Numéro Spécial 25 ans de Natura 2000
 

Édito - 25 ans en faveur de la biodiversité !

Il y a un quart de siècle naissait le réseau Natura 2000, instauré par la Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » du 21 mai 1992. La même année était lancé l’Instrument Financier pour l’Environnement (LIFE) destiné à cofinancer des actions européennes pour la protection de l’environnement, de la biodiversité et du climat.

Ces moyens réglementaires et financiers se sont inscrits dans la durée pour préserver la riche biodiversité du territoire européen. Pour les ancrer plus solidement encore dans le paysage, la journée du 21 mai vient d’être consacrée « Journée européenne Natura 2000 » par la Commission européenne. Nous avons souhaité nous associer à cet événement en publiant un numéro spécial de notre Lettre Natura 2000 illustrant la variété et la richesse des projets menés.

Du côté des réussites, il y a tout d’abord des chiffres : Natura 2000, c’est aujourd’hui 27 500 sites en Europe, qui couvrent respectivement 18,15% et 6% des surfaces terrestres et marines européennes, et qui constituent le réseau de sites naturels le plus étendu au monde.
En France, le dispositif est progressivement monté en puissance : avec 1768 sites, le réseau couvre aujourd’hui 12,8 % du territoire terrestre et 11,2 % de la surface marine. La phase de désignation des sites est presque achevée, et nous sommes entrés de plain-pied dans la phase de mise en gestion : 97 % des sites français sont désormais dotés de documents d’objectifs fixant les grandes lignes des actions à mener, et 83 % des sites sont pris en charge par un animateur qui coordonne au quotidien les actions de préservation, de gestion et de valorisation du site. C’est un bon résultat par rapport à la moyenne européenne où seulement 50 % des sites sont dotés de plans de gestion.

Mais le réseau Natura 2000, c’est aussi et avant tout un réseau d’acteurs variés : collectivités locales, animateurs, parcs naturels, universités, conservatoires d’espaces naturels, opérateurs de l’État, services déconcentrés, associations, etc. Par leur volontarisme et leur dynamisme, ils sont les principaux artisans du succès, et leur meilleur relais. Le choix français de faire reposer le dispositif sur des engagements contractuels est d’ailleurs reconnu comme une réussite. Il a permis une large appropriation des enjeux de biodiversité et une forte implication des différents acteurs.

Qui dit 25 ans dit également bilan. Après une évaluation de la qualité des directives (« fitness check »), la Commission européenne souhaite maintenir l’engagement européen en faveur du modèle Natura 2000 existant et propose un plan d’action pour le consolider. La Cour des comptes européenne a mené un audit complet, qui a été rendu public. Les autorités françaises peuvent, de leur côté, s’appuyer également sur un rapport d’inspection qui analyse le dispositif et propose des pistes d’amélioration. Parmi celles-ci, le sujet majeur de la mobilisation des aides financières, dont les retards pèsent sur les acteurs de terrain ; également, la nécessité de mieux faire connaître les réalisations concrètes de cette politique et d’améliorer la notoriété du réseau auprès du grand public. Un centre de ressource dédié à Natura 2000 va ainsi être développé par l’Agence française pour la biodiversité. Il relayera retours d’expériences et témoignages.

Abonnés à cette lettre, vous êtes les premiers ambassadeurs du réseau Natura 2000. A l’occasion de cet anniversaire, nous souhaitons vous remercier de votre engagement, de vos succès, et vous inviter à les partager aussi largement que possible.

Le Bureau du réseau Natura 2000

TEMOIGNAGE - Souvenirs du premier Life Nature français

En 1996, RNF coordonne le premier LIFE Nature « Documents d’Objectifs Natura 2000 ».


En 1992, si certains ont vu en Natura 2000 un produit de la technocratie européenne, d’autres y ont trouvé une conception nouvelle de la protection de la nature où la préservation d’un espace naturel se fait sous l’angle de la gestion et de l’implication des acteurs locaux. Le climat conflictuel dans lequel s’est construit le réseau est maintenant derrière nous, l’initiative de tester sur 35 sites la mise en place de Natura 2000 a été décisive pour calmer le climat passionnel qui régnait à l’époque.

La contribution de Réserves Naturelles de France (RNF) dès 1996 à la coordination du programme LIFE Nature « Documents d’Objectifs Natura 2000 » a conforté un peu plus le réseau. Conscients de l’expérience des Réserves sur les plans de gestion, les représentants du Ministère en charge de l’environnement ont choisi RNF pour cette expérimentation. Cette première aventure LIFE Nature française fut un succès grâce à la mobilisation des chargés de mission Natura 2000 des 35 sites pilotes (auxquels se sont ajoutés 2 sites pilotes volontaires) et au dynamisme de RNF et de ses partenaires qui auront longtemps été les seuls à défendre l’idée que Natura 2000 constituait un véritable outil d’aménagement du territoire.
Aujourd’hui encore, le document d’objectifs est l’outil central de l’application française des Directives Habitats et Oiseaux. Le travail de tous les gestionnaires d’espaces naturels doit être salué, pour ce qu’il représente d’implication et de mises en oeuvre de bonnes pratiques dans la gestion des sites Natura 2000 au quotidien.

SENSIBILISATION - Recherche aventuriers naturalistes

Site FR7200685 - Vallée et palus du Moron

Petit, entre amis, vous arpentiez peut-être sentiers et chemins, lisières et bosquets, ruisseaux et autres flaques. En quête toujours ! Mais de quoi… ? Qu’importe car vous saviez déjà, en quelque sorte, que le périple parcouru était aussi important que l’objet de la recherche, si ce n’était davantage. Tant de collectes éphémères ont ainsi débuté : collections de cagouilles multicolores, captures de têtards innombrables, amas de cailloux divers et variés… pleins les poches !

Les années ont passé mais le souvenir, joyeux, reste. Une réminiscence agréable d’un doux contact avec la nature et d’un soupçon d’aventure. Certains originaux jouent sur cette corde sensible : pourquoi ne pas officialiser la chose ? Pourquoi ne pas repartir en quête, dans une optique naturaliste ? Le Syndicat de Gestion des Bassins Versants du Moron et du Blayais et l’association Argiope osent l’aventure en 2017 grâce au concours financier de l’Agence de l’Eau Adour Garonne.
Les connaissances naturalistes locales font défaut. Et pourtant, quelle richesse ! En témoigne la désignation du site Natura 2000 « Vallée et Palus du Moron ». Alors joignons l’utile à l’agréable et prospectons, tous ensemble, prairies, mares et cours d’eau afin d’y débusquer les espèces protégées que l’on soupçonne ici et là. En leur compagnie les volontaires, petits et grands, partiront à la recherche du cuivré des marais au printemps, pisteront la loutre en automne, ou se risqueront parmi les amphibiens l’année suivante, participant ainsi à l’amélioration des connaissances naturalistes locales… Des prospections naturalistes participatives en somme !

Téléchargez l’affiche des prospectives participatives
Inscrivez-vous à la première journée de prospection du 28 mai 2017

PROJET EDUCATIF - La biodiversité sort de la bouche des enfants

Sites FR9101408 et FR9112017 – Etang de Mauguio
En 2017, NATURA 2000 sur le site de l’Etang de l’Or fêtera ses dix ans. Dans ce contexte le Syndicat mixte du bassin de l’Or (Symbo), animateur de la démarche, a souhaité associer le public scolaire à cet anniversaire. Dans ce sens, il a développé un projet d’élaboration collective d’une exposition itinérante « Natura 2000 et l’étang de l’Or - L’Expo - Conçue par les enfants pour les enfants ».

