La nouvelle Communauté d’agglomération du bassin de vie de Bourg-en-Bresse n’a pas pris la compétence PLUi suite à l’activation de la minorité de blocage par un nombre suffisant de communes. Quelles en sont les raisons ?
Notre Communauté d’agglomération, qui regroupe plusieurs anciennes Communautés de communes rurales et l’ancienne Communauté d’agglomération de Bourg-en-Bresse, est toute nouvelle. Les petites communes ne veulent pas que la ville dicte l’urbanisme du secteur rural, beaucoup considèrent qu’avec ce transfert, la ville régenterait leur territoire et leur devenir. De son côté la ville de Bourg-en-Bresse ne souhaitait pas se trouver en position de devoir négocier avec les communes voisines, notamment sur la politique commerciale. Le SCoT est considéré comme un document fédérateur sur ces questions et serait utilisé pour réguler ses questions, avant de mettre en place un futur PLUi.
Dans un PLUi, certaines parties du territoire peuvent être placées sous le régime du RNU. Cette possibilité vous paraît-elle faciliter l’acceptabilité d’un PLUi ?
Certes nous avons encore des communes qui sont au RNU. Mais nous avons besoin d’une transition. La communauté est très grande avec des territoires relativement homogènes du point de vue des paysages et des enjeux urbains : le Revermont, la zone urbaine, la Bresse. Nous souhaiterions que ces entités soient prises en compte dans la planification, à l’instar des schémas de secteur dans les anciens SCoT1.
Le périmètre du SCoT a évolué pour correspondre à celui de la Communauté d’agglomération .-La question des positionnements respectifs du SCoT et du PLUi doit à mon sens être reposée.
D’autres conditions vous paraissent-elles nécessaires à mettre en place pour accélérer le mouvement vers le PLUi ?
Les élus des petites communes rurales n’ont plus beaucoup de prérogatives : les écoles, l’action sociale, et l’urbanisme. Toute l’instruction du droit des sols est assurée par un seul service de la Communauté d’agglomération. Des pratiques communes émergent, qui pourraient passer par une évolution vers des règles communes dans la révision ou l’élaboration des documents d’urbanisme.
Au-delà des questions conjoncturelles, faire connaître des expériences réussies est très important : par exemple, l’élaboration du PLUi voisin de la Communauté de Communes du Haut Bugey n’a pas l’air si compliquée. Les maires sont probablement insuffisamment informés sur les moyens mis en place par la loi pour garantir la place et le rôle de chaque commune dans l’élaboration du PLUi.
La montée en puissance des compétences de l’intercommunalité va-t-elle concourir à faire accepter le PLUi ?
Effectivement, nous allons prendre la compétence eau et assainissement en avril 2019. A ce stade des élus espèrent qu‘une nouvelle majorité pourrait revenir sur cette décision, ce qui montre bien que la crainte reste là. Cependant la Communauté d’agglomération va intervenir en fonction de ses compétences sur les documents communaux : voirie, eau, assainissement, zones d’activité économique qui sont toutes transférées. Elle devient incontournable pour des choix sur certains équipements, de localisation des zones d’urbanisation en fonction des transports, des voiries, de l’assainissement, etc.
De mon côté je porte l’idée et constate les résistances. Pourtant, nous avons besoin de mieux coordonner l’urbanisation et les transports, les zones d’activité économique, etc. et pour cela le micro-local n’est vraiment plus la bonne échelle.