Le plan "restaurer et valoriser la nature en ville", engagement du Grenelle de l’Environnement, a fait l’objet d’un lancement officiel en conseil des ministres le 9 novembre 2010. Fruit d’un travail collaboratif mené entre juin 2009 et juin 2010, ce plan national a été co-produit avec l’ensemble des partenaires du Grenelle (associations d’élus, administrations et établissements publics, professionnels, monde de la recherche et représentants de la société civile) et animé par le MEDDTL.
En réponse à la dégradation de l’environnement naturel urbain (production d’espaces de relégation, multiplication des déchets, artificialisation des territoires urbains, etc.), le plan propose un cadre nouveau pour concevoir les politiques locales de nature en ville à travers trois axes principaux, décomposés en seize engagements et trente-sept actions opérationnelles. Volet transversal du plan « Ville durable », il pose une pierre supplémentaire aux édifices Ecocités et EcoQuartier. Traduire les enjeux du plan Nature en ville dans ces deux appels à projet constitue d’ailleurs une action à part entière. Concrètement, plusieurs actions viennent alimenter les réflexions quant à la conception, la réalisation, puis la gestion d’un écoquartier.
Sans qu’il soit ici question d’être exhaustif, il est notamment prévu de développer les jardins partagés, les jardins familiaux et les jardins d’insertion, en partenariat avec les bailleurs sociaux. En lien avec les 3 piliers du développement durable, il s’agit de concilier bonnes pratiques environnementales, retour à l’emploi et création de convivialité et de lien social, à l’échelle de l’îlot.
Autre exemple, l’élaboration d’un référentiel sur l’intégration de l’eau dans un projet d’aménagement urbain durable. Si la ville est désormais « assainie », les sols urbains se sont bien souvent imperméabilisés, les zones humides ont été remblayées et les cours d’eau canalisés. Or, tout écoquartier se doit de promouvoir une gestion qualitative et économe des ressources en eau. L’intégration de l’eau dans les projets d’aménagement s’avère néanmoins complexe en raison notamment de la multiplicité des acteurs, de l’imbrication des échelles spatiales, ou encore de l’articulation entre gestion technique des réseaux et services associés. L’intérêt d’un référentiel est de proposer des méthodes et outils permettant une meilleure définition en amont du cycle local de l’eau et une priorisation de ses fonctions et usages selon les contextes territoriaux. Ce référentiel permettra également d’engager l’ensemble des acteurs de l’écoquartier dans une démarche de projet, qui favorise le questionnement, l’expérimentation et in fine l’appropriation par tous.
Plusieurs appels à projet sont également prévus - sur la valorisation des zones humides en milieu urbain ou encore le développement de trames vertes et bleues urbaines, ainsi que des actions d’expérimentation comme l’élaboration de diagnostics écologiques urbains, le lancement de programmes de recherche, ou encore d’actions de formation et de sensibilisation. Des guides méthodologiques et des outils professionnels seront développés, dont certains directement opérationnels lors des phases de conception et d’évaluation d’un écoquartier.
Non exhaustif mais pérenne, le plan « restaurer et valoriser la nature en ville » s’inscrit dans la durée et pourra accueillir ultérieurement des actions partenariales nouvelles. En ce sens, les expérimentations issues de l’appel à projet EcoQuartier pourront elles-aussi venir alimenter le plan et permettre ainsi une diffusion plus large de bonnes pratiques et d’outils.