Suite à un appel à projets lancé en 2016, 13 enseignantes d’écoles élémentaires et de collèges ont répondu favorablement, pour un total de 340 élèves impliqués. Enseignantes et élèves ont donc conçu, sur l’année scolaire 2016-2017, les contenus de l’exposition sur le thème de la conservation de la biodiversité au travers du réseau Natura 2000 et du site de l’étang de l’Or.
Le Symbo, ses partenaires ainsi que de nombreux usagers du site, se sont mobilisés pour accompagner les élèves dans leurs travaux lors d’interventions en classe et sorties sur le terrain. Une trentaine d’interventions a été réalisée sur différentes thématiques : définition de la biodiversité, rareté et vulnérabilité des espèces, interrelations entre les êtres vivants, les activités humaines dans le site Natura 2000, la Cistude d’Europe, les habitats naturels…
Les élèves présenteront leur travail au Comité de pilotage Natura 2000 lors de l’inauguration de l’exposition qui aura lieu à la fin de ce printemps !

illustration : © Nathalie Vazzoler ; Cécile Rousse

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OUTIL - Les guides du MNHN pour connaître les milieux naturels et les espèces

Dès la fin des années 90 le Museum national d’Histoire naturelle (MNHN) a été sollicité pour rédiger des guides, destinés aux acteurs du réseau Natura 2000, pour améliorer la connaissance, la gestion et le suivi des milieux et espèces justifiant le classement des territoires en sites Natura 2000.
Les premiers outils mis en place ont été les Cahiers d’Habitats. Ces ouvrages, qui traitent de l’ensemble des habitats et espèces de la Directive Habitats-Faune-Flore, propose une synthèse actualisée des connaissances scientifiques et une approche globale des modes de gestion. Ils se présentent sous forme de 8 tomes, s’intéressant chacun à un type de milieu (habitats forestiers, humides, etc.) ou d’espèces (oiseaux, espèces végétales, etc.). La mise à jour de ces cahiers, en fonction de l’évolution des connaissances, fait l’objet de bilans et fascicules établis par un le groupe d’experts scientifiques réunis sur ce thème depuis 2014.
L’évaluation de l’état de conservation des habitats et espèces est un pilier essentiel du dispositif Natura 2000, permettant d’ajuster les modes de gestion et les périmètres des sites aux réalités des territoires. Un premier guide méthodologique, né d’une collaboration du MNHN et de l’Office national des Forêts (ONF), a vu le jour en 2009 et concernait exclusivement les habitats forestiers. Il a depuis été mis à jour au regard des retours d’expérience et a été suivi de guides spécifiques à l’évaluation des milieux marins et côtiers ainsi que des habitats agropastoraux (y compris pelouses calcicoles, prairies de fauche, prairies à molinie et mégaphorbiaies riveraines). Quant aux habitats aquatiques et humides, ils ont fait l’objet de premiers travaux. L’objectif est la parution, d’ici fin 2017, d’un guide selon un format de cahier d’évaluation de l’état de conservation adapté pour l’ensemble des habitats.

En savoir plus sur les cahiers d’habitats et les guides d’évaluation de l’état de conservation

GESTION - Restauration d’une rivière sableuse en forêt privée

Sites FR41000208 - Cours d’eau, tourbières, rochers et forêtes des Vosges du nord et souterrain de Ramstein ; FR4112006 - Forêts, rochers et étangs du pays de Bitche

Rivière en zone de guerre

Le Rothenbach, petite rivière sableuse du Parc naturel régional des Vosges du Nord, a été fortement remaniée entre 1930 et 1940 dans le cadre du dispositif de défense « ligne Maginot ». Ce ruisseau a été très altéré par des opérations de rectification/ recalibrage ainsi que la construction d’une série de barrages pour permettre l’ennoiement de la vallée.
Ensablement généralisé du lit mineur, disparition des micro-habitats et des frayères, rupture de la continuité écologique étaient les principaux symptômes des dysfonctionnements écologiques de ce cours d’eau au démarrage du projet.

Rivière en chantier

De 2009 à 2014, grâce à l’engagement du propriétaire, aux contrats Natura 2000 et à l’animation du Parc naturel régional des Vosges du Nord, plusieurs phases de travaux ont été mises en œuvre et ont permis de revenir à une situation plus favorable : la continuité écologique a été rétablie par effacement ou réaménagement des 10 barrages hydrauliques, des micro-habitats ont été recréés par la mise en place de 150 épis rustiques (gros rondins de bois disposés manuellement et battus avec des pieux) qui activent le transport sédimentaire et offrent des caches très favorables à la faune.

La renaissance

En quelques années les habitats aquatiques se sont fortement diversifiés grâce à la reprise du transport sédimentaire. Des pêches électriques ont été réalisées en 2009, avant travaux, et en fin de programme en 2014. Les résultats sont très encourageants, le peuplement piscicole est redevenu conforme aux conditions du milieu : le chabot et la truite fario ont retrouvé de bonnes conditions pour se reproduire et s’alimenter et leurs effectifs ont fortement augmenté, et la loche franche est réapparue sur des tronçons où le colmatage du lit l’avait durablement défavorisée. Avec ce repeuplement les espèces liées aux étangs et eaux chaudes ont largement régressé.

Photo : © sycoparc-2015
téléchargez la présentation du rallye nature du 21 mai 2017 (format pdf - 3.1 Mo - 09/05/2017)

Life+ ENVOLL - Un projet de conservation des laro-limicoles coloniaux

Groupe de 9 espèces d’oiseaux du littoral (sternes, mouettes, petits goélands et avocette), les laro-limicoles coloniaux voient leurs effectifs diminuer au fil du temps en raison de leur faible reproduction liée notamment à la disparition de leur site de nidification. Nichant au sol, ces espèces sont très mobiles d’une année sur l’autre et sont ainsi peu fidèles à leur site de nidification. Le remède à la chute des effectifs est donc de créer un réseau de sites de reproduction potentiels, répondant aux exigences écologiques des laro-limicoles coloniaux, sur l’ensemble de la façade méditerranéenne française. C’est donc l’objectif principal que s’est fixé le projet européen Life+ ENVOLL (2013-2018).

Pour atteindre cet objectif, le projet s’appuie sur 8 structures partenaires, dont les Amis des Marais du Vigueirat en tant que bénéficiaire coordinateur, et sur un réseau de 9 sites Natura 2000, répartis sur trois régions (Occitanie / Pyrénées - Méditerranée, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse).
L’action phare consiste ainsi à créer ou restaurer des îlots de nidification sur d’anciens salins notamment, à favoriser la gestion des niveaux d’eau sur ces sites en installant ou restaurant des ouvrages hydrauliques, et à construire des radeaux flottants sur les sites où la gestion des niveaux d’eau est impossible (tels que les étangs). Le suivi des populations de ces espèces est mené tous les ans de manière à acquérir des données sur l’évolution des effectifs reproducteurs et le succès de leur reproduction. En parallèle, des actions de sensibilisation, de formation et d’éducation à l’environnement contribuent à faire connaître ces espèces et participent ainsi à la protection de ces oiseaux emblématiques du littoral méditerranéen.

Photo : Sternes naines © Patrick Portier

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ANALYSE - Rapport sur le dispositif Natura 2000 en France

Analyse réalisée par le conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER).

Le modèle français, contractuel, repose sur l’animation des territoires par des emplois subventionnés et l’implication des collectivités territoriales dans les comités de pilotage des sites. Le climat aujourd’hui apaisé découle de la forte délégation aux acteurs de terrain, qui a permis de s’adapter aux spécificités locales, et de la mise en place d’un réseau d’animateurs, qui constitue une des grandes réussites du modèle français. L’adhésion des acteurs au dispositif reste toutefois fragile, et la perspective de nouvelles tensions ne peut être écartée si l’Etat venait à manquer à ses engagements, notamment du fait de l’évolution du contexte budgétaire.
Il existe un fort besoin de disposer d’un réseau de surveillance et d’outils très opérationnels pour permettre aux acteurs des sites Natura 2000 d’évaluer l’efficacité de leurs actions. Le maintien d’une compétence technique naturaliste dans les services de l’Etat est indispensable pour passer d’un pilotage par les moyens à un pilotage par objectifs, ainsi que pour accompagner la mise en place des outils d’évaluation nécessaires.
Les fonds communautaires ne devraient a priori pas être un facteur limitant pour la période 2014-2020, et le point sensible restera le niveau de mobilisation des contributions nationales, notamment des crédits apportés par le ministère en charge de l’environnement (MEEM). Le recours à ces fonds nécessite toutefois une forte ingénierie spécialisée. Il convient d’améliorer les mécaniques budgétaires et de suivi financier relatives à Natura 2000. Par ailleurs, s’agissant d’une politique communautaire avec obligation de résultats, le budget Natura 2000 du MEEM devrait bénéficier d’une plus forte protection.
La mission d’analyse se prononce en faveur d’une adaptation raisonnée et progressive du modèle Natura 2000, sans remise en cause de ses principes fondateurs, mais en prenant mieux en compte le nouveau contexte institutionnel et budgétaire et les contraintes afférentes. Cela passe par le développement d’un nouveau partenariat avec les régions.

