ou auquel s’arrêtent les trémies des ascenseurs, des monte-charges, des gaines et des conduits de fumée ou de ventilation ;
  • des locaux techniques exclusivement affectés au fonctionnement général du bâtiment et à occupation passagère.

Pour certains bâtiments, mentionnés ci-après, la surface de référence est la SHONRT qui est égale à la Surface Utile au sens de la RT « SURT » :

  • multipliée par 1,1 pour les bâtiments de bureaux et d’enseignement primaire ;
  • multipliée par 1,2 pour les bâtiments d’enseignement secondaire, les établissements d’accueil de la petite enfance, les foyers de jeunes travailleurs et les cités universitaires.

Pour les autres bâtiments tertiaires, la surface de référence est la Surface thermique au sens de la RT « SRT » qui est égale à la Surface Utile au sens de la RT « SURT » multipliée par un coefficient de 1,1 ou de 1,2 suivant l’usage du bâtiment.

Ce coefficient multiplicateur est de 1,1 pour :

  • les hôtels ;
  • les commerces ;
  • les gymnases et salles de sport y compris les vestiaires ;
  • les établissements de santé ;
  • les établissements d’hébergement pour personnes âgées ;
  • les bâtiments à usage industriel et artisanal.

Il est est de 1,2 pour :

  • les restaurants ;
  • les bâtiments universitaires d’enseignement et de recherche ;
  • les aérogares ;
  • les tribunaux et les palais de justice.
arrêté du METL du 28-12-2012

Risques sanitaires liés à l’exposition à l’amiante

Protection des travailleurs contre les risques sanitaires liés à l’exposition à l’amiante

Le décret du 04 mai concerne la protection des travailleurs assurant le désamiantage d’un bâtiment, il est complété par l’arrêté du 14 août concernant les dispositifs de mesurage des niveaux d’empoussièrement, les conditions de contrôle du respect de la valeur limite d’exposition professionnelle aux fibres d’amiante et les conditions d’accréditation des organismes procédant à ces mesurages.
Il n’est plus fait de distinction entre amiante friable et non friable depuis le 1° juillet 2012, on parle d’amiante.

Depuis la même date, il est fait obligation aux donneurs d’ordre de joindre au Dossier de Consultation des Entreprises les dossiers techniques suivants :

– dossier amiante-parties privatives, dossier technique amiante ou diagnostic avant démolition ;
– diagnostic portant sur les déchets issus des travaux de démolition
Contrôles d’empoussièrement.

Ils doivent être effectués avant, pendant et après les travaux.

Évaluation des risques

L’employeur doit estimer le niveau d’empoussièrement de chacun des processus de travail qu’il aura déclarés dans son « document unique ». Ce dernier devra être mis à jour à chaque modification de processus.
Les processus sont classés en trois niveaux :

– premier niveau , l’empoussièrement est inférieur à la Valeur Limite d’Exposition Professionnelle (VLEP) ;
– deuxième niveau, l’empoussièrement est supérieur à la VLEP mais inférieur à 60 fois la valeur de la VLEP ;
– Troisième niveau, l’empoussièrement est supérieur à 60 fois la VLEP et inférieur à 250 fois la VLEP.

La VLEP est fixée à 100 fibres par litre sur une moyenne de 8 heures de travail. À compter du 1°juillet 2015, la VLEP sera fixée à 10 fibres par litre.

Stratégie d’échantillonnage et empoussièrement

Les empoussièrements doivent être mesurés par Microscopie électronique à Transmission Analytique (MÉTA).

L’échantillonnage, les prélèvements et les analyses doivent être réalisés par un organisme agréé. A compter du 1°juillet 2013, celui-ci devra être identique pour les 3 opérations.

Informations et formation des travailleurs

Depuis le 1° juillet 2012, l’employeur doit consulter le médecin du travail, le Comité d’Hygiène et de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) ou, à défaut les délégués du personnel sur le projet de stratégie d’échantillonnage.

Organisation du travail

La durée maximale d’une vacation ne doit pas excéder 2 heures trente minutes, la durée maximale quotidienne d’exposition au risque (total des vacations) ne doit pas excéder 6 heures.

