- Pour commencer, pouvez-vous nous dire quelques mots sur les enjeux actuels de votre intercommunalité et son contexte ?
La Communauté de communes du Grand Roye, tout récemment créée au 1er janvier 2017 et comptant 25 223 habitants a prescrit l’élaboration du Plan local d’urbanisme intercommunal le 15 février 2017. Notre intercommunalité se compose de deux bourgs-centres, Montdidier et Roye (environ 6500 habitants chacun) et de 60 communes rurales (de 20 à 900 habitants).
Le territoire n’étant pas à ce jour intégré dans un SCOT, l’adhésion au Pôle métropolitain du Grand amiénois est en cours de réalisation.
Le territoire est très peu couvert par des documents d’urbanisme (2 PLU approuvés, 1 PLU en révision, 2 PLU en élaboration, 1 POS, 5 cartes communales approuvées et 2 cartes communales en élaboration). Ce sont donc 49 communes qui sont à ce jour soumises au Règlement National d’Urbanisme (RNU) et pour lesquelles l’exercice de la planification est en soi une innovation.
Dans un territoire où disposer d’un document d’urbanisme fait figure d’exception, l’exercice d’élaboration d’un PLU intercommunal s’avère être autant une nécessité qu’un défi à relever. S’engager dans cette démarche collective demande un important travail d’acculturation des élus aux problématiques liées à la planification et à l’urbanisme
Le PLUi doit offrir l’opportunité à chacun de s’exprimer, de trouver sa place, de valoriser ses potentiels, de tirer profit du collectif mais aussi d’assumer ses responsabilités. Compte tenu de la taille du territoire, nous avons mis en place des réunions de secteur, regroupant plusieurs communes, et destinées à alimenter les réflexions de l’instance de travail du PLUi (le Comité de suivi). Celle-ci est composée d’une vingtaine d’élus qui auront pour mission de représenter chaque secteur géographique. Ce niveau intermédiaire doit permettre à chaque commune de s’exprimer, de contribuer aux travaux du PLUi. Il s’agit là d’un parti pris méthodologique qui se veut être une alternative à la constitution d’une commission d’une soixantaine d’élus, susceptible d’être difficile à mobiliser en format de travail. Ce mode opératoire a été retenu par les communes en conférence des maires et sert de points d’appui pour une déclinaison sectorielle des orientations générales du PLUi.
- Pourquoi avez-vous décidé de vous engager dans une démarche de PLUi intégrant le volet H?
Les élus ont fait le choix de se doter d’un PLUi valant PLH pour coordonner leurs actions en matière d’aménagement du territoire et d’habitat. Des réunions dédiées au thème de l’habitat, aux outils mobilisables, aux choix stratégiques à acter dans ce domaine (financement, actions ciblées, etc.) seront prévus.
Les premiers enseignements du diagnostic qui mettent en avant un phénomène de vacance assez important et des enjeux en matière de réhabilitation du parc existant confortent les élus dans leur volonté de faire de l’habitat un des thèmes de travail majeurs dans le cadre du PLUi.
- Qu’attendez-vous de cette démarche de planification intercommunale? Quelles en sont les finalités ?
Avec le PLUi, de nombreux sujets en relation avec le quotidien des habitants seront traités et ce, à la bonne échelle. Les élus vont ainsi définir ensemble pour les années futures les zones et les différents types d’habitat, les espaces à vocation économique, les zones naturelles à préserver ou encore celles réservées à l’agriculture. Les travaux porteront aussi sur les pratiques de mobilité à favoriser, les équipements et services à créer ainsi que sur le patrimoine et les paysages qui fondent l’identité du territoire et qu’il convient de préserver.
L’objectif du PLUi pour une jeune intercommunalité comme la nôtre est double : prendre collectivement la mesure d’un territoire qui a vu ses limites administratives évoluer pour donner naissance à un EPCI XXL et bâtir un projet d’ensemble partagé et cohérent au sein duquel chacune des 62 communes s’inscrira, tout en préservant ses spécificités.