Téléchargez le rapport d’analyse des CGEDD et CGAAER

GESTION - Une lutte contre la minéralisation d’une tourbière de plaine 

Site FR2500092 – Marais du Grand Hazé
Le Marais du Grand Hazé est une zone humide d’une surface de 200 ha qui subissait des périodes d’asséchement prolongées conduisant à une dynamique de minéralisation des sols tourbeux et entraînant une forte expansion des saules. Face à ce constat, le Conseil départemental de l’Orne, opérateur du site Natura 2000, a commandé en 2007 une étude afin de comprendre le fonctionnement hydraulique du marais. Cette étude a permis de définir les enjeux principaux (augmentation du temps de submersion hivernale et limitation de l’abaissement de la nappe superficielle en été) tout en prenant en compte les différents usages et activités présents sur le site (agriculture, chasse,etc.).
Pour retenir l’eau dans le marais, plusieurs actions ont été réalisés en 2011 sur des parcelles privées dans le cadre de conventions avec les deux propriétaires concernés : mise en place d’un seuil sur le fossé exutoire du marais permettant la régulation des niveaux d’eau en été et création d’un bourrelet de terre longitudinal pour retenir l’eau en amont. Des compensations ont été trouvées pour l’exploitant agricole impacté par cette nouvelle gestion des niveaux d’eau.
Ces aménagements ont été accompagnés de plusieurs mesures complémentaires (déboisement important de la zone humide et surveillance des arrivées d’eau sur le marais). Les effets de ces aménagements ont été visibles dès les premières années avec une progression de la flore et de l’avifaune associées aux zones humides et le ralentissement de la dynamique arbustive. Le processus de dégradation du milieu a été stoppé et permet le maintien des habitats tourbeux de milieu ouvert.


Photo : © J.Launay

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TEMOIGNAGE - Le réseau Natura 2000 vu par les conservatoires d’espaces naturels

Le choix initial de la France de mettre en œuvre Natura 2000 de manière non coercitive à travers des mesures basées sur la concertation, l’incitation et l’accompagnement a naturellement amené les Conservatoires d’espaces naturels à s’impliquer dans le dispositif dès son lancement. Dès 1997 et les débuts difficiles de Natura 2000, les Conservatoires d’espaces naturels ont beaucoup participé, aux côtés des DREAL, aux réunions de concertation et d’information dans les territoires. Outre ces rencontres, la loi de 2005 sur le développement des territoires ruraux a marqué un virage important en ouvrant la possibilité aux collectivités de s’impliquer dans le pilotage et l’animation des sites Natura 2000.
En 20 ans d’implication, les chiffres démontrent que les Conservatoires d’espaces naturels constituent l’un des réseaux les plus engagés dans la mise en œuvre de Natura 2000 : 144 documents d’objectifs réalisés, animation de 180 sites soit 276 145 ha, participation à 49 comités de concertation départementaux et 464 comités de pilotages locaux, 94 contrats et 30 chartes signés.
Au-delà des acquis, qui restent fragiles, le choix d’une politique contractuelle implique que toutes les parties tiennent leurs engagements. Les outils financiers tardent à se mettre en place, au risque de dissuader les acteurs des territoires de poursuivre leurs engagements. Cependant, Natura 2000 reste un dispositif pertinent et d’avenir pour une intégration de la biodiversité dans les territoires et le développement de leur attractivité. Les Conservatoires d’espaces naturels constituent toujours des relais motivés et efficaces de cette politique dans la mesure des moyens qu’ils arrivent à mobiliser. En ce sens, ils ont réussi à faire converger d’autres moyens financiers en appui à ceux mobilisés par l’État.


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PROJET EDUCATIF - "Drôle de chauve-souris"

Les sites Natura 2000 animés par le Parc naturel régional des Causses du Quercy présentent tous la particularité d’accueillir une diversité remarquable d’espèces de chauves-souris : 26 espèces de chauves-souris, dont 8 espèces d’Intérêt Communautaire, sur les 34 espèces présentes en France. Cette diversité est notamment liée à un environnement naturel relativement bien préservé, à la présence de nombreuses cavités souterraines et d’un patrimoine bâti ancien.

Les chauves-souris sont des mammifères méconnus pour lesquels les mœurs ou la biologie restent souvent un mystère. Cependant ce patrimoine unique est menacé, même si toutes les espèces de chauves-souris sont protégées.
Le parc a souhaité proposer, sur l’année scolaire 2016/2017, un programme éducatif sur ce thème aux écoles de son territoire. Ce programme devant aboutir, pour chaque classe retenue, à l’écriture d’histoires courtes et drôles sur les chauves-souris.
Le parc a lancé un appel à candidatures qui a rencontré un franc succès. Ce sont 5 classes de 4 écoles du territoire qui ont été sélectionnées : école de Lavergne, école de Mayrinhac-Lentour, CFA-CFPPA de Gramat, école de Limogne en Quercy (niveaux CE, CM).

Trois ateliers ont ainsi été proposés aux 75 élèves :
Atelier 1 : en classe, découverte des chauves-souris : biologie, cycle de vie, déplacement, alimentation, légendes.
Atelier 2 : sur le terrain, découverte des milieux de vie des chauves-souris du territoire du Parc : grottes, falaises, forêts, prairies, etc.
Atelier 3 : en classe, écriture d’histoires drôles : BD, histoires courtes, blagues.
Les travaux de chaque classe seront présentés lors d’une journée festive le mardi 20 juin 2017, en présence des partenaires techniques, élus (présidents de COPILs), intervenants.

Ce parcours éducatif est financé par l’Etat et la commission européenne dans le cadre du programme Natura 2000 du parc.

Photo : © S. Soulas
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SENSIBILISATION - La vallée alluviale de la Meuse, patrimoine européen remarquable

Site FR4112008 - Vallée de la Meuse
Dans le cadre des 60 ans du Traité de Rome, acte de naissance symbolique de l’Union européenne, et concomitamment à l’anniversaire de Natura 2000, le Département de la Meuse organise de mars à mai 2017 la manifestation « YESS WE MEUSE : l’engagement européen pour le développement durable en Meuse ». Elle s’articule autour d’une exposition, d’un concours grand public et d’un cycle de 3 conférences.
En effet, la vallée alluviale de la Meuse est un espace naturel remarquable classé Natura 2000 depuis 2004 en vertu de la directive européenne Oiseaux. Grâce à la diversité et à la qualité de ses habitats, la vallée de la Meuse accueille une grande diversité d’oiseaux, à tout moment de l’année, jouant un rôle essentiel pour la reproduction mais également, au moment des migrations et en hiver, comme site de repos et de nourrissage.
Dans le cadre de la politique départementale de préservation et de valorisation de la biodiversité, le Département de la Meuse a décidé d’assurer le pilotage du site depuis 2008. En complément des actions de préservation qu’il mène activement, le Département de la Meuse a souhaité faire connaître davantage la vallée de la Meuse au grand public. Il a ainsi conçu l’exposition La Meuse, vallée vivante ?
Elle retrace l’histoire du fleuve Meuse, de sa naissance à aujourd’hui, au fil des siècles rythmés par l’installation de l’Homme dans sa vallée. Son rôle dans la toponymie, l’histoire de son ancien affluent la Moselle, la déforestation progressive pour y privilégier l’élevage, le rôle des crues, la construction du Canal de l’Est… sont autant de sujets évoqués. Itinérante, elle peut être empruntée pour la faire découvrir aux habitants du territoire.


