Dans le cadre de la programmation culturelle « 66° Nord – l’attitude suédoise », l’Ambassade de Suède et Business Sweden ont organisé un séminaire sur les éco-quartiers en Suède et en France le 8 avril dernier à l’Institut Suédois. Une rencontre entre Ålidhem dans le nord de la Suède et le Séquestre dans le sud de la France. Deux projets qui répondent aux mêmes questions d’engagement dans la transition (écologiques et sociétales…) avec des réponses différentes mais adaptées à leur contexte et un leitmotiv commun : faire ensemble !
Le panel était constitué d’Albert Edman, directeur du développement durable à Umeå, Staffan Andersson, maître de conférences à l’Université d’Umeå , Raffaele Barbato, responsable projet URBACT, Jodelle Zetlaoui-Léger, urbaniste et professeure à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris la Villette et Gérard Poujade, maire du Séquestre. Les débats furent animés par Franck Faucheux, chef de projet Ecoquartier au ministère du logement et de l’égalité de territoires. Florence Masson, AMF a fait la conclusion en soulignant l’importance de ces exemples concrets pour s’inspirer et évoluer ensemble.
Une centaine de personnes était présente, parmi lesquelles des architectes, urbanistes, des représentants d’entreprises et de communes, étudiants et journalistes pour partager l’expérience de la ville d’Umeå et du Séquestre.
Umeå est la plus grande ville du nord de la Suède, une région à hauteur du cercle polaire, marquée à la fois par les grands espaces aux conditions extrêmes et des villes dynamiques et créatives.
L’éco-quartier Ålidhem à Umeå, lauréat en 2013 du Prix européen de l’énergie durable, est unique dans le sens où la notion de développement urbain durable y est synonyme de changement social, environnemental, technique et économique. Le projet a permis une réduction significative de la consommation d’énergie et a pleinement misé sur les énergies renouvelables : parc photovoltaïque (l’un des plus grands de Suède), nouvelles utilisations du réseau de chauffage urbain (99% d’énergies non-fossiles), suivi individualisé de la consommation d’électricité et d’eau…
Une stratégie de dialogue a été développée et mise en œuvre avec les habitants, des étudiants, la municipalité et la société foncière tout au long de la rénovation des 405 appartements et de la construction de 137 nouveaux logements.
La Commission européenne a annoncé le 3 avril que la ville d’Umeå avec les villes de Essen (Allemagne), Ljubljana (Slovénie), Nijmegen (Pays-Bas) et Oslo (Norvège) ont été retenues comme les cinq finalistes pour le titre de Capitale verte de l’Europe en 2016. Le titre sera décerné le 24 juin.
Première commune du Tarn et la plus petite de France à se lancer dans un « Agenda 21 » dès 2004, Le Séquestre a mis en place une série de mesures de développement durable pour son territoire. Parmi les nombreuses actions menées, on peut citer l’éclairage public basse consommation, un réseau de pistes cyclables, une tarification progressive de l’eau pour une plus grande équité sociale et financière, des poubelles publiques bi-compartimentées, la plantation d’arbres pour les nouveau-nés ou bien le ramassage scolaire à pied plus connu sous le nom de « Séqu’à pied » …
Depuis 2002, la commune s’est engagée dans un projet EcoQuartier porteur d’une volonté de se réapproprier et vivre la ville autrement. Bénéficiant de la vue et de la proximité des paysages agricoles et boisés, les parcelles répondent au caractère « urbain » de ce quartier où commerces, école et lieux de loisirs sont accessibles à pied ou en vélo. Avec l’objectif de protéger la biodiversité, c’est aussi une manière d’éviter l’urbanisation galopante et de permettre aux budgets restreints d’acquérir un terrain.
Mais au-delà des éléments de conception, ce projet est avant tout une aventure humaine, une histoire qui s’écrit au cours du temps.

Les liens utiles :

• Sustainable Ålidhem
• European Capital of Culture - Umeå2014
• Le Sequestre

Retrouvez le programme (format pdf - 1.6 Mio - 16/05/2014) et la liste des intervenants. (format pdf - 1.9 Mio - 16/05/2014)

Comment le programme URBACT travaille-t-il avec les acteurs du développement urbain en Europe?

Depuis 10 ans, le Programme URBACT travaille avec des collectivités locales en Europe pour promouvoir un modèle de développement urbain durable et intégré, dont les piliers ont été identifiés par les Etats et les institutions européennes dans la Charte de Leipzig.
Les quelques 500 villes qui ont rejoint un des réseaux thématiques URBACT ont pu développer des stratégies multisectorielles et participatives pour répondre aux défis locaux. La méthodologie URBACT permet aux collectivités locales d’enrichir leurs réflexions grâce à l’échange avec d’autres villes en Europe mais aussi grâce à la création d’une dynamique de partenariat local élargi à l’ensemble des acteurs urbains.
Chaque ville définit ses propres modalités d’intégration horizontale (des piliers du développement durable) et verticale (des acteurs clés différents) afin d’adapter la stratégie aux spécificités des territoires.
Le travail de ces 10 dernières années a mis en avant la volonté des villes européennes de changer leur manière de travailler mais aussi les complexités et les enjeux que cette méthodologie comporte.

Pourquoi l’expérience d’Umea est particulièrement intéressante?

Dans cette perspective, l’expérience du quartier Ålidhem à Umeå est particulièrement pertinente car elle définit des solutions concrètes aux défis posés par une démarche intégrée. En particulier, la ville de Umeå a :

• réussi à définir une stratégie intégrée pour le quartier en partant d’une exigence (reconstruction du quartier après l’incendie) et d’une priorité (environnementale) et en créant en suite des connexions avec les dimensions sociales et économiques du territoire ;
• renforcé l’intégration horizontale en décloisonnant les services de la mairie et en créant des équipes multidisciplinaires et intégrées ;
• créé un partenariat élargi aux différents acteurs locaux (entreprises, universités, promoteurs) en se positionnant comme « eco-system manager » capable d’activer chaque acteur selon des mécanismes à géométrie variable ;
• placé au cœur du partenariat local les habitants avec des actions d’empowerement et co-production ;
• attaché une grande importance au processus de suivi et à l’évaluation des actions menées en considérant cette démarche comme une étape d’apprentissage pour l’ensemble des acteurs.

C’est exactement ce genre de messages et de bonnes pratiques que le Programme URBACT s’engage à partager avec des villes européennes aussi pour la période 2014/2020. Chaque territoire a ses propres spécificités mais des expériences venues d’ailleurs, si positivement adaptées, peuvent enrichir et perfectionner toute démarche locale.