Conditions d’accréditation des entreprises de mesurage

Elles sont définies dans l’arrêté du 14 août, ses dispositions entrent en vigueur le 1°juillet 2013. L’accréditation est validée par la COFRAC (Comité Français d’Accréditation) suivant les règles en vigueur(norme NF EN ISO/CEI 17025, référentiel technique de la CPFRAC). Des dispositions transitoires ont été prévues jusqu’à l’entrée en vigueur de l’arrêté.

LES CHANTIERS CONCERNÉS PAR CES NOUVELLES MODALITÉS RÉGLEMENTAIRES SONT CEUX DONT LE DOSSIER DE CONSULTATION RELATIF AU MARCHÉ A ÉTÉ PUBLIÉ À COMPTER DU 1° JUILLET 2012.

Décret du 04 mai 2012
Arrêté du 14 août 2012

La règlementation acoustique

L’arrêté du 27/11/2012 prévoit la mise en application du décret 2011-604 du 30/05/2011 relatif à l’attestation de la prise en compte de la réglementation acoustique qui doit être établie lors de l’achèvement des travaux de bâtiments d’habitation neufs.

Cette obligation concerne les demandes de permis de construire déposées à compter du 1er janvier 2013 pour :

– les bâtiments collectifs d’habitation
– les maisons individuelles
– accolées
– ou bien contiguës ou superposées à un local d’activités.

cf articles R111-4-2 à 5 du Code de la construction et de l’habitation et article R 462-4-2 du Code de l’urbanisme.

L’attestation est jointe à la déclaration d’achèvement des travaux.

L’arrêté précise les modalités d’établissement de l’attestation, définit un modèle ainsi que la méthodologie du choix des mesures acoustiques à réaliser à l’achèvement des travaux.

http://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?cidTexte=JORFTEXT000026786291

Le label Eco-quartier

Les nouvelles démarches d’aménagement issues des principes de base de la Ville durable doivent répondre aux caractéristiques suivantes :

  • Une localisation judicieuse ;
  • L’utilisation de modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle ;
  • La préservation des ressources naturelles ;
  • La présence du végétal ;
  • Des espaces publics de qualité ;
  • Une organisation de la vie collective ;
  • Une ouverture du nouveau quartier sur le territoire urbain voisin.

Le 14 décembre 2012, la ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement, Cécile Duflot, a officiellement lancé le Label National "EcoQuartier" à Brétigny-sur-Orge (Essonne).

http://www.territoires.gouv.fr/spip.php?article1295

Infos

Une réunion a été organisée le 23 novembre 2012 à l’attention des réseaux aménagement et construction et maîtrise de l’énergie. Les documents présentés sont disponibles en ligne sur le site internet de la Direction Départementale des Territoires de la Corrèze par le lien suivant :

Il vous sera proposé à l’automne prochain une nouvelle rencontre autour de l’actualité réglementaire.
Le service Appui et expertise technique est à votre écoute, n’hésitez pas à signaler les sujets que vous souhaiteriez voir aborder.

Agenda

Prochain colloque :

  • « Les Défis Bâtiment & Santé », le 28 mai 2013 à la Cité des Sciences et de l’Industrie à PARIS.

Le Docteur Suzanne Déoux, présidente de l’Association Bâtiment Santé Plus, les étudiants du Master RISEB de l’ISSBA à l’Université d’Angers et l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur vous donnent rendez-vous à la troisième édition du colloque. Cette année, un thème au cœur de l’actualité : « La qualité de l’air des bâtiments, la concevoir, la mettre en œuvre, la préserver ».

N’attendez plus ! Accédez au programme et au bulletin d’inscription

Vous trouverez de nombreuses informations sur le site : www.defisbatimentsante.fr<http://www.defisbatimentsante.fr>

la lettre des réseaux techniques

 

Directeur de la publication : Gérard PÉROT

Rédacteur en chef : Alain CHASSANG

Comité de rédaction : Yves BAULÈS, Véronique BOUCHET, Éric LEYRAT, Jean-Pierre JUBERTIE, Philippe BERNIS, Alain BOUTTEMY

Crédits photos :

Arnaud Bouissou, Bernard Suard, Laurent Mignaux : METL / MEDDE

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