photo : © Conseil départemental de la Meuse
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MEDIATION - "Jetons-nous à l’eau"

Sites FR4100208 - Cours d’eau, tourbières, rochers et forêts des Vosges du Nord et souterrain de Ramstein ; FR4201795 - La Moder et ses affluents ; FR4211799 et FR4201799 - Vosges du Nord ; FR4201794 - La Sauer et ses affluents
Le programme de médiation « Jetons-nous à l’eau » a été imaginé afin d’intéresser les habitants aux enjeux de la renaturation des écosystèmes aquatiques et palustres et de mieux communiquer sur les opérations de restauration mises en œuvre par le Parc naturel régional des Vosges du Nord et ses partenaires depuis une dizaine d’année. Ce programme a pour ambition de favoriser les échanges entre scientifiques, élus, gestionnaires (forestiers et agriculteurs), pêcheurs, riverains et promeneurs afin de partager les connaissances et de mobiliser les bonnes volontés sur des actions concrètes et collectives en faveur des zones humides et des rivières.
Au regard de la réussite du programme et des attentes du territoire, ces manifestations, qui ont démarré dans les sites Natura 2000, concernent aujourd’hui la totalité du Parc naturel régional des Vosges du Nord.

Une programmation annuelle, financée par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, la DREAL Grand Est et l’Union Européenne, propose différentes manifestations.
Pour le grand public et les scolaires : animations sur les poissons, le castor, les macro-invertébrés, etc. pour découvrir le territoire et ses richesses. ; chantiers participatifs : restauration de mare, pose de déflecteurs, plantation de ripisylve, protection de berge en technique végétale, etc. pour agir concrètement en faveur de la nature ; animations culturelles : spectacles, ciné-débats, conférences-ateliers culinaires, ateliers photo ou dessin, etc. pour apprécier les zones humides différemment !
Depuis 2015, des animations sont spécifiquement proposées pour le public en situation de handicap, en lien avec les structures d’insertion du territoire.
Pour les élus, les gestionnaires et les pêcheurs : visites de chantiers et chantiers participatifs.

Focus alléchant sur les conférences–ateliers culinaires :
Au cours de ces animations les habitants sont amenés à découvrir les plantes qui s’épanouissent dans les marais, les prairies humides ou les bords de rivières …et aussi à les déguster. Après quelques conseils afin de savoir les reconnaître, les apprentis cuisiniers apprennent à les utiliser pour agrémenter leurs repas. Au menu, la consoude, l’oseille, le lierre terrestre, la menthe aquatique, l’ortie pour les plus connues ! Grâce aux conseils avisés d’un restaurateur, les mets préparés en groupe sont prêts à déguster : papillote de truites et d’écrevisses à l’épiaire des bois ou tartinade d’orties !

Photo : © Alban CAIRAULT
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TEMOIGNAGE - La contribution des conservatoires, réserves et parcs régionaux au réseau Natura 2000

Depuis 25 ans les Conservatoires d’espaces naturels (CEN), les gestionnaires de Réserves naturelles (RNF) et les Parcs naturels régionaux (PNR) sont engagés sur leurs territoires dans la mise en œuvre du dispositif Natura 2000. Impliqués à différents niveaux : animation de sites N2000, élaboration de Docobs, évaluation de l’état de conservation, contrats N2000, etc. , chacune des structures contribue à cette politique. Ces 3 réseaux d’acteurs travaillent également souvent de concert sur des territoires communs.

En 2017 RNF, la FCEN et la FPNRF s’associent pour faire le bilan et l’analyse de la contribution de leurs membres à la mise en œuvre de Natura 2000 et à la conservation des espèces et habitats d’Intérêt communautaire. Cet état des lieux est mené par Anaïs Chapot, stagiaire pour 6 mois hébergée à Dijon dans les locaux de RNF. L’objectif est de récolter des données auprès des têtes de réseaux, mais aussi des structures gestionnaires animatrices de sites Natura 2000, afin d’analyser les actions réalisées et les besoins des membres de chacun des réseaux en matière d’échange d’expériences, d’animation, d’outils techniques. Ce bilan permettra d’étudier la complémentarité des actions en cours et de réfléchir à des pistes de mutualisation pour l’avenir.
Ce stage est suivi par un comité de pilotage comprenant des représentants des réserves, des Conservatoires, des PNR, de Natura 2000 France et en lien étroit avec l’Agence française pour la biodiversité (AFB). Une enquête sera lancée prochainement et les résultats de ce travail seront diffusés aux partenaires à l’automne et viendront alimenter le centre de ressource Natura 2000 de l’AFB.

SENSIBILISATION - Un jeu géant pour un réseau géant !


Le réseau des sites Natura 2000 des Hautes-Alpes est ravi de faire connaître son Jeu Géant Natura 2000 ! Fruit d’une active collaboration entre tous les chargés de mission des multiples structures animatrices du département (collectivités, parcs national et parc régional) et de « La Boîte à Nature », il va permettre à tous les publics de partir à la découverte d’un fabuleux réseau de sites naturels hauts-alpins !

Chaque partie jouée sera l’occasion d’en apprendre plus sur Natura 2000 et sur son fonctionnement en France. En partant à la découverte de la faune, de la flore et des milieux naturels sensibles du département, les joueurs apprendrons à préserver ses richesses à travers quelques bonnes pratiques et éco-gestes très simples. Pour cela, ils devront relever des défis : tour à tour ils seront dessinateur, naturaliste, expert en traces et indices de terrain ou botaniste en devinant le nom d’une plante rare. Tout cela dans la joie et la bonne humeur, autour du grand plateau de jeu de 3 mètres sur 3 ! Que la biodiversité gagne !
Pour les plus jeunes, une version « kids » a été développée pour que tous les publics puissent s’amuser avec Natura 2000.
Le jeu a vocation à être utilisé par les écoles, les centres de loisirs et à l’occasion d’évènements relatifs à la nature et aux sciences. Son lancement à la Fête de la Science 2016 a connu un très grand succès !

Photo : © Agnès Vivat – Mairie de Chorges
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GESTION - Un chantier bénévole pour le sonneur à ventre jaune

Site FR7401131 - Gorges de la Tardes et Vallée du Cher
Samedi 1er avril 2017, une quinzaine de bénévoles se sont donnés rendez-vous à l’invitation de l’Office national des forêts pour réaliser des travaux de débroussaillage sur l’habitat du crapaud sonneur à ventre jaune. Espèce emblématique du site Natura 2000 des gorges de la Tardes et de la vallée du Cher, le sonneur à ventre jaune - Bombina variagata fait l’objet d’une attention particulière depuis 2005. Cet amphibien qui avait pratiquement disparu du site au début des années 2000 a vu son habitat réhabilité par la création de petites mares artificielles. Ce projet expérimental, mené par l’ONF, animateur du site et le Groupe Mammologique et Herpétologique du Limousin a été accompagné d’un suivi détaillé des populations. La dynamique de l’espèce est désormais relancée avec plusieurs centaines d’individus régulièrement observés sur la zone.

Le Conseil Départemental, nouveau propriétaire des lieux, a donné son accord pour entretenir cette zone régulièrement envahie par les ligneux. Sous la houlette de l’animateur du site, les jeunes bénévoles ont débroussaillé le site manuellement avec évacuation des rémanents hors de la zone. Une réussite pour une opération à renouveler !

Photo : © Laurent RIVIERE - ONF

GESTION - Un petit chantier très efficace pour le flûteau nageant

Site FR7200809 – réseau hydrographique de la haute Dronne
En 2010, lors de la phase de cartographie des habitats naturels pour l’élaboration du document d’objectifs (docob) du site Natura 2000 inscrit sur la Dronne amont, le Conservatoire Botanique National du Massif Central a découvert une station de flûteau nageant, espèce végétale de la directive habitats-faune-flore, dans une mare connectée à la rivière.

Il n’y avait alors que quelques pieds sur cette pièce d’eau très menacée par le comblement dû à l’accumulation de matière organique favorisée par le contexte forestier du site.
En accord avec le propriétaire, l’animateur Natura 2000 du parc naturel régional du Périgord-Limousin a organisé un chantier de restauration de la mare en septembre 2011 en associant la commune de Dournazac (Haute-Vienne) et la formation de BTS Gestion et Protection de la Nature du lycée de Neuvic (Corrèze).
Dans un premier temps, les agents communaux ont bûcheronné autour de la mare afin de mieux laisser passer la lumière et de limiter son enrichissement par la tombée des feuilles. Puis les étudiants ont évacué les branches coupées et curé le fond de la mare composée d’une épaisse litière de feuilles.

Cette opération fut un succès puisque dès l’année suivante, la station du flûteau nageant est passée de quelques pieds à des dizaines pour atteindre plus d’une centaine de pieds en 2013.

photo : © PNRPL
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TEMOIGNAGE - La Meurthe-et-Moselle, département gestionnaire et animateur de sites Natura 2000

Sites FR4100233 - Vallon du Madon ; FR4100178 - Vallée de la Moselle ; FR4100162 - Pelouses d’Allamps

Entretien avec Audrey Normand, vice-présidente du conseil départemental,

Pourquoi le Département a-t-il fait le choix de gérer en direct des sites Natura 2000 ?
En 2001, la Meurthe-et-Moselle a été le premier département à l’échelle du Grand Est à porter la politique Natura 2000 sur la vallée du Madon. Nous venions de prendre la compétence espace naturel sensible (ENS) et face au millefeuille des politiques environnementales, difficilement lisible pour les communes, il était logique de leur simplifier les démarches en devenant leur interlocuteur unique. Nous l’avons fait ensuite sur trois autres sites parmi les 16 sites Natura 2000 meurthe-et-mosellans.

Comment se traduit l’action du Département ?
Nous faisons le choix d’une large concertation avec les acteurs locaux et notamment les agriculteurs. Par exemple, sur la vallée de la Meurthe, afin de préserver le papillon Azuré des paluds, il est nécessaire de maintenir des bandes de prairies non fauchées pour assurer sa reproduction durant l’été. De même, en 2010, afin de faciliter la concertation pour la rédaction du document d’objectif (Docob) et des plans de gestion de 8 ENS superposés au site Natura 2000 « Vallée de la Moselle », le cahier des charges d’un document unique (Programme de Préservation et de Valorisation) a été élaboré par nos services en lien avec la DREAL et la DDT.

Pensez-vous que le fait de gérer à la fois une protection européenne et une protection départementale est un avantage ?
Oui, incontestablement. Depuis les premiers comités de pilotage communs, ce qui relevait d’une innovation est entré dans les habitudes de travail. Le cahier des charges commun est à présent utilisé par d’autres maîtres d’ouvrage, à l’instar du site « pelouses d’Allamps » présidé par la commune d’Allamps et géré par le conservatoire d’espaces naturels de Lorraine.
Tout cela induit une meilleure protection des sites. Les effets positifs s’observent déjà dans l’émergence de projets écologiques ou la prise en considération des espèces dès l’amont des projets.

Photo : © Conseil départemental de Moselle
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Contact

PATRIMOINE - Des sites naturels d’exception portés au grand jour !

Site FR2100287 – Marais de Germont – Buzancy ; FR2100298 – Prairies de la vallée de l’Aisne ; FR2100331 – Etangs de Bairon ; FR2112006 – Confluence des vallées de l’Aisne et de l’Aire ; FR2112008 – Vallée de l’Aisne à Mouron ; FR2100288 – Prairies d’Autry

Situés au cœur de l’Argonne, dans un contexte naturel riche, les 6 sites Natura 2000 dont la Communauté de Communes de l’Argonne Ardennaise est animatrice depuis 2012 totalisent plus de 7 000 hectares de milieux humides.

Façonnés par l’agriculture et les rivières qui les traversent, ces grands ensembles prairiaux, parsemés de haies et de bosquets offrent une mosaïque d’habitats abritant une biodiversité exceptionnelle. La conservation de ces richesses passe par un travail de concertation permanent entre élus, exploitants agricoles, structures naturalistes et usagers des sites. L’information et la connaissance de cette biodiversité se concrétisent, depuis plusieurs années, par la mise en place d’actions de sensibilisation au patrimoine naturel pour tous les publics. En effet, les réunions publiques ou animations de terrain ont permis de regrouper plusieurs centaines de participants et de faire connaître un patrimoine naturel qui était encore largement méconnu de la population locale il y a quelques années.

Photo : © Aurélien MUSU
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GESTION - Mesure d’urgence pour le râle des genêts

Site FR2410011 – Basses vallées de la Vienne et de l’Indre
Situé au cœur du Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine, le site Natura 2000 tourangeau des Basses vallées de la Vienne et de l’Indre (FR 2410011) accueille sur une partie de ses 5671 ha la dernière population de râle des genêts en région Centre-Val de Loire, avec moins d’une dizaine de mâles chanteurs recensés ces dix dernières années.

Malgré la mise en place de plusieurs actions en faveur de cette espèce rare des prairies alluviales (mesures agro-environnementales-MAE, fauches « sympas », etc.), la population locale reste au bord de l’extinction.
C’est pourquoi une mesure d’urgence expérimentale a été proposée par le Parc et ses partenaires (CPIE Touraine-Val de Loire, LPO Touraine) depuis 2013 avec le soutien financier de la Fondation LISEA Biodiversité pour une durée de 5 ans.
Cette mesure annuelle consiste à indemniser les agriculteurs volontaires pour ne pas faucher jusqu’en septembre des parcelles autour des mâles chanteurs détectés (1-2 ha minimum). La souplesse du dispositif permet de s’adapter chaque année à la localisation des oiseaux, en complément des MAE, pour améliorer le succès de reproduction et assurer la survie des jeunes. Le courlis cendré, revenu depuis peu sur le site, est également visé par la mesure.
Depuis 2013, 14 conventions ont été passées avec plusieurs exploitations agricoles et une collectivité. Elles couvrent au total 25 ha de zones refuges.
Conjuguée aux MAE, cette mesure d’urgence donne déjà des résultats encourageants puisque le nombre de mâles chanteurs sur le site s’est stabilisé voire a légèrement augmenté pour atteindre 12 mâles chanteurs en 2016, avant hélas qu’une crue printanière ne vienne inonder trop tardivement les prairies…

photo : © H. Carillo, PNRLAT
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LIFE+ Desman - De nouveaux outils pour connaître et localiser le Desman des Pyrénées

Le Desman des Pyrénées est un petit mammifère semi-aquatique qui, en France, vit dans les cours d’eau et lacs d’altitude des Pyrénées. Les données récentes sur sa distribution montrent une forte contraction et fragmentation de son aire de répartition au cours des 30 dernières années.
L’urgence de la préservation de l’espèce et de ses habitats a poussé les acteurs du LIFE+ Desman à œuvrer pour améliorer sa prise en compte dans la gestion des milieux aquatiques pyrénéens. Le CEN Midi-Pyrénées - coordinateur du projet LIFE+ et la DREAL Occitanie - DREAL coordinatrice du plan national d’actions ont ainsi travaillé avec plusieurs services instructeurs de l’Etat, des gestionnaires, des porteurs de projets, des bureaux d’études. Cette démarche collégiale a abouti à la création de 3 outils :
  • une monographie proposant une synthèse de l’état des connaissances sur le Desman des Pyrénées
  • un outil cartographique d’alerte en ligne distinguant à l’échelle des zones hydrographiques sa présence historique (zones grises) et sa présence actuelle (zones noires). Il permet d’orienter la prise en compte de l’espèce par une simple consultation de carte
  • un cahier des charges détaillant le protocole standardisé d’inventaire à mettre éventuellement en œuvre lors de l’état initial de la procédure d’évaluation environnementale.

Ces outils s’appuient sur des analyses scientifiques réalisées dans le cadre de deux thèses de doctorat. Ils ont été validés par le Comité National de Protection de la Nature, qui souhaite leur utilisation systématique afin de faciliter l’examen des projets.
Faisons le pari que la bonne appropriation de ces outils permette d’améliorer le statut du Desman dans les 11 sites Natura 2000 couverts par le projet Life et au-delà !

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PATRIMOINE - Une vie, mille vies…à travers les archives du temps

Site FR7300940 - Tourbière de Clarens

La Communauté de Communes du Plateau de Lannemezan, gestionnaire du site Natura 2000 de la Tourbière de Clarens, a fait réaliser une étude par l’Office national des forêts, accompagné par le bureau d’études Tikopia, pour la création d’un sentier pédagogique afin de valoriser ce lieu d’exception.
Malgré une histoire discrète et peu de données sur les usages traditionnels, laTourbière de Clarens offre une richesse écologique qui jusqu’ici était réservée à un public d’initiés. Pour continuer d’exister, ce site doit être révélé à un public plus large et être rendu accessible tout en conservant ses milieux à statut patrimonial et ses espèces animales rares et/ou protégées.
La thématique choisie fait référence à la Tourbière comme lieu symbolique : traiter de l’histoire de la Tourbière, c’est aborder une histoire très longue (cette tourbière a 14 000 ans) … mais très courte à l’échelle des temps géologique ! Le sentier sera une ballade sensorielle à travers le temps, il aidera les visiteurs à retrouver l’usage de ses sens et à détecter la présence d’espèces vivantes discrètes mais extraordinaires. Le visiteur sera impliqué tout au long du parcours pour comprendre par lui-même la spécificité de ce lieu.
C’est le programme «  Territoire à Énergie positive pour la croissance verte  » qui permettra de financer la première partie de la réalisation de ce sentier. L’avancée du projet pourra être suivie sur le site Internet des Tourbières de Clarens.

Photo : © Thomas Lattuga
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GESTION - Une mesure réglementaire atypique pour dynamiser l’animation et la préservation des sternes

Sites ZPS FR5212003 – Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau et ZSC FR5200629 – Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau Avert


« Dernier fleuve sauvage d’Europe », aux paysages culturels inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, la Loire est aussi reconnue par les Directives Habitats et Oiseaux pour sa biodiversité. Concilier préservation des oiseaux nicheurs des grèves de Loire, tels les sternes pierregarin et sternes naines, avec la fréquentation récréative et touristique croissante de la Loire est l’un des défis du site Natura 2000 « vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau ».
Le Parc naturel régional Loire Anjou Touraine, animateur du site, et la ligue de protection des oiseaux (LPO) Anjou, son partenaire de longue date, ont porté ensemble auprès des services de l’Etat un projet d’aires de protection de biotope visant à limiter l’accès aux sites les plus sensibles pendant la période de nidification des oiseaux, laquelle est aussi la période de plus forte affluence humaine sur l’eau et les bancs de sable. Loin d’être une « simple » mesure réglementaire supplémentaire d’interdiction d’accès, les arrêtés de protection de biotope sont le support d’une animation forte, déployée sur le terrain de manière concertée par l’ensemble des partenaires concernés : Parc naturel régional, LPO Anjou, DDT 49, office national de la chasse et de la faune sauvage, et agence française pour la biodiversité (ex-ONEMA). Elaboration concertée de fiches rando-rivière avec les professionnels, pose de panneaux de sensibilisation par la LPO, actions pédagogiques diverses, etc. permettent d’associer et sensibiliser des publics variés : élus locaux, clubs et loueurs de canoë-kayaks, offices de tourisme, agences départementales de tourisme, fédération départementale de pêche. Le public sensibilisé devient à son tour relais auprès des visiteurs… et des habitants !
Tournée au départ vers les pratiquants d’activités nautiques, l’animation se déploie peu à peu auprès d’autres publics, afin que tous prennent conscience de leur rôle pour la préservation de ces espèces d’intérêt communautaire.

photo : © Olivier SIMON
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PATRIMOINE - Ciné-débat « Découverte du monde… sauvage »

La réussite du ciné-débat « Chauves-souris, belles de nuit » organisé en mars 2015 (104 spectateurs) à Reichshoffen (67) a souligné l’intérêt du public pour des manifestations liant découverte d’une œuvre filmographique et discussion sur un thème environnemental. Ce format permet de « voir » la nature toute proche, souvent méconnue, de manière ludique et partagée.
Depuis janvier 2016, en association avec le cinéma associatif de Wingen-sur-Moder (67), le parc naturel régional des Vosges du Nord a construit une programmation de ciné-débats « Découverte du monde… sauvage », visant à (re)découvrir le patrimoine naturel, plus particulièrement les espèces et milieux d’intérêt européen à l’origine du classement de 12% du parc en sites Natura 2000… et les actions mises en œuvre sur le territoire par le parc, ses partenaires et ses habitants.

Le principe : un documentaire de qualité pour émerveiller et un expert local pour ancrer localement le débat. L’objectif est de sensibiliser, créer du lien par l’image et le partage d’idées.
Films et documentaires sélectionnés : œuvre sur une espèce et/ou une thématique de préservation de l’environnement présente dans les Vosges du Nord, de qualité reconnue par une diffusion nationale et/ou sélectionnée par des festivals emblématiques (Festival international du film nature de Ménigoute, Festival international Nature Namur, Festival international du film d’environnement…).
Où : cinéma Amitié+ de Wingen-sur-Moder.
Quand : le dernier jeudi du mois. Les ciné-débats « Découverte du monde… sauvage » sont proposés en alternance avec des projections sur le thème du voyage (programmation portée par le cinéma).
Combien : 5€ par adulte et 3€ pour les moins de 18 ans. Les droits de diffusion sont, sauf exception, pris en charge par la salle.
Les programmes : deux programmations ont vu le jour : l’une de janvier à juin 2016, la seconde de septembre 2016 à juin 2017.

Entre janvier 2016 et avril 2017, 12 ciné-débats (dont 5 à destination des scolaires) ont mis en lumière le patrimoine naturel d’intérêt européen : faucon pèlerin, chauves-souris, rivières et leurs habitants (poissons, oiseaux, castor), chevêchette d’Europe, loup d’Europe… et réuni 1 193 personnes (dont 419 primaires et collégiens). Un véritable succès public et « commercial » (toutes les séances se sont révélées rentable) pour un petit cinéma rural !

Photo : © Marie L’hospitalier
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GESTION - Double génie végétal aux Hurtières

Site FR8201781 – Réseau de zones humides et alluviales des Hurtières
D’un côté des pontes d’amphibiens perdues suite à l’envahissement et l’assèchement de leur mare par des grands carex, et de l’autre, un plan d’eau d’extraction de matériaux pauvre car ses berges restent nues … Deux problèmes « opposés » au sein du même site Natura 2000 ! A la faveur du chantier de ligne électrique à très haute tension enterrée Savoie-Piémont mené par R.T.E., qui a pris en charge l’opération, et avec l’autorisation de la société française du tunnel routier du Fréjus (SFTRF), propriétaire, le conservatoire d’espaces naturels de Savoie a conduit une double opération : rajeunissement d’une mare d’un côté … et greffe de végétation de l’autre !
Cette expérimentation reste un pari : les importantes variations de niveau et la pauvreté des berges du plan d’eau « receveur » seront des freins à la reprise de la végétation. Elle a toutefois réussi à mobiliser plusieurs partenaires et à mettre au point un savoir-faire. Le suivi de la mise en eau de la mare et de la végétalisation du plan d’eau apporteront un double gain au site et à sa faune. Et aux partenaires de ce site Natura 2000, un exemple de coopération où la réactivité et le volontarisme des partenaires financiers a permis au gestionnaire du milieu naturel d’avancer dans la mise en œuvre du plan de gestion du site.


Photo : © Alban CULAT, CEN Savoie

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OUTIL - Un site internet pour réaliser en ligne les évaluations simplifiées

Depuis l’été 2016, l’outil d’évaluation simplifiée des incidences Natura 2000 en ex-région Picardie est en ligne. Il permet à des porteurs de projet de savoir si leur projet est soumis à évaluation des incidences (EIN) au titre de Natura 2000 et dans ce cas de réaliser en ligne l’analyse des incidences du projet.

Dans l’outil, le pétitionnaire localise son projet via un système de géo-référencement basé sur le Géoportail et choisit son type de projet dans une liste classée par thématique (urbanisme, eau, manifestations, etc.).

A partir de ces informations, l’outil évalue :

  • la localisation du projet par rapport aux sites Natura 2000,
  • les espèces et habitats présents sur ce/ces sites Natura 2000,
  • la liste des espèces et habitats qui sont potentiellement impactés par le projet. Pour cela, pour chaque habitat et espèce d’intérêt communautaire, a été définie une aire d’évaluation spécifique (AES, qui dépend de la biologie des espèces et des caractéristiques des habitats. Il s’agit d’une aire de sensibilité dans laquelle un projet est susceptible d’avoir une incidence notable sur l’espèce/habitat (plus d’infos sur http://www.natura2000-picardie.fr/EI_EI2.pdf). L’outil calcule donc si le projet est situé dans l’AES des espèces et habitats d’intérêt communautaire et si oui lesquels.

L’outil met également à disposition du pétitionnaire des liens vers les documents d’objectifs des sites et vers les fiches espèces/habitats, les contacts des animateurs des sites Natura 2000, les enjeux de conservation des espèces/habitats, etc. et offre la possibilité de reprendre plus tard ou de reprendre le même projet l’année suivante (pour une manifestation sportive annuelle par exemple).

Photo : © MEEM/DREAL Hauts-de-France
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GESTION - Une cohabitation réussie avec les chauves-souris

Site FR9302008 – Vachères
Les communes autour de Vachères constituent une zone appréciée par les chauves-souris. Dans les combles des maisons, dans les granges ou les greniers, les femelles de petit rhinolophe trouvent les conditions optimales pour mettre bas entre mai et août. En 2016, 16 conventions entre des propriétaires de maison, le parc naturel régional du Lubéron et le Groupe Chiroptères de Provence (GCP) ont été renouvelées, permettant à près de 250 femelles de revenir materner dans les mêmes lieux chaleureux que l’année précédente.


Chiffres clés :
● 16 conventions avec des propriétaires privés
● 7 communes associées pour établir de nouvelles conventions
● 250 femelles de petit rhinolophe inscrites

photo : © Anne POINSO
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GESTION - Implantation de perchoirs à rapaces

Site FR9112009 – Pays de Sault
Natura 2000 est un réseau européen qui vise à freiner l’érosion de la biodiversité, mais c’est aussi un outil d’aménagement du territoire et de promotion d’une utilisation durable de l’espace. La désignation du site du Pays de Sault vient en application de la directive européenne « oiseaux » datant de 1979 et s’explique par la grande valeur patrimoniale des oiseaux qui s’y trouvent : chouette de tengmalm, grand tétras, gypaète barbu, vautour percnoptère, etc.

Dans le cadre de l’animation du site Natura 2000 Pays de Sault une action partenariale a eu lieu le jeudi 11 août 2016 sur la commune de Belvis pour favoriser les actions de chasse des rapaces sur les parcelles agricoles.
L’action menée sur Belvis doit permettre l’amélioration de la qualité des territoires de chasse d’oiseaux du plateau de Sault et constitue l’un des moyens pour lutter de façon intégrée contre la pullulation des campagnols. Autour de cette action se sont retrouvés la mairie, des agriculteurs, la ligue de protection des oiseaux de l’Aude, la Chambre d’Agriculture et les services de l’État (DDTM et DRAAF).
Une première visite de terrain avait permis en juin de définir les zones d’implantation sur la commune. C’est en bordure de chemins communaux et sur des parcelles d’agriculteurs qui le souhaitent qu’il est alors décidé d’implanter les perchoirs aux lieux-dits : les Taillades, les Cabirols et les Echartades. Le chantier a été programmé après la période de foins lorsque les agriculteurs sont un peu plus disponibles. Une vingtaine de piquets surmontés d’une baguette de bois pour faciliter l’accroche des rapaces ont ainsi été installés. La matinée de travail terminée, tous les participants se sont retrouvés pour un moment convivial autour d’un repas partagé dans un cadre champêtre.
Quelques mois après l’implantation on constate, pour quasiment la totalité des perchoirs, des traces de fientes et (ou) de pelotes de réjection qui confirment la fréquentation des perchoirs par les rapaces.
L’objectif de la démarche est aussi d’initier une dynamique sur le reste du Pays de Sault pour développer des actions similaires sur les communes voisines.

photo : C. Rouzaud
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OUTIL - Les "journées inter-copils"

Sites FR7300906 - Vieux chênes de la Panonnie ; FR7300909 - Zone centrale du causse de Gramat ; FR7300913 - Basse vallée du Célé
Le Parc des causses du Quercy a souhaité engager une dynamique collective entre les membres des Comités de pilotage (ou COPIL) des 11 sites Natura 2000 de son territoire. Ainsi, depuis 2015, le Parc organise des journées techniques appelées « Journées Inter-COPILs ». Ces moments ont pour objet d’échanger sur des thématiques propres à Natura 2000 (biodiversité, gestion, réglementation, conciliation des usages, etc.) en situation : visite sur le terrain.

En 2015, le premier Inter-COPIL a eu lieu sur le site Natura 2000 des Vieux chênes de la Panonnie. Les thématiques abordées furent les enjeux biodiversité des vieux arbres et les préconisations pour leur préservation, la gestion des vieux arbres et des forêts, et la présentation des outils techniques pour la préservation des vieux arbres, tels les contrats forestiers. Les participants ont pu admirer des cavités de vieux arbres et des insectes saproxylophages.

En 2016, le 2ème inter-COPIL fut l’occasion d’échanger sur la thématique des mares, sur le site de la Zone Centrale du Causse de Gramat. Les participants ont échangé sur la biodiversité liée au plan d’eau (espèces végétales et animales patrimoniales ou invasives, équilibre biologique d’une mare), les moyens et outils disponibles pour restaurer/conserver une mare (curage, vidange, gestion des espèces invasives, rénovation du petit patrimoine bâti, etc).
Les échanges ont été animés par le Parc, les autres animateurs Natura 2000 et leurs partenaires : CEN Midi-Pyrénées, CRPF, ONF, ONEMA, Syndicat de rivière, Département du Lot, DDT, etc.

En 2017, un 3ème inter-COPIL est prévu en juin, sur le site de la Basse Vallée du Célé. La thématique : « biodiversité et gestion de la rivière Célé ». Afin de s’immerger dans la thématique, les discussions auront lieu… depuis des canoës ! Ces temps d’échanges plus informels sont importants pour la convivialité entre les membres des COPIL.

Photo : © Soulas Solène
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LIFE des gorges de l’Ardèche - moteur pour le territoire

Site FR8210114 - Basse Ardèche

Riche de leur expérience de gestionnaires de la Réserve naturelle nationale des Gorge de l’Ardèche, les élus du syndicat de gestion des gorges de l’Ardèche (SGGA) se sont saisis dès 1996 de Natura 2000.
L’implication du SGGA dans le premier programme LIFE Nature français, faisant participer 35 sites Natura 2000 pilotes, a permis d’initier la concertation et de rédiger un premier document d’objectifs validé en 1998. L’obtention en fin d’année 1999 du LIFE « Habitats et espèces des Gorges de l’Ardèche et leurs plateaux » a été fondateur pour le lancement des mesures de gestion et pour concrétiser les actions avec les partenaires.
Les placettes de nourrissage en faveur du Vautour Percnoptère mises en place à l’époque sont toujours en activité et 4 couples fréquentent le territoire régulièrement. Le partenariat avec les associations communales de chasse agrées et la Fédération de chasse s’est renforcé suite à la construction des premières garennes en faveur des espèces proies de l’Aigle de Bonelli. Aujourd’hui des réseaux de garennes se constituent et les deux couples d’Aigles de Bonelli nichent toujours dans les Gorges.
Les élus et les acteurs locaux ont porté la démarche et pu défendre cette politique grâce aux actions constructives financées par le LIFE, initiant une dynamique forte qui perdure toujours sur le territoire. La réalisation d’actions concrètes et l’animation de proximité sur les sites Natura 2000 sont la clé pour atteindre l’appropriation locale des objectifs de protection fixés par les Directives Habitats et Oiseaux.


Photo : © C. Meunier
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PROJET LOISIRS - Aménagement du sentier nature du Loosthal

Sites FR4201799 et FR4211799 – Vosges du Nord

A l’entrée du site Natura 2000 « Vosges du Nord », entre La Petite-Pierre et Neuwiller-les-Saverne, le sentier de Loosthal est une invitation à la découverte de la forêt, de sa faune et de sa flore. Le long des 4 kilomètres de ce circuit aménagé fin 2015, 26 bornes thématiques permettent aux promeneurs d’appréhender les enjeux de la préservation de la biodiversité et les grands principes de la gestion forestière menée localement.
Au cours de cette randonnée, sur le territoire du chat sauvage ou de l’insaisissable pic noir, les amateurs de nature auront peut-être la chance d’entendre résonner l’appel plaintif du grand-duc ou l’impressionnant brame du cerf. Ils pourront également observer le lucane, le plus grand coléoptère d’Europe, et l’étonnante diversité des formes de vie qui peuple les vieux arbres.
L’aménagement de ce sentier a été mené à bien par le Parc naturel régional des Vosges du Nord avec le soutien financier de la région Alsace, des communautés de communes du Pays de la Petite-Pierre et du Pays de Hanau. Les équipements extérieurs ont été réalisés par l’atelier bois de l’office national des forêts et les magnifiques aquarelles illustrant le livret guide sont signées Nicolas de Faveri, un jeune illustrateur de talent.

Suivez le guide !
Les informations relatives à chaque borne matérialisée sur le terrain sont détaillées dans un livret guide. Il est disponible en 3 langues (Fr, All, En) au format papier à l’office de tourisme de la Petite-Pierre ou en version téléchargeable sur le site internet du parc ou en flashant le QR code présent sur le panneau de départ du sentier avec un smartphone. La visite libre est également possible en profitant du magnifique paysage et du sentier botanique (17 espèces d’arbres et arbustes présentés sur site).

Photo : © Sébastien Morelle – PNR Vosges du Nord
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SENSIBILISATION - Les oiseaux d’eau prennent le micro

Site FR5212008 - Grande Brière, marais de Donges et du Brivet
Immerger le grand public au cœur du site Natura 2000 des marais de Brière pour y découvrir les oiseaux peut s’avérer fastidieux tant l’accès aux lieux, qui nécessite l’utilisation d’une embarcation, y est difficile. Par contre faire venir les oiseaux au public par une approche artistique est certainement une clé de réussite pour ce territoire ! Un projet artistique est ainsi né, alliant la préservation du patrimoine naturel et l’action culturelle.
Electroplume, alias Christophe Piot, batteur-percussionniste, nous immerge dans un univers imaginaire avec des acteurs pourtant bien réels. Rythmes importés par les migrateurs, ambiances aquatiques de la roselière et des prairies inondées, basse chantée par le butor étoilé ou encore chorale improvisée pour la gorgebleue à miroir blanc … ont nourri le spectacle inédit « le chant des plumes de Brière », création programmée dans les communes du site Natura 2000. Pari gagné. Plus de 1500 personnes se sont déjà rendues dans les salles de spectacles du territoire pour venir à la rencontre des oiseaux emblématiques du site Natura 2000 de Brière. Dans la continuité des concerts produits, un album a été enregistré : « Brière : Groove dans les marais », puis un livret de présentation des virtuoses à plumes, incluant l’album, a été édité. Cet outil précieux à destination des spécialistes et amateurs amoureux de la nature, emmène le lecteur-auditeur dans une balade inédite au cœur du marais, au rythme du chant des oiseaux.

Témoignage de Christophe Piot, musicien :
« Les oiseaux occupent les trois dimensions de l’espace, jouent avec les hauteurs de son et maîtrisent les cycles du temps. La diversité des espèces vivant en Brière et le milieu "ouvert" qu’offrent les marais permettent d’y écouter un orchestre très complexe. Impossible de résister, même s’il a fallu travailler dur pour "apprivoiser" certains solistes et les accompagner devant un public curieux de (ré)découvrir ses voisins !" »

Photo : © Parc naturel régional de Brière
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GESTION - Sauvegarde des busards cendrés en Haute-Loire

Site FR8312002 - Haut Val d’Allier
Le busard cendré figure parmi les espèces de rapace les plus menacées en France. C’est aussi un grand amateur de rongeurs, apprécié des agriculteurs pour cette raison. Il a toutefois la particularité de nicher au sol, dans les herbes hautes et denses, et notamment dans les parcelles cultivées en prairies artificielles fertilisées, exposant sa couvée au passage de la moissonneuse. A son retour de migration en avril, le busard cendré voit ainsi ses nids menacés par des fauches et moissons rendues de plus en plus précoces par l’évolution des pratiques agricoles.
En 2011, le Syndicat Mixte d’Aménagement du Haut-Allier, collectivité en charge de la zone de protection spéciale « Haut val d’Allier », décide d’agir. Il missionne la ligue pour la protection des oiseaux (LPO) qui lance plusieurs actions. En collaboration avec les agriculteurs, les observateurs de l’association mettent en place des cages de protection autour des nids avant et pendant la récolte, ou bien collectent les œufs pour les faire incuber artificiellement. Ils organisent également des sessions de sensibilisation à destination des étudiants de lycées agricoles et du grand public.
Ces opérations ont permis d’accroître significativement le nombre de naissances de busards cendrés dans le département : plus de 50 jeunes à l’envol en 2011 et 2012, contre entre 20 et 40 les années précédentes.


Photo : © S. Boursange - LPO
Consultez les retours d’expérience de la région Auvergne - Rhône-Alpes

PROJET EDUCATIF - Mulette en bulle

Site FR2502015 – Vallée du Sarthon et ses affluents
Le Parc naturel régional Normandie-Maine est partie prenante du projet LIFE 2010-2016 pour le sauvetage de la Mulette perlière du massif armoricain (MULETTE - Conservation of the freshwater pearl mussel in the Massif armoricain, LIFE09 NAT/FR/000583). Cette vénérable espèce de moule d’eau douce, devenue très rare, est encore présente dans le site Natura 2000 « Vallée du Sarthon et ses affluents » dont le parc est animateur. L’école du village de Ravigny (Mayenne), à proximité du site Natura 2000, a remporté le premier concours Faune en Bulles au cours de l’année scolaire 2012-2013, qui consistait à imaginer et à créer une bande dessinée consacrée à la Mulette perlière. La classe lauréate a gagné un voyage au laboratoire d’élevage situé à Braspart, dans le Finistère. Dans la foulée de cet événement, à l’occasion d’une révision du nom des rues, les élus de la commune ont décidé de créer une « Rue de la Mulette ».


photo : © Benjamin Beaufils
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